Mise au point sur les méthodes de détection des ganglions sentinelles dans le cancer du sein

Mise au point sur les méthodes de détection des ganglions sentinelles dans le cancer du sein

G Model GYOBFE-2864; No. of Pages 8 Gyne´cologie Obste´trique & Fertilite´ xxx (2015) xxx–xxx Disponible en ligne sur ScienceDirect www.sciencedire...

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GYOBFE-2864; No. of Pages 8 Gyne´cologie Obste´trique & Fertilite´ xxx (2015) xxx–xxx

Disponible en ligne sur

ScienceDirect www.sciencedirect.com

Revue de la litte´rature

Mise au point sur les me´thodes de de´tection des ganglions sentinelles dans le cancer du sein Focus on methods for detection of sentinel nodes in breast cancer E. Cohen a, A. Bricou a, J. Boujenah a, E. Barranger b,* a b

Service de gyne´cologie-obste´trique, AP–HP, Jean-Verdier, universite´ Paris XIII – Bobigny, avenue du 14-Juillet, 93143 Bondy cedex, France Poˆle de chirurgie oncologique ge´ne´rale, gyne´cologique et mammaire, centre Antoine-Lacassagne, 33, avenue de Valombrose, 06189 Nice cedex 2, France

I N F O A R T I C L E

R E´ S U M E´

Historique de l’article : ˆ t 2015 Rec¸u le 31 aou Accepte´ le 24 novembre 2015 Disponible sur Internet le xxx

La proce´dure ganglion sentinelle (GS) est la technique recommande´e pour l’exploration chirurgicale axillaire dans le cancer du sein localise´ sans atteinte clinique ou radiologique ganglionnaire axillaire. Cette technique chirurgicale est fonde´e sur une double de´tection isotopique et colorime´trique. Bien qu’elle permette une re´duction significative de la morbidite´ axillaire par rapport au curage axillaire (CA), cette proce´dure induit un certain nombre de contraintes organisationnelles, notamment pour l’injection radio-isotopique. C’est en particulier pour ces raisons que d’autres me´thodes d’identification des GS sont apparues depuis quelques anne´es dont certaines semblent prometteuses (de´tection par la fluorescence et fer magne´tique). L’objectif de cet article a e´te´ d’effectuer une synthe`se sur la me´thode de de´tection de re´fe´rence (radio-isotopique) des GS et d’analyser la litte´rature re´cente portant sur les nouvelles me´thodes de de´tection. ß 2015 Elsevier Masson SAS. Tous droits re´serve´s.

Mots cle´s : Cancer du sein Ganglion sentinelle Identification Fer magne´tique Vert d’indocyanine

A B S T R A C T

Keywords: Breast cancer Sentinel node Identification Magnetic iron Indocyanine green fluorescence

The sentinel node procedure (GS) is the recommended technique for axillary surgical exploration in localized breast cancer with no clinical or radiological lymph node involvement. This surgical technique is based on a dual isotope and colorimetric detection. Although it allows a significant reduction in morbidity compared to axillary dissection (CA), this procedure induces a number of organizational constraints, in particular for the radioisotope injection. Specially for this reason, other GS methods have emerged in recent years, some of which appear promising (detection by fluorescence and magnetic iron). The objective of this paper was to carry out a synthesis of the reference method of detection (radioisotope) GS and analyze the recent literature on new detection methods. ß 2015 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

1. Introduction En 2012, l’incidence du cancer du sein en France e´tait de 48 763 nouveaux cas, ce qui en fait le cancer le plus fre´quent bien qu’il ait tendance a` diminuer depuis 2005 tout comme la mortalite´ (20,2 % en 1990, 18,8 % en 2012) [1]. Paralle`lement, on assiste depuis une quinzaine d’anne´es a` une de´sescalade

* Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (E. Barranger).

the´rapeutique dont la technique du ganglion sentinelle (GS) constitue un exemple significatif. Cette technique a en effet re´volutionne´ la morbidite´ de la chirurgie mammaire [2–4]. Cette technique chirurgicale de « lymphade´nectomie se´lective » permet d’effectuer un stagging ganglionnaire pre´cis, de de´terminer le pronostic de la maladie et surtout de re´duire la morbidite´ de la chirurgie axillaire en comparaison au curage axillaire (CA) qui constituait la technique de re´fe´rence jusqu’au de´but des anne´es 2000 [5–7]. La de´tection des GS associe une me´thode isotopique (radioisotope) et colorime´trique (bleu patente´). Cette double de´tection

http://dx.doi.org/10.1016/j.gyobfe.2015.11.007 1297-9589/ß 2015 Elsevier Masson SAS. Tous droits re´serve´s.

Pour citer cet article : Cohen E, et al. Mise au point sur les me´thodes de de´tection des ganglions sentinelles dans le cancer du sein. Gyne´cologie Obste´trique & Fertilite´ (2015), http://dx.doi.org/10.1016/j.gyobfe.2015.11.007

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recommande´e par les socie´te´s savantes permet un taux d’identification de 96 % et un taux de faux-ne´gatif (FN) entre 8 et 9 % en moyenne [7]. Cependant, cette double de´tection pre´sente des contraintes et des proble`mes d’accessibilite´ pour certaines e´quipes me´dicales. Par ailleurs, le bleu pre´sente des effets secondaires, notamment allergiques, infectieux ou dermatologiques [8]. Ces inconve´nients ont conduit au de´veloppement de nouvelles me´thodes de de´tection telles que le vert d’indocyanine et le fer magne´tique, associe´ ou non a` la me´thode colorime´trique et/ou isotopique [9]. L’objectif de ce travail a e´te´ de de´crire les diffe´rentes techniques de de´tection du GS, essentiellement les techniques re´cemment publie´es. 2. Me´thode Une revue de la litte´rature a` partir de la base de donne´es PubMed en utilisant les mots cle´s suivants : « sentinel node biopsy », « breast cancer », « indocyanine green or fluorescence », « iron or superparamagnetic », « novel techniques » a e´te´ effectue´e ˆ t 2015). Apre`s un rappel sur sur une pe´riode de 12 ans (1993 a` aou la me´thode de re´fe´rence par double de´tection isotopique et colorime´trique, la recherche a e´te´ oriente´e sur les nouvelles me´thodes de de´tection du GS. Finalement, 7 articles portant sur la de´tection par fer magne´tique et 23 articles portant sur la de´tection par fluorescence ont e´te´ retenus. Ces articles e´taient e´crits en langue franc¸aise ou en anglaise, avec les mots cle´s cite´s ci-dessus, excluant les revues de la litte´rature. Pour chacune des nouvelles techniques d’identification, il a e´te´ de´crit leurs avantages et inconve´nients ainsi que leur performance diagnostique (taux d’identification du GS, FN, nombre moyen de ganglions pre´leve´s). La dernie`re partie de cet article est consacre´e aux nouvelles techniques non encore re´pandues en pratique clinique, le plus souvent sur mode`le animal. 3. Double de´tection par me´thode isotopique et colorime´trique : « la me´thode de re´fe´rence la plus utilise´e » L’injection du radio-isotope est effectue´e la veille ou le matin meˆme de l’intervention. En ge´ne´ral, on re´alise une lymphoscintigraphie pre´ope´ratoire (2 h apre`s l’injection) permettant de localiser et de connaıˆtre le nombre de GS. Le radio-isotope le plus commune´ment utilise´ est le techne´tium-99 m (Tc-99 m) associe´ a` des nanocolloı¨des (sulfure de rhe´nium ou albumine le plus souvent). Au cours de l’intervention, une sonde de de´tection permet de localiser le(s) ganglion(s) radio-actifs et guider leur exe´re`se. Meˆme si les performances de cette me´thode sont tre`s bonnes avec un taux d’identification de 85,6 % et de FN de 10 % [10], elle est relativement ˆ teuse et impose un certain nombre de contraintes. En effet, cou l’injection d’un radio-isotope implique une organisation structurelle (service de me´decine nucle´aire sur place ou a` proximite´, professionnels forme´s, appareils de lymphoscintigraphie) et temporelle (disponibilite´ du produit, injection la veille ou le matin meˆme de l’intervention, compte tenu de la demi-vie courte du produit, alourdissement du circuit pre´ope´ratoire). La premie`re publication sur l’utilisation d’un radio-isotope seul (injection de 0,5 mL de Tc-99 m sulfure colloı¨de pe´ritumorale) dans le cancer du sein date de 1993 par Krag et al. [11]. Le taux d’identification du GS e´tait de 82 % et le taux FN de 11 %. La me´thode colorime´trique, quant a` elle, consiste en l’injection en perope´ratoire d’un colorant bleute´ permettant de visualiser les canaux lymphatiques puis le GS, limitant ainsi la dissection du creux axillaire. Le colorant le plus couramment utilise´ en Europe est le bleu patente´ V et le Isosulfan bleu aux E´tats-Unis. C’est une

