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Gestion des agents cancérogènes, mutagènes, reprotoxiques dans les entreprises de deuxième transformation du bois : importance d’une typologie des entreprises
Disponible en ligne sur
www.sciencedirect.com
E´valuation et gestion des risques industriels
Gestion des agents cance´roge`nes, mutage`nes, reprotoxiques dans les entreprises de deuxie`me transformation du bois : importance d’une typologie des entreprises Management of carcinogenic, mutagen, reprotoxic agents in secondary wood processing companies: A typology of business importance S. Charreyrona, P.-H. Souliera, J.-P. Gilbertb, M. Courtoisb* a
Service de sante´ au travail de Millau Grandes-Causses, 32 rue Alfred -Guibert, 12100 Millau, France b Cnam, institut d’hygie`ne industrielle et de l’environnement -se´curite´ sanitaire du travail et de l’environnement, 292, rue Saint -Martin, 75003, Paris, France
Mots cle´s : CMR, Menuiserie, Risque chimique, Rayons UV, Exposition professionnelle, E´valuation des risques Keywords: Carcinogen, Mutagens, Reprotoxic, Woodwork, Chemical risk, Ultraviolet radiation, Occupational exposure, Risk assessment
L
hygie`ne industrielle s’appuie sur des outils techniques de maıˆtrise des expositions. Elle prend sa place dans le cadre d’une strate´gie d’intervention qui vise a` motiver les acteurs de terrain a` mieux prendre en compte les risques dans leur ensemble. Dans ce contexte, une re´flexion sur les attentes exprime´es est une ne´cessite´.
’
Proble´matique et objectifs Dans le secteur de la deuxie`me transformation du bois, marque´ par les risques me´caniques imme´diats, les risques a` long terme lie´s aux agents cance´roge`nes, mutage`nes et reprotoxiques (CMR) sont plus difficiles a` appre´hender aussi bien par les employeurs que par les salarie´s. C’est un sujet sensible et souvent occulte´ au sein des entreprises concerne´es. Il serait illusoire de proposer des outils ou des me´thodes de gestion du risque CMR si son importance est mal perc¸ue. Il faut donc cerner le ressenti des employeurs et des salarie´s * Auteur correspondant. e-mail : [email protected]
face aux agents CMR, afin d’appre´cier les possibilite´s d’action. Cette proble´matique a e´te´ aborde´e dans le cadre d’un stage de la licence professionnelle « Intervenant en e´valuation et gestion des risques pour la sante´/se´curite´ de l’homme dans les entreprises » de´livre´e par le Cnam [1]. Les objectifs poursuivis e´taient les suivants : peut-on aborder la question des CMR de la meˆme fac¸on dans toutes les entreprises ? Ces dernie`res vont-elles accepter que l’on aborde le sujet avec leurs salarie´s ? les entreprises ont-elles toutes les meˆmes besoins face aux agents CMR ? Comment les aider ? comment communiquer et agir aupre`s d’entreprises diffe´rentes dans leur perception du risque et dans leur mise en œuvre de la pre´vention ? Les objectifs spe´cifiques de l’e´tude e´taient les suivants : identifier les agents CMR et e´valuer la pre´vention existante dans quelques entreprises volontaires ; e´tudier les connaissances des employeurs et des salarie´s visa`-vis des agents CMR, de leur e´valuation et de leur pre´vention ; pre´coniser des actions adapte´es tenant compte des niveaux de connaissance et de sensibilite´ des diffe´rentes entreprises.
Me´thode La me´thode utilise´e est de´crite dans la fig. 1. Dans un premier temps, 24 entreprises travaillant le bois ont e´te´ recense´es et 18 ont accepte´ de participer a` l’e´tude.
1775-8785X/$ - see front matter ß 2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits re´serve´s. 10.1016/j.admp.2010.02.026 Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement 2010;71:125-126
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S. Charreyron et al.
Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement 2010;71:125-126
Figure 1. La de´marche de l’e´tude.
