90e réunion annuelle de la Société franc¸aise de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique 101S (2015) S138–S258 S169
Jean-Luc Besse ∗ , Marie-Caroline Lomberget-Daubie , Michel-Henri Fessy Centre hospitalier Lyon-Sud, service de chirurgie orthopédique, 69495 Pierre-Bénite, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (J.-L. Besse) Introduction La survie des prothèses totale de cheville (PTC) a progressé (80 %–90 % à 10 ans). Toutefois, il existe des problèmes d’interface et d’ostéolyse avec enfoncement des pièces. La révision des PTC par arthrodèse est un challenge chirurgical + les pertes de substance nécessitant des greffes massives. Notre étude apporte une nouvelle voie avec l’utilisation de Tantale comme espacer et support. Patients et méthode De juin 2012 à septembre 2014, 9 patients ont eu une révision de PTC (9 AESy, 1 Hintegray, 1 Salto-mobiley) par 8 arthrodèses tibio-talo-calcanéeenne (TTC) et 1 arthrodèse de cheville en utilisant le Tantale - 3 avec des vis (Zimmer Trabecular Metal Osteonecrosis Rody), indiqués pour les nécroses de têtes fémorales, et 6 avec des cônes (Zimmer Trabecular Metal Ankle Interpositional Spacer), commercialisés en juin 2013. Tous les patients ont été suivis prospectivement, cliniquement et radiologiquement (radiographies simples et scanner de contrôle à 6 mois). Résultats La moyenne d’âge à la pose de la PTC était de 53,2 ans [37–82 ans], de 60,5 ans [46–90 ans] lors de la reprise par arthrodèse, avec un délai moyen entre les deux chirurgies de 7,2 ans [2–12 ans]. Dans les 3 premiers cas, nous avons utilisé des vis en tantale (diamètre10 mm, longueur 90–95 mm) et une ostéosynthèse par une plaque tibiale antéro-latérale verrouillée associée à deux vis (4,5 et 7,3 mm). Dans les 6 cas suivants nous avons utilisé des cônes en Tantale (25–40 mm de hauteur), une ostéosynthèse par un clou rétrograde centromédullaire angulé (AFN-611-Torniery, diamètre 10 mm, angulation 6◦ ) pour 5 arthrodèse TTC, et 2 plaques antérolatérale et antéromédiale dans 1 arthrodèse de cheville. Les implants Tantales étaient entourés avec de l’autogreffe (3 RIA fémoral, 1 crête iliaque postérieur, 4 aile iliaque antérieure prélevée avec des fraises à cotyle) associé à des fragments d’allogreffe humaine lyophilisée. Après l’intervention, les patients étaient immobilisés 6 semaines avec une gouttière plâtrée sans appui, suivi d’une botte amovible avec appui 2 mois. Avec un recul moyen de 18 mois (6–28 mois), pour 8 cas, les arthrodèses tibio-taliennes étaient consolidées, la consolidation sous-talienne était douteuse pour 2 cas + 1 cas était perdu de vue. Discussion L’utilisation du tantale poreux en chirurgie de hanche, de genoux ou de rachis a démontré récemment son efficacité + il n’y avait pas de publication pour la révision des PTC. Nos résultats préliminaires sont encourageants, le Tantale assure une stabilité primaire efficace de la reconstruction-arthrodèse de cheville avec des taux de consolidation satisfaisants. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.076 109
Facteurs pronostiques de non fusion des arthrodèses tibio-taliennes par clou transplantaires
Bertrand Semay ∗ , Frédéric Farizon , Rémi Philippot CHU de Saint-Étienne, service de chirurgie orthopédique et traumatologie, 42055 Saint-Étienne, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (B. Semay) Introduction L’arthrodèse tibio-talienne était une solution de sauvetage dans les atteintes des articulations de la cheville. Aujourd’hui il s’agit d’une indication plus fréquente, grâce au développement des clous transplantaires (CTP). L’objectif est de mettre en avant les facteurs influenc¸ant le risque d’échec.