ˆ teuse. Le transport du bleu est proce´dure simple, rapide et peu cou rapide dans les canaux lymphatiques, permettant de visualiser le GS en 3 a` 10 min apre`s l’injection [12]. Ne´anmoins, il existe de nombreux inconve´nients. Premie`rement, l’utilisation seule de bleu ne permet pas d’identifier en pre´ope´ratoire le site exact du GS (pas de visualisation transcutane´e), rendant l’incision chirurgicale au niveau du creux axillaire moins pre´cise [13]. Le principal effet secondaire de ce type de colorant est allergique, de la simple e´ruption cutane´e (rush, urticaire, prurit) au choc anaphylactique. Selon les e´tudes, l’incidence du choc anaphylactique apre`s l’injection de bleu est de 1–2 % [14,15]. D’autres effets secondaires ont e´te´ rapporte´s, tels que la ne´crose cutane´e apre`s injection intradermique pe´riare´olaire ou des infections a` mycoplasme ayant ne´cessite´ une reprise chirurgicale [8]. Une des alternatives consiste en l’utilisation de bleu de me´thyle`ne aussi efficace et sans risque allergique [16]. Une des premie`res applications de l’utilisation du bleu seul a e´te´ re´alise´e par Giuliano et al. en 1994 [3]. Le taux de de´tection du GS e´tait de seulement 65 % et le taux de FN de 12 %. La me´thode de double de´tection du GS a e´te´ de´crite pour la premie`re fois par Albertini et al. en 1996 [17]. Il s’agissait d’un essai prospectif incluant 62 patientes avec un cancer du sein invasif. Une injection de Tc-99m-sulfure colloı¨de e´tait faite 2–4 h avant l’intervention chirurgicale et e´tait comple´te´e par une injection intraope´ratoire de bleu Isosulfan. Le(s) GS identifie´s e´taient pre´leve´s, puis un CA e´tait re´alise´ en fin de proce´dure afin de connaıˆtre le taux de FN. Le taux d’identification du GS e´tait de 92 %, sans aucun FN. De nombreuses e´tudes re´alise´es par la suite ont ainsi montre´ la supe´riorite´ de la double de´tection. Ainsi, dans l’e´tude de Cody et al. publie´e en 2001 [18], incluant 966 patientes, le taux d’identification du GS e´tait de 81 % pour le bleu seul, 87 % pour le radio-isotope seul et 95 % pour la double de´tection. Dans un mode`le multivarie´, les facteurs augmentant le succe`s de la double de´tection e´taient : une lymphoscintigraphie positive en pre´ope´ratoire, l’aˆge infe´rieur a` 60 ans et l’injection intradermique de radio-isotope. De meˆme, Chagpar et al., en 2005 [19], concluaient lors d’une e´tude mene´e sur 4131 patientes, que l’injection intradermique et/ ou re´troare´olaire de bleu et de radio-isotope permettait d’ame´liorer le taux de de´tection du GS inde´pendamment des caracte´ristiques du patient ou de la tumeur. L’essai prospectif multicentrique Almanac publie´ en 2006 [10] dont le but e´tait d’e´valuer les facteurs influenc¸ant le taux de de´tection du GS et le taux de FN a montre´ a` partir de 836 patientes qui ont be´ne´ficie´ d’une proce´dure du GS apre`s double de´tection (Tc-99m-albumine colloı¨de et bleu patente´ V) suivie d’un CA au cours de la meˆme intervention des re´sultats en faveur de la double de´tection. Le taux d’identification e´tait de 85,6 % pour le bleu seul, 85,6 % pour le radio-isotope seul et 96 % pour la double de´tection. Dans la sous-population des GS envahis, le taux d’identification e´tait de 90,9 % pour le bleu seul, 89,1 % pour le radio-isotope seul et 93,5 % pour la double de´tection. Le taux d’e´chec d’identification augmentait d’un facteur 3,6 (14,4 % versus 4 %) en cas de de´tection par 1 seule me´thode. Le taux de FN e´tait de 6,7 %, (10,1 % si 1 seul GS pre´leve´s vs 1,1 % si > 1 GS pre´leve´s). Il augmentait de 2,5 % en cas de bleu seul et de 4,3 % en cas d’isotope seul. Cette e´tude a e´galement permis d’identifier d’autres facteurs diminuant le succe`s d’identification du GS comme : l’obe´site´, la localisation tumorale autre qu’au niveau du quadrant supe´ro-externe et l’absence de visualisation de ganglions « chauds » a` la lymphoscintigraphie pre´ope´ratoire. En 2010, l’essai Amaros [20], a` partir d’une population de 1953 patientes, montrait un taux d’identification de 97 %. Il s’agissait d’un essai controˆle´, randomise´, de phase III, dont le but e´tait de comparer le CA a` la radiothe´rapie axillaire en cas de GS me´tastatique. Le taux d’identification du GS de´pendait de plusieurs

Pour citer cet article : Cohen E, et al. Mise au point sur les me´thodes de de´tection des ganglions sentinelles dans le cancer du sein. Gyne´cologie Obste´trique & Fertilite´ (2015), http://dx.doi.org/10.1016/j.gyobfe.2015.11.007

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facteurs. La double de´tection par radio-isotope + bleu (taux d’identification : 98 %) permettait une meilleure de´tection que le radio-isotope (90 %) ou le bleu seul (90 %). D’autres facteurs influenc¸aient cette proce´dure tel que l’aˆge de la patiente. L’hypothe`se avance´e e´tait qu’avec l’aˆge, l’augmentation du tissu adipeux dans le tissu mammaire diminuait la migration dans les canaux lymphatiques. La double de´tection augmente donc inde´niablement la performance de de´tection du GS, diminue le taux de FN et re´duit la dure´e de la courbe d’apprentissage ainsi que le nombre de cas ne´cessaires pour la formation des ope´rateurs. La me´thode isotopique associe´e au bleu reste a` l’heure actuelle la technique la plus fre´quemment utilise´e a` travers le monde. Elle est e´galement recommande´e par les socie´te´s savantes. Cependant, certaines contraintes, de´crites ci-dessus, ont amene´ certaines e´quipes a` utiliser d’autres techniques de de´tection des GS, souvent en association avec l’une des deux me´thodes de re´fe´rence (bleu ou isotope).

