Diabète – Nice 2012
à la déficience de la néoglucogenèse intestinale A. Penhoat1, M. Amigo-Correig1, S. Casteras1, A. Gautier-Stein1, C. Magnan2, A. Stefanutti1, I. Houberdon1, F. Rajas1, G. Mithieux1
métabolique. Nos résultats montrent que l’état parodontal peut représenter un nouvel axe de traitement des maladies métaboliques.
O36 Étude des mécanismes de l’inflammation du muscle squelettique en relation avec l’insulino-résistance
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INSERM U855, Lyon ; 2 CNRS EAC 4413, Paris.
Introduction : Il a été fortement suggéré que la néoglucogenèse intestinale aurait des effets bénéfiques sur l’homéostasie glucidique et énergétique, par l’intermédiaire d’un signal glucose portal contrôlant la sensibilité à l’insuline de la production hépatique de glucose. La souris n’exprimant plus la glucose-6 phosphatase, l’enzyme clé de la néoglucogenèse, au niveau intestinal (I-g6pc–/–), développe ainsi rapidement une intolérance au glucose et une insulinorésistance (IR). Matériels et méthodes : Nous avons étudié les mécanismes de cette IR en mettant en jeu des approches physiologiques (clamp euglycémique hyperinsulinique, dosages hormonaux) et moléculaires (expression de gènes). Résultats : Les souris I-g6pc–/– présentaient une légère hyperinsulinémie à 6 h de jeûne (1,1 ± 0,1 vs 0,8 ± 0,1 ng insuline/mL chez les témoins, moyennes ± SEM, n = 9, p < 0,05). Le clamp euglycémique-hyperinsulinémique a révélé que la production endogène de glucose (PEG) était résistante à l’action de l’insuline, mais pas l’utilisation périphérique de glucose. Les activités enzymatiques à la Vmax de la glucose-6 phosphatase et de la phosphoenolpyruvate carboxykinase-c étaient paradoxalement diminuées (de 20 et 40 %, respectivement) dans le foie des souris I-g6pc–/– par rapport aux témoins. Ceci était toutefois en accord avec l’hyperinsulinémie et l’hyperphosphorylation basale d’Akt (Ser473) des souris I-g6pc–/–. Les stocks de glycogène hépatique étaient épuisés à la fin du clamp chez les souris I-g6pc–/–, mais pas chez les témoins, suggérant une glycogénolyse accrue comme cause de l’IR de ces souris. En accord avec l’état d’IR, la phosphorylation d’Akt stimulée par l’insuline était déficiente chez les souris I-g6pc–/–. L’activité de l’acétylcholinestérase hépatique était augmentée de 30 % chez les souris I-g6pc–/– par rapport aux souris témoins. De plus, l’adrénaline plasmatique des souris I-g6pc–/– était 7 fois supérieure à celle des souris témoins, tandis que la noradrénaline plasmatique n’était pas différente. Conclusion : Ces résultats suggèrent que l’IR des souris I-g6pc–/– pourrait être due à la dérégulation de la balance sympathique/parasympathique, se traduisant au niveau hépatique par une glycogénolyse accélérée.
O35 La flore bactérienne associée à la Maladie Parodontale facteur de risque du diabète de type 2 chez la souris V. Blasco-Baque1, P. Kémoun2, P. Loubières1, M. Roumieux1, A. Waget1, M. Sérino1, C. Heymes1, M. Sixou2, R. Burcelin1
D. Patsouris, J.J. Cao, A. Durand, M.A. Chauvin, M.C. Michalski, H. Vidal, J Rieusset Unité 1060 INSERM CarMeN, Univ. Lyon 1, Oullins.
