72e Congrès de la Société nationale franc¸aise de médecine interne, Tours, 10–12 décembre 2015 / La Revue de médecine interne 36S (2015) A100–A211
B ou E dans 2 cas chacune et un stade D dans 1 cas. La pancréatite était dans tous les cas, associée à d’autres manifestations viscérales de la maladie lupique. Les principales manifestations cliniques associées étaient de la fièvre (quatre patients), des signes articulaires (quatre malades), une atteinte cutanée (trois patients), une atteinte rénale (quatre patients) et des manifestations neuropsychiatriques (un patient). L’atteinte hématologique était présente chez six malades avec une anémie hémolytique auto-immune chez 5 patientes, une leuco-lymphopénie chez 6 patientés et une thrombopénie chez 3 malades. Tous les patients étaient traités avec des bolus de méthylprednisolone relayés par de la prednisone 1 mg/kg/j. Le cyclophosphamide par vois intraveineuse était associé chez 5 malades. L’évolution était favorable dans tous les cas, aucune rechute n’était notée. Conclusion La pancréatite aiguë survient souvent au cours d’une maladie lupique sévère, en poussée et associée à des atteintes viscérales graves telles que l’atteinte rénale et neurologique. La pancréatite aiguë peut être rattachée au LES après l’exclusion des autres causes, par sa survenue de fac¸on concomitante à d’autres signes de poussée lupique. Le diagnostic est réconforté par l’amélioration de la symptomatologie par le traitement spécifique. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2015.10.106 CA096
Manifestations neurologiques au cours du lupus érythémateux systémique : à propos de 25 cas
M. Mahfoudhi ∗ , N. Mrabet , S. Haddad , M. El Euch , W. Bani , M. Khedher , S. Turki , T. Ben Abdallah Service de médecine interne A, hôpital Charles Nicolle, Tunis, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : madiha
[email protected] (M. Mahfoudhi) Introduction L’atteinte neurologique au cours du lupus érythémateux systémique (LES) de par sa fréquence et sa gravité représentent un facteur pronostique important. Les différentes manifestations neurologiques et psychiatriques dues au lupus érythémateux systémique sont un ensemble hétérogène de manifestations cliniques regroupées sous le terme de neurolupus. Pour cela, une enquête étiologique exhaustive est nécessaire pour étiqueter l’atteinte neurologique au cours du LES ce qui permet une prise en charge adéquate et améliore le pronostic. Patients et méthodes Il s’agit d’une étude rétrospective de 25 dossiers de neurolupus durant une période allant du 1er janvier 1993 au 31 décembre 2013. Le but de notre travail est de préciser le bilan étiologique du neurolupus et de déterminer le type d’atteintes systémiques et le profil immunologique le plus fréquemment associés et d’évaluer le profil évolutif. Résultats La fréquence des manifestations neurologiques était de 21,92 %. Il s’agissait de 22 femmes et 3 hommes âgés en moyenne de 32,84 ans. Les manifestations neuropsychiatriques étaient représentées par les manifestations psychiatriques (48 %), les convulsions (44 %), les céphalées (32 %), la maladie cérébrovasculaire (28 %), les syndromes méningés (20 %), la confusion mentale (16 %), l’atteinte du système nerveux périphériques (12 %) et la myélite (4 %). Les manifestations extra-neurologiques les plus associées étaient les manifestations cutanées (100 %), les manifestations rénales (96 %), les manifestations rhumatologiques (92 %) et les manifestations hématologiques (84 %). Sur le plan immunologique, les AAN et anti-DNA natifs étaient présents chez 96 % des patients, les anticorps antiphospholipides étaient positifs dans 32 % des cas. Les anomalies retrouvées à l’IRM sont les hypersignaux T2 de la substance blanche, l’atrophie cérébrale et la thrombophlébite cérébrale dans respectivement 32, 12 et 8 % des cas. Le traitement reposait sur la corticothérapie systémique associé à un immunosuppresseur (84 %). L’évolution s’est faite par poussées dans 100 % des cas. Elle