4. Me´thodes en cours d’e´valuation clinique 4.1. Le fer magne´tique Cette technique est base´e sur l’injection de nanoparticules d’oxyde de fer super magne´tique (SPIO) pour identifier le GS, en association avec les techniques standards : radio-isotope et/ou bleu patente´. Le traceur magne´tique est ensuite repe´re´, en perope´ratoire graˆce a` une sonde d’identification spe´cifique (re´ponse a` un champ magne´tique externe). L’injection pe´riare´olaire sous-cutane´e de SPIO effectue´e en perope´ratoire permet une migration en 20–25 minutes dans les vaisseaux lymphatiques vers le GS [21,22]. La coloration brune ou noire du traceur apporte e´galement une aide visuelle supple´mentaire pour le chirurgien [23]. Ses principaux avantages sont l’absence d’effet secondaire (notamment allergique) et de contreindication, mais aussi une simplification de l’organisation de la proce´dure chirurgicale si cette me´thode est utilise´e en remplacement de la me´thode isotopique. En effet, le SPIO a une demi-vie de plusieurs anne´es (vs 6 h pour le radio-isotope) et l’injection est effectue´e en perope´ratoire. Johnson et al. ont e´tudie´ la re´partition du SPIO au sein du GS et son impact sur la faisabilite´ de l’examen anatomopathologique [24]. Le SPIO se loge pre´fe´rentiellement dans la capsule et les sinus et n’est pas retrouve´ dans les espaces contenant les me´tastases. La

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technique permet donc d’identifier le GS sans geˆner l’e´tude histologique. L’e´tude de la biodisponibilite´ du traceur magne´tique a permis de montrer que celui-ci avait une e´limination he´patobiliaire et que les doses injecte´es ne cre´aient pas de surcharge en fer [25]. La premie`re publication est re´cente puisqu’elle remonte a` 2013 [26] et sa diffusion et son implication clinique sont encore limite´es. Il existe peu de donne´es dans la litte´rature. Parmi les sept e´tudes retenues, une a compare´ le SPIO au bleu seul [26], trois le SPIO au radio-isotope seul [21,22,27] et trois le SPIO a` la double de´tection [28–30] (Tableau 1). Le taux d’identification du GS par la technique magne´tique seule varie entre 77 % et 97,8 %. Le nombre moyen de GS pre´leve´s graˆce a` la technique magne´tique varie entre 1,6 et 2,2. Enfin, le taux de FN est estime´ entre 0 % et 17 % pour le SPIO seul mais le taux de FN est pre´cise´ dans une seule e´tude ou` le CA a e´te´ syste´matiquement re´alise´ [26] (Tableau 1). L’e´tude de Shiozawa et al. publie´e en 2013 [26] portant sur une petite se´rie de patientes (n = 30) met en e´vidence un taux d’identification de 77 % pour la technique magne´tique seule. Ce taux augmente lors d’une double de´tection (SPIO + bleu) a` 90 %. C’est la seule e´tude ou` toutes les patientes ont eu un CA a` la suite de la proce´dure du GS. Cela a permis de calculer le taux de FN qui e´tait de 17 % pour le SPIO seul, 17 % pour le bleu seul et 14 % pour SPIO + bleu. Ces re´sultats confirment que ce produit de de´tection doit eˆtre associe´ a` une autre me´thode de de´tection et que le taux de FN, bien que peu interpre´table car la se´rie est petite, apparaıˆt relativement « e´leve´ », en tout cas supe´rieur a` la me´thode combine´e « historique ». Dans les e´tudes comparant le radio-isotope au SPIO, le taux d’identification du GS variait entre 82,3 % et 98,3 % pour le SPIO [21,22,27]. Pour deux d’entre elles, le SPIO e´tait supe´rieur au radioisotope en termes de taux d’identification et de taux de FN [21,22]. Dans l’e´tude de Thill et al. publie´e en 2014 [21] mene´e aupre`s de 150 patientes, le taux d’identification du GS e´tait de 97,3 % en cas de me´thode de de´tection standard (radio-isotope) et 98 % pour la me´thode magne´tique. Le nombre moyen de GS pre´leve´ e´tait de 1,8 avec la technique standard et 1,9 avec la technique magne´tique. Le taux de FN e´tait de 8,8 % avec la me´thode isotopique et 2,9 % avec la me´thode magne´tique. Pour Rubio et al. [22], le taux d’identification du GS e´tait de 95,7 % en cas de me´thode de de´tection standard (radio-isotope) et 98,3 % pour la me´thode magne´tique. Le taux de concordance entre les 2 techniques e´tait de 98,2 %. Sur les 120 patientes incluses, il y a eu un e´chec de la proce´dure du GS pour 2 patientes avec les 2 techniques. Le GS

Tableau 1 E´tudes utilisant une de´tection ferromagne´tique dans la proce´dure GS du sein. n

Shiozawa et al. (2013) [26]

30

Douek et al. (2014) [28]

160

Thill et al. (2014) [21]

150

Barranger et al. (2014) [27] Rubio et al. (2015) [22] Ahmed et al. (2015) [29] ˜ ero–Madrona et al. Pin (2015) [30]

Taux de faux-ne´gatif

Taux d’identification Technique standard

Technique magne´tique

Bleu : 80 %

SPIO : 77 % SPIO + bleu : 90 % SPIO : 94,4 %

Isotope +bleu : 95 % Isotope : 90,6 % Isotope : 97,3 %

SPIO : 98 %

10

Isotope : 100 %

SPIO : 82,3 %

120

Isotope : 95,7 %

SPIO : 98,3 %

32

Isotope + bleu : 96,9 %

181

Isotope  bleu : 98,3 %

SPIO : 84,8 % SPIO + bleu : 96,9 % SPIO : 97,8 %

SPIO : 17 %a SPIO + bleu : 14 %a Isotope + bleu : 4 % SPIO 8 % Isotope : 8,8 % SPIO : 2,9 % Isotope : 0 % SPIO : 33 % Isotope : 8,4 % SPIO : 5,6 % Isotope + bleu : 20 % SPIO : 0 % Standard : 11,7 % SPIO : 8,3 %

Nombre moyen de GS pre´leve´ Technique standard

Technique magne´tique





1,86

2,02

1,8

1,9

1,7b 1,9

2,21

1,58

1,82

1,55

1,63

SPIO : superparamagnetic iron oxyde. a Apre`s curage axillaire. b Nombre moyen de GS par technique non pre´cise´.

