Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement 2016;77:461-472 cas. Des ante´ce´dents familiaux de diabe`te ont e´te´ rapporte´s par 29 % des cas. Des ante´ce´dents gyne´cologiques de diabe`te gestationnel et de macrosomie ont e´te´ constate´s chez 18 % des cas. Un traitement diabe´toge`ne a e´te´ rapporte´ par 1,4 %. La proportion des travailleurs obe`ses e´tait de 12,4 %. L’hypertension arte´rielle a e´te´ retrouve´e chez 2,6 % des salarie´s et la dyslipide´mie chez 0,6 %. Les travailleurs avaient un re´gime alimentaire de´se´quilibre´ dans 51 % des cas. La se´dentarite´ a e´te´ retrouve´e dans 75,5 % des cas. La pratique d’une activite´ sportive a e´te´ releve´e chez 26 % et un re´gime alimentaire pauvre en sucres et en paˆtes chez 48,3 %. Les valeurs de la glyce´mie capillaire comprises entre 1,4 et 2 g/L e´taient retrouve´es dans 19,8 % des travailleurs et supe´rieures a` 2 g/L dans 2,9 %. Conclusion Cette e´tude a re´ve´le´ l’existence d’une population active a` risque de diabe`te sucre´ qui justifie un suivi me´dical cible´ et une prise en charge approprie´e. La mise en place d’un de´pistage du diabe`te sucre´ en entreprise et de ses facteurs de risque et l’adhe´sion pre´coce des travailleurs aux mesures pre´ventives recommande´es par le me´decin du travail permettent une re´duction de l’incidence de cette pathologie et une ame´lioration de son pronostic. Le roˆle du me´decin du travail dans la pre´vention primaire et secondaire du diabe`te sucre´ est ainsi primordial. Mots cle´s Diabe`te sucre´ ; De´pistage ; Travailleurs ; Me´decine de travail De´claration de liens d’inte´reˆts Les auteurs de´clarent ne pas avoir de liens d’inte´reˆts. http://dx.doi.org/10.1016/j.admp.2016.03.257 T4-P173
Exemple d’application de la re´forme dans un SIST Marie Pisarski, Charlotte Pasquazzo* GIMAC-ST, Cre´teil, France *Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (C. Pasquazzo) La loi de modernisation sociale du 17 janvier 2002 a enterre´ la de´nomination des services de sante´ au travail. Au-dela` du changement d’appellation, c’est le fonctionnement meˆme des services qui a e´te´ revu et modifie´. Cette loi introduit la pluridisciplinarite´, qu’elle rend obligatoire. La seconde e´tape s’est concre´tise´e avec la loi du 20 juillet 2011 et les de´crets d’application de janvier 2012. Cette e´tape marque un changement fondamental : la mission de sante´ au travail n’est plus seulement confie´e au me´decin au travail, mais a` une e´quipe pluridisciplinaire. Ne´anmoins, le me´decin du travail en reste le responsable, le plac¸ant ainsi au cœur de l’e´quipe. Face a` ces changements, il a fallu travailler sur l’organisation a` mettre en place au sein des SIST, sur les pratiques professionnelles mais aussi sur les compe´tences a` inte´grer. Le GIMAC-ST est situe´ en re´gion parisienne avec 2700 entreprises repre´sentant 30 000 salarie´s sur un bassin d’emploi cohe´rent. Il s’agit d’un SIST a` e´chelle humaine. L’application des diffe´rentes re´formes s’est faite progressivement et en lien tre`s e´troit avec l’ensemble du personnel et notamment les me´decins du travail. Une collaboration active et e´volutive a permis la cre´ation d’un poˆle pre´vention qui coope`re avec les me´decins du travail. Au GIMACST, on ne parle pas de pluridisciplinarite´ qui implique une juxtaposition de compe´tences mais d’interdisciplinarite´ ou`, au contraire, chaque compe´tence apporte une comple´mentarite´ a` l’autre. De cette organisation, un fonctionnement atypique a e´te´ institue´ pour accompagner les entreprises adhe´rentes et les salarie´s. Le GIMAC-ST agit au-dela` de la demande des entreprises dans le champ de la pre´vention secondaire voire tertiaire : il intervient en pre´vention primaire a` l’aide d’une e´quipe pro-active en menant des actions de pre´vention de`s l’adhe´sion. Des outils ont e´te´ cre´e´s, des re´unions d’information sont propose´es et des diagnostics en sante´ au travail sont re´alise´s au sein des entreprises. Le GIMAC-ST s’implique pour les tre`s petites entreprises, dans lesquelles des projets transversaux sont initie´s pour les conseiller et les accompagner dans la pre´vention de leurs risques professionnels. Le poˆle pre´vention re´pond aux re´formes avec une e´quipe capable de prendre en charge l’ensemble des demandes des me´decins du travail tout en proposant des projets innovants dans le champ de la pre´vention primaire comme le
