Leishmaniose cutanée des zones cartilagineuses : étude de 106 cas

Leishmaniose cutanée des zones cartilagineuses : étude de 106 cas

A280 JDP 2019 une surinfection bactérienne. Il est favorisé par le port prolongé de chaussures serrées et humides dans des conditions de vie précair...

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A280

JDP 2019

une surinfection bactérienne. Il est favorisé par le port prolongé de chaussures serrées et humides dans des conditions de vie précaires. D’autres facteurs de risque comme la dénutrition, l’alcoolisme et les troubles psychiatriques sont décrits. Le diagnostic du pied des tranchées est clinique et repose sur une anamnèse recherchant les facteurs environnementaux et un tableau clinique évoluant en 3 phases : — stade I pré-hémique : cyanose et extrémités froides correspondant au mécanisme de vasoconstriction ; — stade II hyperhémique : œdème inflammatoire douloureux et grandes bulles séro-hématiques correspondant au phénomène de reperfusion et de surinfection des tissus mous ; — stade III post-hémique : nécrose distale, neuropathie périphérique séquellaire correspondant aux altérations micro tissulaires du phénomène d’ischémie-reperfusion. Si l’infection n’est pas contrôlée, une bactériémie à point de départ de la nécrose peut conduire au décès. Conclusion Le PDT est une cause de nécrose des extrémités survenant hors période de gel, peu connue des dermatologues. Malheureusement, les conditions de vie insalubres que peuvent subir les migrants ou les sujets marginalisés sous nos latitudes rendent cette affection non exceptionnelle. Mots clés Nécrose distale ; Pied des tranchées ; Réaction au froid Annexe A Matériel complémentaire Le matériel complémentaire accompagnant la version en ligne de cet article est disponible en ligne sur : https://doi.org/10.1016/ j.annder.2019.09.453. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

L’évolution a été marquée par la régression des lésions cutanées au prix de cicatrices inesthétiques. Discussion L’oreille est un site exceptionnel de LC dans la région méditerranéenne avec moins de 20 cas rapportés dans la littérature. Elle est due à L. infantum. L’oreille est par contre un siège électif de la leishmaniose cutanéo-muqueuse répandue au Nouveau monde, où elle est généralement causée par L. mexicana et moins fréquemment par L. braziliensis. Les présentations cliniques de cette forme de LC sont souvent trompeuses, prêtant à confusion avec les infections bactériennes, la sarcoïdose, les granulomes, les lymphomes et les néoplasmes cutanés. La localisation exclusive au niveau du lobe de l’O est encore plus exceptionnelle avec seulement deux cas rapportés dans la littérature. Conclusion La LC de l’oreille est une forme atypique qui peut entraîner un retard diagnostique, même en zones endémiques. Un traitement précoce permet d’améliorer le pronostic esthétique. Mots clés Leishmania infantum ; Leishmaniose cutanée ; Oreille Annexe A Matériel complémentaire Le matériel complémentaire accompagnant la version en ligne de cet article est disponible en ligne sur : https://doi.org/10.1016/ j.annder.2019.09.454. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. 夽

Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder. 2019.09.454. https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.454



Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder. 2019.09.453. https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.453 P288

Leishmaniose cutanée de l’oreille : forme exceptionnelle et trompeuse夽 Raboudi 1,∗ ,

Hammami 1 ,

Zaouak 1 ,

Harbaoui 1 ,

A. H. A. S. N. Ben Romdhane 2 , A. Ben Tanfous 1 , S. Fenniche 1 1 Dermatologie 2 ORL, hôpital Hbib-Thameur, Tunis, Tunisie

Introduction La leishmaniose cutanée (LC) siège exceptionnellement au niveau de l’oreille (O) et induit un retard diagnostique important. Matériel et méthodes Nous rapportons trois cas de formes particulières de LC siégeant au niveau de l’oreille. Observations Cas 1 : une patiente de 53 ans, diabétique et hypertendue, était hospitalisée dans le service d’otorhinolaryngologie pour la prise en charge d’une périchondrite droite évoluant depuis 1 mois. Elle était mise sous une association d’amoxicilline—acide clavulanique et de ciprofloxacine pendant 10 jours sans amélioration. L’examen dermatologique objectivait un placard œdémateux érythémato-squameux de l’oreille épargnant le lobule. Le frottis dermique (FD) montrait la présence de corps de Leishman et la PCR était positive pour Leishmania infantum. Cas 2 : un patient de 29 ans présentait un nodule ulcéro-croûteux de 1 cm évoluant depuis 1 mois du. Le FD était positif. Cas 3 : un patient âgé de 46 ans présentait depuis 3 mois une tuméfaction à centre ulcéro-croûteux de l’O gauche. Dans les trois cas, le délai moyen entre la première consultation et le diagnostic de LC était de 6 semaines. Les deux premiers patients étaient traités par de l’azote liquide et de l’antimoniate de méglumine en IM. Le 3e patient a rec ¸u de l’antimoniate de méglumine en intra-lésionnel.