Pour citer cet article : Cohen E, et al. Mise au point sur les me´thodes de de´tection des ganglions sentinelles dans le cancer du sein. Gyne´cologie Obste´trique & Fertilite´ (2015), http://dx.doi.org/10.1016/j.gyobfe.2015.11.007

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e´tait positif chez 36 patientes : 34/36 (94,4 %) de´tecte´s par la me´thode magne´tique et 33/36 (91,6 %) de´tecte´s par la technique standard. Une e´tude franc¸aise a e´galement analyse´ la faisabilite´ du repe´rage et du pre´le`vement du GS apre`s injection de fer magne´tique [27]. Sur une se´rie de 10 patientes, le taux d’identification e´tait de 100 % en combinant les deux techniques (fer magne´tique et/ou isotopique). En effet, sur 17 ganglions pre´leve´s, 14 e´taient radioactifs et ferromagne´tiques (82,3 %), 3 e´taient radioactifs seuls (17,7 %). Donc, le taux d’identification du GS pour la technique ferromagne´tique seule e´tait de 82,3 % (100 % pour la technique classique). Les auteurs concluaient a` la faisabilite´ de la technique magne´tique dans la de´tection du GS avec un avenir inte´ressant mais soulignaient les contraintes chirurgicales lie´es a` la technique. Enfin, trois e´tudes ont compare´ l’utilisation du SPIO a` la double de´tection standard isotopique et colorime´trique. Dans l’e´tude anglaise SentiMAG publie´e en 2014 par Douek et al. [28], le taux d’identification du GS par la technique magne´tique seule e´tait de 94,4 %. Cent-soixante femmes avec un cancer du sein sans atteinte ganglionnaire clinique ou e´chographique ont e´te´ inclues entre fe´vrier 2012 et octobre 2012. Il s’agissait d’une e´tude multicentrique avec des patientes provenant de 7 centres du Royaume-Uni et des Pays Bas. Il existait une disparite´ entre les centres puisque cinq centres associaient une double de´tection, un centre le radio-isotope seul et d’autres utilisaient du bleu se´lectif pour quelques patientes. L’injection de fer magne´tique e´tait par contre standardise´e : une injection de 5 mL pe´riare´olaire sous-cutane´e e´tait administre´e contenant 2 mL de SPIO (Sienna1) dilue´e dans 3 mL de solution saline. L’injection e´tait re´alise´e en perope´ratoire (apre`s induction anesthe´sique) et suivie d’un massage du site d’injection pendant 5 minutes. Le chirurgien utilisait la sonde manuelle magne´tome`tre (sentiMAG1) pour le repe´rage cutane´ de l’incision et pour l’identification du GS apre`s incision. Tous les ganglions magne´tiques, radioactifs, bleus, bruns ou palpables e´taient pre´leve´s. Un CA n’e´tait re´alise´ que chez les patientes dont le(s) GS e´tait positif. Le taux d’identification du GS e´tait de 95 % en cas de me´thode de de´tection standard (radio-isotope et bleu) et 94,4 % pour la me´thode magne´tique. Le taux de discordance entre les 2 techniques e´tait de 6,9 %. Le nombre moyen de GS pre´leve´ e´tait de 1,86 avec la technique standard et 2,02 avec la technique magne´tique. L’analyse histologique montrait, chez les 160 patientes, 35 patientes dont le GS e´tait me´tastatique : 10 microme´tastases (taux d’identification de 100 % pour les 2 techniques) et 25 macrome´tastases. Dans cette sous-population, 92 % ont e´te´ de´tecte´es par la technique magne´tique et 96 % par la technique standard. Donc, le taux de FN e´tait de 8 % pour la technique magne´tique et 4 % pour la technique standard. L’e´tude concluait a` la non-infe´riorite´ de la technique magne´tique par rapport a` la technique standard. De plus, elle mettait en avant les avantages de l’utilisation du SPIO, comme le repe´rage pre´ope´ratoire des GS par IRM axillaire. Un autre essai, MagSNOLL [29] a e´tudie´, a` partir d’une se´rie de 32 patientes, l’injection intratumorale de traceur magne´tique pour repe´rage perope´ratoire des tumeurs non palpables cliniquement associe´e a` une injection pe´riare´olaire pour l’identification des GS. Un magne´tome`tre e´tait utilise´ pour confirmer le repe´rage e´chographique du site tumoral fait par le radiologue et ve´rifier l’exe´re`se en marge saine. En ce qui concerne la proce´dure du GS, le taux d’identification du GS e´tait de 96,9 % en cas de me´thode de de´tection standard (radio-isotope + blue dye), 84,8 % pour la me´thode magne´tique seule et 96,9 % pour la technique magne´tique + bleu. Le taux de concordance entre la technique standard et le fer magne´tique seul e´tait de 81,9 %. Le nombre moyen de GS pre´leve´ e´tait de 1,58 avec la technique standard et 1,82 avec la

