Actualités pharmaceutiques hospitalières Ř n° 17 Ř Février 2009
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actualités profession Rubrique coordonnée par Valérie Lequien
En route pour la réforme des CHU Le marché des médicaments e 28 novembre 2008, le Le rapport doit en premier lieu à l’hôpital très concentré président de la République établir un bilan de la producet en forte progression a confié à Jacques Marestion scientifique des équipes de
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caux de l’hôpital civil de Strasbourg (67) une mission d’étude pour la réforme des centres hospitaliers et universitaires (CHU), créés par Robert Debré avec l’ordonnance du 30 décembre 1958. En effet, au regard de l’État, les 31 CHU enregistrent quasiment tous un déficit d’exploitation et dépendent trop des internes pour leur fonctionnement. « Dans ces conditions, la recherche est une variable d’ajustement dans l’activité des pôles. De fait, les écarts de production entre CHU dans le domaine de la recherche sont très importants. En réalité, il est devenu très difficile pour un praticien hospitalier de mener de front et avec une égale implication ses activités de soins, d’enseignement et de recherche. »
recherche dans les CHU ; analyser les circuits de financement (recherche/enseignement/soins de recours/soins de proximité). L’étude portera également sur l’adaptabilité de la tarification des soins relevant d’une pratique médicale ou chirurgicale de haute technicité et le développement des partenariats avec entreprises, industriels de santé, entraînant des mesures juridiques spécifiques. Un volet concerne l’évolution de carrière, notamment pour mener de front plusieurs missions et favoriser la mobilité des acteurs, l’organisation et le management des établissements. V.L.
Source www.elysee.fr
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achat de spécialités à l’hôpital représentait 4,887 milliards d’euros en 2007, soit une progression de 7,6 % par rapport à l’année précédente. L’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) constate que les chiffres d’affaires sont en constante augmentation. Le rapport souligne une concentration du marché beaucoup plus forte à l’hôpital qu’à l’officine. Près de 2 300 médicaments différents ont été vendus aux établissements hospitaliers ; plus de 18 % du chiffre d’affaires “hôpital” sont réalisés par cinq médicaments seulement (Herceptin®, Taxotere®, Mabthera®, Avastin ® , Remicade ® ). Parmi
La sécurisation du circuit du médicament en question
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es décès dus à des erreurs d’administration, très médiatisés pendant les congés de fin d’année, le ministère de la Santé a tiré des leçons : la continuité des soins et la qualité de la prise en charge des patients doivent être améliorées et notamment la sécurisation du circuit du médicament dans les établissements de soins (encadré). En effet, dans ce circuit interviennent de nombreux acteurs (pharmaciens, médecins, infirmiers, préparateurs, manutentionnaires), et cela pour une quantité très importante de produits de tous types. Un groupe d’experts sera chargé d’élaborer, courant 2009, un référentiel pour les professionnels « opposable et réaliste, incluant toutes les contraintes de sécurité, de fiabilité, et de traçabilité ». L’informatisation sera un
outil important pour la sécurisation du circuit du médicament, mais elle nécessite du temps pour sa mise en place : rarement moins de 3 ans, et pouvant aller jusqu’à 5 ans ou plus. Par ailleurs, l’Afssaps et la Direction de l’hospitalisation et de l’organisation des soins (DHOS) vont être mandatées pour un
réexamen de la catégorisation des produits de santé, avec une classification nouvelle pour cerV.L. tains produits.
Source Améliorer la continuité des soins et la qualité de la prise en charge des patients. Ministère de la Santé, de la Jeunesse et des Sports, 26 janvier 2009.
La pompe à perfusion Un travail est en cours sur la question de l’usage des décimales dans la prescription pour pompe à perfusion, à partir duquel l’Afssaps devra émettre des recommandations. Les conditions de sécurisation des pompes à perfusion sont réévaluées. En fonction des résultats, le fabricant sera amené à corriger son système ou émettre des recommandations pour l’utilisation en pédiatrie. Dans un premier temps, il lui est demandé d’étudier la possibilité de compléter le dispositif de sécurisation existant (système d’autoblocage au regard des débits programmés, par exemple). V.L.
les cinquante produits les plus vendus, on retrouve surtout les médicaments anticancéreux, les médicaments destinés au traitement du VIH ainsi que quelques spécialités ayant des indications dans des maladies rares. La part des médicaments orphelins est en constante hausse, mais le volume est supérieur en officine (254 millions d’euros contre 174 en hospitalier). Les classes les plus représentées sont les “autres médicaments des voies digestives et du métabolisme” (A16) essentiellement pour les maladies de Gaucher (13e place), de Fabry et de Wilson et les antinéoplasiques (L01) concernant entre autres différents types de leucémies et du carcinome corticosurrénalien. Cette progression provient de l’introduction tardive des thérapeutiques sur le marché. Le domaine des immunoglobulines est en très forte croissance, de même que les ventes d’immunosuppresseurs, et concernent surtout un anti-TNFα réservé à l’usage hospitalier. Un anesthésique arrive en 30e place, une céphalosporine de 3e génération à large spectre, la ceftazidime (Fortum®), à la 41e place. La Betadine® arrive en 50e place. Les gaz médicaux ont été exclus de ce classement. On trouve également dans cette liste des antifontigiques, les traitements de l’HTAP et des facteurs de coagulation sanguine. V.L.
Source Afssaps. Les ventes de médicaments aux officines et aux hôpitaux en France - chiffres-clés 2007 http://afssaps.sante.fr/pdf/5/rapport_ vente_medicament_chiffre_2007.pdf