Le Pharmacien Hospitalier et Clinicien 2012;47:262-292 PO38
E´valuation du bon usage des endoprothe`ses coronaires en CHR : apport de 6 mois d’audit G. Le´aua, O. Dibonb, P. Ploccoa, N. Saurela a
Pharmacie centrale, CHR d’Orle´ans, 45067 Orle´ans cedex 02, France Service de cardiologie, CHR d’Orle´ans, 14, avenue de l’hoˆpital, 45067 Orle´ans cedex 02, France
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Le pharmacien hospitalier s’inscrit comme le garant du bon usage des produits de sante´. Le re´cent dispositif de re´gulation des de´penses des listes en sus est venu appuyer ce fait. A` ce titre, les endoprothe`ses coronaires e´taient les dispositifs me´dicaux implantables (DMI) « traceurs » en 2010. Une e´valuation du bon usage ainsi que des niveaux de trac¸abilite´ dans les dossiers patients et vers la pharmacie ont e´te´ mene´es au CHR d’Orle´ans. Les re´fe´rentiels retenus e´taient les indications ouvrant droit au remboursement, le re´fe´rentiel de bon usage de l’OMEDIT du Centre ainsi que les textes relatifs a` la trac¸abilite´ des DMI. Deux grilles d’e´valuation ont ainsi e´te´ e´labore´es par un binoˆme interne en pharmacie-cardiologue : un de´die´ aux stents pharmaco-inactifs (endoprothe`ses nues et bioactives) et un aux stents pharmaco-actifs (DES) a` l’e´ve´rolimus (seule gamme de DES disponible au CHR). La collecte de donne´es e´tait faite durant 6 mois, en « semi »prospectif : avec un recueil majoritairement au moment de la pose. L’audit a inclus 172 patients dont 75 % d’hommes. Les 3 principaux facteurs de risque cardiovasculaires e´taient : l’aˆge par sexe (83,7 % des hommes avaient au moins 50 ans et 81,4 % des femmes au moins 60 ans), un indice de masse corporelle de plus de 25 (71,1 %) et une HTA essentielle (57 %). Toutes les implantations des stents pharmaco-inactifs e´taient faites dans une indication de niveau 1 et les trois-quarts des implantations des DES dans une indication de niveau 1. Pour les 25 % des patients implante´s dans une indication de niveau 3, aucune justification n’e´tait retrouve´e dans les dossiers me´dicaux. Parmi les patients implante´s par un stent pharmaco-inactif : 3,2 % e´taient e´ligibles a` la pose d’un DES. La trac¸abilite´ e´tait conforme dans 75 % des dossiers me´dicaux et dans 83 % des dossiers retourne´s a` la pharmacie. Si le bon usage des endoprothe`ses coronaires est manifeste, il faut souligner les limites me´thodologiques de l’e´tude : le cardiologue expert exerce en Cardiologie interventionnelle, les re´fe´rentiels choisis ne pre´voient pas d’indication de niveau 2 entre autre. La trac¸abilite´ des indications de niveau 3 constituent la plus grande marge de progression. Le dossier patient informatise´ de Cardiologie et le module de trac¸abilite´ de PharmaW, actuellement en test, devraient permettre d’optimiser le circuit et la trac¸abilite´. Une autre e´valuation a` distance devra eˆtre instaure´e apre`s de´ploiement des applications. doi: http://dx.doi.org/10.1016/j.phclin.2012.10.040 PO39
Analyse du respect de la contre-indication digoxinecalcium i.v. F. Camelena, J. Descout, C. Corlouer, B. E´douard Service pharmacie, centre chirurgical Marie-Lannelongue, 133, avenue de la Re´sistance, 92350 Le-Plessis-Robinson, France La digoxine, seul digitalique encore utilise´ en the´rapeutique, tient une place importante dans la prise en charge de l’insuffisance cardiaque. La digoxine est un inhibiteur se´lectif de la pompe Na/K ATPase membranaire. L’association calcium i.v.–digoxine augmente les effets du digitalique, pouvant entraıˆner des effets inde´sirables graves (troubles du rythme). L’objectif de cette e´tude est d’e´valuer le respect de la contre-indication digoxine–calcium i.v. E´tude re´trospective sur 2 ans sur le respect de la contre-indication du calcium i.v.–digoxine. La recherche de toutes les spe´cialite´s utilise´es en i.v. contenant du calcium, ainsi que celles contenant de la digoxine,