Tableau I Matrice confrontant les pratiques et les perceptions de la pre´vention dans les entreprises. Score de pre´vention re´elle Bonnes pratiques Score de pre´vention perc¸ue
Perception correcte Perception surestime´e Perception tre`s surestime´e
Dans un second temps, au moyen de grilles d’entretien, les 18 entreprises participantes (employeur et salarie´s) ont e´te´ classe´es en trois types, selon leur niveau de pre´vention re´ellement mis en place et selon leur niveau de perception de la pre´vention mise en place. En confrontant leur perception de la pre´vention avec la re´alite´ analyse´e par l’intervenant en pre´vention des risques professionnels, une matrice a` neuf cases a pu eˆtre construite comme le montre le tableau I.
Re´sultats L’e´tude a confirme´ la pre´sence d’agents CMR, notamment les poussie`res de bois, les produits chimiques et les rayons UV dans les entreprises participantes [2,3]. Mais elle re´ve`le aussi que les obligations re`glementaires sont ignore´es, que ces agents CMR ne sont repe´re´s que partiellement et que les mesures de pre´vention ne sont donc pas mises en œuvre. Enfin, elle met en e´vidence le manque de connaissances vis-a`vis de ces agents : leurs dangers sont me´connus, aussi bien des employeurs que des salarie´s. En filigrane, c’est souvent l’isolement des employeurs et leur manque de re´fe´rent en hygie`ne et se´curite´ qui apparaıˆt. L’e´tude montre e´galement leurs difficulte´s a` obtenir ou a` de´crypter certaines informations de base comme celles des fiches de donne´es de se´curite´.
Pre´vention a` construire
Type B Type C
travail. La typologie d’entreprise identifie´e dans l’e´tude peut aider a` de´finir des actions approprie´es. Dans les entreprises de type A et B : les obligations re`glementaires sont bien remplies, mais parfois ont besoin d’eˆtre mieux organise´es. Passe´ cette e´tape, les risques spe´cifiques des me´tiers seront aborde´s, suivis dans un second temps des agents CMR. Dans les entreprises de type C : les premiers contacts devraient se faire par l’interme´diaire du document unique et de l’e´valuation des risques professionnels (souvent non re´alise´s), afin de rappeler les obligations re`glementaires. Ce n’est que dans un second temps, qu’il est possible d’aborder les risques plus spe´cifiques, puis les risques diffe´re´s. Ce travail souligne l’importance de l’information pre´alable a` la mise en place d’actions de pre´vention, notamment pour les petites entreprises. Cet aspect est repris dans la pre´paration du plan sante´–travail 2010–2013.
Re´fe´rences [1]
[2]
[3]
Conclusion Avant de donner des outils techniques de pre´vention [4], il y a donc un important travail d’information a` faire tant chez les salarie´s que chez les employeurs pour favoriser une prise de conscience de la ne´cessite´ d’agir. La difficulte´ re´side dans le fait que les entreprises n’ont pas toutes le meˆme niveau de compre´hension des questions relatives a` la sante´/se´curite´ au
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De´but de pre´vention
Type A
[4]
Charreyron S. Me´moire de la licence professionnelle LP025 du Cnam; 2009. Document accessible a` : http://securite-sanitaire.cnam.fr. Vincent R. Inventaire des agents chimiques CMR utilise´s en France en 2005. PR 26. Hygie`ne et se´curite´ du travail, 4e trimestre 2006, no 205, p. 83–96. http://www.hst.fr/INRSPUB/inrs01.nsf/inrs01_catalog_date1_view_view/ DEFE0A09574BBAFAC1257253004AD876/$FILE/pr26.pdf. Vincent R. et al. Carex. Syste`me international d’information sur l’exposition professionnelle aux agents cance´roge`nes en Europe. ND 2113. Hygie`ne et se´curite´ du travail, 3e trimestre 1999, no 176, ISBN 2-7389-0834-9, p. 48–58. http://www.inrs.fr/inrspub/inrs01.nsf/inrs01_catalog_view_view/ DCDAE74E0FC4BFD0C1256C9100528E4C/$FILE/nd2113.pdf. Cnamts. Direction des risques professionnels. E´valuation du risque chimique. Recommandations adopte´es par le CTN de la chimie, du caoutchouc et de la plasturgie le 23 juin 2004. R 409. INRS, novembre 2004, ISBN 2-7389-0669-9, 48 p. http:// www.risquesprofessionnels.ameli.fr/atmp_media/R409.pdf.
