90e réunion annuelle de la Société franc¸aise de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique 101S (2015) S138–S258 S237
Introduction L’évaluation de la version, de l’inclinaison et du stock osseux de la glène est essentielle pour optimiser le positionnement de l’implant glénoïdien dans les prothèses totales d’épaule. Les méthodes classiques de mesures sur scanners 2D et 3D prennent pour référence le plan de la scapula. Or, ces mesures varient en fonction de la forme de la scapula. Nous proposons une nouvelle méthode de mesure de la biométrie de la glène n’utilisant que la carène glénoïdienne. Le but de cette étude était de valider la reproductibilité de la méthode de la carène glénoïdienne et de comparer les mesures avec celles obtenues dans le plan de la scapula. Méthodes Nous avons analysé 98 scanners d’épaules normales et 115 scanners d’omarthroses primitives reconstruit en 3D à partir de données DICOM sur le logiciel Osirixo. Dans le plan de la scapula, passant par le centre de la glène et les angles médial et inférieur de la scapula, nous avons mesuré la version selon la méthode de Friedman et l’inclinaison selon l’angle de Churchill. Dans le plan de la carène glénoïdienne, définit par un plan vertical passant par la ligne de Sallers et le fond de la carène glénoïdienne et un plan horizontal perpendiculaire au premier passant par le milieu de la ligne de Sallers et parallèle au plancher de la fosse supra-épineuse, la version était l’angle entre le plan de la glène et la perpendiculaire à la ligne passant par le fond de la carène et le centre de la glène, l’inclinaison était mesurée selon l’angle de Maurer. Après avoir déterminer la reproductibilité inter- et intra-observateur, nous avons comparé les valeurs de version et d’inclinaison pour chaque méthode. Résultats La reproductibilité inter- et intra-observateur était excellente pour les deux méthodes. Pour les épaules normales, nous avions en moyenne 4,3◦ ± 4,4◦ de rétroversion et 5,2◦ ± 5◦ d’inclinaison supérieure dans le plan de la scapula, contre respectivement 11,9◦ ± 4,3◦ et 6,5◦ ± 7,1◦ dans le plan de la carène glénoïdienne. Pour les omarthroses, nous avions en moyenne 8,1◦ ± 7,7◦ de rétroversion et 3,9◦ ± 6,3◦ d’inclinaison supérieure dans le plan de la scapula, contre respectivement 14,9◦ ± 8,6◦ et 5,5◦ ± 7,8◦ dans le plan de la carène. Les mesures étaient significativement plus élevées dans le plan de la carène (p < 0,05). Conclusion La méthode de la carène glénoïdienne est une alternative simple et reproductible de mesure de la version et de l’inclinaison, plus adaptée pour l’évaluation de l’usure de la glène que les méthodes prenant toute la scapula qui ont tendance à sous estimer ces mesures et applicable sur scapula tronquée. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.236 312
Les guides glénoïdiens patient spécifiques améliorent la précision de l’implant glénoïdien dans les prothèses totales de l’épaule anatomiques
Marc-Olivier Gauci ∗ , Gilles Walch , Jean Chaoui , Pascal Boileau Hôpital de l’Archet 2, service de chirurgie orthopédique et traumatologie du sport, 06200 Nice, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (M.-O. Gauci) Introduction Depuis quelques années, des guides glénoïdiens patient spécifiques (GPS) ont fait leur apparition, affirmant une amélioration significative de la précision et la reproductibilité du positionnement de l’implant dans les prothèses totales d’épaule anatomiques (PTEA). Malgré une commercialisation intensive par les fabricants, principalement basées sur des études cadavériques, cette revendication n’a pas encore été confirmée par une étude prospective clinique. L’objectif de cette étude était d’évaluer si l’utilisation de GPS chez les patients arthrosiques permettrait l’implantation précise et fiable des implants glénoïdiens.