468
stipule le plan sante´ travail 3. Les services de sante´ au travail sont les seuls acteurs dans le champ de la pre´vention des risques professionnels qui be´ne´ficient du regard croise´ sur l’individuel (au travers des consultations me´dicales) et sur le collectif (lors des actions de terrain). Mots cle´s Interdisciplinarite´ ; Re´forme ; Pre´vention De´claration de liens d’inte´reˆts Les auteurs de´clarent ne pas avoir de liens d’inte´reˆts. http://dx.doi.org/10.1016/j.admp.2016.03.258 T4-P174
Les projets re´gionaux, facilitateurs de changement au sein des SST Thierry Brechon-Cornery1,*, Christelle Hennion2, Laura Dubreu3, Charlotte Douche4 1 ISTNF, Loos, France 2 CEDEST, Coudekerque-Branche, France 3 AST 6259, Arras, France 4 ASTIL 62, Boulogne-sur-Mer, France *Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (T. Brechon-Cornery) Les services de sante´ au travail se sont re´organise´s pour re´pondre aux exigences de la re´forme de la sante´ au travail. Des e´quipes pluridisciplinaires, anime´es et coordonne´es par les me´decins du travail, font intervenir de nouveaux me´tiers au service des entreprises. Des projets de service s’organisent autour de grandes the´matiques. Dans cette dynamique e´volutive, les collaborations inter-SSTI constituent un levier particulie`rement inte´ressant dans le de´ploiement de dimensions collectives nouvelles, source de mutualisation de moyens, de partage d’expe´riences et de de´veloppement de compe´tences communes. En s’appuyant sur l’exemple du programme « bien-eˆtre au travail en re´gion Nord-Pas-de-Calais 2010–2015 », comme opportunite´ a` saisir dans un contexte favorable au changement des organisations et des pratiques en sante´-travail, les SSTI sont te´moins des impacts et des be´ne´fices des actions d’ampleur re´gionale, encore peu re´pandues en France. En outre, l’adaptation ne´cessaire des fonctionnements spe´cifiques de chaque SST a` un cadre conventionnel partage´ a permis de favoriser le de´veloppement de la culture de projets, d’acce´le´rer le renforcement des compe´tences (notamment pour les assistants sante´-travail) et d’expe´rimenter de nouveaux formats coope´ratifs en e´quipe pluridisciplinaire. Les effets observe´s en fin de programme « bien-eˆtre au travail » font consensus au sein des SSTI du Nord-Pas-de-Calais, caracte´rise´s par une meilleure autonomie des e´quipes sur un sujet complexe, la re´appropriation de l’action en interne et sur la dure´e, l’inte´gration dans la pratique quotidienne et le de´veloppement de partenariats. Ce fut aussi et surtout une opportunite´ d’ancrage de la dynamique d’ame´lioration continue au sein des SST. Au-dela` de la coope´ration entre les acteurs de la sante´ au travail, le programme a permis de cre´er ou d’approfondir de nouvelles manie`res de travailler. En focalisant l’action sur les TPE, et en demandant aux SST d’aller vers ces entreprises sans attendre qu’elles soient demandeuses, la sante´ au travail se focalise sur les besoins en matie`re de pre´vention des risques professionnels et plus uniquement sur les demandes. Ces besoins sont repe´re´s par les indicateurs sante´-travail ou par les e´tudes existantes, et le SST tente d’agir dessus dans le cadre de ve´ritables actions prospectives de pre´vention primaire. Ces re´sultats confortent l’importance des dispositifs de collaboration inter-SSTI e´tablis a` leur initiative, pour et avec les e´quipes sante´-travail, avec le soutien d’une coordination re´gionale, comme appui a` l’animation des projets et au renforcement des compe´tences. Cette expe´rience illustre la valeur ajoute´e du travail en re´seau, enjeu de´cisif re´affirme´ par le Plan Sante´ Travail 3. Mots cle´s Changement ; Projets ; Re´gion ; Partenariats ; Organisations De´claration de liens d’inte´reˆts Les auteurs de´clarent ne pas avoir de liens d’inte´reˆts. http://dx.doi.org/10.1016/j.admp.2016.03.259