Surveillance e´pide´miologique et vigilance en milieu professionnel T5-P125
EVREST : plus de relief par une vision binoculaire P. Rumebea,*, M.C. Bardouilletb, F. Bardotc, C. Buissetd a
SIMT, Meaux, France MT71, Chalon-sur-Saone, France c CIHL45, Saran, France d Poˆle sante´ travail, Lille, France b
Le dispositif Evrest, qui vise a` permettre un suivi du travail et de la sante´ des salarie´s, a e´te´ de`s ses origines ancre´ dans la pratique des me´decins du travail (de par son organisation, l’e´chantillonnage, la conception du questionnaire, ou la restitution des re´sultats–inse´parable de la clinique du me´decin). Sans remettre en question ces fondements, les e´volutions de l’organisation de la sante´ au travail conduisent cependant a` des re´-arrangements lie´s a` l’introduction des e´quipes coope´ratives me´decins-infirmie`res. De ce fait, afin d’organiser une veille sante´ travail, malgre´ la difficulte´ pour les me´decins du travail de poursuivre le suivi re´glementaire, il s’est ave´re´ ne´cessaire de partager les taˆches. Les moyens donne´s aux infirmie`res ont duˆ eˆtre ajuste´s pour garantir la responsabilite´ du me´decin. Elles ont duˆ acque´rir une connaissance fine des relations sante´ travail collectives et individuelles. Pour cela, elles ont appris a` faire des entretiens sante´ travail infirmiers au contenu qualitatif pre´cis graˆce a` des contrats de coope´rations bien pre´pare´s. Avec l’expe´rience, quelques me´decins se sont aperc¸us qu’il leur e´tait difficile, en s’appuyant sur cette approche infirmie`re, d’avoir une repre´sentation globale, synthe´tique des relations sante´ travail. Parfois aussi, dans des entreprises ou` le suivi me´dicalise´ avait pris beaucoup de retard, les partenaires sociaux conside´raient comme urgent d’avoir un diagnostic sante´ travail. D’ou` l’ide´e de faire du questionnaire Evrest, conc¸u pour eˆtre proche de l’entretien de sante´ au travail, un outil partage´ dans l’e´quipe « me´decin-infirmie`re », et s’adressant a` une population comple`te ou partielle d’une entreprise ou d’un secteur professionnel. Plusieurs e´quipes ont utilise´ cette approche. Le me´decin participe alors a` l’observatoire national et re´gional (l’infirmie`re y contribuant), et, pour certaines entreprises, l’infirmie`re, avec l’extension qualitative qu’elle de´veloppe pour tous les salarie´s qu’elle rec¸oit, apporte des connaissances cliniques et un e´clairage pre´cis au me´decin, tout cela alimentant le de´bat dans l’e´quipe. Ainsi, au moment du bilan ou` l’exploitation statistique permet d’obtenir une repre´sentation quantitative des situations de travail et de sante´, le lien avec ce que les salarie´s expliquent qualitativement ame`ne a` la discussion puisque les deux approches se de´roulent en paralle`le. Au final, la restitution aux partenaires sociaux des entreprises et aux pre´venteurs permet le de´bat de questions pas force´ment aborde´es sans ce point de vue de l’e´quipe me´dicale.