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a e´te´ effectue´e sur la base de donne´es « The´riaque ». Analyse des prescriptions informatise´es et extraction des patients sous calcium i.v. et digoxine (logiciel Hoˆpital Manager). Croisement des donne´es sur tableau Excel. Analyse des dossiers informatise´s des patients pre´sentant l’interaction me´dicamenteuse (logiciel Hoˆpital Manager). Entre le 01/08/10 et le 01/08/12, 12 spe´cialite´s contenant du calcium i.v. et 4 contenant de la digoxine ont e´te´ utilise´es ; 11,3 % des administrations de digoxine se font avec une spe´cialite´ contenant du calcium i.v. Trentedeux se´jours pre´sentant l’interaction ont e´te´ recense´s, dont 29 se´jours (91 %) se font au sein du service de cardiologie pe´diatrique. La Digoxine NativelleW buvable est retrouve´e dans 29 se´jours (91 %), le CompensalW dans 28 (88 %). L’association CompensalW–Digoxine NativelleW buvable est mise en cause dans 84 % des cas. Le CompensalW repre´sente 69 % des prescriptions de spe´cialite´s contenant du calcium i.v. La majorite´ des interactions se fait en pe´diatrie soulignant le manque d’alternative the´rapeutique chez cette cate´gorie de patients. Aucune conse´quence clinique n’a e´te´ retrouve´e dans les dossiers patients informatise´s. Une note rappelant la contre-indication et les spe´cialite´s contenant du calcium i.v. destine´e a` attirer la vigilance des me´decins va eˆtre diffuse´e. doi: http://dx.doi.org/10.1016/j.phclin.2012.10.041 PO40
Mise en place d’une de´marche qualite´ vis-a`-vis des me´dicaments thermosensibles au sein d’un hoˆpital ge´riatrique A. Castagne´, M. Trifilo, M.-B. Baune Service de pharmacie, hoˆpital Bretonneau AP–HP, 23, rue Joseph-deMaistre, 75018 Paris, France Objectifs.– La gestion des me´dicaments a` conserver entre +2 8C et +8 8C est un enjeu en termes de bon usage. Pour la pharmacie a` usage inte´rieur (PUI), cette contrainte de la chaıˆne du froid s’e´tend du transport par le fournisseur jusqu’a` l’administration au patient. L’Ordre des pharmaciens a re´dige´ des recommandations sur la gestion de ces produits, graˆce auxquelles nous avons re´alise´ une grille d’audit. Des actions correctives notamment en termes de me´trologie et de re´daction de documents qualite´ ont e´te´ apporte´es rapidement suite a` cette e´valuation. Mate´riels et me´thode.– La grille d’audit comporte cinq domaines (livraison, re´ception, stockage, suivi des tempe´ratures, dispensation) et 25 sous items. Les deux pharmaciens ont renseigne´ cette grille de fac¸on se´pare´e puis concerte´e. Les performances des re´frige´rateurs ont e´te´ e´value´es a` l’aide de 3 sondes de me´trologie e´talonne´es, utilise´es en ste´rilisation (mlog). Une cartographie en 9 points a e´te´ re´alise´e pour le re´frige´rateur de la PUI (5 e´tage`res) et en 3 points pour des unite´s de soins (3 e´tage`res). Les tempe´ratures lues sur ces sondes lors des 5 dernie`res minutes ont e´te´ compare´es a` celles reporte´es sur le disque enregistreur et sur l’affichage digital du re´frige´rateur. Re´sultats.– L’audit a releve´ 36 % (9/25) de non-conformite´s : absence de (re)qualification et de cartographie des re´frige´rateurs, d’e´talonnage de la chaıˆne de mesure, de mode d’emploi des enceintes, de proce´dure en cas de dysfonctionnement du re´frige´rateur, de transport dans des sacs isothermes et d’identification des produits « chaıˆne du froid ». Toutes les enceintes re´pondent aux exigences de l’ordre : tempe´ratures comprises entre +2 8C et +8 8C et amplitudes de tempe´ratures infe´rieure a` 2 8C (0,7 8C a` 1,5 8C). Les chaıˆnes de mesure des re´frige´rateurs sont correctes (delta infe´rieur a` 1 degre´) par contre, les thermographes sont de´faillants (vitesse de rotation trop e´leve´e, de´calage de plusieurs degre´s). Des modes ope´ratoires ont e´te´ re´dige´s pour pallier aux documents qualite´s absents. Conclusion.– Cet audit nous a permis de mettre a` jour notre manuel qualite´, de qualifier et de cartographier sommairement les 5