˜ ero-Madrona et al. [30], la double technique magne´tique. Pour Pin de´tection semblait meilleure en termes de taux d’identification (98,3 % vs. 97,8 % pour le SPIO) mais infe´rieur en termes de FN (11,7 % vs 8,3 % pour le SPIO). L’utilisation du fer magne´tique est pre´sente´e comme e´quivalente en termes de de´tection a` la technique standard (radioisotope  bleu). Cependant, la disparite´ des e´tudes, l’absence d’essai randomise´ et les faibles effectifs dans la majorite´ des cas ne´cessitent d’eˆtre prudent dans l’interpre´tation des re´sultats. Sur les sept e´tudes pre´sente´es, uniquement trois ont compare´ la technique ferromagne´tique a` la technique de re´fe´rence de double de´tection isotopique et colorime´trique [28–30]. Dans ces trois e´tudes, l’utilisation du fer seul e´tait infe´rieure a` la double de´tection standard en termes de taux de de´tection du GS. L’e´valuation du taux de FN dans la litte´rature n’est pas correctement interpre´table. En effet, une seule e´tude a e´value´ cet indice de performance de la proce´dure du GS en re´alisant de fac¸on syste´matique un CA [26]. Tout comme la lymphoscintigraphie dans la me´thode isotopique, l’IRM pre´ope´ratoire permettrait de s’assurer de la bonne migration du traceur au niveau des GS et de les localiser sur un plan anatomique, notamment pour les GS ayant une localisation atypique. Cette proce´dure ne´cessiterait, tout comme la me´thode isotopique, l’injection du produit en dehors du bloc ope´ratoire et donc alourdirait la proce´dure. Mais la faisabilite´ est de´montre´e puisque le SPIO est utilise´ comme agent de contraste dans les IRM pre´ope´ratoires mammaires pour le repe´rage des ganglions me´tastatiques [31]. En dehors de la simple performance diagnostique de la technique magne´tique, certaines difficulte´s chirurgicales ont e´te´ rapporte´es imposant une expe´rience et un apprentissage particuliers et limitant sa diffusion en pratique courante [22,27]. Le changement syste´matique d’instruments et l’utilisation d’instruments en plastique pour le repe´rage des GS marque´s par le fer constituent au de´but une contrainte, voire un inconfort chirurgical ne´cessitant une pe´riode d’adaptation et d’apprentissage pour maintenir une proce´dure chirurgicale efficace et rapide. Les principaux inconve´nients semblent eˆtre le large diame`tre de la sonde de de´tection ainsi que la ne´cessite´ d’une distance courte entre la sonde et la cible imposant une large incision axillaire et une dissection plus importante pour permettre une exploration comple`te du creux axillaire. Par ailleurs, la sonde de de´tection ne´cessite en perope´ratoire un calibrage re´gulier entre chaque manipulation, ce qui augmente le temps ope´ratoire. Ces difficulte´s chirurgicales de´crites ont contraint les chirurgiens a` l’utilisation combine´e de la sonde de de´tection de radioactivite´ pour permettre de finaliser la proce´dure du GS [27]. Enfin, cette technique ne´cessite des instruments chirurgicaux non me´talliques, le plus souvent en plastique pour e´viter les interfe´rences, ce qui demande un apprentissage pour le chirurgien et un investissement dans l’acquisition de nouveaux mate´riels. Bien qu’aucun effet secondaire important n’a e´te´ rapporte´ dans les e´tudes pre´sente´es, l’e´quipe de Rubio et al. a observe´ une pigmentation de la peau pe´riare´olaire chez 20 % des patientes, dont certaines gardaient une le´ge`re de´coloration six mois apre`s l’injection [22]. Enfin, plusieurs interrogations restent en suspens, notamment concernant la suite de la prise en charge apre`s la chirurgie : l’effet d’une radiothe´rapie adjuvante apre`s ce type de de´tection ainsi que la pre´sence d’arte´facts lors d’IRM mammaires ulte´rieures (lie´s a` la persistance intramammaire du traceur). En conclusion, la technique ferromagne´tique est en the´orie se´duisante, notamment en termes d’accessibilite´ au plus grand nombre par rapport a` l’utilisation du radio-isotope (demi-vie longue). Cependant, elle ne montre pas actuellement de be´ne´fice par rapport a` la technique standard pour permettre son application

Pour citer cet article : Cohen E, et al. Mise au point sur les me´thodes de de´tection des ganglions sentinelles dans le cancer du sein. Gyne´cologie Obste´trique & Fertilite´ (2015), http://dx.doi.org/10.1016/j.gyobfe.2015.11.007

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clinique. Si elle est utilise´e, une double de´tection est supe´rieure a` l’utilisation du fer seul.

4.2. Le vert d’indocyanine Le principe de fluorescence repose sur la de´tection de la lumie`re e´mise par un fluorophore (vert d’indocyanine) en re´ponse a` un stimulus d’une longueur d’onde donne´e. La me´thode consiste en une injection perope´ratoire, pe´riare´olaire ou pe´ritumorale, du vert d’indocyanine. Ce fluorophore est conduit vers les GS au travers des vaisseaux lymphatiques et est de´tecte´ par une came´ra haute sensibilite´ infrarouge en re´ponse a` une stimulation lumineuse. La fluorescence est visible en transcutane´e, imme´diatement apre`s l’injection. Cela permet de visualiser le trajet lymphatique et donc de guider le geste chirurgical (repe´rage de l’incision cutane´e). Apre`s l’incision, le(s) GS sont repe´re´s visuellement graˆce a` leur fluorescence. Au meˆme titre qu’avec l’utilisation d’un radioisotope, l’absence de lumie`re re´siduelle au niveau du creux axillaire est ve´rifie´e en fin de proce´dure. C’est une proce´dure simple, rapide et effectue´e en perope´ratoire, constituant un avantage organisationnel non ne´gligeable pour le de´veloppement de la chirurgie ambulatoire. De plus, la survenue d’effets secondaires a` type de re´action allergique est nettement infe´rieure au bleu, estime´e dans moins de < 1/10 000 cas [32]. Sur le plan e´conomique, une ampoule de vert d’indocyanine ˆ te environ 45 euros tandis le cou ˆ t estime´ pour l’ensemble de la cou re´alisation de la me´thode isotopique est de 373 euros par patiente ˆ t de la proce´dure au [33]. Il est donc le´gitime de penser que le cou vert d’indocyanine est moindre mais cela ne tient pas compte de l’impact e´conomique lie´ a` une dure´e ope´ratoire qui peut eˆtre plus ˆ t a` l’achat du longue pour cette proce´dure et a` l’e´ventuel cou mate´riel de de´tection. La premie`re description de la technique est relativement re´cente et date de 2005 [34] et les donne´es de la litte´rature sont encore peu nombreuses. Dans l’ensemble des e´tudes, l’injection de vert e´tait re´alise´e dans la re´gion re´tro- ou pe´ri-are´olaire, excepte´ dans une seule e´tude [35] ou` l’injection e´tait effectue´e sous guidage e´chographique au niveau du creux axillaire, a` proximite´ des GS. Six e´tudes ont e´tudie´ la de´tection seule du vert d’indocyanine sans comparaison aux autres techniques standard [34,36–40], sept e´tudes ont compare´ le vert d’indocyanine au bleu [35,41–46], cinq le vert d’indocyanine avec le radio-isotope [47–51] et cinq le vert d’indocyanine avec le bleu et/ou radio-isotope [52–56]. Selon les e´tudes, le taux d’identification du GS par fluorescence variait entre 93 % et 100 % et le taux moyen de GS pre´leve´s de 1,5 a` 5,4. Sur les 22 e´tudes publie´es, seulement cinq d’entres elles ont re´alise´s un CA pour calculer le taux de FN [36,37,45–47]. Dans ces e´tudes, le taux de FN par la fluorescence seule variait entre 5,3 et 12 %. Six e´tudes ont e´te´ publie´es apre`s de´tection par vert d’indocyanine seul, sans comparaison avec une autre technique. La premie`re publication [34] retrouvait un taux d’identification de 94 % pour le vert d’indocyanine seul avec un nombre de ganglions moyen pre´leve´s de 2,8. Pour Hirche et al. [36,37], le taux d’identification par vert d’indocyanine seul e´tait sensiblement identique lors de la publication de sa premie`re se´rie en 2010 (97,7 %), puis en 2012 (97,9 %). Apre`s CA, le taux de FN e´tait e´galement identique (5,6 % en 2010, 5,3 % en 2012). Sans comparaison avec une autre me´thode, le taux d’identification par fluorescence seule e´tait de 100 % pour Aoyama et al. [40] et Tagaya et al. [38]. L’e´tude publie´e par Polom et al. en 2010 [39] a montre´ un be´ne´fice a` l’association de l’albumine humaine au vert d’indocyanine pour l’identification du GS. D’autres e´tudes ont compare´ la technique par fluorescence avec les techniques standards (radio-isotope et/ou bleu).

