Annales Franc¸aises d’Anesthe´sie et de Re´animation 28S (2009) S188–S192
Organisation en anesthe´sie
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Optimisation du fonctionnement d’un site opératoire. À la recherche de la formule idéale
sécurité des gestes pratiqués et l’instauration de règles communes à l’ensemble des utilisateurs.
Krayem*, S. Ouerghi, N. Frikha, M. Ben Ayed, T. Mestiri, M.S. Ben Ammar, M.S. Mebazaa Anesthe´sie-re´animation urgences, CHU Mongi Slim–La Marsa, La Marsa, Tunisie * Auteur correspondant. Introduction.– L’organisation des sites opératoires(SO) est l’élément clé de l’efficacité d’un établissement doté d’une activité chirurgicale. La connaissance précise de la durée d’un acte sous-anesthésie est un paramètre clé de la gestion des SO [1]. Le but de cette étude est d’évaluer la qualité d’organisation, de rechercher l’origine des dysfonctionnements et proposer des solutions afin d’améliorer l’efficience des SO. Mate´riel et me´thodes.– Étude prospective sur 4 mois dans un SO de chirurgie viscérale ayant inclus toutes les interventions programmées. Les temps anesthésiques et chirurgicaux des interventions ont été relevés, puis calcul des durées suivantes : occupation salle d’intervention (DOS), procédure chirurgicale (DPC), intervention chirurgicale (DIS). Ces durées ont été comparées aux durées prévues lors de la planification de l’activité opératoire. Analyse statistique : comparaison des moyennes (t de Student) ; coefficient de corrélation de Pearson (variables quantitatives). Seuil de signification p < 0,05. Re´sultats.– Cent vingt-six interventions étudiées. Les résultats ont montré une différence significative entre durée prévue et durée réelle d’occupation du SO de 58 min ( p < 0,0001) (Fig. 1). La durée d’intervention prévue correspondait à DPC mais pas à la DOS ni à la DIS, qui ne prenait pas en compte l’induction anesthésique (Tableau 1). Tableau 1 Corre´lations dure´e d’intervention pre´vue et DOS, DPC et DIC. p Dure´e pre´vue–DPC Dure´e pre´vue–DIC Dure´e pre´vue–DOS
0,765 0,041 0,000
Discussion.– La planification de l’activité opératoire repose sur des estimations imprécises des durées d’intervention. Ce modèle « archaïque » de programmation est source de dysfonctionnements alors que la notion de rentabilité, devient un objectif principal. L’organisation du SO relève d’un véritable défi où il faut concilier impératifs médicaux et satisfaction des patients avec des critères tels productivité et optimisation de l’occupation des salles, plus familiers au milieu de l’entreprise. Plusieurs modèles de gestion issus de l’industrie sont disponibles [2]. La réussite de cette organisation passe par la mise en place d’une structure de coordination efficace, la rédaction d’une charte de fonctionnement et d’organisation du SO. Connue de tous les intervenants, elle vise à assurer la qualité et la
0750-7658/$ – see front matter # 2009 Publie´ par Elsevier Masson SAS. doi:10.1016/j.annfar.2009.07.048
Re´fe´rences [1] Ann Fr Anesth Reanim 2006;25:152–7. [2] Ann Fr Anesth Reanim 2003;22:904–8.
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Incidence d’une réorganisation en temps de vacation opératoire (TVO) de 9 heures sur l’efficience d’un bloc opératoire (Bo) J. Tartie`rea,*, B. Plauda, I. Le Borgne-Roudautb, J.-L. Hanouza, H. Bensadounc, J. Martinezd, J.-L. Ge´rarda a Poˆle d’anesthe´sie-re´animation chirurgicale SAMU ; b direction de poˆle ; c pre´sidence de la CME ; d direction ge´ne´rale, CHU de Caen, Caen, France * Auteur correspondant. Introduction.– La pénurie actuelle et future de personnel spécialisé et titulaire au BO implique une modification profonde de l’organisation des plateaux techniques [1]. Le but de l’étude était d’évaluer l’optimisation du fonctionnement d’un bloc opératoire (BO) en partant d’un modèle classique non régulé pour mettre en place un modèle régulé avec des vacations opératoires non nominatives de 9 heures [2]. Mate´riel et me´thodes.– Le modèle d’optimisation des BO était établi à partir des recommandations de la Mission Nationale d’Expertise et d’Audit Hospitaliers (MEAH). Il était composé de 5 processus : la détermination annuelle des TVO par spécialité, l’établissement du programme prévisionnel hebdomadaire à partir d’un outil informatique unique, la supervision centralisée de tous les blocs, l’enregistrement du déroulement des interventions, une boucle de rétroaction pour effectuer les ajustements nécessaires. À partir du mois de plus forte activité de l’année 2006, les temps réels d’occupation de salles opératoires (TROS) par spécialité étaient convertis en TVO de 9 heures. Les urgences étaient réalisées dans un BO dédié à l’exception des transplantations et des interventions sous-CEC.