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E´valuation et gestion des risques industriels
Gestion des agents cance´roge`nes, mutage`nes, reprotoxiques dans les entreprises de deuxie`me transformation du bois : importance d’une typologie des entreprises Management of carcinogenic, mutagen, reprotoxic agents in secondary wood processing companies: A typology of business importance S. Charreyrona, P.-H. Souliera, J.-P. Gilbertb, M. Courtoisb* a
Service de sante´ au travail de Millau Grandes-Causses, 32 rue Alfred -Guibert, 12100 Millau, France b Cnam, institut d’hygie`ne industrielle et de l’environnement -se´curite´ sanitaire du travail et de l’environnement, 292, rue Saint -Martin, 75003, Paris, France
Mots cle´s : CMR, Menuiserie, Risque chimique, Rayons UV, Exposition professionnelle, E´valuation des risques Keywords: Carcinogen, Mutagens, Reprotoxic, Woodwork, Chemical risk, Ultraviolet radiation, Occupational exposure, Risk assessment
L
hygie`ne industrielle s’appuie sur des outils techniques de maıˆtrise des expositions. Elle prend sa place dans le cadre d’une strate´gie d’intervention qui vise a` motiver les acteurs de terrain a` mieux prendre en compte les risques dans leur ensemble. Dans ce contexte, une re´flexion sur les attentes exprime´es est une ne´cessite´.
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Proble´matique et objectifs Dans le secteur de la deuxie`me transformation du bois, marque´ par les risques me´caniques imme´diats, les risques a` long terme lie´s aux agents cance´roge`nes, mutage`nes et reprotoxiques (CMR) sont plus difficiles a` appre´hender aussi bien par les employeurs que par les salarie´s. C’est un sujet sensible et souvent occulte´ au sein des entreprises concerne´es. Il serait illusoire de proposer des outils ou des me´thodes de gestion du risque CMR si son importance est mal perc¸ue. Il faut donc cerner le ressenti des employeurs et des salarie´s * Auteur correspondant. e-mail : [email protected]
face aux agents CMR, afin d’appre´cier les possibilite´s d’action. Cette proble´matique a e´te´ aborde´e dans le cadre d’un stage de la licence professionnelle « Intervenant en e´valuation et gestion des risques pour la sante´/se´curite´ de l’homme dans les entreprises » de´livre´e par le Cnam [1]. Les objectifs poursuivis e´taient les suivants : peut-on aborder la question des CMR de la meˆme fac¸on dans toutes les entreprises ? Ces dernie`res vont-elles accepter que l’on aborde le sujet avec leurs salarie´s ? les entreprises ont-elles toutes les meˆmes besoins face aux agents CMR ? Comment les aider ? comment communiquer et agir aupre`s d’entreprises diffe´rentes dans leur perception du risque et dans leur mise en œuvre de la pre´vention ? Les objectifs spe´cifiques de l’e´tude e´taient les suivants : identifier les agents CMR et e´valuer la pre´vention existante dans quelques entreprises volontaires ; e´tudier les connaissances des employeurs et des salarie´s visa`-vis des agents CMR, de leur e´valuation et de leur pre´vention ; pre´coniser des actions adapte´es tenant compte des niveaux de connaissance et de sensibilite´ des diffe´rentes entreprises.
Me´thode La me´thode utilise´e est de´crite dans la fig. 1. Dans un premier temps, 24 entreprises travaillant le bois ont e´te´ recense´es et 18 ont accepte´ de participer a` l’e´tude.
1775-8785X/$ - see front matter ß 2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits re´serve´s. 10.1016/j.admp.2010.02.026 Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement 2010;71:125-126
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S. Charreyron et al.
Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement 2010;71:125-126
Figure 1. La de´marche de l’e´tude.
