Mise à jour des données sur la transmission de l’Herpesvirus de type 2 Les virus Herpes simplex de type 1 et 2 appartiennent à une petite famille de virus humains persistants, les Herpesviridae, susceptibles, après une primo-infection souvent asymptomatique, d’établir une infection latente qui assure la survie du virus dans l’organisme durant toute la vie de l’hôte infecté. Bien que l’herpès génital puisse être dû aux Herpesvirus de type 1 ou de type 2 (HSV 1 ou HSV 2), la grande majorité des cas est associée au virus de type 2. Le HSV 2 est principalement transmis par voie sexuelle. Après une brève phase de réplication dans les cellules épithéliales des muqueuses génitales, le virus entre en contact avec les terminaisons des neurones sensitifs et son génome est alors acheminé jusqu’au noyau de ces cellules, localisées dans les ganglions nerveux sensitifs. L’incapacité du système immunitaire à éradiquer le virus autorise une forme de persistance à vie. Ainsi de façon sporadique et sous l’influence de stimuli dont l’origine n’est pas toujours établie, le virus peut entrer en réactivation, gagner le site initial de l’infection et produire éventuellement des lésions localisées caractéristiques. Pour autant, dans une large majorité, les personnes concernées sont ignorantes de
leur infection, des risques de transmission et des complications éventuelles qu’elles peuvent entraîner. Les infections génitales à HSV 2 peuvent être très douloureuses. Elles sont également à l’origine d’infections néonatales qui, en l’absence de traitement, entraînent le décès des enfants dans près de 80 % des cas. Enfin, l’herpès génital facilite l’acquisition et la transmission du VIH.
L’immunosuppression liée à l’infection à VIH pourrait faciliter la transmission du virus HSV2
Sud (33 %) et du Sud-est (27 %), et surtout dans les zones sub-sahariennes de l’Afrique (78 %). L’Europe de l’Ouest est l’une des régions du monde les moins touchées (14 %) avec l’Afrique du Nord (10 %) et le Japon (4 %). La prévalence reste sensiblement plus élevée chez les femmes, pour des raisons anatomiques mais également parce que les femmes les plus jeunes auraient plus fréquemment des rapports sexuels avec des hommes plus âgés, donc plus susceptibles d’être infectés. Les mesures d’incidence confirment que l’infection est contractée surtout par les plus jeunes (15-19 ans), et dans des régions du monde dans lesquelles l’immunosuppression liée à l’infection à VIH pourrait faciliter la transmission du virus. Cette étude est basée sur des analyses séroépidémiologiques spécifiques, distinguant HSV 2 et HSV 1, et admet de nombreux biais. Les auteurs soulignent notamment que le virus HSV 1, dans certaines régions, pourrait intervenir de façon notable dans la survenue de l’herpès génital mais qu’il n’a pas été pris en compte dans cette analyse.
Une étude publiée par l’OMS fait la synthèse des données épidémiologiques mondiales (2003) concernant cette infection : 16 % de la population mondiale, âgée de 15 à 49 ans, est infectée par HSV 2, soit 536 millions de personnes. À l’exception des États-Unis (17,9 % de prévalence), les prévalences les plus fortes sont observées en Amérique latine (38 %), en Europe de l’Est et en Asie Loocker KJ, Garnett GP, Schmid GP. Bull World centrale (29 %), en Asie de l’Est (62 %), du Health Organization 2008;86(10):805-13.
Une épidémie de fièvre hémorragique jugulée en Afrique du Sud Une catastrophe sanitaire a probablement été évitée de justesse grâce à la réactivité et aux compétences des équipes médicales et d’un groupe de chercheurs sud-africains, en septembre dernier. Cet incident, relaté dans le bulletin de l’OMS, et repris sous une forme plus détaillée par un bulletin d’information de l’INVS (Paris), a confronté les autorités sanitaires sud-africaines à un début d’épidémie lié à la circulation d’un nouveau virus responsable de fièvres hémorragiques. Le cas index est une femme de 36 ans, guide de safari en Zambie. Dès le 2 septembre, elle manifeste des signes grippaux et est finalement hospitalisée le 11 septembre, avant d’être évacuée à l’hôpital de Johannesburg le 12 septembre. Elle décédera le 14 septembre, dans un tableau clinique associant d’abord une fièvre, des vomissements et une diarrhée, puis un rash, des dysfonctionnements hépatiques et des
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convulsions. Un homme de 33 ans, faisant partie du personnel d’assistance médical ayant participé à l’évacuation de la première patiente, tombe malade le 14 septembre, puis décède le 2 octobre. Par la suite, deux personnels hospitaliers : une infirmière qui s’est occupée de la patiente et un agent hospitalier qui a nettoyé sa chambre, ayant été en contact avec la première malade sont eux-mêmes touchés et décèdent respectivement les 5 et 6 octobre. Le caractère épidémique de l’infection ne fait, à ce stade, aucun doute. Les signes cliniques laissent penser à une infection par le virus de Lassa : un nouveau cas d’infection, celui d’une infirmière ayant soigné le second malade, se déclare. La patiente reçoit immédiatement de la ribavirine. Son état s’améliore et elle sortira de l’hôpital le 12 novembre. Dans le même temps, les équipes de l’Institut national sud-africain pour les maladies transmissibles (NICD),
// REVUE FRANCOPHONE DES LABORATOIRES - JUIN 2009 - N°413
en collaboration avec un groupe détaché des CDC d’Atlanta (États-Unis) parviennent à caractériser le virus en question : il s’agit d’un nouvel Arenavirus. D’autres Arenavirus pathogènes chez l’homme existent en Afrique, tels le virus de Lassa ou le virus de la chorioméningite lymphocytaire. Mais aucun n’avait à ce jour été identifié en Afrique du Sud. Les Arenavirus sont souvent associés aux rongeurs, avec lesquels ils ont sans doute co-évolués. Si les voies de transmission de ce nouveau virus à l’Homme ne sont pas encore connues, mais seront probablement l’objet de prochaines recherches, la communauté scientifique et médicale a, dans son ensemble, fait l’éloge de la réactivité des équipes sud-africaines et souligné la remarquable efficacité du dispositif de surveillance mis en place.
Bull World Health Organization 2008;86(12).