G Model
ARTICLE IN PRESS Revue du rhumatisme xxx (2017) xxx–xxx
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Lettre à la rédaction Maladie de Hansen : signes échographiques夽
i n f o
a r t i c l e
Mots clés : Maladie de Hansen Signes échographiques Granulome
Une femme de 37 ans a été adressée au service de rhumatologie pour étudier un lupus érythémateux systémique (LES). Six ans plus tôt, elle avait remarqué des lésions érythémateuses saillantes sur le nez et les joues et un gonflement diffus au niveau des mains. Elle n’avait aucun antécédent de phénomène de Raynaud, d’ulcères buccaux, de photosensibilité, d’arthrite ni d’autres signes systémiques. L’examen physique était normal à l’exception d’une lésion saillante sur le nez, d’une légère éruption érythémateuse et des doigts enflés (Fig. 1). L’échographie (échographe Esaote [São Paulo, Brésil] à sonde linéaire multifréquence large bande 6–18 MHz et fréquence doppler de 6,6 à 8,0 MHz) des mains n’a révélé aucun signe de synovite ni d’érosion. De petites images hypoéchogènes rondes ont été observées dans le derme des mains (Fig. 2A). L’examen par doppler puissance (Fig. 2B) était négatif pour ces images. Une biopsie de la peau de la patiente a révélé un infiltrat diffus dans le derme superficiel et profond avec une bande de Unna superficielle préservée (Fig. 2C). Des agrégats inflammatoires avec bacilles positifs ont également été identifiés (Fig. 2D). La bacilloscopie de la peau était positive pour Mycobacterium leprae et le diagnostic de lèpre multibacillaire a été établi. La maladie de Hansen, ou lèpre, est une infection bactérienne granulomateuse chronique causée par un bacille intracellulaire, Mycobacterium leprae, qui affecte principalement la peau et les nerfs périphériques [1,2]. La présentation clinique et les modifications histopathologiques dépendent de l’état immunitaire du patient au moment de l’infection et déterminent deux pôles de classification : lèpre tuberculoïde (paucibacillaire) et lépromateuse (multibacillaire). Actuellement, le diagnostic repose sur 3 signes cardinaux spécifiés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) : macules hypopigmentées ou érythémateuses avec perte sensorielle, épaississement des nerfs périphériques et frottis ou biopsie cutanée à l’acide-alcool positif.
Fig. 1. Doigts enflés dans la maladie de Hansen.
Nous décrivons pour la première fois de nouveaux signes échographiques cutanés dans la maladie de Hansen. Nous suggérons que la présence dans le derme d’éléments hypoéchogènes ronds, parfois confluents, caractéristiques du liquide interstitiel, au dos des articulations métacarpophalangienne et interphalangienne proximale, et l’absence d’érosion devraient évoquer la maladie de Hansen. La biopsie réalisée sur ces patients étant superficielle, elle ne permet pas d’observer le liquide interstitiel comme dans un précédent cas rapporté ayant comporté une biopsie profonde [3]. Plusieurs auteurs ont rapporté des manifestations rhumatologiques de la lèpre. Bien qu’une polyarthrite rappelant la polyarthrite rhumatoïde et répondant bien au traitement soit la manifestation la plus fréquente, les doigts enflés, la vascularite et la spondyloarthrite ont été décrits avec une fréquence variable [4,5]. L’échographie est de plus en plus utilisée pour détecter les signes cliniques de l’arthrite, en particulier par les rhumatologues. Nos observations d’images hypoéchogènes rondes, négatives au doppler puissance, suggèrent la présence de liquide interstitiel et devraient évoquer la maladie de Hansen. Des études approfondies sur un plus grand nombre de patients sont nécessaires pour confirmer ces données. Subventions : Appenzeller : Conselho Nacional Pesquisa Desenvolvimento-Brasil CNPq (300447/2009-4 et 471343/2011-0 ; 302205/2012-8).
DOI de l’article original : http://dx.doi.org/10.1016/j.jbspin.2015.11.008. 夽 Ne pas utiliser, pour citation, la référence franc¸aise de cet article, mais la référence anglaise de Joint Bone Spine avec le doi ci-dessus. http://dx.doi.org/10.1016/j.rhum.2017.01.008 ´ e´ Franc¸aise de Rhumatologie. 1169-8330/© 2017 Publie´ par Elsevier Masson SAS au nom de Societ
REVRHU-4717; No. of Pages 2
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Fig. 2. A et B. Échographie (échographe Esaote [São Paulo, Brésil] à sonde linéaire multifréquence à large bande 6–18 MHz et fréquence doppler de 6,6 à 8,0 MHz). A. Petites images hypoéchogènes rondes observées dans le derme des mains. B. Images négatives à l’examen par doppler puissance. C et D. Biopsie de la peau. C. Infiltrat diffus dans le derme profond et superficiel avec bande de Unna superficielle préservée. D. Agrégats inflammatoires avec bacilles positifs identifiés.
Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. Références [1] Britton WJ, Lockwood DN. Leprosy. Lancet 2004;363:1209–19. [2] World Health Organization. A guide to leprosy control. 2nd ed. Geneva: World Health Organization; 1988. p. 27–8. [3] Bechelli LM, Souza PR, Quagliato R. Contribuic¸ão ao estudo da reac¸ão de Mitsuda; correlac¸ão dos resultados da leitura clínica e dos exames histopatológicos. Madrid: VI Congresso Internacional de Leprologia; 1953. p. 67. [4] Chauhan S, Wakhlu A, Agarwal V. Arthritis in leprosy. Rheumatology (Oxford) 2010;49:2237–42. [5] Haroon N, Agarwal V, Aggarwal A, et al. Arthritis as presenting manifestation of pure neuritic leprosy – a rheumatologist’s dilemma. Rheumatology (Oxford) 2007;46:653–6.
José Alexandre Mendonc¸a a,b José Roberto Provenza a,b Amilcar Castro de Mattos a,b Fernanda Sayuri Ota a,b Simone Appenzeller a,b,∗
a Service de rhumatologie, de pathologie et de dermatologie, université pontificale catholique de Campinas (PUCC), 13086-900 Campinas, Brésil b Service de médecine, faculté de sciences médicales, université d’État de Campinas, Cidade Universitária, Zeferino Vaz s/n, 13083-970 Campinas SP, CEP, Brésil ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (S. Appenzeller)
Accepté le 3 novembre 2015 Disponible sur Internet le xxx