Organisation en anesthe´sie / Annales Franc¸aises d’Anesthe´sie et de Re´animation 28S (2009) S188–S192 Re´sultats.– Tableau Avant re´organisation (2007) TVO de 6 h
Apre`s re´organisation (2008) TVO de 9 h
Taux d’e´volution (%)
Nbre de salles d’ope´rationa TVO hebdomadaire en heures (hors bloc des urgences) Taux de performance (TROS/TVO)
23 612
20 693
13,1 +13,2
74,1 %
83,5 %
+12,7
Nombre total d’interventions
15 809
16 660
+5,4
a
Toutes spe´cialite´s hors gyne´co-obste´trique et urgences.
Discussion.– À moyens humains et spécialisés constants, une augmentation significative de l’activité opératoire de 5,4 % a pu être réalisée. Le regroupement des sites opératoires et l’allongement du TVO ont permis de réduire le nombre de sites interventionnels et d’augmenter significativement l’efficience. Le taux actuel d’ouverture qui atteint 83,8 % allié à la restitution de 3 salles d’opération offre des perspectives supplémentaires de croissance d’activité avec une amélioration globale de l’efficience. Re´fe´rences [1] Drees. Études et résultats 2002;189:1–8. [2] Gestion et réorganisation des blocs opératoires. MEAH 2006.
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Impact de la programmation opératoire médicochirurgicale sur les événements et conséquences cliniques opératoires en chirurgie abdominale majeure T. Gaussa,*, P. Merckxa, J. Kavafyanb, B. Aussilhoub, J. Belghitib, J. Mantzb a Anesthe´sie et re´animation, hoˆpital Beaujon, Clichy, France ; b chirurgie digestive, hoˆpital Beaujon, Clichy, France * Auteur correspondant. Introduction.– La programmation opératoire résulte d’une collaboration médicochirurgicale réglementée (1994). Elle assure le transfert de l’information relative au patient et à la décision chirurgicale. Fondée sur l’anticipation des risques, cette réunion vise une allocation optimisée des ressources et une organisation efficace des soins périopératoires. La check-list préopératoire clôt ce processus de planification [1]. L’objectif de ce travail est d’apprécier, d’une part, la qualité de la prévision d’événements chirurgicaux, d’autre part, l’adéquation des pratiques (P) aux recommandations (R) formulées lors de la programmation et l’impact éventuel des écarts observés. Mate´riel et me´thodes.– Deux cents observations (écarts R–P observés dans un échantillon pilote = 25 %, précision souhaitée (1/2 [IC 95 %] = 0,06) sont attendues d’une étude prospective dans un centre à haut volume d’activité chirurgicale hépatique et pancréatique. Les données sont collectées au cours d’un staff hebdomadaire de programmation et sur le site opératoire. Ces données sont relatives au patient, à l’indication, à la chirurgie, aux prévisions et observations respectives d’événements chirurgicaux (e.g., durée, pertes sanguines PS, difficulté technique), et à la mise en condition opératoire (e.g., accès vasculaires, monitorage, transfusion). Les conséquences cliniques opératoires sont définies a priori (e.g., collapsus, hypoxémie, acidose) et relevées pendant l’intervention. Les descriptions et liaisons entre les variables précèdent les ajustements sur les variables sélectionnées, réalisés selon des modèles de régression logistique multiple. Le seuil de signification statistique est p < 0,05. Re´sultats.– Deux cent six observations indépendantes sont analysées. Les patients (ASA 2 : 72 %) bénéficient le plus souvent d’une chirurgie majeure, hépatique (51 %) ou pancréatique (36 %), carcinologique (63 %). L’incidence de transfusion homologue = 8 %. Le séjour postopératoire en USI 24 h : 52 %. Les conséquences cliniques opératoires (CCO) sont fréquentes = 14 % IC 95 % [10 % ; 19 %]. Ces CCO sont associées aux problèmes chirurgicaux (PS ou difficulté technique) après ajustements sur la chirurgie et les facteurs pronostiques liés au patient. La prévision des événements (PS > 500 : 33 % ; ou
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technique « difficile » ou « très difficile » : 32 %) est marquée dans les 2 cas par une sensibilité modeste (60 %), et une erreur prédictive négative (« sousestimation du risque ») proche de 20 %. Les écarts P–R des actes d’anesthésie (accès vasculaires, monitorage, commande de PSL) sont fréquents = 28 % [23 % ; 35 %]. Les écarts relatifs aux accès vasculaires ou au monitorage opératoire (12 %) sont associés aux CCO, NNH = 5 [2 ; 10], avant et après ajustements sur la chirurgie, les événements chirurgicaux et les facteurs pronostiques liés au patient. L’analyse des écarts suggère au premier plan un transfert d’information insuffisant. Discussion.– Dans ce contexte, la chirurgie est plus compliquée que prévue 1 fois sur 5 et directement associée à des conséquences cliniques opératoires graves. Dans la même proportion, l’attitude anesthésique n’est pas conforme à ce qui était prévu lors de la programmation et cet écart s’accompagne d’un risque évitable de conséquences cliniques défavorables. Re´fe´rence [1] N Engl J Med 2009;360;5;491–99.