programme de surveillance e´pide´miologique des TMS mis en œuvre par l’institut de veille sanitaire, une e´tude sur le syndrome du canal carpien (SCC) ope´re´ a e´te´ mise en œuvre dans les Bouches-du-Rhoˆne. Les objectifs e´taient :
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estimer l’incidence du SCC ope´re´ dans la population ge´ne´rale de 20 a` 64 ans, selon l’aˆge, le sexe, la profession et le secteur d’activite´ ; calculer la part de ces cas attribuables a` l’activite´ professionnelle. Les patients ont e´te´ recrute´s a` partir d’un re´seau de chirurgiens de la main, repre´sentant environ 50 % des interventions pour SCC des Bouches-du-Rhoˆne. Les donne´es socioprofessionnelles ont e´te´ recueillies aupre`s des cas par autoquestionnaire. Un redressement de l’e´chantillon sur tous les cas ope´re´s dans ce de´partement a e´te´ effectue´ en utilisant les donne´es du programme de me´dicalisation des syste`mes d’information. Les taux d’incidence ont e´te´ calcule´s en prenant au nume´rateur le nombre ainsi estime´ de patients et au de´nominateur les donne´es de recensement de la population. La contribution de l’activite´ professionnelle (professions et secteurs d’activite´) a` la survenue du SCC ope´re´ a e´te´ quantifie´e par la fraction de risque attribuable dans la population (Frap) et par la fraction de risque attribuable chez les expose´s (Frae). L’incidence annuelle e´tait de 2,9 pour 1000 femmes et de 1,1 pour 1000 hommes. Les incidences les plus e´leve´es s’observaient chez les ouvrie`res, les employe´es et chez les ouvriers. Dans la population des femmes de 20 a` 64 ans, la Frap attribue´e aux professions d’employe´es civiles et agentes de service de la fonction publique e´tait de 10 % et aux professions des personnels des services directs aux particuliers de 6 %. Les valeurs de Frae e´taient les plus e´leve´es chez les ouvrie`res agricoles et les ouvrie`res non qualifie´es. Dans celle des hommes, la Frap attribue´e aux professions d’ouvriers qualifie´s de type artisanal et de type industriel e´tait respectivement de 7,5 % et 5 %. Les valeurs de Frae e´taient les plus hautes chez les ouvriers qualifie´s. Le secteur d’activite´ pesant le plus dans la survenue du SCC est celui de l’Administration publique. Ces re´sultats permettent d’identifier les professions et secteurs d’activite´ pour lesquels la pre´vention devrait eˆtre prioritaire, et seront compare´s a` ceux des Pays de la Loire obtenus dans le cadre de ce programme de surveillance. doi: 10.1016/j.admp.2012.03.407
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Mise en œuvre du protocole des Quinzaines des maladies a` caracte`re professionnel (MCP) dans les entreprises des groupes EDF et GDF Suez : re´sultats des e´ditions 2008 et 2010
Institut de veille sanitaire (InVS), de´partement sante´ travail, Marseille, France b Cellule interre´gionale d’e´pide´miologie Sud, Marseille, France c Institut de veille sanitaire (InVS), De´partement sante´ travail, SaintMaurice, France
P. Desobrya,*, L. Bresciab, J.-P. Buzinc, S. Creuxd, C.L. Georgee, E. Goujonf, M.C. Grizonb, F. Levrayg, L. Pignalh, P. Regagnon-Essigi, F. Robinj, E. Rouxe, A. Soncarrieuk, T. Calvezl a ERDF GrDF, Lille, France b EDF, Paris, France c ERDF GrDF, Caen, France d ERDF GrDF, Toulon, France e EDF, Lyon, France f GDF Suez, Paris, France g EDF, Dampierre, France h EDF, Penly, France i ERDF GrDF, Toulouse, France j ERDF GrDF, Bordeaux, France k RTE, Paris, France l SEST EDF, Paris, France
Les troubles musculo-squelettiques (TMS) constituent l’une des questions de sante´ au travail les plus pre´occupantes. Dans le cadre du
Introduction.– Les 140 000 salarie´s des entreprises EDF et GDF Suez et de leurs principales filiales sont suivis dans des services de sante´ au
doi: 10.1016/j.admp.2012.03.406