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était favorable dans 32 %, stable dans 20 % et s’est aggravée dans 36 % des cas. Discussion La maladie lupique est une maladie auto-immune dont l’étiopathogénie repose surtout sur la présence d’autoanticorps qui peuvent toucher n’importe quels tissus ou organes ; et se manifeste ainsi par plusieurs atteintes viscérales d’expressions variées. Les atteintes rénales et l’atteinte neurologiques sont les plus graves. L’atteinte neurologique se déclare par un ensemble de manifestations neuropsychiatriques de sévérité variable regroupées sous le terme de neurolupus. Ses manifestations neuropsychiatriques ne sont pas spécifiques au lupus érythémateux systémique et peuvent se rencontrer dans plusieurs situations (infection, HTA, insuffisance rénale, autres connectivites). Devant une atteinte neurologique, il est donc nécessaire de prouver l’imputabilité de cette atteinte au lupus érythémateux systémique et d’éliminer l’ensemble des diagnostics différentiels avant de retenir le diagnostic de neurolupus. Conclusion Le diagnostic de neurolupus doit être posé devant un ensemble d’arguments chronologiques, cliniques et paracliniques qui varie selon le type de la manifestation neuropsychiatrique. Le neurolupus se manifeste sur un lupus actif sur le plan immunologique et s’associe à d’autres atteintes viscérales graves notamment rénales. Le neurolupus reste de mauvais pronostic malgré le traitement immunosuppresseur qui expose à des complications infectieuses imprévisibles. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. Pour en savoir plus Ainiala H, Hietaharju A, Loukkola J, Peltola J, Korpela M, Metsanoja R, et al. Validity of the new American College of Rheumatology criteria for neuropsychiatric lupus syndromes: a population-based evaluation. Arthritis Rheum 2001;45:419–23. Bertsias GK, Ioannidis JP, Aringer M, Bollen E, Bombardieri S, Bruce IN, et al. EULAR recommendations for the management of systemic lupus erythematosus with neuropsychiatric manifestations: report of a task force of the EULAR standing committee for clinical affairs. Ann Rheum Dis 2010;69:2074–82. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2015.10.107 CA097
Existe-t-il une corrélation entre l’hydroxychloroquinémie et la rétinopathie aux antipaludéens de synthèse ? N. Méaux-Ruault 1 , C. Golden 1 , E. Toussirot 2 , H. Gil 1 , S. Humbert 1 , M. Saleh 3 , N. Magy-Bertrand 1,∗ 1 Médecine interne, CHRU Jean-Minjoz, Besanc¸on 2 Rhumatologie, CHRU Jean-Minjoz, Besanc¸on 3 Ophtalmologie, CHRU Jean-Minjoz, Besanc¸on ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (N. Magy-Bertrand) Introduction L’hydroxychloroquine (HCQ) est un traitement de fond de certaines connectivites. Elle peut être responsable de toxicité rétinienne pouvant être irréversible et conduire à la cécité. Le but de l’étude est d’évaluer l’intérêt du dosage sérique d’HCQ dans la prédiction de la survenue d’une rétinopathie aux antipaludéens de synthèse. Patients et méthodes Nous avons mené une étude rétrospective, descriptive, analytique et monocentrique. Nous avons inclus les patients de plus de 18 ans, suivis en médecine interne et ayant eu un dosage d’HCQ, entre janvier 2012 et janvier 2015. Un taux supérieur à 2 mg/L est considéré comme toxique. Tous les patients ont eu un bilan ophtalmologique comprenant un champ visuel, un fond d’œil (FO) et au moins un des examens suivants : FO en auto-fluorescence, tomographie par cohérence optique à domaine spectral (OCT-SD) ou électrorétinogramme multifocal. Le diagnostic de rétinopathie