Maladies infectieuses et risque d’embolie pulmonaire : une grande hétérogénéité

Maladies infectieuses et risque d’embolie pulmonaire : une grande hétérogénéité

Journal des Maladies Vasculaires (2010) 35, 308—319 Communications orales — vendredi 24 septembre 2010 Session 1 de communications orales (16 h 30—1...

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Journal des Maladies Vasculaires (2010) 35, 308—319

Communications orales — vendredi 24 septembre 2010

Session 1 de communications orales (16 h 30—18 h 30)

Les complications vasculaires de l’endocardite infectieuse I. Elouakili a , M. Bouayad a , T. Elhouari b , Y. Tijani a , B. Lekehal a , Y. Sefiani a , A. El Mesnaoui a , F. Ammar a , Y. Bensaid a a Service de chirurgie vasculaire, CHU Ibn Sina, Rabat, Maroc b Service de cardiologie B, CHU Ibn Sina, Rabat, Maroc Mots clés : Endocardite infectieuse ; Embolie artérielle Introduction.— L’endocardite infectieuse (EI), de par ses complications, est toujours une maladie d’actualité. Ce travail a pour objectif l’analyse des différents aspects des complications vasculaires de l’EI. Patients et méthodes.— L’étude a porté sur 170 malades hospitalisés pour EI entre juin 1993 et décembre 2004 dans le Service de cardiologie B du CHU de Rabat. Au sein de cette population, ont été retenus les patients ayant présenté une ou plusieurs complications vasculaires diagnostiquées sur les données cliniques et/ou paracliniques. Chez l’ensemble des malades, ont été pratiqués : une étude clinique, bactériologique par hémocultures répétées, un examen écho-Doppler cardiaque trans-thoracique complété, dans certains cas, d’un examen trans-œsophagien et d’autres examens paracliniques qui variaient en fonction de l’atteinte vasculaire. Résultats.— Vingt-huit (soit 19 %) ont présenté une ou plusieurs complications vasculaires. Il s’agissait de 16 hommes et 12 femmes, dont l’âge moyen était de 23 ans. L’EI s’est greffée sur une cardiopathie préexistante chez 0398-0499/$ – see front matter doi:10.1016/j.jmv.2010.07.001

27 malades. On a ainsi recensé 40 atteintes : 18 atteintes neurologiques, 12 atteintes artérielles des membres dont six anévrismes mycotiques, deux infarctus du myocarde, quatre infarctus spléniques, un cas d’abcès splénique, deux cas d’infarctus rénaux et un cas d’embolie pulmonaire septique récidivante. Les hémocultures étaient positives dans 17 cas. L’échocardiographie trans-thoracique a mis en évidence des végétations dans les 28 cas d’endocardite infectieuse. L’évolution à court terme a été marquée par la survenue de quatre décès, l’évolution des autres cas était favorable. Conclusion.— Les complications neurologiques sont fréquentes et rendent le pronostic de l’EI grave, elles peuvent être ischémiques ou hémorragiques. L’atteinte artérielle des membres est due, soit à une embolie artérielle, soit à un anévrisme mycotique. Les autres complications vasculaires sont moins fréquentes mais polymorphes et mettent en jeu le pronostic vital des patients. doi:10.1016/j.jmv.2010.07.051

Maladies infectieuses et risque d’embolie pulmonaire : une grande hétérogénéité J.-L. Bosson a , C. Genty a , J.P. Brion b , P. Albaladejo a , S. Blaise a,c , G. Pernod a,c a Techniques pour l’évaluation et la modélisation des actions de santé (équipe ThEMAS, laboratoire TIMC), unité mixte de recherche 5525, CNRS, université Joseph-Fourier, Grenoble, France b Service des maladies infectieuses, CHU de Grenoble, Grenoble, France c Service de médecine vasculaire, CHU de Grenoble, Grenoble, France Mots clés : Maladies infectieuses ; Embolie pulmonaire

Communications orales — vendredi 24 septembre 2010 Rationnel.— Les maladies infectieuses représentent un facteur de risque reconnu de maladie thrombo-embolique veineuse. Il s’agit d’une des indications les plus fréquentes de thromboprophylaxie en milieu médical. Les recommandations évoquent des maladies infectieuses sévères employant des termes comme sepsis mais laissent une grande imprécision pour la décision clinique quotidienne. Nous avons mené une étude épidémiologique pour préciser ce risque. Objectif.— Déterminer le risque d’embolie pulmonaire associé à chaque type de pathologie infectieuse en tenant compte des facteurs de risque associés. Méthodes.— Nous avons utilisé la base de données médico-administratives « PREMIER » qui comporte les diagnostics (CIM9) et les traitements pour un large échantillon d’hôpitaux nord-américains (soutien Sanofi-Aventis). Cette base comporte pour l’année 2006, plus de 28 millions de séjours avec 76 814 diagnostics d’EP (0,27 %). Une analyse multivariée a permis d’estimer pour chaque type de pathologie infectieuse l’odd ratio associé au risque d’EP après ajustement sur les autres facteurs de risque. Résultats.— Les pneumonies (OR = 2,6 IC95 % : 2,5—2,7), les septicémies (OR = 1,8 ; IC95 % : 1,75—1,85), les péritonites (OR = 1,7 ; IC95 % : 1,5—1,9), les méningites (OR = 2 ; IC95 % : 1,6—2,4) sont des facteurs de risque reconnus d’EP. On trouve également un risque d’EP plus élevé pour les infections intestinales (salmonelle shigelle OR = 1,5 ; IC95 % : 1,4—1,6), les candidoses (OR = 1,6; IC95 %: 1,5-1,7), les helmintiases (OR = 2,8; IC95 %: 1,6-4,8), la tuberculose active (OR = 2,3; IC95 %: 1,65-3) ou les séquelles de tuberculose ou polio (OR = 1,7 ; IC95 % : 1,35—2,2). À l’inverse, la grippe (OR = 0,3 ; IC95 % : 0,2—0,5), les infections respiratoires hautes (OR = 0,52 ; IC95 % : 0,48—0,56), les infections urinaires (OR = 0,58 ; IC95 % : 0.48—0,70), les infections cutanées (OR = 0,84 ; IC95 % : 0,79—0,88) représentent des situations à risque d’EP significativement plus faible par rapport à l’ensemble des patients hospitalisés. Conclusion.— Cette étude confirme le risque d’EP lié à des pathologies infectieuses sévères dont la tuberculose et certaines atteintes parasitaires ou mycotiques à ne pas négliger dans l’évaluation de ce risque. À l’inverse, de nombreuses situations courantes ne semblent pas être des facteurs de risque indépendants d’EP dont la grippe et les infections respiratoires hautes. doi:10.1016/j.jmv.2010.07.052

