générales MOR 103, un anticorps contre la PR
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MorphoSys, biotech allemande de Martinsried, près Münich, enregistre un résultat préclinique positif du développement de sa molécule MOR 103, anticorps thérapeutique humanisé (HuCAL®) visant le GM-CSF. Le résultat, présenté en novembre à la conférence Human Antibodies and Hybridomas à New-York, conforte l’avenir de MOR 103 comme traitement potentiel de nouvelle génération de la polyarthrite rhumatoïde (PR), parallèlement aux anti-cytokines.
Le Dr Marlies Sproll, Sproll directeur scientifique de MorphoSys, explique : « Ces découvertes soutiennent notre compréhension de la biologie du GM-CSF. En particulier, nous pensons que le GM-CSF est un médiateur-clé de la cascade inflammatoire, engendrant la production croissante d’autres cytokines, chimiokines et protéases pro-inflammatoires, favorisant en conséquence la destruction articulaire dans la polyarthrite rhumatoïde ». Le GMCSF (facteur de croissance de la lignée blanche : granulocytes et macrophages) n’a donc pas qu’un rôle positif… Le résultat obtenu indique que MOR103 neutralise signes et symptômes de la PR
in vivo de façon dose-dépendante. L’étude a été effectuée sur un modèle animal de PR (rat). L’anticorps a été testé à diverses concentrations. Le résultat montre en effet une réduction significative des œdèmes articulaires (genou) et une amélioration de l’histopathologie articulaire dose-dépendants, et une réduction significative des taux de cytokines et de leucocytes dans le liquide synovial. Aucun effet toxique significatif n’a été observé dans une étude sur le singe rhésus. In vitro, MOR103 a montré une très forte fixation au GM-CSF humain, par inhibition du récepteur du GM-CSF. De plus, l’anticorps a montré une haute spécificité à sa cible, sans réaction croisée avec d’autres cytokines pro-inflammatoires : IL-3, IL-4, IL-5, M-CSF, ni fixation à un panel de tissus humains. MOR103 reconnaît également le GM-CSF du rat et du singe rhésus, critères utiles pour le développement de la molécule. MOR103 est en essai de phase 1 contre placebo pour évaluer la sécurité, la tolérance et la pharmacocinétique de l’anticorps, essai en double-aveugle dans 7 groupes de 9 volontaires sains. Le résultat final est attendu au deuxième trimestre 2009. MOR103 ciblant le GM-CSF pourrait traiter des maladies inflammatoires comme le psoriasis, la sclérose en plaque, la bronchopneumopathie chronique obstructive, l’asthme. Le GM-CSF fait partie de la cascade inflammatoire et immunitaire naturelle, mais est aussi identifié comme un médiateur inflammatoire dans les maladies auto-immunes, telle la PR, où il engendre une production accrue de cytokines, de chimiokines et de protéases pro-inflammatoires, destructrices pour l’articulation. HuCAL® (Human Combinatory Antibody Library ou bibliothèque combinatoire d’anticorps humains) est une marque déposée par MorphoSys AG. J.-M. M. Informations : http://www.morphosys.com/en/mor103
BRÈVES PIGF et cardiomyopathie ischémique Des auteurs japonais du Centre médical de l’Université Jichi (Saitama) signalent que le taux de facteur de croissance placentaire (PIGF) est élevé chez les patients avec cardiomyopathie ischémique (CMI) et semble impliqué dans sa pathogenèse. Le PIGF fait partie de la famille du facteur de croissance vasculaire endothélial (VEGF) et stimule l’angiogenèse d’artères collatérales en cas d’ischémie via le récepteur VEGFR-1. Il est impliqué dans le pronostic du syndrome coronarien aigu (SCA). Dans l’étude japonaise, le PIGF reflèterait la sévérité de l’insuffisance cardiaque congestive, son taux étant en rapport, et corrélé à l’âge, au score NYHA d’insuffisance cardiaque, aux taux de BNP, CRP us et noradrénaline. Pour les auteurs, l’hypoxie et/ou l’inflammation élèvent le PIGF… ou le PIGF s’élève de lui-même, stimulant l’angiogenèse de collatérales. En fait, il améliorerait et aggraverait à la fois l’insuffisance cardiaque, pensent-ils, suggérant des études plus poussées pour comprendre l’action du PIGF dans l’insuffisance cardiaque congestive. Source : Int J Cardiol 2008;131:186-91.
Gène du clopidogrel et pronostic d’infarctus Le pronostic à court terme après infarctus du myocarde (IDM) est péjoratif chez les patients sous clopidogrel (antiplaquettaire, Plavix®) porteurs d’un variant du gène du métabolisme de la molécule, selon une étude française publiée on line par le New England Journal of Medicine (22/12/2008, 10.1056/NEJMoa0808227). Une étude américaine (10.1056/NEJMoa0809171) note le même pronostic pour les patients avec syndrome coronarien aigu ayant le même allèle du cytochrome P-45 : CYP2C19. Les patients sous clopidogrel porteurs du CYP2C19 ont un risque plus élevé d’événement cardiovasculaire, selon T. Simon et coll., notamment après angioplastie. L’enquête de pharmacogénomique a impliqué des équipes de Paris, Toulouse et Besançon : 2 208 patients ont eu un génotypage des gènes codant absorption et métabolisme du clopidogrel, molécule prescrite en routine pendant 1 an après IDM et angioplastie. Pour T. Simon et coll, il serait plus logique de faire un génotypage avant prescription plutôt que de surveiller à répétition les plaquettes : plus sûr et moins cher.
REVUE FRANCOPHONE DES LABORATOIRES - FÉVRIER 2009 - N°409 //
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