Patients et méthode Dix-huit patients arthrosiques prévus pour PTEA ont été inclus. La version et l’inclinaison glénoïdienne préopératoire (arthrosique) et postopératoire (souhaitée) ont été mesurées sur des scanners 3D utilisant un logiciel spécifique (Glenosys, Imascapy). Sur la base de cette planification préopératoire, le GPS a été fabriqué par une imprimante 3D. En peropératoire, ce guide stérile et congruent a été appliqué sur la surface glénoïdienne déterminant le point d’entrée et l’orientation de la broche guide utilisée pour le fraisage et l’implantation glénoïdien. Tous les patients ont eu un scanner postopératoire pour comparer le point d’entrée (mm) et l’orientation de l’implant (◦ ) planifiées (souhaité) et réalisé en peropératoire (corrigé). Résultats Chez un patient, l’utilisation du GPS a été abandonnée en raison des difficultés pour exposer la surface glénoïdienne. En ce qui concerne la précision du point d’entrée de la broche guide, l’erreur moyenne était de 0,1 mm (A 1,4 ±) dans le plan horizontal, et de 0,8 mm (A 1,3) dans le plan vertical. En ce qui concerne l’orientation glénoïdienne, l’erreur moyenne était de 3,4◦ (A 5,1◦ ) pour la version et 1,8◦ (A 5,3◦ ) pour l’inclinaison. Conclusions Notre étude clinique confirme les résultats des études in vitro précédentes - la planification préopératoire et l’utilisation de GPS améliorent la précision de l’orientation et du positionnement de l’implant glénoïdien dans les PTEA. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent avoir des conflits d’intérêts en relation avec cet article (bénéfice d’un des auteurs directement par une firme) (bénéfice pour les auteurs). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.237 313
Revue clinique et tomodensitométrique de 106 prothèses de resurfac¸age d’épaule à 57 mois de recul. . .
Kevin Soudy ∗ , Carlos Maynou , Christophe Szymanski 6, allée du Chemin-Vert, 59000 Lille, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (K. Soudy) Introduction L’avantage des prothèses de resurfac¸age d’épaule étant le respect de l’anatomie et l’économie du stock osseux huméral, nous avons privilégié ce type d’implant pour les omarthroses centrées primitives et secondaires. Le but de ce travail était d’évaluer les résultats cliniques et de préciser les facteurs prédictifs d’échec à moyen terme en s’appuyant sur une analyse radiographique et tomodensitométrique comparant le positionnement prothétique et les caractéristiques anatomiques de la tête humérale native. Matériel et méthode Cette étude rétrospective monocentrique concernait 40 prothèses CopelandTM Mark III et 66 prothèses AequalisTM implantées de 2004 à 2012. L’âge moyen au diagnostic était 64 ans et le recul moyen était de 57 mois. Les étiologies étaient une omarthrose centrée primitive (88 %) dont 22 % étaient associées à une lésion de la coiffe des rotateurs (CDR), une ostéonécrose avasculaire (ONA) (5 %), une instabilité chronique (3 %), une arthrite inflammatoire (2 %) ou post-traumatique (2 %). Les critères d’exclusion étaient un stock osseux céphalique insuffisant, une omarthrose excentrée dans le plan frontal et un recul inférieur à 2 ans. La revue était clinique et paraclinique. Résultats À la révision, le score de Constant global était de 64 100 et le degré de satisfaction global de 67 %. Les meilleurs résultats étaient pour l’ONA et l’omarthrose centrée primitive (p < 0,001). Vingt-six pour cent des patients de la série ont présenté une complication dont principalement 14 ruptures de la CDR et 10 glénoïdites. Soit un taux d’échec de 17 % ayant nécessité l’ablation de l’implant pour une prothèse totale d’épaule inversée. Les prothèses étaient varisées de 5◦ . La profondeur de la cavité glénoïdale augmentait de 2,4 mm. Les offsets huméral médial et glénohuméral latéral augmentaient