Patients Vingt-six patients opérés entre 2010 et 2014 ont été inclus, avec un recul moyen de 12 mois. L’âge moyen était de 55,2 ans (A16,8). Parmi les patients, 11,5 % (3/26) souffraient d’obésité, 7,7 % (2/26) d’artériopathie, 15,4 % (4/26) de diabète, et 7,7 % (2/26) étaient fumeurs. Méthodes Dans une étude rétrospective, les indications, les caractéristiques des patients, les modalités de prise en charge, le résultat radiologique et sur la douleur ont été analysés. Résultats Les indications retrouvées étaient - séquelles posttraumatiques (42,3 % + 11/26), déformation d’origine neurologique (34,6 % + 9/26) et arthropathie tibio-talienne (23,1 % + 6/26). Il existait un antécédent d’infection dans 34,6 % des cas (9 26). Parmi les patients, 80,7 % (21/26) souffraient de douleurs invalidantes. Une greffe osseuse était utilisée dans 65,3 % des cas (17/26). La durée moyenne d’immobilisation était de 3,7 mois (A2,6), avec 4 mois (A2,7) d’éviction de l’appui. Au niveau des résultats, la douleur a disparue dans 71,4 % des cas (15/21 + p < 0,001), la fusion a été obtenue dans 24 cas (92,3 %) en 4,6 mois (A2,9). Il y a eu une reprise, pour réactivation septique. Seuls le tabagisme (p = 0,019) et les antécédents septiques (p = 0,043) étaient significativement associés à la non fusion. L’utilisation d’autogreffe, d’allogreffe osseuse ou de protéines osteoinductrices n’avait pas d’influence significative sur la fusion ou son délai. Discussion Le taux de fusion est équivalent à ce qui est décrit dans la littérature avec les CTP. L’amélioration du taux de fusion par rapport autres techniques d’arthrodèse s’explique par les capacités de compression du CTP. Le sacrifice de l’articulation sous-talienne ne se fait pas au détriment des capacités de marche comme l’ont montré Tenenbaum et al. Le faible taux de réactivation septique est expliqué par une prise en charge pluridisciplinaire. Le second cas de non fusion n’a pas nécessité de reprise car le résultat fonctionnel est satisfaisant. Conclusion Ces bons résultats renforcent l’intérêt croissant du CTP dans l’arthrodèse tibio-talienne. Il faut cependant informer nos patients sur l’arrêt du tabac, et encourager une prise en charge pluridisciplinaire en cas d’antécédents infectieux locaux. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent avoir des conflits d’intérêts en relation avec cet article (bénéfice d’un des auteurs directement par une firme) (bénéfice d’un des auteurs par une firme par l’intermédiaire d’une association) (versement par une firme à une association) (bénéfice pour les auteurs). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.077 110
Comparaison de la douleur après chirurgie de l’avant-pied en ambulatoire vs hospitalisation – série prospective continue de 317 patients
Philippe Chaudier ∗ , Jean-Luc Besse , Michel-Henry Fessy Chemin du Grand-Revoyet, 69495 Pierre-Bénite, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (P. Chaudier) Introduction Il n’existe actuellement aucune recommandation de caractère réglementaire concernant les actes pouvant être réalisés en chirurgie ambulatoire. L’objectif de notre travail était d’évaluer la douleur postopératoire précoce dans la chirurgie de l’avant-pied en ambulatoire par rapport à une hospitalisation traditionnelle de 48 heures. Hypothèse L’hypothèse était que les patients étaient aussi douloureux en ambulatoire sans plus de complications. Patients et méthode Tous les patients opérés entre septembre 2012 et janvier 2014 d’une chirurgie de l’avant-pied, par le même opérateur sénior (JLB) ont été inclus dans l’étude. Ceux qui étaient éligibles selon les recommandations de la SFAR ont été opérés en ambulatoire. Les patients étaient répartis en 4 groupes selon la complexité du geste réalisé. Les patients vivant seuls, ou à plus de
