Les patients hémodialysés diabétiques mangent moins que les non diabétiques : plaidoyer pour un régime plus permissif

Les patients hémodialysés diabétiques mangent moins que les non diabétiques : plaidoyer pour un régime plus permissif

Abstracts / Néphrologie & Thérapeutique 12 (2016) 288–332 taux de PTH des patients. L’objectif de cette étude est de suivre l’évolution de la PTH apr...

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Abstracts / Néphrologie & Thérapeutique 12 (2016) 288–332

taux de PTH des patients. L’objectif de cette étude est de suivre l’évolution de la PTH après passage d’un dialysat citrate 1 mmol/L sans acétate à 1,50 mmol/L (Ca 1,5) ou 1,75 mmol/L (Ca 1,75) de calcium à un dialysat citrate sans acétate à 1,65 mmol/L (Ca 1,65). Patients et méthodes Il s’agit d’une étude observationnelle rétrospective dans un centre lourd réalisée entre juin et décembre 2015. Trente-huit patients en HDF online ont été étudiés. À M0, 20 patients avec un bain citrate à 1,50 mmol/L de Ca (G1), et 18 patients avec un bain citrate à 1,75 mmol/L (G2), sont traités avec un bain Ca 1,65. Les paramètres phosphocalciques ont été étudiés à M0, M3 et M6. Résultats La moyenne des PTH dans le groupe 1 à M0 était à 238 ng/L, contre 337 ng/mL dans le groupe 2. À M3 et M6, on observe une légère diminution de la PTH dans le groupe 1, alors qu’elle reste stable dans le groupe 2 (199 vs 331 ng/L et 169 vs 346 ng/L). Il n’y a pas de différence significative entre les taux moyens de calcémie et de phosphatémie prédialytique selon la concentration en calcium du dialysat à M0, M3 et M6. Discussion Dans cette étude, un bain citrate Ca 1,65 ne modifie pas la PTH par rapport à un bain citrate Ca 1,75. En revanche les PTH des patients traités auparavant par un bain citrate Ca 1,5 semblent diminuer avec l’augmentation du calcium à 1,65 mol/L. Une étude a montré qu’un bain citrate à 1,5 mmol/L avait tendance à faire augmenter la PTH*. L’hypothèse est que contrairement à d’autres bains acides (acétate ou acide chlohydrique), la diminution du calcium ionisé avec l’acide citrique serait responsable d’une augmentation de la PTH. Conclusion D’autres études apparaissent nécessaires pour optimiser la prescription des concentrations de calcium des bains de dialyse au citrate. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2016.07.085

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concentrations supérieures à la normale. Pour la vit B6, le TR est de 42 ± 24 % par séance. Dix-huit pour cent (2/11) des patients sont carencés. Pour la vit B9, le TR moyen par séance est de 11 ± 17 %. Cinquante-cinq pour cent (6/11) des patients sont carencés. Pour la vit B12, les concentrations post-dialystiques sont plus élevées que les prédialytiques avec un taux d’augmentation de 10 ± 11 % en moyenne. Dix-huit pour cent (2/11) des patients ont des concentrations sériques supérieures à la normale. De même, pour la vit E, le taux d’augmentation des concentrations per-dialytiques est de 11 ± 34 %. Un patient (1/11) a une concentration supérieure à la norme, aucun n’est carencé. Discussion Cette étude observationnelle montre un % élevé de patients en HDF « surchargés » en vit A avec les risques inhérents (hypercalcémie, troubles cutanés). Au contraire il existe une carence fréquente en vit B9 (55 % des patients). Par contre, l’HDF semble avoir peu d’impact sur la vit B12, E et B6 malgré un taux de réduction per-dialytique élevé pour cette dernière (42 ± 24 %). Conclusion Des études de plus grande ampleur sont nécessaires pour évaluer quelles vit doivent être supplémentées (vit B9 ?) ou au contraire bannies (vit A) en HDF. L’utilisation de vitamines en dialyse pourrait en effet diminuer la mortalité selon les études [1]. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. Référence [1] Fissell RB, Bragg-Gresham JL, et al. International variation in vitamin prescription and association with mortality in the Dialysis Outcomes and Practice Patterns Study (DOPPS). Am J Kidney Dis 2004;44(2):293–9. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2016.07.086 PJD.32

Les patients hémodialysés diabétiques mangent moins que les non diabétiques : plaidoyer pour un régime plus permissif

T. Lamy 1,∗ , O. Carceles 2 , Y. Doussy 1 , C. Formet 1 , B. Glasman 1 , C. Mesguen 2 , L. Nielsen 1 , N. Quirin 2 1 Hémodialyse, ATIR NC, Nouméa, Nouvelle-Calédonie 2 Néphrologie, CHT de Nouvelle-Calédonie, Nouméa, Nouvelle-Calédonie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (T. Lamy)