Congre`s APHIF re´frige´rateurs de l’e´tablissement. Une qualification selon la NF X15-140 n’a pas e´te´ envisage´e compte tenu de la faible taille des re´frige´rateurs et du cou ˆ t de cette prestation par une socie´te´ tiers. Le changement des thermographes doit eˆtre fait a` court terme. doi: http://dx.doi.org/10.1016/j.phclin.2012.10.042
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Une intervention pharmaceutique lors de prescription d’AVK chez un patient aˆge´ est-elle encore pertinente apre`s 6 ans de suivi des INR par les pharmaciens cliniciens dans un hoˆpital ge´riatrique ? A. Castagne, E. Orru, B. Baune Service de pharmacie, hoˆpital Bretonneau AP–HP, 23, rue Joseph-deMaistre, 75018 Paris, France Introduction.– Pour se´curiser la prise en charge des patients aˆge´s (Pa) d’un hoˆpital ge´riatrique de 205 lits traite´s par anti vitamine K (AVK) (environ 10 % des Pa), les pharmaciens cliniciens ont e´labore´ un syste`me de suivi informatique exhaustif des INR et ont re´dige´ avec les me´decins des recommandations de bon usage des AVK. Six ans apre`s cette mise en place, un e´tat des lieux des interventions pharmaceutiques a permis d’e´valuer la pe´rennite´ de l’inte´reˆt des interventions pharmaceutiques et la nature de celles-ci. Mate´riel et me´thode.– Le suivi des INR et des adaptations de posologie des AVK s’appuie sur les logiciels genois/Phedra (analyse pharmaceutique), Stare (serveur des re´sultats biologiques) et de classeurs Excel pour le suivi des INR de chaque patient. Huit crite`res ont e´te´ suivis afin de caracte´riser les interventions pharmaceutiques et le taux d’acceptation me´dicale a e´te´ releve´. Re´sultats.– Vingt-sept patients (15 femmes, aˆge moyen 74 ans) traite´s par AVK ont e´te´ inclus ; 227 suivis ont e´te´ re´alise´s du 2 au 31 juillet 2012 aboutissant a` 55 avis pharmaceutiques via PHEDRA pour 24 patients. Soixante-cinq pour cent (36/55) ont e´te´ comple´te´s par un appel te´le´phonique. Les avis pharmaceutiques concernaient l’absence d’INR (14/55 ; principalement a` J 3 d’une initiation ou modification de posologie), un sous dosage (8/55), une demande d’information (8/55), une erreur de prescription (7/55), un surdosage (5/55), la ne´cessite´ de re´aliser un INR rapproche´ (5/55), une mauvaise adaptation de posologie (4/55) et un rappel d’un pre´ce´dent avis pharmaceutique (4/ 55). Le taux d’acceptation pour l’ensemble des avis pharmaceutiques par les me´decins est de 56 % (100 % pour les surdosages, erreurs de prescription). Le suivi quotidien requiert 20 a` 40 minutes. Conclusion.– L’inte´reˆt de cette vigilance pharmaceutique reste e´vident avec 55 anomalies de´tecte´es en 1 mois. Le nombre e´leve´ de suivi peut s’expliquer par une majorite´ des traitements par AVK en phase d’initiation ou d’adaptation posologique. Ces re´sultats devront eˆtre analyse´s en COMEDIMS et avec tous les ge´riatres pour une meilleure compre´hension des causes des anomalies et la mise en place de mesures correctives. doi: http://dx.doi.org/10.1016/j.phclin.2012.10.043
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E´valuation de la prescription des neuroleptiques chez le sujet aˆge´ avec de´mence M. Oudjhani, S. Ouziala, V. Brunie, S. Alrifai, M.-C. Sagnier, A. Astier Hoˆpitaux universitaire Henri-Mondor, E´mile-Roux, 1, avenue de Verdun, 94450 Limeil-Bre´vannes, France ˆ ge´ Introduction.– Les neuroleptiques sont de´conseille´s chez du Sujet A (SA) de´ment alors que les prescriptions demeurent fre´quentes.
