Maladie des griffes du chat. Formes atypiques chez les enfants immunocompétents

Maladie des griffes du chat. Formes atypiques chez les enfants immunocompétents

178s S&nce simultanke : La maladie des griffes du chat DIAGNOSTIC sus-claviculaires. Dans notre s&e, l’adknopathie fut souvent inguinale [4]. Dan...

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178s

S&nce

simultanke

: La maladie des griffes du chat

DIAGNOSTIC

sus-claviculaires. Dans notre s&e, l’adknopathie fut souvent inguinale [4]. Dans la majoritt des cas, les ganglions ont une taille variable comprise entre 5 et 12 cm de diamktre. 11s sont particuliers par leur caractbre initial, knitent, peu douloureux, peu inflammatoire, pouvant quelquefois donner le change pour une htmopathie. A un stade plus avand, la peau en regard peut Ctre CrythCmateuse, voire viola&e, stade qui prC&de souvent la suppuration. L’adCnopathie peut &tre isolCe, quelquefois accompagnke de petits ganglions satellites. 11 est exceptionnel de trouver une lymphadknopathie gCnCraliske, qui est en gCnCra1 le ttmoin d’une forme systimique. La durCe de l’adknopathie est t&s variable : dans une Ctude amkicaine portant sur 1 372 cas, l’tvolution a variC entre 14 et 730 jours. Elle peut se faire soit vers la kgression spontanbe, soit vers la fistulisation, soit, enfin, vers la chronicid. On comprend que dans de telles situations l’histologie s’impose, d’autant que l’efficacitk des antibiotiques est variable d’un cas & l’autre.

Pratiquement, en 1997 un tel tableau impose une strologie Bartonella henselae. Si elle est ntgative, un prClkvement ganglionnaire est indispensable pour confirmer le diagnostic. En dehors de la skrologie spkifique, il faut noter une tltvation des paramktres de l’inflammation, en particulier la vitesse de skdimentation ClevCe pendant 2 2 3 semaines. Enfin, une cytolyse hkpatique doit dans notre experience &tre recherchee systkmatiquement. Le diagnostic diffkentiel est d’abord celui des adtnites bactkiennes B streptocoque ou g staphylocoque, mais aussi a mycobactCries atypiques ou B toxoplasme. Dans les formes chroniques, on discutera les hkmopathies malignes et l’infection B VIH. CONCLUSION Side nombreux antibiotiques ont semblC efficaces, certaines formes Cvoluent quoi qu’on fasse vers la collection et peuvent conduire 2 l’exC&se chirurgicale.

SIGNES ASSOCIlh

RhFfiRENCES 1 Piemont Y, Amerein MP, de Brie1 D. Jaulhac B. Actual& sur la maladie des griffes du chat. Sem HGp Paris 1995;7 I:364-70 2 Koehler JE. Bartorte& infections. In: Advances in pediurric in,fectious dmase. Saint Louis: Mosby-Year Book, 1996, vol 1 I 3 Margileth AM. Cat scratch disease. In: Adwmces in pediatric irfecrious diseuse. SaintLouis: Mosby-Year Book, 1993, vol 8 4 Darnaud G. A propos de 45 cas de maladie des griffes du chat observCes en 5 ans a CrCteil. Th&se, Criteil, 1979

Le syndrome ganglionnaire peut s’associer g de la fi&vre (entre 38” et 39”) dans un tiers des cas, une fatigue persistante (30 %), une anorexie (15 %), des ckphaltes (14 %), une dysphagie (7,6 %), un exanthbme (4,6 %), une conjonctivite (3,7 %). Ce tableau clinique classique est p&sent dans 75 g 86 % des stries publites.

Maladie des griffes du chat. Formes atypiques chez les enfants immunocomp6tent.s A Bourrillon, Service de pidiurrie

~PnPrule.

hfipital

L Leclainche

Robert-Debris

L’actualitC de la maladie des griffes du chat (MGC) est like & I’identification accrue de nombreux tableaux atypiques et souvent dtroutants [l]. Les mkthodes diagnostiques rtcemment dkveloppkes (biologie molkculaire) [2] ont permis un diagnostic de certitude des formes inhabituelles, confirmant dans ce contexte un pronostic le plus souvent b&in. Les aspects atypiques reprksentent 5 B 14 % des cas selon les skies [3]. Certains ont inclus dans ces donnkes le caractkre inhabituel de l’atteinte ganglionnaire (multiplicitk des ganglions

48. bd Sirurier-.