5

Plusieurs e´tudes ont souligne´ semble-t-il la supe´riorite´ du vert d’indocyanine par rapport au bleu en montrant un taux d’identification pour le bleu seul variant entre 65,4 % et 95,7 % et pour le vert d’indocyanine entre 99 % et 100 % [35,41,42,44,46]. L’association des deux me´thodes est encore meilleure en termes de taux d’identification et de FN [39,42]. Par contre, l’e´tude de Guo et al. publie´e en 2014 [46] montrait que l’association de la fluorescence au bleu patente´ n’augmentait pas de manie`re significative le taux d’identification du GS (93 % pour vert d’indocyanine seul vs. 98,8 % pour vert d’indocyanine + bleu) mais diminuait le taux de FN (12 % pour vert d’indocyanine seul vs 4 % pour vert d’indocyanine + bleu). L’e´tude publie´e par Tong et al. [45] va dans le meˆme sens, bien que la diffe´rence soit plus marque´e en termes de taux d’identification (84,9 % pour le bleu seul, 96,9 % pour vert d’indocyanine + bleu). Dans d’autres e´tudes publie´es par Ballardini et al. [48] et Samorani et al. [50], le vert d’indocyanine e´tait e´galement supe´rieur a` la technique isotopique seule. Dans l’e´tude prospective, unicentrique publie´e par Ballardini et al. en 2013 [48], les 134 patientes recevaient la veille une injection de radio-isotope (99m-T c-Albumine) suivie d’une lymphoscintigraphie, puis une injection perope´ratoire (pe´ritumorale ou pe´riare´olaire) de vert d’indocyanine. Le taux d’identification du GS e´tait de 93,9 % en cas de me´thode de de´tection standard (radio-isotope) et 99,6 % pour la fluorescence. Le taux de concordance e´tait de 93,5 %. Les auteurs ont conclu a` la non-infe´riorite´ du vert d’indocyanine par rapport a` la technique standard par radio-isotope. L’e´tude de Samorani et al. datant de 2015 [50] montrait un taux d’identification de 99 % et un taux de FN de 0 % pour le vert d’indocyanine seul (vs taux d’identification de 77,7 % et un taux de FN de 15,5 % pour la technique isotopique seule). L’e´tude la plus re´cente publie´e en 2015 par Sugie et al. [51] est la premie`re re´alise´e avec un effectif important. Il s’agit d’une e´tude de cohorte prospective, multicentrique re´alise´e sur 821 patientes. Le taux d’identification du GS e´tait semblable pour les deux techniques (97 % pour le radioisotope et 97,2 % pour le vert d’indocyanine). La` encore, une double de´tection associant le radio-isotope et le vert d’indocyanine permettait un meilleur taux d’identification (99,8 %) et une diminution du taux de FN (2,8 % pour la double de´tection, 10 % pour le radio-isotope seul et 6,7 % pour le vert d’indocyanine seul). De plus, il n’e´tait pas rapporte´ d’effets secondaires importants apre`s l’injection re´troare´olaire de vert d’indocyanine : absence de re´actions allergiques majeures, 1 % de nause´es-vomissements et 0,7 % de douleur au point de ponction. L’e´tude publie´e par Murawa et al. en 2009 [47] montrait e´galement la supe´riorite´ de la double de´tection par isotope-vert d’indocyanine (taux d’identification 97 %, taux de FN 8 %) par rapport au vert seul (taux d’identification 90 %, taux de FN 10 %). Dans cette e´tude, l’ensemble des patientes avaient subi un CA pour ve´rifier le statut ganglionnaire. La triple de´tection par isotope-bleu-vert a meˆme e´te´ e´tudie´e [49]. Elle permettait un taux d’identification de 100 %, le taux de FN n’e´tait pas de´crit dans cette e´tude. Peu d’e´tudes ont compare´ la technique par fluorescence a` la double de´tection standard par me´thode colorime´trique-isotopique. Parmi celles-ci, deux e´tudes publie´es par Schaafsma et al. [55] et Van der Vorst et al. [54] ont rapporte´ un taux d’identification de 100 % pour les deux techniques, le taux de FN n’e´tant pas de´crit. Pour Wishart et al. [53], le taux d’identification par technique de fluorescence e´tait de 100 % et de 99 % pour la double de´tection standard avec taux de FN nul pour l’ensemble des techniques. Dans l’e´tude publie´e par Verbeek et al. en 2014 [56], la fluorescence semblait e´galement supe´rieure a` la double de´tection standard en termes d’identification du GS (88 % pour la me´thode standard, 100 % pour le vert d’indocyanine). Les donne´es de la litte´rature sont plus importantes en ce qui concerne la technique de fluorescence par vert d’indocyanine. Sur les 23 e´tudes se´lectionne´es, trois e´taient des essais randomise´s

Pour citer cet article : Cohen E, et al. Mise au point sur les me´thodes de de´tection des ganglions sentinelles dans le cancer du sein. Gyne´cologie Obste´trique & Fertilite´ (2015), http://dx.doi.org/10.1016/j.gyobfe.2015.11.007

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prospectifs. La fluorescence ne semble pas infe´rieure pour la de´tection du GS par rapport a` la me´thode colorime´trique par bleu ou isotopique prise se´pare´ment (Tableau 2). Tout comme la technique magne´tique, peu d’articles ont compare´ la fluorescence au gold standard, c’est-a`-dire la double de´tection. Dans les quelques publications qui l’ont e´value´e [53–56], l’utilisation du vert d’indocyanine seul paraissait e´gal a` la double de´tection standard en termes de taux d’identification. Ne´anmoins, plusieurs se´ries ont montre´ qu’une double de´tection associant le vert d’indocyanine a` une autre me´thode e´tait supe´rieure a` l’utilisation de la fluorescence seule. Pour Murawa et al. [47] et Sugie et al. [51], l’association du vert a` un radio-isotope augmentait le taux d’identification et diminuait le taux de FN. Ceci est e´galement ve´rifie´ lorsqu’on associe la fluorescence au bleu [43,45,46]. Parmi les 23 e´tudes analyse´es, le taux de FN n’e´tait e´value´ que pour

5 e´tudes [36,37,45–47]. Dans ces e´tudes, le taux de FN pour la fluorescence seule variait entre 5,3 et 12 %. Certains inconve´nients de la technique ont e´galement e´te´ de´crits : parfois, la fluorescence n’est pas visible en transcutane´e au niveau du creux axillaire, en particulier chez les patientes obe`ses, et donc rend difficile la localisation des GS [48]. De plus, les ganglions extra-axillaires (chaıˆne mammaire interne) ne sont pas visualisables par la fluorescence [48]. Le mapping des GS est d’autant plus difficile qu’il n’existe pas d’examens permettant de faire une cartographie pre´ope´ratoire, comme la lymphoscintigraphie pour le radio-isotope. De plus, certaines difficulte´s chirurgicales ont e´te´ rapporte´es : la fluorescence peut cre´er un halo lumineux qui peut rendre difficile la vision. L’e´quipe de Tong et al. a de´crit e´galement une fuite du traceur au niveau du creux axillaire apre`s retrait du 1er GS, ce qui