S. Bataille 1,∗ , J.F. Landrier 2 , J. Astier 3 , S. Cado 4 , P. Giaime 1 , J. Sampol 5 , H. Sichez 1 , J. Ollier 1 , M. Serveaux 1 , J. Gugliotta 1 , J. Cohen 6 , P. Darmon 7 1 Institut phocéen de néphrologie, clinique Bouchard, Marseille, France 2 Unité mixte de recherche 1062, nutrition, obésité et risque thrombotique, Inserm, Marseille, France 3 Inserm, UMR 1062, « nutrition, obésité et risque thrombotique », Aix-Marseille université, Marseille, France 4 Direction, laboratoire Cerba, Saint-Ouen-l’Aumône, France 5 Institut phocéen de néphrologie, Atup-c, Marseille, France 6 Bio-statistiques, MEDISTATS, Marseille, France 7 Endocrinologie, université Aix-Marseille, Marseille, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (S. Bataille)

Introduction L’hémodiafiltration (HDF) permet une meilleure épuration des toxines de poids moléculaire moyen par rapport à l’hémodialyse conventionnelle. Néanmoins cette technique convective entraîne des pertes de substances non toxiques telles les vitamines (vit). Nous nous proposons d’évaluer le statut en vitamines A, B6, B9, B12 et E chez des patients traités par HDF. Patients et méthodes Les concentrations sériques en vit A, B6, B9, B12 et E ont été dosées en début et fin d’une séance d’HDF chez 11 patients dialysés depuis plus de 3 mois. Ces patients étaient en HDF post-dilution avec module d’auto-substitution et membranes de haute perméabilité (XEVONTIA HI23, POLYFLUX 210H, FX CORDIAX 80). Résultats L’âge moyen des 11 patients est de 63 ± 12 ans, en HDF depuis 45 ± 35 mois. Le volume de substitution moyen est de 23 ± 3 L/séance. Concernant la concentration en vit A, le taux de réduction (TR) par séance est de 2 ± 34 %. Aucun patient n’est carencé en vit A mais au contraire 55 % (6/11) ont des

Introduction La principale cause de dénutrition des patients hémodialysés (HD) est la diminution spontanée des apports alimentaires. Nous avons recueilli les apports caloriques (ACJ) et protidiques journaliers (APJ) dans une population d’HD et recherché les facteurs associés à des ACJ et APJ faibles. Patients et méthodes Étude transversale, observationnelle, monocentrique réalisée en juillet 2014. Les ACJ et APJ ont été évalués par un rappel alimentaire des 48 h. Les paramètres cliniques, biologiques et de dialyse ont été recueillis (incluant les marqueurs nutritionnels et le score de Charlson). Les résultats sont présentés sous la forme de médiane [intervalle interquartile] ou %. Les apports journaliers sont présentés soit par kg de poids corporel (ACJkg et APJkg) soit totaux (ACJt et APJt). Résultats L’âge des 87 patients inclus était de 77,3 [71,1–84,8]ans ; 52,9 % étaient diabétiques. Les ACJkg étaient de 18,4[15,7 ; 22,3]kcal/kg/J soit des ACJt de 1308[1078 ; 1569]kcal/J, et les APJkg étaient de 0,80[0,66 ; 0,96]g/kg/J, soit 57,5[47,1 ;

Posters jeudi Dialyse nutrition et métabolismes PJD.31

Statut des vitamines A, B et E en hémodiafiltration

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66,8]g/J d’APJt. En analyse multivariée, les ACJkg étaient plus faibles chez les patients diabétiques (coeff[IC95 %] −3,81[−5,21 ; −2,41]kcal/kg/J ; p = 0,01) mais n’étaient pas corrélés aux autres paramètres. Les ACJt n’étaient pas influencés par le diabète, mais les ACJt étaient plus bas en cas de sexe féminin (−178[−259 ; −961]kcal/j ; p = 0,03), et de score de Charlson élevé (−30[−44 ; −12] ; p = 0,04). Les résultats pour les APJ étaient similaires, sauf le score de Charlson pour lequel il n’y avait pas de différence significative. Discussion Nous rapportons des ACJ et APJ faibles chez les HD puisque les ACJt couvrent uniquement les dépenses énergétiques de base. Les HD ont souvent des régimes restrictifs en sel, potassium, phosphate, eau. Les patients diabétiques – qui ont des IMC plus élevés souvent en raison d’une augmentation de la masse grasse – ont également un régime pauvre en sucres rapides. Cela conduit fréquemment à des apports alimentaires insuffisants et nous alertons sur le risque accru de dénutrition dans cette catégorie de patients. Conclusion Les patients HD ont des apports alimentaires très faibles. Ceux-ci sont encore plus faibles chez les patients diabétiques. La prescription de régimes alimentaires restrictifs doit être faite avec prudence pour les HD, notamment pour les patients diabétiques. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2016.07.087 PJD.33