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50 kilomètres de notre hôpital ont été hospitalisé ainsi que ceux opérés d’un geste complexe de catégorie 4. Résultats L’étude a inclus 317 patients dont 40 % ont été opérés en ambulatoire. Ceux qui étaient hospitalisés étaient statistiquement plus âgés (60 A 3,8 contre 55 A 3,9 avec p = 0,0006) et avaient un score ASA plus élevé (p = 0,0024), sans différence en termes de comorbidités. L’hallux valgus était l’étiologie principale (70 % dans les 2 groupes) + la chirurgie de révision représentait 9 % des étiologies en ambulatoire contre 14 % dans le groupe hospitalisé. La douleur maximale quotidienne était retrouvée à j1 (4,2 10 A 2,5 en ambulatoire contre 4,4 10 A 2,4 dans le groupe hospitalisé avec p = 0,53). La proportion de patients ayant évalué leur douleur comme extrême (EN 8805 + 8/10) à j1 était relativement importante - 9 % en ambulatoire contre 11 % en hospitalisation. Il n’y avait pas de différence en termes de douleurs entre les 2 groupes. Un patient du groupe ambulatoire a dû être hospitalisé pour saignement. Concernant le questionnaire d’auto-évaluation postopératoire, les patients en ambulatoire décrivaient plus souvent des troubles de vigilance et de l’attention (p = 0,01), et étaient plus nombreux à déclarer une disparition de leurs douleurs à j7 (p = 0,02). Discussion/conclusion Il n’y avait pas de différence en termes de douleurs et de complications entre les 2 groupes. Tous les patients se disaient très satisfaits. Nous pouvons donc raisonnablement proposer de réaliser ce type de geste en ambulatoire en bonne collaboration avec l’anesthésiste et le patient sans l’exposer à davantage de douleur et de complications. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.078 111
L’ostéotomie distale en biseau sans ostéosynthèse dans le traitement de l’hallux valgus
Michel Benichou ∗ , Marie Aude Munoz 5, rue Gerhardt, 34000 Montpellier, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (M. Benichou) Introduction Les ostéotomies distales du premier métatarsien dans le traitement de l’hallux valgus sont couramment fixées par vis. Les matériels d’ostéosynthèse peuvent être source de complications, de gêne au chaussage, et de difficultés techniques lors de réintervention. Une nouvelle technique d’ostéotomie distale en biseau est proposée stabilisée par un greffon osseux prélevé au niveau de l’ostéotomie. L’objectif de cette étude radio-clinique est de mettre en évidence la stabilité de l’ostéotomie en biseau sans ostéosynthèse. Patients et méthode L’étude est prospective monocentrique et continue, portant sur 30 patients opérés pour hallux valgus avec un recul moyen de 3 mois. L’ostéotomie en biseau comporte deux traits, l’un dorsal transversal au niveau du col métatarsien, l’autre oblique de distal dorsal en proximal plantaire traversant le milieu de la diaphyse métatarsienne. La translation latérale de l’extrémité céphalique du 1er métatarsien engendre un débord médial du fragment proximal, dont la résection fournie le greffon osseux. Ce greffon est retaillé à l’aide d’un ancillaire. Il est ensuite impacté dans un tunnel foré de dorsal en plantaire à travers le trait d’ostéotomie. L’analyse radiographique réalisée en postopératoire immédiat, à un mois et demi et à trois mois, vérifie l’absence de déplacement secondaire du greffon osseux et de l’ostéotomie dans les deux plans axial et sagittal. La consolidation osseuse est appréciée à trois mois cliniquement sur l’absence de douleur et sur radiographies par la présence d’une continuité osseuse. Résultats Les résultats montrent dans tous les cas l’absence de déplacement secondaire du greffon et de l’ostéotomie. La consolidation osseuse est présente à trois mois dans tous les cas.