Valeur prédictive des D-Dimères, monomères de fibrine, microparticules circulantes et SP selectine dans le dépistage de cancer occulte au cours de la maladie thrombo-embolique veineuse (MTEV) M. Chevalier a , P. Imbert b , M. Mousseau c , P.-H. Carpentier a,d , J.-L. Bosson d , G. Pernod a,d a Service de médecine vasculaire, CHU de Grenoble, Grenoble, France b Département de médecine générale, UJF de Grenoble, Grenoble, France c Pôle de cancérologie, CHU de Grenoble, Grenoble, France d ThEMAS TIMC IMAGUMR CNRS 5525, UJF de Grenoble, Grenoble, France Mots clés : Maladie thrombo-embolique veineuse ; MTEV ; D-Dimères ; Valeur prédictive ; Dépistage néoplasique

309 Objectif.— La recherche de néoplasie chez les patients ayant une maladie thromboembolique veineuse (MTEV) est une préoccupation constante, et conditionne par la suite le type et la durée du traitement anticoagulant. Actuellement, il est convenu de réaliser des examens paracliniques simples pour cette recherche. Nous avons testé des examens permettant de cibler les patients à risque de développer un cancer parmi ceux ayant fait un événement thromboembolique, afin d’optimiser l’approche des examens paracliniques et de permettre un accès rapide au diagnostic. Méthode.— Nous avons réalisé une étude rétrospective ancillaire cas-témoins, chez des patients présentant une MTEV, et chez lesquels les cancers ont été répertoriés en croisant les données avec celles du registre du cancer de l’Isère. Les dosages des paramètres biologiques, D-Dimères, monomères de fibrine, SP-sélectine et microparticules ont été réalisés par des méthodes standardisées. Le critère principal (cancer) a été étudié par une comparaison de moyenne et par un test de Fisher. Si ce test était significatif, l’étude des performances diagnostiques a été faite conventionnellement par l’établissement d’une courbe ROC puis le calcul avec intervalle de confiance à 95 % de la sensibilité, de la spécificité, des valeurs prédictives positives et négatives. Résultats.— Notre cohorte était constituée de 142 patients (53 % d’hommes, âge moyen de 64 ans, 20 % de décès à deux ans). 12 % avait un cancer connu, et une néoplasie a été découverte chez 5 % des sujets au cours des deux années suivant l’événement thromboembolique. Parmi les patients ayant des D-dimères < 3,8 ␮g/ml, 91,6 % n’ont pas de cancer (p : 0,004) ; la valeur prédictive négative (VPN) calculée selon une prévalence de cancer occulte de 6,3 % dans la MTEV est de 97,08 %. Parmi les patients ayant des FM < 6 ␮g/ml, 88,9 % n’ont pas de cancer (p : 0,029) ; la VPN est de 91,03 %. Parmi les patients ayant une Sp-sélectine < 40ng/ml, 88,2 % n’ont pas de cancer (p : 0,008) ; la VPN est de 95,54 %. Nous n’avons pas retrouvé d’association significative entre les MP et le cancer, ni entre les MP et le caractère uni ou bilatérale de TVP. Conclusion.— Dans notre étude, les D-Dimères, les monomères de fibrine et la SP-sélectine apparaissent significativement comme des marqueurs prédictifs négatifs de cancer occulte dans une population ayant une MTEV identifiée. Notre étude peut servir de base à des études prospectives concernant la recherche de marqueurs prédictifs de cancer occulte dans la MTEV. doi:10.1016/j.jmv.2010.07.053

Maladie thrombo-embolique veineuse chez la femme enceinte et en post-partum : résultats du registre RIETE D. Buthod , J. Malloizel , M. Monreal , A. Bura-Rivière , pour les investigateurs RIETE Service de médecine vasculaire, hôpital Rangueil, CHU de Toulouse, Toulouse, France Mots clés : Maladie thromboembolique veineuse ; MTEV ; Grossesse Introduction.— La maladie thromboembolique veineuse (MTEV) survenant au décours de la grossesse est une situation peu étudiée, car les femmes enceintes représentent