Tableau I Matrice confrontant les pratiques et les perceptions de la pre´vention dans les entreprises. Score de pre´vention re´elle Bonnes pratiques Score de pre´vention perc¸ue
Perception correcte Perception surestime´e Perception tre`s surestime´e
Dans un second temps, au moyen de grilles d’entretien, les 18 entreprises participantes (employeur et salarie´s) ont e´te´ classe´es en trois types, selon leur niveau de pre´vention re´ellement mis en place et selon leur niveau de perception de la pre´vention mise en place. En confrontant leur perception de la pre´vention avec la re´alite´ analyse´e par l’intervenant en pre´vention des risques professionnels, une matrice a` neuf cases a pu eˆtre construite comme le montre le tableau I.
Re´sultats L’e´tude a confirme´ la pre´sence d’agents CMR, notamment les poussie`res de bois, les produits chimiques et les rayons UV dans les entreprises participantes [2,3]. Mais elle re´ve`le aussi que les obligations re`glementaires sont ignore´es, que ces agents CMR ne sont repe´re´s que partiellement et que les mesures de pre´vention ne sont donc pas mises en œuvre. Enfin, elle met en e´vidence le manque de connaissances vis-a`vis de ces agents : leurs dangers sont me´connus, aussi bien des employeurs que des salarie´s. En filigrane, c’est souvent l’isolement des employeurs et leur manque de re´fe´rent en hygie`ne et se´curite´ qui apparaıˆt. L’e´tude montre e´galement leurs difficulte´s a` obtenir ou a` de´crypter certaines informations de base comme celles des fiches de donne´es de se´curite´.
Pre´vention a` construire
Type B Type C
travail. La typologie d’entreprise identifie´e dans l’e´tude peut aider a` de´finir des actions approprie´es. Dans les entreprises de type A et B : les obligations re`glementaires sont bien remplies, mais parfois ont besoin d’eˆtre mieux organise´es. Passe´ cette e´tape, les risques spe´cifiques des me´tiers seront aborde´s, suivis dans un second temps des agents CMR. Dans les entreprises de type C : les premiers contacts devraient se faire par l’interme´diaire du document unique et de l’e´valuation des risques professionnels (souvent non re´alise´s), afin de rappeler les obligations re`glementaires. Ce n’est que dans un second temps, qu’il est possible d’aborder les risques plus spe´cifiques, puis les risques diffe´re´s. Ce travail souligne l’importance de l’information pre´alable a` la mise en place d’actions de pre´vention, notamment pour les petites entreprises. Cet aspect est repris dans la pre´paration du plan sante´–travail 2010–2013.
Re´fe´rences [1]
[2]
[3]
Conclusion Avant de donner des outils techniques de pre´vention [4], il y a donc un important travail d’information a` faire tant chez les salarie´s que chez les employeurs pour favoriser une prise de conscience de la ne´cessite´ d’agir. La difficulte´ re´side dans le fait que les entreprises n’ont pas toutes le meˆme niveau de compre´hension des questions relatives a` la sante´/se´curite´ au
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De´but de pre´vention
Type A
[4]
Charreyron S. Me´moire de la licence professionnelle LP025 du Cnam; 2009. Document accessible a` : http://securite-sanitaire.cnam.fr. Vincent R. Inventaire des agents chimiques CMR utilise´s en France en 2005. PR 26. Hygie`ne et se´curite´ du travail, 4e trimestre 2006, no 205, p. 83–96. http://www.hst.fr/INRSPUB/inrs01.nsf/inrs01_catalog_date1_view_view/ DEFE0A09574BBAFAC1257253004AD876/$FILE/pr26.pdf. Vincent R. et al. Carex. Syste`me international d’information sur l’exposition professionnelle aux agents cance´roge`nes en Europe. ND 2113. Hygie`ne et se´curite´ du travail, 3e trimestre 1999, no 176, ISBN 2-7389-0834-9, p. 48–58. http://www.inrs.fr/inrspub/inrs01.nsf/inrs01_catalog_view_view/ DCDAE74E0FC4BFD0C1256C9100528E4C/$FILE/nd2113.pdf. Cnamts. Direction des risques professionnels. E´valuation du risque chimique. Recommandations adopte´es par le CTN de la chimie, du caoutchouc et de la plasturgie le 23 juin 2004. R 409. INRS, novembre 2004, ISBN 2-7389-0669-9, 48 p. http:// www.risquesprofessionnels.ameli.fr/atmp_media/R409.pdf.