Le surdimensionnement de la pièce tibiale dans les PTG – incidence et facteurs de risques

Le surdimensionnement de la pièce tibiale dans les PTG – incidence et facteurs de risques

S190 90e réunion annuelle de la Société franc¸aise de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique 1...

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S190 90e réunion annuelle de la Société franc¸aise de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique 101S (2015) S138–S258

chaque patient, a bénéficié d’une plastie du MPFL au gracilis. Le critère de jugement principal a été la non récidive de luxation. Étaient analysés, en préopératoire, ainsi qu’au dernier recul, les scores fonctionnels de l’IKDC et de Kujala, les mobilités articulaires, et des radiographies quantifiant la bascule patellaire. Résultats Au dernier recul, soit un recul moyen de 26 [6,49] mois, aucun patient n’a présenté une récidive de luxation de patella. Chez un sujet, du fait d’une rotation interne anormale de l’implant fémoral, une révision de prothèse genou a été associée Tous les patients ont eu une amélioration des scores fonctionnels ainsi que des mobilités. Les évaluations radiologiques ont montré une diminution de la bascule patellaire. Discussion/conclusion La ligamentoplastie du MPFL, isolée ou associée à un geste osseux de changement de la pièce fémoral, semble efficace dans le traitement des instabilités patellaire post-arthroplastie. Elle semble donc avoir sa place dans l’arsenal thérapeutique des luxations patellaires sur prothèse de genou, et peut parfois constituer, dans le cas des patients fragiles, une véritable alternative aux traitements plus invasifs. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.125 170

Conflit tibia-polyéthylène dans les PTG – mise en évidence in vitro et analyse de l’influence de la taille de l’implant

Michel Bonnin ∗ , Arnoud De Kok , Matthias Verstraete , Tom Van Hoof , Catherine Van Der Straeten , Jan Victor Centre orthopédique Santy, 24, avenue Paul-Santy, 69008 Lyon, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (M. Bonnin) Introduction Dans une PTG implantée pour AFTIl’épaisseur du PE reproduit l’épaisseur du plateau tibial externe (PTE), mesurée au sommet de sa convexité. L’implant tibial étant rectangulaire dans le plan sagittal, il s’ensuit une surépaisseur postéro-externe par rapport au tibia natif convexe. Cela peut entraîner des conflits potentiellement douloureux avec le tendon du poplité (PT). Hypothèse Avec une PTG normalement dimensionnée, le PT est en conflit avec le PE. Matériel et méthode Étude in vitro de la position du PT avant et après implantation d’une PTG. Quatre cadavres frais. Injection de sulfate de baryum dans le PT. Analyse par scanner de 0◦ à 140◦ de flexion, avant et après implantation d’une PTG (HLS-Kneetec Tornier) réalisée en acrylonitrile butadiène styrène radio-transparent. Reconstructions 3D par Mimicsy (Materialize) et mesures automatisées par Matlaby (MathWorks). En fonction de la couverture du PTE par l’implant, quatre choix de taille tibiale - ND - prothèse fixe normodimensionné épouse le contour cortical. SoD - prothèse fixe sous-dimensionnée en retrait de 3 mm. SuD - prothèse fixe surdimensionnée débordant de 3 mm. MB - prothèse rotatoire normodimensionné (MB). Résultats Genou sain - le PT recouvre le PTE avec un maximum de 5,5 mm (75 mm2 ) en extension qui diminue progressivement à 1,5 mm (15 mm2 ) à 100◦ de flexion puis disparaît au-delà. ND - le PT est repoussé en arrière (déviation) en moyenne de 6,2 mmA1,2 en extension et de 4,8 mmA1,1 à 20◦ . Cette déviation postérieure devient nulle au-delà de 80◦ . SuD - la déviation moyenne est de 16,7 mmA0,6 en extension, de 10,1 mmA1 à 20◦ et persiste jusqu’à 140◦ (p < 0,0001). ND SoD - la déviation moyenne est de 0,9 mmA2,7 en extension puis devient nulle (p < 0,0001). ND MB la déviation moyenne est de 3,1 mmA2,7 en extension puis devient nulle (p < 0,0001) ND. Conclusion Une prothèse apparemment bien dimensionnée par rapport à la coupe tibiale, entraîne une « superstructure » de poly-

éthylène par rapport à la zone postérieure du PTE natif. Cela entraîne un conflit avec le PT entre 0◦ et 80◦ de flexion qui peut être source de douleurs résiduelles. Un débord postérieur de la pièce tibiale (fréquent avec les implants symétriques) aggrave ce phénomène de manière majeure. Le sous-dimensionnement de l’implant supprime in vitro ce phénomène. Les implants à plateau mobiles réduisent ce phénomène du fait d’un insert généralement sous-dimensionné par rapport à l’embase métallique. Nous recommandons donc, pour les plateaux fixes de sous-dimensionner légèrement l’implant tibial et de le positionner 3 à 4 mm en retrait du contour cortical du plateau externe. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent avoir des conflits d’intérêts en relation avec cet article (bénéfice d’un des auteurs directement par une firme) (versement par une firme à une association) (bénéfice pour les auteurs). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.126 171