75019 Paris. Frmce

atteints dans un m&me territoire ou dans un territoire diffkrent ; aspect inhabituel des ganglions [inflammatoires ou tvoluant vers la suppuration, etc]). Les tableaux atypiques qui nous semblent devoir &tre authentifiks paraissent 1iCs aux seules atteintes extraganglionnaires, prkdominantes ou exclusives. SYNDROME

OCULAIRE

Le syndrome oculoglandulaire de Parinaud reprtsente

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Seancesimultanee: La maladie desgriffesduchat 2 a 10% descasselonlesserieset constituerait la forme atypique actuellement la plus d&rite. 11est lit a l’inoculation de l’agent pathogene au niveau de la conjonctive ou de la paupiere, soit directement par griffure soit indirectement par le frottement des yeux avecdes mainscontamides. 11associede faGonunilat&ale une conjonctivite, qui n’a aucun caractere purulent ni douloureux et s’accompagned’un chemosis, d’un aedbmedespaupibreset d’une adenopathiepretragienne.L’evolution est spontanementfavorable en 2 a 3 semaines,avec guerisonsanssequellesni cicatrices. Les vtritables tableauxatypiques,actuellementlimit& a 3 a 5 % descas (chiffre probablement sous-estime), correspondenta une atteinte systtmique avec fibvre, asthtnie, anorexie, cephalees.Dans ce contexte s’inscrivent le plus souventlesatteintesneurologiques,hepatospleniqueset osseuses. ATTEINTES

NEUROLOGIQUES

L’atteinte du systemenerveux central a tte d&rite en 1952par DebrCet Job [4]. Une centainede cassuspects, ou plus rarementconfirm& ont &tCpublies. Les signes neurologiquesapparaissent1 a 2 mois aprts le contage et sontaccompagnesde fibvre dans50 % descas.L’encephaliteaigueestr&v&leedansun cassurdeux par une convulsion, voire par un coma. Elle revet parfois un tableau assezparticulier avec confusion mentale, cris, hallucinations, entrecoupksde phasesde prostration. L’examen neurologique peut comporter un syndrome pyramidal uni- ou bilateral, une htmipltgie ou une aphasietransitoire. L’examen du liquide cephalorachidien met en evidence une pleiocytose mod&e (cellularitt < 100 mm3) et/au une prottinorachie modtrtment augmentee mais qui peut etre normale. L’ClectroencCphalogrammeest le plus souvent lent mais sarisanomaliessptcifiques. La tomodensitometrie (TDM) et I’imagerie par resonancemagnetiquedu cerveau visualisent parfois des hypodensites focales. Plusieurscas de meningiteslymphocytaires ont Cgalement ete d&its dansdescontextes suspect& de maladie des griffes du chat, mais leurs mecanismesrestent imprecis. Les autresatteintesneurologiquessont tres tares (28 casrapport& en 1996) : myelites aigues,atteintes extrapyramidalesavec mouvementschoreo-athetosiques et/au tremblement, atteintes cerebelleuses,paralysies faciales,neuropathiesperipheriques,radiculites, surdites,paralysiesoculomotrices,neuroretinitesavec&cite unilattrale brutale. Danstous lescas,l’evolution sefait vers la guhison sans stquelles en quelquessemaines ou quelquesmois.

ATTEINTES

HtiPATOSPLtiNIQUES

En 1989,16 casseulementd’atteintes hepatospleniques avaient tte d&its dans la litttrature, dont cinq sans adenopathies.D’autres casont ttC recemmentpublies, notamment en France [5]. Les maladesatteints sont habituellement hautement et durablement febriles (fievre > 15 jours). L’examen somatiquene met que rarementen evidence une hCpatosplCnomdgalie (12 % des casenviron). Les examensbiologiqueshepatiques sont le plus souvent normaux. Le syndrome inflammatoire biologiqueestconstantavecaugmentationde la proteine-C-reactive,de la vitessede sedimentationet du librinogbnemais sanshyperleucocytose.L’echographie abdominalemet en evidence deszoneshypdchogenes multiples hepatiqueset/au spleniquesde petite taille (2 mm a 1 cm de diametre). La TDM abdominale,si elle est pratiqde, confirme I’existence de ces lesions hypodensesdissemintesdansle foie et dansla rate. La ponction-biopsie htpatique parfois pratiquee met en evidence des lesionsd’htpatite granulomateuseavec visualisation desbacillespar la coloration de WarthinStarry au sein des vaisseaux ou le long des fibres du collagene.La guerisonde cesmaladesestCgalementla rbgle chez les sujets non immunodeprimes.Dans deux observations, les granulomes spleniquesont CvoluC vers une calcification. ATTEINTES

OSSEUSES

Quinze casd’atteintes osseuses avaient Ctedecrits dans la litterature en 1995.La localisation preferentielle est vertebrale. Les douleurs osseusessont souvent moderees.Les adtnopathies habituellessont d&rites a distancedeslesionsosseuses. Les radiographiesstandards montrent deslacunesuniquesou multiples avecparfois osttocondensationsptripheriques. La TDM osseuse,si elle est pratiquee, conlirme le caractere osteolytique des lesions. L’examen anatomopathologiqueparfois effectut dans l’incertitude diagnostiquea mis en Cvidence une osteite granulomateuse.La guerison est la regle en 2 a 20 mois. AUTRES MANIFESTATIONS