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Surveillance des troubles musculo-squelettiques dans les Bouches-du-Rhoˆne : e´tude du syndrome du canal carpien ope´re´ F. Sillama,*, Y. Souare`sa, P. Malfaitb, J. Plainec, C. Hac a
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Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement 2012;73:425-442 travail (SST) autonomes par 176 me´decins du travail. En 2007, un groupe d’une douzaine de me´decins a souhaite´ mettre en œuvre le protocole des Quinzaines MCP afin d’estimer la fre´quence des pathologies lie´es au travail et identifier les groupes de salarie´s les plus atteints. Me´thodes.– Le protocole des Quinzaines MCP a e´te´ e´labore´ par l’InVS et l’inspection me´dicale du travail (IMT). Il a e´te´ propose´ a` l’ensemble des me´decins du travail des SST de ces entreprises en 2008 et 2010 y compris dans les re´gions ou` ces Quinzaines n’e´taient pas organise´es. La population source e´tait constitue´e de l’ensemble des salarie´s des entreprises. La de´finition des cas de MCP e´tait strictement identique a` celle en vigueur dans le protocole InVS/IMT. Afin de favoriser la plus large participation les me´decins du groupe ont sollicite´ individuellement chaque confre`re. Re´sultats.– Respectivement 110 (63,6 %) et 98 (55,1 %) me´decins ont participe´ aux Quinzaines en 2008 et 2010. Au total, 4638 salarie´s ont e´te´ vus en visite en 2008 et3581 en 2010. La pre´valence des TMS a e´te´ estime´e a` 1,66 % en 2008 et 1,93 % en 2010. La pre´valence des diffe´rentes formes de souffrance psychique a e´te´ estime´e a` 4,83 % en 2008 et 4,19 % en 2010. Plus d’un tiers des TMS correspondait a` un tableau de maladie professionnelle. Discussion.– La pre´valence « toutes pathologies » est comparable a` celle observe´e dans les Quinzaines InVS/IMT (de l’ordre de 6 a` 7 %). Cependant la souffrance psychique est deux a` trois fois plus fre´quente et les TMS sont deux fois moins fre´quents. Outre les associations attendues avec le sexe, l’aˆge et la classe hie´rarchique, quelques secteurs des entreprises apparaissent plus expose´s a` ces pathologies. Afin de suivre l’e´volution de ces donne´es dans le temps, une convention entre l’InVS et EDF a e´te´ signe´e pour pe´renniser le partenariat. Conse´quences en termes de pre´vention.– Ces re´sultats ont fait l’objet de pre´sentations aux me´decins du travail et aux infirmie`res en sante´ au travail de ces entreprises afin de les sensibiliser aux situations des populations plus expose´es. Les informations de´livre´es aupre`s des directions et organisations syndicales notamment au niveau national ont contribue´ a` la construction de re´fe´rences communes et a` la justification de mise en place d’actions de pre´vention dans les domaines des risques psychosociaux (CHSCT, de´marches diagnostiques locales concerte´es, sensibilisation a` l’impact des e´volutions des organisations) et des TMS (e´tudes ergonomiques en cours).
(consultations spe´cialise´es, re´alisation d’examens comple´mentaires, confirmation du diagnostique et traitement) ont e´te´ recueillies par le questionnaire ou lors des visites me´dicales suivantes. Re´sultats.– En trois ans, 53 de´pistages ont e´te´ re´alise´s. Ces examens ont e´te´ propose´s lors des visites syste´matiques sur l’existence d’un ou plusieurs des signes suivants : notion de trouble du sommeil, ronflements, somnolence, fatigue diurne, HTA mal controˆle´e, obe´site´. Sur le plan de l’efficacite´ : 31 examens ont montre´ un index d’apne´e hypopne´e supe´rieur ou e´gal a` 5. Associe´s aux crite`res cliniques, 27 patients re´pondaient a` la de´finition des recommandations pour la pratique clinique (RPC) et ont e´te´ invite´s a` consulter un spe´cialiste. 12 d’entre eux l’ont fait et dans sept cas le re´sultat a e´te´ confirme´ avec mise en place d’un traitement et ame´lioration des symptoˆmes. Concernant la faisabilite´ : 31 personnes (58,5 % de l’effectif) ont re´pondu au questionnaire. L’installation de l’appareil a e´te´ juge´e facile par tous, s’est de´roule´ sans proble`mes techniques dans 29 cas. L’appareil n’a pas e´te´ bien supporte´ dans huit cas (position de sommeil perturbe´e et/ou oxyme`tre douloureux). Conclusion.