Abstracts / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique 102 (2016) S271–S310
une double voie postéro-médiale. Les hypothèses étaient que cette double voie d’abord permettait une meilleure visualisation de la lésion, la réalisation d’une suture méniscale de bonne qualité, sans augmenter la iatrogénicité. Matériel et méthodes Onze genoux de sujets cadavériques frais ont été utilisés. Les critères d’inclusion étaient des genoux cadavériques sans antécédents chirurgicaux et traumatiques avec des mobilités articulaires conservées. Deux voies d’abord postéromédiales étaient créées sous contrôle scopique antéro latéral : la voie classique instrumentale et la voie accessoire optique (plus proximale). Une lésion capsulo-méniscale verticale du segment postérieur du ménisque interne était créée sur environ 2 cm. Une suture au crochet était réalisée par un ou deux points de fil PDS n◦ 0. La qualité et la stabilité de la suture étaient testées au crochet palpeur. Une dissection du plan postéro-médial était ensuite réalisée pour évaluer les rapports anatomiques de ces voies d’abord : vaisseaux saphènes, nerf saphène médial, tendons ischio-jambiers ou adducteurs étaient ainsi disséqués. Résultats La réalisation de la suture au crochet par double voie postéro-médiale a toujours été possible. La suture était toujours de bonne qualité et stable au crochet. Dans 4 cas, un unique point a été réalisé alors que deux points ont été nécessaires dans les 7 autres cas. La distance cutanée moyenne entre les 2 voies postéromédiales était de 3,8 cm ± 0,2. Les dissections secondaires n’ont retrouvé aucune lésion nerveuse, vasculaire ou myo-tendineuse. Discussion–conclusion La réparation des lésions capsuloméniscales du segment postérieur du ménisque interne est réalisable par double voie arthroscopique postéro-médiale. Cette technique nouvelle, qui offre une vision améliorée de ce type de lésion, permet de réaliser une suture de qualité sans iatrogénicité spécifique. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2016.10.065 65
Les lésions méniscosynoviales associées à la rupture du LCA sont causées par un traumatisme à haute vélocité
Julien Coquay ∗ , Caroline Mouton , Christian Nührenbörger , Daniel Theisen , Romain Seil Département de l’appareil locomoteur, centre hospitalier de Luxembourg, Luxembourg, Luxembourg ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (J. Coquay) Introduction Les lésions méniscosynoviales du ménisque interne survenant dans le cadre des lésions du ligament croisé antérieur (LCA) ne sont pas rares. Même si elles ont récemment bénéficié d’une attention accrue, leurs circonstances de survenue sont encore insuffisamment connues. Le but de cette étude était de mettre en évidence les facteurs épidémiologiques et lésionnels associés à ce type de lésion pour déterminer chez quels patients l’exploration arthroscopique du compartiment postéromédial serait bénéfique. Matériel Entre mars 2011 et octobre 2015, 224 patients opérés d’une reconstruction du LCA ont donné leur consentement pour participer à l’étude. Méthodes L’inspection systématique du compartiment postéromédial par arthroscopie a permis de détecter l’éventuelle présence d’une lésion méniscosynoviale. Des tests de 2 et de Mann-Whitney ont permis d’évaluer si le sexe, l’âge, le délai traumatisme-chirurgie, le mécanisme lésionnel ainsi que les lésions associées différaient entre les patients avec ou sans lésion méniscosynoviale. Le seuil de signification était placé à p > 0,05. Résultats Cinquante-trois patients (24 %) sur 224 présentaient une lésion méniscosynoviale en association avec la lésion du LCA. Le délai traumatisme-chirurgie, le sexe et l’âge ne différaient pas entre
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les patients avec ou sans lésion méniscosynoviale. Les blessures de contact étaient plus fréquentes chez les patients avec une lésion méniscosynoviale (36 %) que chez les patients sans (16 % ; p > 0,01). Quarante et un pour cent des patients se blessant par contact présentaient cette lésion contre seulement 19 % par blessure sans contact. La lésion méniscosynoviale était associée à une rupture complète du LCA dans 98 % des cas (contre 85 % chez les patients sans lésion méniscosynoviale ; p = 0,01). De plus, la présence d’une lésion chondrale avec un score ICRS 2 était plus fréquente chez les patients avec lésion méniscosynoviale (39 %) que sans (25 % ; p > 0,05). Discussion La lésion méniscosynoviale est associée de manière significative à un traumatisme à haute vélocité (contact) ayant pour conséquence une lésion complète du LCA ainsi que des lésions cartilagineuses associées. Conclusion Les lésions méniscosynoviales doivent être systématiquement investiguées par une vue du compartiment postérieur via une vue intercondylienne arthroscopique ou un abord complémentaire postéromédial lors de lésions du LCA à haute énergie. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2016.10.066 66
Lésions ménisco-synoviales du ménisque médial. Bases anatomiques Goulven Le Henaff 1,∗ , Franc¸ois-Xavier Gunepin 2 , Bertrand Sonnery Cottet 3 , Romain Seil 4 , Olivier Cantin 2 , Laurence Barnouin 5 , Camille Laporte 6 1 CHU de Brest, Brest, France 2 Clinique mutualiste Porte-de-l’Orient, l’Orient, France 3 Centre orthopédique Paul-Santy, Lyon, France 4 Centre medical olympique luxembourgeois, Luxembourg, Luxembourg 5 Laboratoire TBF, Lyon, France 6 Radiologie, centre hospitalier de Bretagne-Sud, l’Orient, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (G. Le Henaff) Introduction Lors du symposium sur la réparation méniscale de la SFA 2014, les auteurs avaient montré qu’à distance d’une plastie du ligament croisé antérieur, un ménisque jugé sain initialement pouvait développer une lésion (taux de survie à 10 ans de 0,88 versus 0,77 pour les ménisques suturés). Une des hypothèses est la sous-évaluation des lésions surtout pour le segment postérieur du ménisque médial notamment lors d’une palpation par voie arthroscopique antéro-médiale. Les auteurs ont réalisé une étude anatomique de la jonction ménisco-synoviale du segment postérieur du ménisque médial. Matériel et méthode Au total, 10 pièces anatomiques ont été utilisées au laboratoire d’anatomie. Le premier temps consistait en une exploration arthroscopique du genou par les voies d’abord antérieures classiques. Le genou était considéré exploitable lorsque la racine postérieure du ménisque médiale était intacte et que le ménisque ne présentait tout au plus que des lésions dégénératives sans fissure associée. L’optique était alors poussé dans l’échancrure pour permettre la réalisation d’une voie postéro-médiale. Dans un second temps, une lésion était réalisée par section de la jonction ménisco-synoviale sous contrôle de la vue. Cette lésion était agrandie progressivement avec à chaque phase une évaluation de la mobilité du segment postérieur au palpeur introduit par voie antéro-médiale. Résultats La mobilisation du segment postérieur du ménisque médial a nécessité une désinsertion ménisco-synoviale de 2 à 3 cm, en fonction de la taille du genou, pour qu’une mobilisation significative puisse être visualisée par voie antérieure. Discussion Même sur un ménisque de sujet anatomique, le ménisque peut être stable lors d’un examen réalisé avec un pal-