Les « lysergoïdes de synthèse » : une famille qui s’agrandit…

Les « lysergoïdes de synthèse » : une famille qui s’agrandit…

158 9es ateliers de pharmacodépendance et addictovigilance (Biarritz, 17—18 octobre 2016) Résultats Des traces de 5F-AKB48 et de nicotine sont retro...

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9es ateliers de pharmacodépendance et addictovigilance (Biarritz, 17—18 octobre 2016)

Résultats Des traces de 5F-AKB48 et de nicotine sont retrouvées dans le liquide du réservoir de la CE, prouvant ainsi la consommation de ce CS par vapotage de la CE. Les analyses toxicologiques sanguines et urinaires de ce CS étaient négatives. Absence de THC et ses métabolites dans les urines ; il y a des traces de codéine et ses métabolites dans le sang et les urines. Discussion Le recours à la CE est en constante augmentation, en particulier chez les jeunes, avec vapotage de cannabis, notamment chez des lycéens américains. Ce cas rapporté décrit un usage de la CE pour s’auto-administrer quotidiennement un cannabinoïde de synthèse, le 5F-AKB48. La négativité des analyses toxicologiques du 5F-AKB48 et de ses métabolites peut être liée à l’arrêt de son usage au cours de l’hospitalisation (analyse capillaire refusée). L’explication de cette décompensation psychotique est l’usage de ce CS, sans pouvoir exclure totalement le rôle de l’arrêt du traitement antipsychotique ni celui d’une possible décompensation spontanée. Le vapotage est un mode d’auto-administration de « drogues », rarement suspecté par les soignants, car « discret » et méconnu. Aussi, lors d’un entretien médical, dans un contexte addictif ou de décompensation psychiatrique, une recherche de substances, chez des patients utilisateurs de CE, doit être effectuée, notamment dans le liquide de celle-ci. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.therap.2016.11.026 P17

Les « lysergoïdes de synthèse » : une famille qui s’agrandit. . . L. Hamel , B. Chrétien , M. Bernier , V. Lelong-Boulouard , R. Le Boisselier ∗ Centre d’addictovigilance de Caen, CHU Côte-de-Nacre, 14033 Caen cedex, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (R. Le Boisselier) Introduction Les dérivés de l’acide lysergique, en particulier les amides, naturels ou synthétiques, sont des composés utilisés par les adeptes des drogues récréatives à des fins hallucinogènes. Ces dernières années de nouveaux dérivés apparaissent sur le marché international et quelques cas apparaissent en France. Méthodes Une revue de la littérature et des données Internet (forums et littérature « grise ») est réalisée. Résultats À côté de composés naturels, tels le LSA (= ergine) contenu par exemple dans des graines d’Ipomea violacea, des dérivés ont été synthétisés depuis plusieurs décennies : en 1938, le plus connu est le LSD, puissant hallucinogène utilisé dans la culture « hippie » dans les années 1970 et revenu sur le marché dans les années 1990. Depuis 2008, de nouveaux signaux apparaissent sous forme de « trip-reports » à propos de nouveaux dérivés tel le PRO-LAD, dérivé 6-propyl du LSD, et à partir de 2012, une série émerge : ALLAD, LSZ, ETH-LAD et tout récemment l’1-P LSD et le 1-P ETH-LAD. Les effets recherchés sont les hallucinations, distorsions visuelles et auditives et une expérience de type mystique. Les usagers rapportent des doses utilisées variant de quelques dizaines à quelques centaines de microgrammes par prise, certaines substances semblant moins actives (LSM-775) que d’autres (ETH-LAD, 1P-LSD), les premiers effets sont ressentis entre 30 à 120 mn après la prise et ont toutes une durée d’action de plusieurs heures : de 6—8 à plus de 12 heures. Les effets non recherchés sont essentiellement liés à l’action sur les récepteurs 5HT : des troubles cardiovasculaires (tachycardie, hypertension) jusqu’au risque de syndrome sérotoninergique, en particulier lors d’association à d’autres psychotropes. Le risque de psychoses est réel. Discussion Le mode d’action des nouveaux lysergoïdes dérivés du LSD et leur toxicologie se rapportent actuellement à ceux de la substance chef de file. En France, l’usage de ces nouveaux composés

semble remonter au début des années 2010, portés par un statut d’alternative légale au LSD. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.therap.2016.11.027 P18

Le kratom (Mitragyna speciosa) : une « phyto-toxicomanie » émergente M. Bernier , L. Hamel , B. Chrétien , V. Lelong-Boulouard , R. Le Boisselier ∗ Centre d’addictovigilance de Caen, CHU Côte-de-Nacre, 14033 Caen cedex, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (R. Le Boisselier) Introduction Le kratom (Mitragyna speciosa) est une plante connue en Asie pour ses propriétés médicinales. Elle devient populaire à travers le monde comme drogue récréative. Des signaux rec ¸us au centre d’addictovigilance de Caen nous conduisent à faire le point sur cet usage. Méthodes Une revue de la littérature (Medline et littérature « grise »), ainsi que les données présentes sur les forums sont menées. Résultats Le kratom, originaire du Sud-Est asiatique est utilisé à l’origine pour le traitement de diarrhées, fièvre, douleurs, stimulant sexuel. . .. Certains usagers l’utilisent à des fins récréatives sous forme fumée ou de tisanes, avec une dose de quelques feuilles jusque 10—30 feuilles. Ils rapportent des effets relaxants et analgésiques mais également euphorisants et stimulants. Utilisée parfois comme substitut aux opiacés, une équivalence a même été établie à 45 mg de morphine pour 15 g de kratom. Parmi les alcaloïdes qu’elle contient, la mitragynine et la 7-hydroxymitragynine produisent un effet narcotique et stimulant à faibles doses et un effet sédatif à fortes doses. La pharmacologie est complexe : la mitragynine est agoniste opioïde des récepteurs delta et mu, ce dernier explique les effets à fortes doses. D’autres constituants révèlent un effet agoniste partiel ou antagoniste mu. Les effets non recherchés sont des nausées, vomissements, jusqu’à des cas de convulsions et de coma. En Suède, une série de 9 décès lié au « krypton » (mélange de kratom, o-desméthyltramadol et de caféine) a été rapportée en 2011. Des cas de dépendance avec survenue de syndromes de sevrage existent. Plusieurs pays ont légiféré et en Europe, l’Allemagne et le Danemark ont pris des mesures réglementaires. Discussion L’usage du kratom se répand. En juillet dernier, un rapport aux États-Unis révèle une augmentation du nombre d’appels aux centres antipoison de 26 à 263 entre 2010 et 2015. En France, des cas sont rapportés par le réseau des centres d’addictovigilance, justifiant une surveillance du phénomène. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.therap.2016.11.028 P19

Addiction au kaolin : présentation d’un cas S. Pain 1,∗,2 , F. Chavant 1 , L. Vasse-Terrier 3 , C. Lafay-Chebassier 1,2 , O. Colin 1 , B. Fauconneau 1 , M.-C. Pérault-Pochat 1,2 1 CEIP-A de Poitiers, service de pharmacologie clinique et vigilances, ancien bâtiment administratif, CHU, rue de la Milétrie, BP 577, 86021 Poitiers cedex, France 2 Laboratoire de neurosciences expérimentales et cliniques, Inserm U1084, pôle biologie santé, Poitiers, France 3 CSAPA de Rochefort, 1, avenue de Beligon, Rochefort, France