Objectifs.– Analyser les motivations et la pertinence de prescription des neuroleptiques chez le SA de´ment. Me´thode.– En re´trospective nous avons analyse´ les traitements par neuroleptiques prescrits entre janvier et aou ˆ t 2011, dans la prise en charge des troubles du comportement du SA de´ment. Re´sultats.– Nous avons releve´ 50 traitements, l’aˆge moyen des patients e´tait de 78 ans [67–101], le sex ration 27 femmes et 23 hommes, un MMS moyen 19 [4–27]. Dans 20 (40 %) cas, il s’agissait d’une de´mence type Alzheimer, 7 (14 %) vasculaire, 10 (20 %) mixte, 9 (18 %) non e´tiquete´e et 4 (8 %) fronto-temporale. Parmi les patients, 14 (28 %) recevaient un traitement spe´cifique, dont : Me´mantine (72 %) et Anti-cholineste´rasiques (28 %). Les troubles du comportement observe´s e´taient : importants dans (60 %) des cas, moyens (30 %) et le´gers (10 %). Les neuleptiques prescrits e´taient : Risperidone (74 %), Olanzapine (16 %), Clozapine (4 %), Haloperidol (4 %) et Chlorpromazine (2 %). Aucun arreˆt de traitement pour cause d’effets secondaires, n’a e´te´ observe´. Les neuroleptiques e´taient introduits de`s que les soins relationnels e´taient impossibles. Les signes productifs du trouble de comportement, ont diminue´ de`s la premie`re semaine du traitement dans 40 cas (80 %). Les meilleures re´ponses ont e´te´ observe´es chez les patients traite´s avec 2 mg par jour de Risperidone. Conclusion.– L’e´tude a montre´ que lorsque la prise en charge non pharmacologique, est inadapte´e, le recours aux neuroleptiques peut eˆtre envisage´. La sociabilite´ des patients e´tait ame´liore´e apre`s l’introduction des neuroleptiques. Des e´tudes a` plus grandes e´chelles me´ritent d’eˆtre conduites. Un arbre de´cisionnel au cas par cas est attendu par les prescripteurs. doi: http://dx.doi.org/10.1016/j.phclin.2012.10.044
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Filtration de me´dicaments : quelles sont les pratiques dans les services de soins ? M. Le Dinh, M. Touleimat, A. Tapon, C. Balcon, N. Borgnis-Desbordes Service pharmacie-CAMSP, CHRU de la Cavale-Blanche, boulevard Tanguy-Prigent, 29609 Brest, France Introduction.– Les filtres sont des dispositifs me´dicaux utilise´s lors de la pre´paration ou l’administration de certains me´dicaments dans le but de pre´venir le passage d’agre´gats ou de de´bris de verre ou de re´aliser une filtration ste´rilisante. Diffe´rents types de filtres sont disponibles en fonction de la porosite´ requise, de la capacite´ de filtration ou des mate´riaux composants la membrane. L’objectif de ce travail est d’e´valuer la conformite´ de l’utilisation des filtres au sein de notre e´tablissement et d’en harmoniser les pratiques. Mate´riels et me´thode.– Une e´tude bibliographique a permis d’e´tablir une liste des me´dicaments ne´cessitant une filtration lors de leur pre´paration ou leur administration ainsi que les types de filtres a` utiliser. Un audit a ensuite e´te´ re´alise´ dans 17 services de soins afin d’e´valuer si l’utilisation des filtres est conforme aux recommandations. Re´sultats.– Quatorze me´dicaments re´fe´rence´s dans notre e´tablissement ne´cessitent une filtration. Dans 55 % des cas, le filtre utilise´ n’est pas conforme aux recommandations du laboratoire. En effet, le type de filtre n’est pas adapte´ dans 47,7 % des cas, la capacite´ de filtration est trop faible dans 36,4 % des cas et la mise en place d’un filtre est inutile dans 15,9 % des cas. Discussion et conclusion.– Au vu de ces re´sultats, une se´rie d’actions a e´te´ mene´e par la pharmacie : re´fe´rencement de nouveaux types de filtres, mise en dotation dans les services de soins, re´e´valuation des protocoles d’utilisation. Pour les me´dicaments anticance´reux, le parame´trage du logiciel de prescription et d’administration des chimiothe´rapies a e´te´ modifie´ afin qu’apparaisse le type de filtre sur la prescription, la fiche de fabrication et le plan de soins. Une affiche a
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