Discussion La technique d’ostéotomie en biseau du premier métatarsien fixée par cheville osseuse constitue un montage jugé stable sur une étude radio-clinique de 30 patients avec un recul de trois mois. La chirurgie de l’hallux valgus sans ostéosynthèse a de nombreux avantages y compris économiques par son coût réduit et en évitant les chirurgies secondaires pour ablation de matériel. Conclusion La technique d’ostéotomie en biseau sans ostéosynthèse est applicable au traitement chirurgical de l’hallux valgus, mais ses capacités de correction des déformations sont à évaluer. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent avoir des conflits d’intérêts en relation avec cet article (bénéfice d’un des auteurs directement par une firme) (bénéfice pour les auteurs). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.079 112
Arthrodèse de l’articulation métatarso-phalangienne de l’hallux avec résection alignement des rayons latéraux, dans les hallux valgus sévères et luxations métatarso-phalangienne des rayons latéraux – série de 11 patients comparée à une population de traitement conservateur et une d’avant-pied rhumatoïde
Tanguy Mouton ∗ , Jean-Luc Besse , Michel-Henry Fessy Centre hospitalier Lyon-Sud, service de chirurgie orthopédique, 69495 Pierre-Bénite, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (T. Mouton) Introduction L’arthrodèse de l’articulation métatarsophalangienne de l’hallux associée à la résection alignement des rayons latéraux est la technique de choix pour les avant-pieds rhumatoïdes. Le but de ce travail est d’évaluer ses résultats comme traitement des hallux valgus très sévères (M1P1 > 40◦ ) avec luxations de rayons latéraux. Hypothèse Nous avons comparé les résultats fonctionnels chez les patients opérés d’une arthrodèse résection alignement pour hallux valgus (gr1) à ceux opérés d’une arthrodèse avec traitement conservateur sur les rayons latéraux (DMMO et Weil) (gr2) et ceux d’un groupe de référence de polyarthrite rhumatoïde traité par arthrodèse-résection alignement (gr3). Patients et méthode Il s’agit d’une étude rétrospective, monoopérateur, observationnelle, continue de patients opérés entre 2007 et 2013 d’une arthrodèse du premier rayon par plaque associée à des gestes sur les rayons latéraux. Nous avons constitué 3 groupes - 11 pieds avec résection-alignement des rayons latéraux (âge moyen de 68,3 ans [52–83] M1P1 50,7◦ luxations rayons latéraux 11/11), 15 pieds avec un traitement conservateur par Weil ou DMMO (âge moyen de 66,9 ans [51–77], M1P1 41◦ , luxations rayons latéraux 6/15), 27 avant-pieds rhumatoïdes (âge moyen de 56,5 ans [40–71], M1P1 43◦ , luxations rayons latéraux 25/27). L’évaluation du résultat fonctionnel a été réalisée à l’aide des scores AOFAS, FAAM et SF36 adressés par courrier aux patients avec un recul minimum de un an. Résultats Le recul moyen était de 20 mois (gr1), 17 mois (gr2) et 35 mois (gr3). Le taux de satisfaction globale était identique dans les 2 groupes d’hallux valgus avec 91 % (gr1) et 93 % (gr2) de patients satisfaits ou très satisfaits vs 74 % pour les polyarthrites rhumatoïdes. Il y avait plus de retard de cicatrisation dans le groupe polyarthrite rhumatoïdes. Les métatarsalgies résiduelles étaient plus rares dans les résection-alignement (9 % vs 20 % vs 0 %). Les scores AOFAS–rayons latéraux étaient respectivement de 87,1 A 9,3 (gr1), 84,0 A 7,2 (gr2), 80 A 15,2 (gr3). Sur le plan fonctionnel il n’y avait pas de différence concernant le score FAAM activités quotidiennes (88,4 A 17,6 vs 89,4 A 9,4 vs 85,4 A 14,5), en revanche les