Congrès de l’Union Méditerranéenne de Pathologie Thoracique
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Image excavée révélatrice d’un lymphome lymphoblastique
Les cancers broncho-pulmonaires
S. Safieddine, L. Sabir, A. Aichane, H. Afif, B. Bouayad
Service de Pneumologie, Hôpital Zahi, Azrak Lattaquiee, Syrie.
Service des Maladies Respiratoires, Hôpital 20 Août, CHU Ibn Rochd, Casablanca, Maroc.
Les carcinomes broncho-pulmonaires representent un problème de santé majeur à travers le monde, et en principe un cancer bronchique symptomatique est le plus souvent déjà évolué. Une étude retrospective portant sur les patients diagnostiqués dans notre service du 1/3/ 2003 au 1/3 /2006, pour étudier les caractères cliniques, radiologiques, histologiques, et les stades au moment du diagnostic. 40 patients présentant un cancer broncho-pulmonaire 33 hommes et 7 femmes, – l’âge moyen est 56 ans, le tabagisme actif est retrouvé dans 70 % des cas ; – les symptomes cliniques sont dominés par la toux 80 %, les douleurs thoraciques retrouvées chez 40 % des malades, l’hémoptysie est rapportére dans 50 % des cas, et 5 cas de dysphonie (12,5 %) ; – la radiographie thoracique objective une image d’atelectasie dans 35 %, opacité hilaire 25 %, opacité arrondie périphérique 15 % ; – la confirmation diagnostique est apportée par la biopsie bronchique dans 85 % des cas, par ponction biopsie transpariétale sous TDM dans 8 %, sécrétions bronchiques et LBA 5 %, chirurgie thoracique 2 % ; – la TDM a été realisée dans tous les cas ; – les types histologiques : carcinome épidermoïde 38 % des cas ; – adénocarcinome 30 % ; – carcinomes à grandes cellules 24 % ; – carcinomes à petites cellules 8 %. Parmi les 7 femmes 6 ont des adenocarcinomes, (la plus jeune a 29 ans) et une a un carcinome épidermoïde ; – la classification : 2 cas en stade 1 A (5 %), 3 cas en stade 11A (7,5 %), 5 cas en stade 11B (12,5 %), 8 cas en stade 111A (20 %), 12 cas en stade 111B (30 %), et 10 cas en stade 1V(25 %). Nous constatons à travers cette étude le nombre de femmes atteintes d’adenocarcinomes est important et en âge précoce ; le retard diagnostique des carcinomes bronchiques dans notre pays (75 % des cas en stade 111 et 1V).
Les lymphomes lymphoblastiques sont le plus souvent rencontrés chez l’enfant rarement chez l’adulte. Ils se caractérisent par leurs localisations médiastinale, et médullaire rarement au niveau du poumon. Nous rapportons l’observation d’un patient âgé de 50 ans, tabagique à 10 paquetsannée, sans antécédents pathologique particuliers. Il rapporte deux mois avant son hospitalisation, un syndrome bronchique, des douleurs thoraciques droite et une dyspnée d’effort. L’examen clinique trouve un patient en mauvais état général, apyrétique. Le reste de l’examen somatique est sans particularité. Le téléthorax de face objective une image excavée à paroi épaissie en parahilaire droite. Le bilan de la tuberculose est resté négatif, la biopsie ganglionnaire montre un aspect compatible avec un lymphome lymphoblastique. L’évolution est marquée par une profonde altération de l’état général avec apparition d’un ictère cutanéo-muqueux franc et d’une adénopathie cervicale droite de 2 cm de diamètre. L’échographie et la TDM thoraco-abdominale objectivent deux processus tissulaires pancréatique et médiastino-pulmonaire droit avec deux masses surrénaliénnes bilatérales associé à un épanchement péritonéale. Le diagnostic de lymphome lymphoblastique pancréatique et médiastino-pulmonaire est retenu. Le patient est décédé quelques jours après. Le lymphome lymphoblastique pancréatique est rare, sa localisation pulmonaire excavée est exceptionnelle.
90 Kyste pleuropericardique (à propos d’une nouvelle observation) S. Mokahli, H. Afif, S. Boubia 1, M. Ridai 1, A. Aichane, Z. Bouayad Service des Maladies Respiratoires, Hôpital 20 Août, CHU Ibn Rochd, Casablanca, Maroc. 1 Unité de chirurgie thoracique service des urgences viscérales chirurgicales, CHU Ibn rochd, Casablanca, Maroc.
Les kystes pleuropéricardiques résultent du cloisonnement anormal des cavités coelomiques, ils représentent 7 % de toutes les tumeurs du médiastin et sont localisés dans l’angle cardiophrénique gauche dans 20 à 22 % des cas. Nous rapportons l’observation d’une patiente âgée de 45 ans, sans antécédents pathologiques particuliers, qui a présenté 5 mois avant son hospitalisation, des douleurs basithoraciques gauches associées à des infections bronchiques à répétition évoluant dans un contexte de conservation de l’état général. L’examen à l’admission est sensiblement normal. La radiographie thoracique montre une opacité homogène du 1/3 inférieur de l’hémithorax gauche donnant un aspect d’ascension de la coupole diaphragmatique homolatérale. La TDM thoracique retrouve, en paracardiaque gauche, une formation liquidienne, fusiforme à paroi fine et régulière se raccordant en pente douce avec le péricarde. L’exploration par thoracotomie retrouve un kyste paracardiaque transparent, adhérent au diaphragme, à la graisse péricardique et à la paroi costale. Le geste chirurgical a consisté en une résection complète du kyste. Les kystes pleuropéricardiques peuvent présenter des complications hémorragiques mais ne dégénèrent jamais. La tendance actuelle est l’abstention thérapeutique. L’indication opératoire toutefois peut être posée devant l’augmentation de volume du kyste qui peut devenir très important.
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Rev Mal Respir 2006 ; 23 : 10S109-10S139
H. Douba
92 Tuberculose cutanée (à propos d’un cas) S. Belkheiri, M. Bennani, S. Tellou, J.Benamor, J. Bourkadi, G.H. Iraqi Service de Pneumologie, Hôpital Moulay Youssef, Rabat, Maroc.
La tuberculose cutanée est devenue exceptionnelle dans les pays industrialisés. La peau est souvent atteinte par propagation d’une infection de voisinage, plus rarement par une dissémination hématogène ou encore par inoculation accidentelle. Le diagnostic est fait par la biopsie. Nous en rapportons un cas. Observation : Patiente âgée de 50 ans avec notion de contage tuberculeux ancien (mère traitée pour tuberculose pulmonaire à microscopie positive il y a 5 ans) et qui a présenté depuis 4 mois l’apparition d’une tuméfaction au niveau de la paroi thoracique antérieure qui s’est fistulisée par la suite. L’examen clinique montre la présence d’une lésion cicatricielle fistulisée avec issu de pus au niveau de la paroi thoracique antérieure. Le bilan réalisé montre une intradermoréaction à la tuberculine positive à 16 mm ; une radiographie thoracique est normale ; la bacilloscopie dans le pus est négative et la fistulographie objective un trajet présternal sans passage intra thoracique et la biopsie cutanée permet de retenir le diagnostic d’une dermite tuberculeuse. Patiente mise sous traitement antibacillaire à base de rifampicine ; isoniazide et pyrazinamide, avec bonne évolution. A travers cette observation, les auteurs proposent une revue de la littérature.