Mutations de PNPLA1 dans les ichtyoses congénitales autosomiques récessives

Mutations de PNPLA1 dans les ichtyoses congénitales autosomiques récessives

Modele + ARTICLE IN PRESS ANNDER-2409; No. of Pages 2 Annales de dermatologie et de vénéréologie (2017) xxx, xxx—xxx Disponible en ligne sur Scie...

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ARTICLE IN PRESS

ANNDER-2409; No. of Pages 2

Annales de dermatologie et de vénéréologie (2017) xxx, xxx—xxx

Disponible en ligne sur

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CHRONIQUE GÉNOMIQUE

Mutations de PNPLA1 dans les ichtyoses congénitales autosomiques récessives PNPLA1 mutations in autosomal recessive congenital ichtyosis O. Dereure Département de dermatologie et unité Inserm U1058, hôpital Saint-Éloi, université Montpellier I, 80, avenue Augustin-Fliche, 34295 Montpellier cedex 5, France

Les ichtyoses congénitales autosomiques récessives (ICAR) regroupent des affections génétiques rares, dont la prévalence est de moins de 1 cas pour 100 000 habitants et sont caractérisées par des anomalies de la différenciation terminale des kératinocytes. Ce groupe finalement assez hétérogène a été l’objet d’un intérêt très soutenu des généticiens, ce qui a permis son démembrement moléculaire progressif avec identification d’un certain nombre de gènes (9 connus actuellement) codant pour des protéines intervenant, en particulier, dans le métabolisme des lipides complexes épidermiques apparaissant en fin de différenciation épidermique, en situation membranaire ou intermembranaire et notamment dans le ciment intercellulaire. Récemment, une étude de liaison génétique à l’échelle du génome sur un modèle canin spontané, très proche de la maladie humaine dans un phénotype plutôt de type ichtyose lamellaire, est venue allonger cette liste en montrant la présence de mutations bialléliques du gène PNPLA1 qui est un des 9 membres de la famille patatin-like phospholipase containing domain (PNPLA, ainsi nommée en raison des analogies avec une des glycoprotéines de la pomme de terre) [1]. La protéine correspondante est fortement exprimée dans la couche granuleuse, a une activité de type hydrolase lipidique et intervient en effet là encore dans le métabolisme lipidique, en particulier dans la synthèse de certains acylcéramides indispensables à la formation de

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l’enveloppe lipidique des cornéocytes et donc à la fonction barrière. Dans les premières publications, ces mutations, le plus souvent de type non-sens ou faux-sens, étaient bialléliques, ce qui rend compte de la transmission autosomique récessive de la maladie, homozygotes ou hétérozygotes composites, favorisées par la consanguinité comme cela a été bien démontré en Iran et affectaient exclusivement le domaine patatin-like où est situé le site catalytique de l’enzyme. Plus spécifiquement, elles se situaient, soit à proximité immédiate de ce site catalytique, soit à la surface de la protéine, modifiant probablement les interactions protéines-protéines. Une publication récente fruit d’une collaboration austrogermano-franco-suisse s’est de nouveau intéressée aux ICAR, en particulier chez des patients sans anomalie génétique préalablement identifiée et a effectivement trouvé la présence de 16 nouvelles mutations de PNPLA1 dans 17 familles, ce qui montre bien l’hétérogénéité génétique importante des mutations de ce gène particulier, sans effet fondateur très net [2]. Contrairement aux données précédentes, certaines de ces mutations ne sont pas à proximité immédiate du site catalytique, mais plutôt en aval, ce qui montre l’importance cruciale d’une zone fonctionnelle plus importante que ce qui avait été considéré antérieurement. Globalement, des mutations de PNPLA1 sont rencontrées dans environ 3 % des ICAR et se manifestent initialement chez la plupart des patients par un phénotype de bébé collodion qui évolue ensuite vers une forme plutôt modérée avec parfois une évolution cyclique de la desquamation. Toutefois, il n’y a pas de lien génotype-phénotype très net et les

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2017.08.010 0151-9638/© 2017 Elsevier Masson SAS. Tous droits r´ eserv´ es.

Pour citer cet article : Dereure O. Mutations de PNPLA1 dans les ichtyoses congénitales autosomiques récessives. Ann Dermatol Venereol (2017), http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2017.08.010

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manifestations cliniques peuvent en fait être très variables. Actuellement, le diagnostic génétique des ICAR est au mieux établi par une technique de type séquenc ¸age de nouvelle génération utilisant un panel des gènes mutés déjà identifiés ce qui permet un diagnostic génétique et éventuellement préimplantatoire, un diagnostic parental en particulier dans les familles à risque en cas de consanguinité, mais également la détermination de nouvelles cibles thérapeutiques.

Déclaration de liens d’intérêts

Références [1] Grall A, Guaguère E, Planchais S, Grond S, Bourrat E, Hausser I, et al. PNPLA1 mutations cause autosomal recessive congenital ichthyosis in golden retriever dogs and humans. Nat Genet 2012;44:140—7. [2] Zimmer AD, Kim GJ, Hotz A, Bourrat E, Hausser I, Has C, et al. Sixteen novel mutations in PNPLA1 in patients with autosomal recessive congenital ichthyosis reveal the importance of an extended patatin domain in PNPLA1 that is essential for proper human skin barrier function. Br J Dermatol 2017;177.

L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.

Pour citer cet article : Dereure O. Mutations de PNPLA1 dans les ichtyoses congénitales autosomiques récessives. Ann Dermatol Venereol (2017), http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2017.08.010