Le surdimensionnement de la pièce tibiale dans les PTG – incidence et facteurs de risques

Michel Bonnin ∗ , Mohamed Saffarini , David Shepherd Centre orthopédique Santy, 24, avenue Paul-Santy, 69008 Lyon, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (M. Bonnin) Introduction Certaines études rapportent 76 % de débords fémoraux dans les PTG avec une influence péjorative sur les résultats. Au niveau tibial, les difficultés à concilier couverture osseuse et alignement rotatoire ont été soulignées mais l’incidence du surdimensionnement tibial et ses conséquences cliniques n’ont jamais été investiguées. Buts de l’étude Analyser la fréquence du surdimensionnement du composant tibial, ses conséquences cliniques et ses facteurs de risques. Patients Série consécutive de 114 PTG (64 femmes, 50 hommes, 80 AFTI, 16 AFTE, 8 arthroses globales, 6 AFP, 4 nécroses). Âge - 72 A 7 ans, poids - 81 A kg et taille - 168 A 10 cm. Prothèse postérostabilisée HLS-Noetos (Tornier) avec plateau fixe et symétrique. Méthodes 1 - Dimensions du plateau tibial mesurées sur un scanner préopératoire, au niveau de la coupe réalisée à l’intervention. Dimension antéropostérieure du plateau médial (APM) latéral (APL) et de la zone médiane (AP). Diamètre médiolatéral (ML) au milieu des plateaux. Calcul du symetry-ratio (APM APL) et du aspect-ratio (ML AP). Comparaison des dimensions du tibia natif et prothétique implanté. Calcul des variations de dimensions AP, APM, APL et ML avant et après implantation de la PTG (positif = surdimensionnement par rapport aux contours osseux natifs). 2 - Évaluation du résultat fonctionnel et de la douleur par autoquestionnaire KOOS à un an postopératoire et de la flexion du genou. 3 - Effet de la variation dimensionnelle sur les scores Student t-test. Influence de la morphologie tibiale sur le risque de surdimensionnement - Mann-Whitney et régression linéaire ascendante. Résultats Un débord AP était retrouvé chez 87 % des patients pour APL (variation moyenne = 3,2 mm A 2,7) 88 % pour AP (moyenne = 2,8 mm A 2,7), 25 % pour APM (moyenne = −1,6 mm A 2,3) et 61 % pour ML (moyenne = 0,9 mm A 2,9). Le débord était plus important chez les femmes. En cas de débord antéropostérieur, le score douleur était diminué - 77,8 A 18 contre 88,8 A 12 (p = 0,012) ainsi que le KOOS - 63,5 A 17 contre 72,9 A 14 (p = 0,059), le gain de score douleur - 31,9 A 19 contre 45,5 A 16 (p = 0,006) et le gain de KOOS - 27,5 A 16 contre 35,9 A 17 (p = 0,065). Le surdimensionnement antéropostérieur était observé essentiellement en cas de plateaux asymétriques - symetry-ratio = 1,03 A 0,09 en l’absence et 1,13 A 0,07 en présence de débord (p < 0,001) et p < 0,0001 pour l’étude en régression linéaire. Les plateaux asymétriques étaient

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plus fréquents en cas de genu valgum. En cas de surdimensionnement médiolatéral la flexion était diminuée - 121◦ A 10 contre 124,7 A 8 (p = 0,034). Conclusion Cette étude souligne la fréquence des débords postéro-externes du plateau prothétique dans les PTG à plateaux fixes et symétriques. Ces débords peuvent expliquer des douleurs séquelaires apparemment inexpliquées. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent avoir des conflits d’intérêts en relation avec cet article (bénéfice d’un des auteurs directement par une firme) (versement par une firme à une association) (bénéfice pour les auteurs). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.127 172

Évolution des ions métalliques après implantation d’une arthroplastie de genou – étude prospective à propos de 87 cas