ATYPIQUES

Laforrne mhente’rique avait dejaet& supposeeen 1954 [4], chez desenfantssuspectsd’appendiciteaiguemais chez lesquelsl’intervention a mis en evidence une adenite mesenterique.Dans ce contexte, le diagnostic de MGC avait CtCpork devant une reaction fortement positive a l’antigene specilique. D’autres casrecents, en tours de publication, ont CtCconfirm& par l’examen

180s

Seance simultanee

: La maladie des griffes

anatomopathologique ganglionnaire (granulome) avec un diagnostic confirme par PCR. Trois cas d’atteintes thoraciques (opacitts mediastinales pseudo-tumorales ayant laisse craindre une maladie de Hodgkin et des pneumopathies atypiques isolkes ou associees aux precedentes) ont CtC rapport& a la MGC. D’autres tableaux non specifiques et atypiques ont ete Cgalement relies a ce diagnostic : des pharyngites avec adtnopathies satellites, des formes truptives (trythemes noueux ou eruptions maculopapuleuses deja mentionntes dans la publication princeps de DebrC et Job [4] et confirmkes dans des publications recentes). 11faut ajouter des anomalies non specifiques : hematologiques (anemies hemolytiques, thrombopenies), pseudo-tumorales (masses parotidiennes, mammaires), articulaires (arthralgies, arthrites). 11a tte enfin decrit chez l’adulte des formes avec fievres recurrentes et ad& nopathies periphtriques recidivantes. Notre experience personnelle nous a conduit a reconnaitre deux de ces tableaux saris adenopathies peripheriques mais avec adenopathies intra-abdominales dont le contexte tvocateur (griffures rep&es de jeunes chatons) avait deja orient6 un diagnostic, confirme par les examens serologiques. D’autres cas de ce type ont ttt rapport& dans l’enqu&te nationale retrospective effect&e par le groupe de pathologie infectieuse pkdiatrique, notamment par notre collbgue de Bastia. La MGC merite sans doute d’etre recherchee parmi les causes de f%vres continues ou recidivantes du jeune enfant.

tive), tests cutanes d’hypersensibilite (avec ses limites et ses risques), surtout lesions histopathologiques caracteristes par l’association de granulomes ntcrotiques, d’un intiltrat inflammatoire et de microabcbs peripheriques a l’examen anatomopathologique des prelbvements effectues dans les territoires atteints. Le caractbre contestable de ces dondes peut, a posteriori, remettre en cause quelques-unes des formes atypiques prkedemment d&rites. C’est dire l’inttr&t prospectif que representent l’identification et la confirmation du diagnostic des seules formes atypiques par les techniques modemes actuelles. Ces techniques sont les examens serologiques par immunofluorescence indirecte ou par methode Elisa (strologies positives dans 65 a 95 % des cas) et les methodes de biologie moleculaire par PCR. Elles peuvent &tre rtalistes sur les prelbvements de sang et les tissus ganglionnaires ou osseux.

TRAITEMENT Seules les formes systemiques semblent meriter le retours a une antibiotherapie (rifampicine, aminosides ou surtout ciprofloxacine). 11est encore difficile cependant d’affirmer que les antibiotiques ont une efficacite certaine sur le raccourcissement d’une evolution generalement btnigne.

RfiFkRENCES Bourrillon

A, Leclainche L. Maladie des griffes du chat. Formes Mid 1996;25:503-7 M, Raoult D. La maladie des griffes du chat et la a Burtoneikr (Rochhnuea). Presse Me’d 1995;24:

atypiques.Presse

DIAGNOSTIC

Drancourt pathologie 183-S Carithers HA. Cat scratch disease. An overview based on a study of 1 200 patients. Am JDis Child 1985;139:1124-33 Deb&R, Job JC. La maladie des griffes du chat. Actu Paediatrica 1954;43(Suppl96):1-27 Perelman S, Beydon N, Bounillon A. Une forme atypique des maladies des griffes du chat. Med Inf 1993;41:1-3

Le diagnostic des formes atypiques de la MGC restait jusqu’a present probabiliste et s’appuyait sur trois des quatre criteres de Carithers [3] : contact avec un chat ou identification d’une griffure ou de lesions oculaires, ntgativite de la recherche etiologique d’autres lymphadenopathies (celle-ci Ctait cependant rarement exhaus-

lkaitements

du chat

antibiotiques

de la maladie des griffes du chat B Quinet

Hbpital

d’ertfmts

Armand-Trousseau,

26, av du Dr-Arnold-Netter,

La maladie des griffes du chat (MGC) est, a l’heure actuelle, de diagnostic plus facile grace a la reconnaissance de l’agent microbien (Bartonella henselae), dont la responsabilite semble se confirmer, et a de nouvelles mtthodes diagnostiques. 11existe tgalement quelques

75012 Paris. France

progres dans sa prise en charge therapeutique : certains antibiotiques semblent avoir une efficacid. Cependant, il n’y a pour l’instant aucune etude clinique prospective bien conduite d’efficacite des antibiotiques possiblement actifs. Dans sa forme classique et typique, la MGC a une