Introduction : Le diabète type 2 (DT2) est associé à une inflammation à bas bruit et une accumulation de macrophages pro-inflammatoires principalement dans le tissu adipeux. Cette inflammation participerait au développement de l’insulino-résistance (IR), puisque les cytokines pro-inflammatoires inhibent la signalisation de l’insuline. Le muscle squelettique est le principal tissu utilisateur de glucose en réponse à l’insuline, et une cible privilégiée des altérations en situation d’IR. Néanmoins, il existe très peu d’informations sur le statut inflammatoire du muscle dans le cadre du DT2. L’objectif de notre étude a été d’étudier l’infiltration de macrophages dans le muscle squelettique de différents modèles de souris diabétiques et le rôle des lipides dans l’attraction des macrophages. Matériels et méthodes : Nous avons mesuré l’infiltration de macrophages (immunohistochimie) et l’expression de cytokines pro- et anti-inflammatoires (PCR en temps réel) dans le muscle gastrocnemius de souris ob/ob et de souris soumises soit à une diète riche en lipides (HFD 45 %) soit à des diètes enrichies en différents types d’acide gras (tournesol, colza, beurre ou palme, 20 %). L’effet bénéfique d’un traitement antidiabétique (Rosiglitazone) a également été étudié chez les souris HFD. L’implication des lipides dans l’attraction des macrophages a été étudié in vitro en exposant des macrophages Raw264.7 à des milieux conditionnés (MC) de C2C12 incubés ou pas en présence de palmitate (700 μm). Résultats : Nous observons une infiltration de macrophages dans le muscle gastrocnemius des différents modèles de souris diabétiques, qui est positivement corrélée à l’expression des cytokines pro-inflammatoires (TNFa, IL1b) et à IR. Le recrutement des macrophages semble faire intervenir la sécrétion de chémokines (MCP1) par les cellules musculaires, puisque l’exposition des Raw264.7 à des MC de C2C12 exposés au palmitate augmente leur migration (p < 0,05). Conclusion : Nos résultats démontrent que le DT2 s’accompagne d’une infiltration de macrophages pro-inflammatoires dans le muscle squelettique, qui pourrait participer à l’installation de l’IR.
O37 L’insuline dégludec comparée à l’insuline glargine diminue le nombre d’épisodes d’hypoglycémie nocturne : résultats à 1 an des essais randomisés en basal-bolus chez des diabétiques de type 1 (DT1) et de type 2 (DT2)
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Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM), Université Paul Sabatier (UPS), Unité Mixte de Recherche (UMR) 1048, Institut de Maladies Métaboliques et Cardiovasculaires (I2MC), Toulouse ; 2 Parodontites et maladies générales L.U. 46 Faculté de chirurgie dentaire, Toulouse.
Introduction : La maladie parodontale (MP) est définie comme une maladie infectieuse bactérienne bucco-dentaire multifactorielle à manifestation inflammatoire locale à bas bruit. Or, une des principales causes de l’insulinorésistance chez les diabétiques est la réaction inflammatoire métabolique. Des données récentes de la littérature démontrent le rôle causal de la flore intestinale dans l’induction de l’inflammation métabolique. Ainsi, nous suggérons que l’infection buccale caractérisant la MP puisse être considérée comme un facteur de risque initiant ou aggravant l’inflammation et ainsi l’insulinorésistance et le développement du diabète de type 2. Matériels et méthodes : Nous avons identifié par RT-PCR qu’un régime gras induisait un changement de flore buccale qui correspondait à une augmentation de la proportion de Prevotella intermedia et Fusobacterium nucleatum dans le microbiote parodontal. Pour évaluer l’impact de ces bactéries parodonto-pathogènes en tant que facteur de risque du diabète, des souris ont initialement été colonisées par cette microflore sous-gingivale