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Consultation d’anesthésie pour chirurgie de la cataracte sous-anesthésie topique : procédure de tri et questionnaire – résultats préliminaires E. Massereta,*, A. Gouchetb, P.J. Pisellac, J. Fusciardib, M. Laffonb a Groupement d’anesthe´sie-re´animation, CHRU de Tours ; b groupement d’anesthe´sie-re´animation ; c ophtalmologie, CHRU, Tours, France * Auteur correspondant. Introduction.– La nécessité d’une consultation d’anesthésie (CSA) pour la chirurgie de la cataracte sous-topique est controversée [1]. Il n’existe pas de données pour étayer cette controverse. Le but de notre étude était d’évaluer, dans cette indication, la nécessité d’une CSA pour des patients sans antécédent majeur après renseignement d’un questionnaire permettant d’avoir des éléments anamnestiques en cas d’intervention au bloc opératoire. Mate´riel et me´thodes.– Les patients nécessitant une chirurgie de la cataracte sous-topique étaient inclus. Ils bénéficiaient tous d’une CSA. En consultation, le chirurgien renseignait 5 critères : 2 pour la chirurgie (communication difficile, cataracte techniquement complexe) ; 3 pour des antécédents médicaux pouvant influencer la prise en charge periopératoire (diabète, greffe rénale, hémodialyse). Si les 5 critères étaient négatifs, le patient était considéré comme éligible (pas de CSA potentiellement nécessaire) et renseignait alors un questionnaire : âge, poids, traitement habituel, allergies. Le questionnaire était le document consultable par l’équipe d’anesthésie au bloc opératoire. Si une anesthésie générale (AG) devenait nécessaire, la CSA était rendue disponible. En cas de questionnaire incomplet, le patient était exclu. Après prémédication, mise en condition habituelle, la surveillance en salle d’opération était assurée par un(e) IADE. Un médecin anesthésiste (MAR) était immédiatement disponible si nécessaire. Les paramètres colligés étaient la nécessité de : anesthésie locale (AL) complémentaire, contrôle tensionnel (nimodipine ou eurapidil titrés), contrôle d’une bradycardie (atropine 0,5 mg), sédation légère (Ramsay = 3 ; bolus de midazolam 0,5 mg ou propofol 20 mg), AG. Re´sultats.– Cent soixante-deux patients étaient inclus : 114 étaient éligibles et 48 non éligibles (diabète [n = 30], communication difficile [n = 9], cataracte difficile [n = 12]). Chez les éligibles, les interventions anesthésiques nécessaires étaient : sédation légère (n = 15 ; midazolam [05 mg–mode] propofol [20 mg– mode]), contrôle tensionnel (n = 16), contrôle d’une bradycardie (n = 1), AL (n = 0), AG (n = 0). Aucune morbidité majeure (arrêt cardio-respiratoire, convulsion, SpO2 < 90 %) n’ était notée que les patients soient éligibles ou non. Discussion.– Dans la chirurgie de la cataracte sous-anesthésie topique, après un tri effectué par le chirurgien en consultation, 13 % des patients nécessitent une sédation légère. Le questionnaire renseigné à permis une prise en charge au bloc opératoire par un(e) IADE sous la responsabilité d’un MAR. Les 13 % des patients éligibles qui bénéficiait d’une sédation légère soulèvent deux questions : une procédure de tri plus pertinente et simple permettrait-elle de trier ces patients ? Peut-on réaliser dans cette indication une sédation légère sans CSA, en admettant qu’elle soit encadrée par un protocole écrit et un(e) IADE sous la responsabilité d’un MAR immédiatement disponible ? Re´fe´rence [1] Br J Anaesth 2004;93:521–4.