Adrien Lons ∗ , Ronald Isida , Elodie Drumez , Gilles Pasquier , Julien Girard 19, rue Doudin, 59800 Lille, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (A. Lons) Introduction Le couple métal-métal produit des ions métalliques à l’instar des toutes les prothèses comportant du métal dans leur alliage. Cependant, il existe très peu de données sur ce relargage ionique après arthroplastie de genou alors que les surfaces de contacts sont plus importantes que dans la hanche. Notre postulat était que les arthroplasties de genou engendrent une corrosion passive qui se traduisait par une élévation des ions métalliques (chrome, cobalt et titane) au cours de la première année après implantation. Patients et méthode Nous avons inclus de manière prospective continue, tous les patients opérés d’une prothèse de genou du même fabricant (PUC, fémoro-patellaire, postéro-stabilisé, charnières) entre mai et décembre 2013. Étaient exclus les patients déjà porteurs d’une arthroplastie et ceux exposés professionnellement à des toxiques métalliques. Les dosages sanguins (chrome, cobalt et titane) étaient réalisés sur sang total en préopératoire et lors du suivi à 6 et 12 mois. Les données cliniques et radiographiques (amplitudes articulaires, Oxford, IKS et score de satisfaction) étaient rapportées. Résultats Au recul de 1 an, nous avons inclus 87 patients (24 hommes et 63 femmes) âgés en moyenne de 66,1 ans (39–89). Les taux d’ions métalliques préopératoire étaient respectivement pour le chrome, cobalt et titane, de 0,46/956 + g/L, 0,22/956 + g/L, 2,97/956 + g/L et au dernier recul de 1,32/956 + g/L, 1,4/956 + g/L, 4,1/956 + g/L. Tous les ions métalliques montraient une élévation significative de leurs taux au dernier recul (p < 0,05). Les scores d’Oxford et d’IKS évoluaient respectivement de 45,4 (30–59) à 23,1 (12–52) et de 48,5 (10–78) à 88,5 (49–99) (p < 0,05). Discussion Notre série retrouve une élévation significative des taux sanguins d’ions métalliques après la pose d’une arthroplastie de genou. Le taux de l’ion le plus toxique (Cobalt) était même multiplié par 6. Ceci est directement secondaire à une surface de corrosion passive très large du carter fémoral. Notre série présente l’originalité de donner les taux préopératoires d’ions, préalable indispensable à une analyse des taux au recul. Il n’y a aucune autre série de ce type dans la littérature et les seules comparaisons peuvent se faire uniquement sur les taux au recul avec les autres études. Les risques potentiels de ce relargage ionique sont nombreux - risque allergique, hypersensibilité, impact systémique. . . Conclusion Les arthroplasties de genou provoquent un relargage d’ions métalliques très significatif. Le ratio entre le taux préopératoire et au recul est important (plus de 6 pour le Cobalt notamment) et peut expliquer des réactions allergiques.

Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.128 173

Complications mécaniques et postéro-stabilisation par 3e condyle – étude monocentrique à propos de 4014 implants consécutifs

Romain Gaillard ∗ , Philippe Neyret , Elvire Servien , Sébastien Lustig Centre Albert-Trillat, 103, grande rue de la Croix-Rousse, 69004 Lyon, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (R. Gaillard) Introduction Les complications mécaniques à moyen et long terme représentent une part importante des événements secondaires à la chirurgie prothétique du genou, souvent liés au dessin de l’implant utilisé. Le but de cette étude est d’évaluer leur proportion pour un type d’implant donné, et ainsi permettre au chirurgien d’apporter une information claire au patient. Matériel et méthode Nous avons réalisé une étude descriptive rétrospective monocentrique sur une série de 4014 prothèses totales de genou consécutives de première intention (prothèses postéro-stabilisées par troisième condyle, laboratoire Tornier). Nous avons rapporté les différentes complications mécaniques secondaires, ainsi que le taux de réintervention nécessaire. Nous avons également comparé les résultats fonctionnels et la satisfaction des patients présentant ces complications par rapport aux autres patients de la série. Nous avons enfin comparé la survie des implants entre ces deux groupes, avec un recul moyen de 40 mois. Résultats Au dernier recul, on dénombrait 192 complications mécaniques (hors infection) (4,78 %) chez 177 patients (4,41 %). La complication mécanique principale était la raideur avec 67 patients (1,67 %) - 43 avaient subi une mobilisation sous anesthésie (1,07 %) et 12 une nouvelle intervention (0,3 %). Les fractures représentaient la seconde complication avec 54 patients (1,35 %) - 33 fractures de la rotule (0,82 %), 9 du fémur (0,22 %) et 11 du tibia (0,27 %). Les clunk syndromes étaient la troisième grande complication avec 25 patients (0,62 %) dont 19 réopérés (0,47 %). Les complications directement liées à l’implant recensaient 21 patients (0,52 %) 18 descellements aseptiques (0,45 %, dont 3 à la rotule, 9 au tibia, 2 au fémur et 3 globaux), 2 usures du polyéthylène (0,05 %) et 1 rupture d’implant (0,02 %). Enfin, 11 patients avaient une laxité pathologique (0,27 %, dont 9 secondaires à un défaut d’équilibrage dans le plan frontal et 2 dans le plan sagittal), 10 une instabilité rotulienne (0,25 %) et 4 une rupture de l’appareil extenseur (0,1 %). La survie des implants était de 76,84 % pour le groupe avec complication mécanique contre 99,04 % pour le groupe sans complication, avec une différence significative (p < 0,0001). Le score fonction IKS moyen était inférieur dans le groupe avec complications 68,52 contre 78,48 dans le groupe sans complication (p = 0,009). Enfin 78,16 % des patients dans le groupe avec complications étaient satisfait ou très satisfait de leur prothèse contre 94,25 % pour le groupe sans complication (p < 0,0001). Conclusion cette série consécutive de 4014 prothèses postérostabilisées par 3e condyle retrouve 4,78 % de complications mécaniques à 40 mois de recul. Un descellement ou une instabilité était exceptionnellement rapportés. Ces résultats sont comparables à ceux rapportés dans les grandes séries de prothèses postérostabilisées plus contraintes type plot-cams. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent avoir des conflits d’intérêts en relation avec cet article (bénéfice d’un des auteurs directement par une firme) (versement par une firme à une association) (bénéfice pour les auteurs). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.129