Statut nutritionnel des hémodialysés chroniques Z. El Ati 1,∗ , H. Mchafer 1 , N. Ati 2 , N. Zaatir 1 , M. Sbaa 1 , H. Bouzidi 3 1 Hémodialyse, hôpital Tahar Sfar, Mahdia, Tunisie 2 Urologie, hôpital Tahar Sfar, Mahdia, Tunisie 3 Biochimie, hôpital Tahar Sfar, Mahdia, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (Z. El Ati) Introduction La prévalence de la malnutrition en dialyse varie de 18 à 75 % selon les indicateurs nutritionnels utilisés. Les objectifs de l’étude étaient d’évaluer la prévalence de la malnutrition chez nos patients hémodialysés chroniques et de déterminer ses facteurs de risque. Patients et méthodes Il s’agit d’une étude rétrospective incluant 100 patients hémodialysés chroniques. Nous avons analysé les caractéristiques démographiques, cliniques et biologiques. Le statut nutritionnel des patients était évalué en utilisant l’échelle de Subject Global Assessment (SGA) ainsi que l’index de masse corporelle (IMC) et les concentrations sériques d’albumine. Résultats Cent patients étaient colligés, dont l’âge moyen était de 53,5 ± 17,09 ans avec un sex-ratio de 1,5. L’IMC était de 24,93 ± 4,99. Les taux moyen d’albumine et de cholestérol total étaient respectivement de 36,25 ± 7,32 g/L et de 3,91 ± 1,14. Un IMC ≤ 23 kg/m2 était noté dans 44 % des cas et un taux d’albumine sérique ≤ 38 g/L dans 47 %. Au total, 80 % des patients avaient un statut nutritionnel normal et 20 % avaient une malnutrition. Il n’y avait pas de différence significative pour la distribution des facteurs de malnutrition entre les diabétiques et les non-diabétiques. Avec la régression logistique, la malnutrition sévère était associée à l’âge (OR = 9,2 ; p = 0,042) en particulier l’âge > 50 ans (OR = 9,1 ; p = 0,02). L’association entre la malnutrition et le diabète n’était pas significative (p = 0,64) alors qu’elle était significative avec la mortalité cardiovasculaire (p = 0,04) et la mortalité globale (p = 0,03). Discussion La valeur pronostique de la dénutrition chez les hémodialysés chroniques du fait qu’elle augmente le risque de mortalité cardiovasculaire et globale incite à une reconnaissance et une prise en charge précoce de l’ensemble des perturbations nutritionnelles chez ces patients.

Conclusion La malnutrition est fréquente en dialyse. Elle est responsable d’une baisse de la qualité de vie des patients avec augmentation du taux d’hospitalisations et de morbi-mortalité. Un dépistage précoce est nécessaire. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. Pour en savoir plus Ikizler TA. Optimal nutrition in hemodialysis patients. Adv Chronic Kidney Dis 2013;20(2):181–9. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2016.07.088 PJD.34

Quels scores pour l’évaluation de l’état nutritionnel des hémodialysés dans un pays subsaharien B.L. Agboton 1,∗ , J. Vigan 1 , V. Agueh 2 , A. Bodjrenou 2 , F. Djrolo 3 Néphrologie et hémodialyse, CNHU/HKM, Cotonou, Bénin 2 Institut régional de santé publique, institut régional de santé publique, Ouidah, Bénin 3 Clinique universitaire d’endocrinologie et maladies métaboliques, CNHU/HKM, Cotonou, Bénin ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : bruno [email protected] (B.L. Agboton)

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Introduction Identifier le meilleur score pour l’évaluation de l’état nutritionnel des hémodialysés chroniques au Bénin. Patients et méthodes Nous avons mené une étude transversale, descriptive et analytique. Elle s’est déroulée sur une période de 3 mois du 1er juillet au 31 septembre 2015. Ont été inclus les patients hémodialysés depuis au moins 6 mois et non hospitalisés dans les 4 dernières semaines et ayant accepté de participer à l’étude. Les paramètres anthropométriques et bilans ont été faits chez tous les patients afin d’appliquer les trois scores nutritionnels : Mini Nutritional Assessment (MNA) ; Suggestive Global Assessment (SGA) ; International Society of Renal Nutrition and Metabolism (ISRNM criteria). L’analyse statistique a été faite grâce aux logiciels EpiData ver 3.1 et Stata ver11. Résultats Un total de 149 patients étaient retenus dont 38,93 % de femmes contre 61,07 % d’hommes. L’âge variait de 19 ans à 79 ans avec une moyenne de 48 ± 12,88 ans. La prévalence de la dénutrition globale était de 42,75 % selon le score de MNA ; 36,24 % selon le score de SGA et 14,09 % selon le score de l’ISRMN. L’apport protéique était insuffisant dans 85,19 % des cas, l’indice de masse corporelle (IMC) était inférieur à 23 kg/m2 chez 68,46 % des cas, l’hypoalbuminémie dans 29,53 % des cas et l’hypocréatininémie prédialytique dans 11,41 % des cas. Discussion Le score de MNA paraît être le meilleur score mais l’IMC et l’apport protéique pris individuellement ont une meilleure valeur prédictive de l’état nutritionnel de nos patients. Conclusion Une étude longitudinale s’impose pour identifier lequel des scores nutritionnels est associé de fac¸on significative à la mortalité chez nos patients hémodialysés. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. Pour en savoir plus Halle MP, Zebaze PN, Mbofung CM, Kaze F, Mbiatat H, Ashuntantang G, et al. Nutritional status of patients on maintenance hemodialysis in urban sub-Saharan Africa: evidence from Cameroon. J Nephrol 2014;27(5):545–53. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2016.07.089