Tableau 2 E´tudes utilisant une de´tection par fluorescence dans la proce´dure GS du sein. n

Taux d’identification

Taux de faux-ne´gatif

Technique standard

Technique par fluorescence

Kitai et al. (2005) [34] Tagaya et al. (2008) [41]

18 25

– Bleu : 92 %

ICG : 94 % ICG : 100 %

Murawa et al. (2009) [47]

30

Groupe ICG-isotope : 97 % (ICG), 85 % (isotope) Groupe ICG : 90 % Groupe ICG-bleu : 100 % (ICG), 92,9 % (bleu) Groupe ICG–Isotope : 93,1 % (ICG), 100 % (isotope) – Bleu : 65,4 %

Groupe ICG-isotope : 8 % (ICG)a, 23 % (isotope)a Groupe ICG : 10 %a –

Hojo et al (2010) [52]

142

Hirche et al. (2010) [37] Abe et al. (2011) [42]

43 128

Aoyama et al. (2011) [40] Tagaya et al. (2011) [38] Hirano et al. (2012) [43] Wishart et al. (2012) [53]

312 50 501 100

– – Bleu : 95,7 % Isotope : 91,3 % Bleu : 99 %

ICG : 100 % ICG : 100 % Bleu + ICG : 100 % ICG : 100 %

ICG seul : 96 % ICG–albumine : 100 % ICG : 97,9 % ICG : 100 %

Polom et al. (2012) [39]

49



Hirche et al. (2012) [36] Van der Vorst et al. (2012)c [54] Schaafsma et al. (2013) [55]

47 24

Sugie et al. (2013) [44]

99

– Isotope : 100 % Bleu : 84 % Isotope : 100 % Bleu : 88 % Bleu : 78 %

b

Yamamoto et al. (2013) [35] Ballardini et al (2013) [48] Tong et al. (2014)c [45]

32

258 134 172

ICG : 97,7 % ICG : 100 %

Bleu : 1,9 Isotope : 2

ICG : 3

ICG : 5,6 %a Bleu : 42 % ICG : 0 % – – – Isotope : 0 % Bleu : 0 % ICG : 0 % –

2d 1

ICG : 5,3 %a –

1,75

3,1 d

3,41 3,7d 1,6 Isotope : 1,5 Bleu : 1,84

2,2 ICG : 1,93

2d – ICG-bleu-isotope : 1,6 1,5

2 ICG-isotope : 1,5 1,5 3,4

2,3

3,4

ICG seul : 12 %a ICG + bleu : 4 %a ICG : 0 % Isotope : 15,5 % Isotope : 10 % ICG : 6,7 % ICG + Isotope : 2,8 %

ICG seul : 2,4 ICG + bleu : 3,6 1,62

1,94

ICG : 100 %

Jung et al. (2014)c [49]

86

Isotope : 100 %

Guo et al. (2014) [46]

86

Bleu seul : 81,4 %

Isotope + bleu + ICG : 100 % ICG : 93 % ICG + bleu : 98,8 % ICG seul : 99 %

Isotope : 97 %

2,8 5,4

2,4

Bleu : 78 % Isotope : 88 %

821

– 2,3

Bleu : 30 % ICG : 0 % – – Bleu : 11,1 %a ICG + bleu : 3,4 %a Bleu : 40 % Isotope : 9 % ICG : 0 % –

95

Sugie et al. (2015) [51]

– Bleu : 25 % ICG : 0 % 1,35

ICG : 99 %

Verbeek et al. (2014) [56]

Isotope : 77,7 %

Technique par fluorescence



ICG : 99,6 % ICG : 99,6 % ICG + bleu : 96,9 %

301

Technique standard

ICG : 100 %

Bleu : 90,3 % Isotope : 93,9 % Bleu seul : 84,9 %

Samorani et al. (2015) [50]

Nombre moyen de GS pre´leve´

ICG : 97,2 % ICG + Isotope : 99,8 %

d

1,5 – 2,4

– 3,8

1,9d

1,7

ICG : 2,3 ICG + Isotope : 2,4

ICG : vert d’indocyanine. a Apre`s curage axillaire syste´matique. b Guidage e´chographique. c Essais randomise´s. d Nombre moyen de GS par technique non pre´cise´.

Pour citer cet article : Cohen E, et al. Mise au point sur les me´thodes de de´tection des ganglions sentinelles dans le cancer du sein. Gyne´cologie Obste´trique & Fertilite´ (2015), http://dx.doi.org/10.1016/j.gyobfe.2015.11.007

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peut rendre difficile l’identification des autres GS par contamination du champ ope´ratoire [45]. Une des solutions propose´e est la ligature pre´alable du vaisseau lymphatique principal proximal avant le premier GS [46]. La dure´e ope´ratoire peut eˆtre augmente´e car a` chaque observation de la fluorescence, les scialytiques au bloc ope´ratoire doivent eˆtre e´teints, ce qui impose un arreˆt de la dissection [57]. Les effets inde´sirables du vert d’indocyanine par voie intraveineuse sont connus du fait de leur large utilisation en ophtalmologie pour la re´alisation des angiographies. Les re´actions de´crites, transitoires, sont les nause´es-vomissements, les rashs cutane´s et exceptionnellement les re´actions allergiques graves type œde`me de Quincke (lors d’une injection concomitante de fluoresce´ine). Une coloration passage`re des te´guments est observe´e en cas d’injection intraveineuse [58]. Pour l’injection cutane´e pe´riare´olaire, les effets secondaires sont peu de´crits. Dans l’ensemble des e´tudes pre´sente´es, aucun effet inde´sirable grave n’a e´te´ rapporte´. Cependant, peu d’e´tudes ont de´taille´ les potentiels effets secondaires lie´s a` l’injection de vert d’indocyanine [49,50,53] et les faibles effectifs imposent une confirmation par des e´tudes ulte´rieures. 5. Me´thodes de de´tection des GS en cours de de´veloppement De nouvelles me´thodes d’identification, utilisant de nouveaux agents de contraste sont en cours d’exploration, non encore utilise´s en pratique clinique. L’e´chographie de contraste renforce´e avec l’utilisation d’un produit de contraste ultrasonore constitue´ de microbulles de gaz a fait l’objet de plusieurs publications. Cette technique a e´te´ initialement de´crite dans le me´lanome [59]. En 2009, Sever et al. ont e´tudie´ l’application de cette me´thode dans la de´tection du GS dans le cancer du sein [60]. Cinquante-quatre patientes recevaient la veille de l’intervention une injection pe´riare´olaire d’agent de contraste ultrasonore. Les canaux lymphatiques e´taient visualise´s par e´chographie et un fil guide e´tait mis en place pour identifier et localiser le(s) GS. Le taux d’identification e´tait de 89 %. En 2011, la meˆme e´quipe a publie´ une se´rie de 80 patientes, le taux d’identification e´tait e´galement de 89 %, les GS e´taient identifie´s par double de´tection isotopique-colorime´trique [61]. Pour Cox et al. l’e´chographie axillaire classique n’est pas assez performante pour de´tecter les GS [62]. Le but de l’e´tude e´tait de pre´dire le nombre de ganglions me´tastatiques pour re´duire le nombre de patients ne´cessitant e´ventuellement un CA secondaire. Dans une se´rie de 371 patientes, la proce´dure a e´choue´ chez 46 patientes, le taux d’identification du GS e´tait de 87,7 % et le taux de FN de 39 %. Ces publications ont e´te´ re´alise´es par la meˆme e´quipe et ne montrent pas pour l’instant de supe´riorite´ par rapport aux me´thodes de de´tection standard. De´veloppe´e uniquement chez un mode`le animal, la de´tection du GS par traceur type quantum dots a e´galement e´te´ e´tudie´e [63– 65]. Elle se fonde sur l’injection de nanoparticules appele´es quantum dots utilise´s comme agents de contraste et re´ve´le´s par imagerie de fluorescence. Dans le mode`le animal, elle permet d’identifier rapidement le GS. Cependant, cette technique n’est pas encore de´veloppe´e chez l’homme, notamment a` cause de la toxicite´ de ses constituants me´talliques. Un mode`le fonde´ sur la de´tection de nanoparticules par effet photo-acoustique a e´galement e´te´ de´veloppe´ chez le mode`le animal [66,67]. Il n’existe pas, a` ce jour, d’application clinique de cette me´thode. 6. Conclusion La technique du ganglion sentinelle a re´volutionne´ la prise en charge chirurgicale du cancer du sein. La technique de re´fe´rence de