– Simple a` installer et facile d’utilisation, cet appareil a permis de diagnostiquer et traiter 13 % des salarie´s teste´s. Le nombre de SAHOS de´piste´s correspond a` 1 % de la population de l’entreprise. La pre´valence dans la population ge´ne´rale e´tant de 3 a` 9 %, on peut supposer que d’autres salarie´s ne´cessitent ce de´pistage. Une de´marche syste´matique par questionnaire standardise´ et la prise en compte d’autres parame`tres cliniques comme le pe´rime`tre cervical au moment de la consultation permettrait de mieux cibler les patients a` risque et ame´liorer le de´pistage de ce syndrome. Enfin, la poursuite de la prise en charge doit eˆtre ame´liore´e. doi: 10.1016/j.admp.2012.03.409
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Mise en œuvre du protocole EVREST dans les entreprises des groupes EDF et GDF Suez : contexte, premiers re´sultats et perspectives J. Phan Vana,*, M. Desseryb, J. Altarec, J. Boursierd, M.F. Boursiere, J.P. Buzinf, P. Desobryg, S. Durandh, P. Regagnon-Essigi, T. Calvezj a
CEA DAM ˆIle-de-France, Arpajon, France
EDF centrale nucleaire de St-Laurent-des-Eaux, Saint-Laurent-Nouan, France b ERDF-GrDF, Reims, France c ERDF-GrDF, Nice, France d EDF, Paris, France e EDF - Centrale nucle´aire de Cattenom, Cattenom, France f ERDF-GrDF, Caen, France g ERDF-GrDF, Lille, France h ERDF-GrDF, Nancy, France i ERDF-GrDF, Toulouse, France j EDF, service expertise en sante´ au travail, Paris, France
Objectif.– Le SAHOS a un retentissement me´dical mais e´galement professionnel et social important : en permettre le de´pistage et le traitement peuvent eˆtre un atout en sante´ au travail. Service autonome sur un site de 2400 salarie´s, nous nous sommes e´quipe´s de´but 2009 d’un appareil de de´pistage par me´thode holter l’apnealinkTM mesurant de´bit ventilatoire, ronflements, pouls et oxyme´trie. Apre`s trois ans d’utilisation, nous avons souhaite´ e´tudier pre´cise´ment la faisabilite´ et l’inte´reˆt de cette de´marche. ˆ mes, score d’Epworth) Me´thodologie.– Les donne´es cliniques (sympto ont e´te´ recueillies par auto-questionnaire au moment de l’examen. Les donne´es sur la faisabilite´ (facilite´ d’installation, adaptation des explications techniques, existence de proble`mes techniques, support de l’appareil) ont e´te´ recueillies par un questionnaire envoye´ a` chaque salarie´ concerne´. Les donne´es sur la prise en charge ulte´rieure
Au cours de l’anne´e 2007, un climat de forte tension sociale dans certaines unite´s d’EDF SA a motive´ des initiatives des directions visant a` ame´liorer les dispositifs d’e´coute des salarie´s sur la vie au travail et de pre´vention des risques professionnels, notamment psychosociaux. A` cette occasion a e´te´ cre´e´ un Observatoire national de la qualite´ de vie au travail, dispositif tripartite (directions, experts dont les me´decins du travail, organisations syndicales), destine´ a` de´velopper des espaces de dialogue, partager des donne´es objectives et faire e´merger les bonnes pratiques et les difficulte´s. Dans le cadre de ces re´flexions, un groupe de me´decins du travail des Industries E´lectriques et Gazie`res (IEG) s’est constitue´ en 2008 afin de mettre en œuvre le protocole EVREST au sein d’EDF SA et dans les entreprises du pe´rime`tre historique des IEG. Ce projet, soutenu notamment par les directions et les partenaires sociaux, a e´te´ retenu
doi: 10.1016/j.admp.2012.03.408
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De´pistage du syndrome d’apne´es hypopne´es obstructives du sommeil (SAHOS) dans un service autonome de sante´ au travail : bilan a` trois ans H. Leproust*, N. Helfer, C. Dufour, D. Lecapitaine
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