pathogène puis après un mois nourries avec un régime normal (NCD) ou riche en lipides diabétogène (HFD) et affiliées dans quatre groupes : NCD (n = 6), NCD + MP (n = 6), HFD (n = 19) et HFD + MP (n = 17). Le phénotype diabétique a été évalué en effectuant un test de tolérance oral au glucose et un clamp hyperinsulinémique euglycémique. La lyse osseuse alvéolaire mandibulaire a été évaluée par tomodensitométrie et les cytokines inflammatoires du foie, du tissu adipeux, du muscle et du tissu parodontal ont été quantifiées par RT-PCR. La pression artérielle fut mesurée à la queue à l’aide du système CODA®. Résultats : La colonisation bactérienne a induit une lyse osseuse mandibulaire (p < 0, 0001) ce qui caractérise l’induction d’une MP. La MP amplifie la pression systolique chez les souris diabétiques (p = 0,021). La résistance à l’insuline induite par le régime gras était majorée par l’infection du tissu parodontal. Cette observation suggérait que la MP représentait un facteur de risque du développement du diabète car la résorption osseuse alvéolaire est corrélée avec la tolérance au glucose, la sensibilité à l’insuline (p = 0, 037), et l’hypertension artérielle, par rapport aux souris témoins. Conclusion : Ainsi, la modification du microbiote parodontal associée à l’inflammation du parodonte peut être considérée comme un facteur de risque de déséquilibre de l’homéostasie du glucose et plus largement du syndrome
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O34 Mécanismes de l’insulinorésistance consécutive
D. Gouet1, E. Renard2, A. Garber3, S. Heller4, P. Hollander5, A. King6, D. Russell-Jones7, H. Pei8, AM. Franscisco9, L. Endahl9, M. Marre10 1
Centre hospitalier de La Rochelle, La Rochelle ; Hôpital Lapeyronie, Montpellier ; Baylor College of Medicine, Houston, TX, États-Unis ; 4 University of Sheffield, Sheffield, United Kingdom ; 5 Baylor Endocrinology Center, Dallas, États-Unis ; 6 Diabetes Care Center, Salinas, CA, États-Unis ; 7 Royal Surrey County Hospital, Guilford, United Kingdom ; 8 Novo Nordisk Inc, Princeton, États-Unis ; 9 Novo Nordisk A/S, Søborg, Denmark ; 10 Groupe Hospitalier Bichat Claude Bernard, Paris. 2 3
Introduction : L’insuline dégludec (IDeg) de longue durée d’action (demi-vie vs insuline glargine (IGlar) : 25,4 vs 12,5 h.) forme des multi-hexamères solubles après injection sous-cutanée. Matériels et méthodes : Efficacité/tolérance de IDeg et IGlar X1/jour sont comparées dans deux essais contrôlés/ouverts/groupes parallèles chez des DT1 et DT2 en basal-bolus (insuline asparte prandiale) randomisés (3:1) entre IDeg et IGlar. Critère principal : changement d’HbA1c à un an. Objectif de titration IDeg et IGlar : glycémie à jeun < 90 mg/dl. Résultats : Étude DT 1 : 629 adultes (âge moyen 43 ± 13,5 ans, diabétiques depuis 18 ± 11,8 ans, HbA1c 7,7 ± 0,95 %), insulinés depuis au moins un an sont répartis entre IDeg n = 472 et IGlar n = 157. Étude DT2 : 992 adultes sous insuline ± antidiabétiques oraux (âge moyen 58,5 ± 9,5 ans, durée du diabète 13,5 ± 7,1 ans, HbA1c 8,3 ± 0,85 %), sont répartis entre IDeg n = 744 et IGlar n = 248 HbA1c à 1 an : DT1 : IDeg : – 0,4 ± 0,06 %, IGlar : – 0,4 ± 0,08 % (IDeg-IGlar : – 0,01 % [95 %CI : – 0,14 ; 0,11]. DT2 : IDeg : – 1,2 ± 0,06 %, IGlar : – 1,3 ± 0,08 % (IDeg-IGlar : – 0,08 % [95 %CI : – 0,05 ; 0,21]. Le taux d’hypoglycémie nocturne (épisodes/année/patient) est plus bas avec IDeg vs IGlar : 4,4 vs 5,9 (DT1), 1,4 vs 1,8 (DT2)); – 25 % (DT1 & DT2, p < 0,05). Le nombre total d’hypoglycémie est similaire avec IDeg vs IGlar pour les DT1 (42,5 vs 40,2, p = NS), plus bas avec IDeg vs IGlar pour les DT2 : 11,1 vs 13,6 (– 18 %, p < 0,05). Bonne tolérance de IDeg au site d’injection dans les études. Diabetes Metab 2012, 38, A1-A21
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