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Leishmaniose cutanée des zones cartilagineuses : étude de 106 cas夽 K. Belhareth ∗ , M. Bouchaala , A. Masmoudi , E. Bahloul , S. Boudaya , M. Mseddi , M. Amouri , H. Turki Service de dermatologie, CHU Hédi-Chaker Sfax, Sfax, Tunisie Introduction Classiquement, la localisation des lésions de leishmaniose cutanée en regard d’une zone cartilagineuse est considérée à risque. L’objectif de cette étude était de préciser les particularités épidémio-cliniques, évolutives et surtout les difficultés de la prise en charge de cette forme topographique. Matériel et méthodes Il s’agit d’une étude rétrospective sur une période de 18 ans (2001—2018) incluant tous les cas de leishmaniose cutanée en regard d’une zone cartilagineuse (LCC) confirmés et hospitalisés dans notre service. Résultats Nous avons colligé 106 cas de LCC soit 19 % de tous les cas de LC hospitalisés. L’âge moyen était de 42 ans avec un sex-ratio (H/F) de 0,8. La localisation nasale était la plus fréquente (85,9 %) versus 14,1 % pour la localisation auriculaire. Au niveau du nez, les lésions étaient souvent uniques (74,5 %). La taille moyenne était de 3 cm. Les lésions siégeaient au niveau du dos du nez (45 %), à la pointe (19 %), à la racine (19 %) et aux ailes du nez (17 %). La forme lupoïde était prédominante (52 %) suivie de la forme ulcérocrouteuse (37,1 %). Les autres formes étaient verruqueuses (4,4 %) et sporotrichoïdes (2,1 %). Une réaction érysipélatoïde était notée dans 40,5 % des cas et un œdème palpébral dans 11,9 %. Le nez était la seule localisation de la LC dans 15 % des cas. Concernant l’atteinte auriculaire, les lésions étaient uniques dans 20 % des cas. La taille moyenne des lésions était de 2 cm. La forme ulcérocrouteuse était prédominante (66,7 %) suivie de la forme lupoïde (26,7 %) et la forme verruqueuse (1 cas). Les complications étaient à type de réaction érysipélatoide dans 3 cas et une périchondrite dans 2 cas. L’antimoniate de méglumine intramusculaire (GIM) était utilisé dans 58 % des cas. L’évolution était favorable dans 84,2 % des cas. La cryothérapie était utilisée dans 75 % des cas (seule dans 20 %,

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associée au GIM dans 45 % et au métronidazole dans 10 %). Elle était faite de fac ¸on superficielle, peu appuyée avec un nombre moyen de séances de 4,8. La réponse était favorable dans 72 % des cas. Des cicatrices indélébiles étaient observées dans 42 cas. Discussion Notre étude est une large série de LCC dans une région endémique à Leishmania major. Elle se caractérise par la prédominance féminine, la fréquence de la forme lupoïde au niveau du nez et ulcéro-crouteuse au niveau auriculaire et la fréquence des complications inflammatoires et infectieuses liées à cette forme. Le GIM demeure le gold standard dans le traitement de la LC. La cryothérapie, lorsqu’elle est faite d’une fac ¸on adaptée, semble être efficace avec une bonne tolérance. Conclusion Bien que le traitement local soit contre-indiqué en regard des zones cartilagineuses, nous soulignons l’intérêt de la cryothérapie dans le traitement de la LCC. Néanmoins, nous recommandons de la faire d’une fac ¸on superficielle et peu appuyée. Mots clés Cartilage ; Cryothérapie ; Leishmaniose cutanée Annexe A Matériel complémentaire Le matériel complémentaire accompagnant la version en ligne de cet article est disponible en ligne sur : https://doi.org/10.1016/ j.annder.2019.09.455. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

ments cutanés et la PCR Hc+ sur la biopsie synoviale. La culture de la biopsie cutanée poussait à Hc à 5 semaines. Dans les deux cas, la sérologie histoplasmose, l’antigène galactomannane (Ag GM) et les Bd-glucanes (BG) étaient négatifs. Il existait une lymphopénie CD4 chez les 2 patientes. L’évolution était favorable sous amphotéricine B liposomale relayée par itraconazole prolongé, sans rechute (6 ans et 9 mois de suivi). Discussion L’histoplasmose, infection fongique endémique en Amérique, Asie et Afrique, est favorisée par l’immunosuppression chronique. Elle touche le plus souvent les poumons, le foie et la moelle osseuse mais des atteintes dermatologiques (panniculite, fasciite) et articulaires sont aussi possibles. Au cours du LES, le tableau est volontiers trompeur car les symptômes peuvent mimer une poussée de la connectivite, d’autant que la sérologie, l’Ag GM et les BG peuvent rester négatifs. L’histologie avec colorations spéciales (surtout Grocott) et les PCR aident au diagnostic rapide. Les cultures doivent être prolongées (jusqu’à 6 semaines). Conclusion Le diagnostic d’HD doit être évoqué chez des patients immunodéprimés provenant de zones endémiques présentant une poussée de LES atypique ou résistante. Devant toute lésion cutanée, la biopsie doit rester systématique avec envoi en microbiologie. Mots clés Histoplasmose ; Lupus systémique



