Congrès / Nutrition clinique et métabolisme 33 (2019) 4–114
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modèles ajustés, des apports plus faibles en protéines (p < 0,02) et des apports plus élevés en lipides totaux (p < 0,01) ont été observés chez les hommes migraineux par rapport aux hommes non migraineux (hommes sans maux de tête ou souffrant de céphalées non migraineuses). En revanche, les apports en lipides totaux (p < 0,0001) et en glucides totaux (p < 0,05) étaient légèrement plus élevés chez les femmes migraineuses par rapport aux femmes non migraineuses. Conclusion Ces résultats permettent d’actualiser les données sur les prévalences des céphalées en France, même si cet échantillon pourrait être sujet d’un biais de sélection. Des associations significatives ont été observées entre les apports en macronutriments et les céphalées, qui différaient selon le sexe. Des recherches longitudinales complèteront ces travaux et serviront à orienter le développement de stratégies de santé publique dans le cadre de la prévention primaire. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. Remerciements Les auteurs remercient Dr Véronique Gourlet pour les analyses statistiques ; Pr Tobias Kurth pour le questionnaire i-Share ; Dr Franc¸oise Radat pour les informations cliniques sur la migraine. Pour en savoir plus Andreeva VA, Szabo de Edelenyi F, Druesne-Pecollo N, et al. Macronutrient intake in relation to migraine and non-migraine headache. Nutrients. (Soumis)
ments psychotropes associés à la prise de poids appartiennent à la famille des imipraminiques (antidépresseurs tricycliques), des antipsychotiques classiques et des antipsychotiques atypiques. Les psychotropes sont significativement associés à une modification du comportement alimentaire (rs = 0,37) qui est à son tour significativement associée à une prise de poids (rs = 0,40). D’autres facteurs sont également associés significativement à la prise de poids comme le profil socio-économique (difficultés financières, peu de contacts extérieurs, bas niveau d’éducation), la polymédication et l’hygiène de vie (sédentarité, tabac, sommeil). Une personne qui constate une modification de son comportement alimentaire sous psychotrope, qui un a un profil socio-économique défavorisé, qui fume, qui est sédentaire et qui dort peu, a 35 fois plus de risque (p = 0,007) de prendre du poids sous psychotrope. Conclusion Cette étude préliminaire confirme l’interaction complexe entre certains psychotropes et une modification du comportement alimentaire, en agissant sur des neurorécepteurs régulant la prise alimentaire et l’appétit. Ces résultats ont permis d’entrevoir de nouvelles perspectives comme l’étude de l’effet synergique des différents déterminants et la possibilité de créer un outil de dépistage innovant de la prise de poids des patients dépressifs ou bipolaires. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
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Les déterminants de la prise de poids des patients atteints de troubles de l’humeur, dépressifs ou bipolaires C. Quéré 1 , A.-K. Illner 1,∗ , J.-L. Damelincourt 2 , H. Younes 1 Institut Polytechnique UniLaSalle, Beauvais 2 Clinique du Littoral, Rang-du-Fliers, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (A.-K. Illner)
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Discipline Épidémiologie. Introduction et but de l’étude Une prise de poids est fréquemment observée chez les patients hospitalisés en psychiatrie, notamment chez ceux atteints de troubles dépressifs ou bipolaires. Le but de cette étude préliminaire est de comprendre les déterminants qui peuvent influencer la prise de poids chez ces patients en s’appuyant sur la population des malades hospitalisés à la clinique du Littoral. Matériel et méthodes Deux études ont été réalisées pour comprendre les déterminants de la prise de poids durant l’hospitalisation: une étude rétrospective cas témoin avec l’analyse des dossiers électroniques des patients dépressifs ou bipolaires (n = 207) et une étude prospective observationnelle avec l’analyse des dossiers des patients dépressifs et l’administration d’un questionnaire à T0 (entrée) en entretien et d’un questionnaire à T1 (sortie) en auto-administration avec une durée moyenne d’hospitalisation de 24,8 jours ( ± 6,3) (n = 20). Une troisième étude transversale a été réalisée pour comprendre les déterminants de la prise de poids des patients dépressifs sous psychotrope accueillis à l’hôpital de jour avec l’étude des dossiers électroniques et l’administration d’un questionnaire en entretien (n = 40). Les statistiques descriptives et analytiques (corrélation de rang de Spearman, régression logistique binaire) entre les différents paramètres ont été réalisées sur SPSS statistics 17.0. Résultats et Analyse statistique La moyenne d’âge des patients est de 49,3 ans ( ± 10,7). La variation moyenne du poids pendant l’hospitalisation d’après l’étude rétrospective est de + 0,5 kg ( ± 1,98) [minimum: − 5,4 kg; maximum: + 8,4 kg]. La prise de poids moyenne des patients accueillis en hôpital de jour depuis le début de leur traitement psychotrope (durée moyenne = 7,8 ans ± 7,8) est de 17,6 kg ( ± 10,01). D’après ces études, les principaux traite-
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Profil de consommation protéique et attitudes vis-à-vis des protéines animales des végétariens, flexitariens et omnivores d’une population représentative franc¸aise E. De Gavelle 1,∗ , O. Davidenko 1 , H. Fouillet 1 , J. Delarue 2 , N. Darcel 1 , J.-F. Huneau 1 , F. Mariotti 1 1 UMR PNCA, AgroParisTech, Inra, université Paris Saclay, Paris 2 UMR GENIAL, AgroParisTech, Inra, université Paris Saclay, Massy, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (E. De Gavelle) Discipline Épidémiologie. Introduction et but de l’étude Une transition diététique vers une restructuration de la consommation de sources de protéines a débuté dans les années 2000 dans les pays occidentaux du fait, notamment, de l’émergence de critiques sur les conséquences potentielles des niveaux de consommation actuels de produits carnés sur le bien-être animal, l’environnement et la santé. Plus récemment, cette transition s’est manifestée par une progression des comportements de végétarisme et de flexitarisme. L’objectif de cette étude était de caractériser les différents stades de cette transition diététique, en termes de consommation d’aliments protéiques et d’attitudes vis-à-vis des protéines animales. Matériel et méthodes Un questionnaire auto-administré en ligne a été rempli entre avril et mai 2018 par un échantillon représentatif de la population franc¸aise (n = 2692). Les individus ont précisé leur régime alimentaire et rempli un fréquentiel concernant leur consommation alimentaire. Ils ont répondu à des questions sur leurs attitudes et croyances vis-à-vis des protéines animales sur la santé, l’environnement et le bien-être animal (sous forme de scores, un score élevé correspondant à une vision délétère des produits carnés). Nous avons identifié 4 profils de consommateurs en fonction de leur stade dans la transition diététique : les individus se déclarant végétariens ; ceux se déclarant flexitariens ; ceux ayant déclaré envisager de ne consommer de la viande qu’une seule fois par semaine (pro-flexitariens) ; et ceux sans régime particulier (omnivores). Résultats et analyse statistique Dans la population, 2,0 % des individus se sont déclarés végétariens, 6,5 % flexitariens et 18,7 %