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de´tection des GS est la double de´tection (colorime´trique et radioisotopique). Les nouvelles me´thodes de de´tection telles que la technique ferromagne´tique ou la fluorescence par vert d’indocyanine semblent prometteuses. En effet, elles semblent eˆtre une alternative aux contraintes lie´es a` l’utilisation d’un des deux marqueurs de re´fe´rence. Cependant, les premie`res donne´es publie´es doivent eˆtre confirme´es par des essais randomise´s et controˆle´s notamment pour le fer magne´tique, en comparaison avec la technique de re´fe´rence. De´claration de liens d’inte´reˆts Les auteurs de´clarent ne pas avoir de liens d’inte´reˆts. Re´fe´rences [1] Estimation nationale de l’incidence et de la mortalite´ par cancer en France entre 1980 et 2012. http://www.invs.sante.fr/Publications-et-outils/Rapports-etsyntheses/Maladies-chroniques-et-traumatismes/2013/Estimation-nationalede-l-incidence-et-de-la-mortalite-par-cancer-en-France-entre-1980-et-2012. [2] Giuliano AE, Gangi A. Sentinel node biopsy and improved patient care. Breast J 2015;21(1):27–31. [3] Giuliano AE, Kirgan DM, Guenther JM, Morton DL. Lymphatic mapping and sentinel lymphadenectomy for breast cancer. Ann Surg 1994;220(3):391–401. [4] Mansel RE, Fallowfield L, Kissin M, Goyal A, Newcombe RG, Dixon JM, et al. Randomized multicenter trial of sentinel node biopsy versus standard axillary treatment in operable breast cancer: the Almanac trial. J Natl Cancer Inst 2006;98(9):599–609. [5] Zavagno G, De Salvo GL, Scalco G, Bozza F, Barutta L, Del Bianco P, et al. A randomized clinical trial on sentinel lymph node biopsy versus axillary lymph node dissection in breast cancer: results of the Sentinella/GIVOM trial. Ann Surg 2008;247(2):207–13. [6] Krag DN, Anderson SJ, Julian TB, Brown AM, Harlow SP, Costantino JP, et al. Sentinel-lymph-node resection compared with conventional axillary-lymphnode dissection in clinically node-negative patients with breast cancer: overall survival findings from the NSABP B-32 randomised phase 3 trial. Lancet Oncol 2010;11(10):927–33. [7] Kim T, Giuliano AE, Lyman GH. Lymphatic mapping and sentinel lymph node biopsy in early-stage breast carcinoma: a metaanalysis. Cancer 2006;106(1): 4–16. [8] Reyes FJ, Noelck MB, Valentino C, Grasso-Lebeau L, Lang JE. Complications of methylene blue dye in breast surgery: case reports and review of the literature. J Cancer 2011;2:20. [9] Ahmed M, Purushotham AD, Douek M. Novel techniques for sentinel lymph node biopsy in breast cancer: a systematic review. Lancet Oncol 2014;15(8): e351–62. [10] Goyal A, Newcombe RG, Chhabra A, Mansel RE, Almanac trialists group. Factors affecting failed localisation and false-negative rates of sentinel node biopsy in breast cancer – results of the Almanac validation phase. Breast Cancer Res Treat 2006;99(2):203–8. [11] Krag DN, Weaver DL, Alex JC, Fairbank JT. Surgical resection and radiolocalization of the sentinel lymph node in breast cancer using a gamma probe. Surg Oncol 1993;2(6):335–9. [12] Ollila DW, Brennan MB, Giuliano AE. The role of intraoperative lymphatic mapping and sentinel lymphadenectomy in the management of patients with breast cancer. Adv Surg 1999;32:349–64. [13] Noguchi M. Sentinel lymph node biopsy as an alternative to routine axillary lymph node dissection in breast cancer patients. J Surg Oncol 2001;76(2): 144–56. [14] Cimmino VM, Brown AC, Szocik JF, Pass HA, Moline S, De SK, et al. Allergic reactions to isosulfan blue during sentinel node biopsy – a common event. Surgery 2001;130(3):439–42. [15] Albo D, Wayne JD, Hunt KK, Rahlfs TF, Singletary SE, Ames FC, et al. Anaphylactic reactions to isosulfan blue dye during sentinel lymph node biopsy for breast cancer. Am J Surg 2001;182(4):393–8. [16] Thevarajah S, Huston TL, Simmons RM. A comparison of the adverse reactions associated with isosulfan blue versus methylene blue dye in sentinel lymph node biopsy for breast cancer. Am J Surg 2005;189(2):236–9. [17] Albertini JJ, Lyman GH, Cox C, Yeatman T, Balducci L, Ku N, et al. Lymphatic mapping and sentinel node biopsy in the patient with breast cancer. JAMA 1996;276(22):1818–22. [18] Cody HS, Fey J, Akhurst T, Fazzari M, Mazumdar M, Yeung H, et al. Complementarity of blue dye and isotope in sentinel node localization for breast cancer: univariate and multivariate analysis of 966 procedures. Ann Surg Oncol 2001;8(1):13–9. [19] Chagpar AB, Martin RC, Scoggins CR, Carlson DJ, Laidley AL, El-Eid SE, et al. Factors predicting failure to identify a sentinel lymph node in breast cancer. Surgery 2005;138(1):56–63. [20] Straver ME, Meijnen P, van Tienhoven G, van de Velde CJH, Mansel RE, Bogaerts J, et al. Sentinel node identification rate and nodal involvement in the EORTC 10981-22023 AMAROS trial. Ann Surg Oncol 2010;17(7):1854–61.

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