Annexe A Matériel complémentaire Le matériel complémentaire accompagnant la version en ligne de cet article est disponible en ligne sur : https://doi.org/10.1016/ j.annder.2019.09.456. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder. 2019.09.455. https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.455 P290

Lupus érythémateux systémique des DOM-TOM et histoplasmose夽 J. Amselem 1,∗ , C. Hua 1 , P. Remy 2 , L. Marciano-Fellous 3 , N. Ortonne 3 , C. Bernigaud 1 , P. Wolkenstein 1 , O. Chosidow 1 , F. Foulet 4 , F. Botterel 4 , F. Hie 5 , S. Oro 1 1 Dermatologie, Henri-Mondor, Créteil 2 Nephrologie, Henri-Mondor, Créteil 3 Anatomopathologie 4 Myco-parasitologie, Henri-Mondor, Créteil 5 Médecine interne, Pitié-Salpêtrière, Paris, France Introduction Chez les patients immunodéprimés, l’histoplasmose disséminée (HD) peut mettre en jeu le pronostic vital. Nous en rapportons 2 cas ayant mimé des poussées de lupus érythémateux systémique (LES). Observations Cas 1 : une femme de 40 ans, vivant en Guyane, suivie pour un LES, greffée rénale sous prednisone (20 mg/j), tacrolimus et mycophénolate mofétil, était hospitalisée pour altération de l’état général fébrile avec diarrhée, insuffisance rénale aiguë et un nodule sous-cutané à type de panniculite du bras droit (Fig. 1A). Une poussée de LES était suspectée. Elle était traitée par prednisone 1 mg/kg sans amélioration, avec apparition de polyarthrite, hémorragie digestive, convulsions et pneumopathie interstitielle aiguë (PIA). La coloscopie trouvait une colite ulcérée nécessitant une hémi-colectomie. L’histologie colique montrait un infiltrat de polynucléaires neutrophiles et de macrophages avec coloration de Grocott positive (+, Fig. 1B). L’histologie cutanée trouvait un infiltrat granulomateux avec Grocott + et la PCR était + à H. capsulatum (Hc). La culture de la biopsie cutanée et du LBA était + à Hc à 6 semaines. Cas 2 : une femme de 40 ans, vivant en Guadeloupe, suivie pour un LES sous prednisone 10 mg/j, était hospitalisée pour une arthrite du poignet droit (Fig. 1C). Une poussée de LES était suspectée. La corticothérapie était augmentée à 1 mg/kg, associée à du méthotrexate puis du rituximab. Un mois après, la patiente présentait une fasciite nécrosante de la jambe gauche (Fig. 1D), la persistance de la synovite et l’apparition de nodules cutanés. Le scanner thoracique montrait une PIA. Le Grocott et la PCR Hc étaient + sur les prélève-



Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder. 2019.09.456. https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.456 P292

Médias sexuellement explicites et rapports sexuels non protégés sur Internet en 2019 : une analyse de 100 vidéos N. Kluger Service de dermatologie, hôpital universitaire d’Helsinki, Helsinki, Finlande Introduction En 2011, 12 % des sites internet contenaient des médias sexuellement explicites (MSE). En 2018, le site canadien Pornhub enregistrait 33,5 milliards de visites, soit 207 405 vidéos visionnées/minute ! Les 18—34 ans représentaient 61 % du trafic sur le site. Des données de la littérature suggèrent un lien entre l’absence de port de préservatif et le visionnage de MSE représentant des rapports sexuels (RS) non protégés dans le milieu des hommes ayant des RS avec des hommes (HSH, « bareback sex »). Nous nous sommes demandé quelle était la proportion de MSE sur internet montrant des RS sans protection visible en 2019. Matériel et méthodes Nous avons analysé 80 MSE montrant des hommes ayant des rapports sexuels avec des femmes (HSF) sur 4 sites Internet différents (Pornhub, Youporn, Redtube et Xhamster, 20 MSE/site) et 20 MSE d’HSH (Pornhub). Nous avons analysé les vidéos présentées comme les plus populaires ou les plus vues, dans le monde, les semaines 23 et 24. Nous avons collecté les données suivantes : type de rapports (H/F, H/H, groupe), le type de RS (sexe oro-génital, sexe oro-anal, pénétration vaginale, anale et digitale), usage de sex-toys, visibilité des préservatifs et éjaculation visible. Nous avons exclu les MSE « solos », de qualité médiocre ou les films complets. Résultats La durée moyenne des MSE était de 13,1 min. Elle était comparable entre les 4 sites et entre les vidéos HSF et HSH. Les