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Consultation d’anesthésie et visite préanesthésique : le passage à un dossier de recueil des données plus directif améliore-t-il les indicateurs qualité ? J.-P. Tourtier*, A. Cirrode, E. Forsans, J. Beaume, L. Raynaud, S. Merat, Y. Diraison Anesthe´sie-re´animation, hoˆpital du Val-de-Graˆce, Paris, France * Auteur correspondant. Introduction.– Le programme d’EPP proposé par l’HAS comprend la tenue du dossier d’anesthésie. Le but de cette étude est d’évaluer l’impact d’un changement de feuille de recueil des données de la consultation d’anesthésie (CA) et de la visite préanesthésique (VPA), passant d’un modèle relativement libre à un modèle plus directif, avec succession de cadres et de réponses à cocher. Mate´riel et me´thodes.– Il s’agit d’une étude rétrospective sur dossier. Deux périodes sont étudiées : – l’année précédant l’introduction d’une nouvelle feuille de recueil de CA et VPA (ancien dossier « libre ») ; – l’année suivant l’introduction d’une nouvelle feuille de recueil de CA et VPA (nouveau dossier « directif »). Durant ces 2 périodes, 60 dossiers sont tirés au sort. La tenue des dossiers est évaluée au regard de 6 critères proposés par le collège franc¸ais des anesthésistes réanimateurs concernant la consultation et de 3 critères concernant la VPA. Les différences entre dossiers « libres » et dossiers « directifs » sont analysées par test du Khi2 ou test exact de Fisher (si un effectif est inférieur à 5). p < 0,05 est considéré significatif. Re´sultats.– Le Tableau 1 présente les résultats de l’analyse de 60 dossiers. Tableau 1 Crite`re
CA : identite´ du patient CA : identite´ du me´decin CA : gestion du traitement CA : e´valuation de l’acce´s aux VAS CA : mention du type d’anesthe´sie propose´ CA : e´valuation du risque anesthe´sique VPA : date VPA : identite´ du me´decin VPA : contenu spe´cifique
satisfaction des patients [1]. Par ailleurs, dans la seule étude publiée sur ce sujet, 81 % des anesthésistes (MAR) interrogés déclaraient que le scénario optimal était qu’un même MAR réalise la consultation et la prise en charge au bloc opératoire [2]. Le but de notre travail était d’évaluer l’influence de l’attitude du MAR en consultation et du changement d’anesthésiste au bloc opératoire sur la satisfaction des patientes. Mate´riel et me´thodes.– Étude prospective, randomisée, après accord du Comité d’éthique local. Critères d’inclusion : âge > 18 ans, chirurgie ambulatoire gynécologique programmée. En consultation les patientes recevaient toutes une information écrite et le MAR pouvait avoir 2 attitudes : soit neutre (simple réponse aux questions de la patiente) ou empathique (réponse aux questions et le médecin abordait 3 sujets préétablis : anxiété par rapport à l’anesthésie, la chirurgie, et la douleur postopératoire). La randomisation se faisait donc en 4 groupes : consultation « neutre » même médecin (CNMM) ou médecin différent au bloc (CNMD), consultation « empathique » même médecin (CEMM) ou médecin différent au bloc (CEMD). Deux MAR fonctionnant « en miroir » ont réalisé l’ensemble des inclusions. Variables recueillies : épidémiologiques, score APAIS [3] ; mesurées par échelle visuelle papier (0–100 mm) : qualité relationnelle du médecin en consultation, delta anxiété consultation (DAC) défini par la différence entre anxiété pré- et postconsultation, anxiété préopératoire immédiate, satisfaction de la prise charge anesthésique en postopératoire ; préférence pour une future prise en charge anesthésique. L’analyse statistique a fait appel au test du Chi2 et à l’analyse de variance (avec test post-hoc de Tukey). Re´sultats.– Cent vingt patientes ont été inclues. La durée moyenne de consultation était supérieure dans les groupes CEMM et CEMD par rapport aux groupes CNMM et CNMD : 14,1 1,4 min vs 10,1 1,7 min ( p < 0,0001), respectivement. Seules 5 patientes (4 %) ne se souvenaient pas si elles avaient eu le même MAR au bloc opératoire qu’en consultation. Tableau
Dossiers « libres » : % avec crite`re valide´
Dossiers « directifs » : % avec crite`re valide´
p
92 88 75 65
100 100 93 98
0,057 0,01 0,01 < 0,01
45
98
< 0,01
Anxie´te´ pre´-op (mm)
8
22
0,04
78 75 85
62 60 95
0,046 0,053 0,13
Meˆme MAR pour une future AG (% oui) Satisfaction postope´ratoire (mm)
Discussion.– Cette étude montre qu’une simple modification de la feuille de la consultation d’anesthésie peut améliorer significativement le recueil des données. Ceci est lié à la modification en propre de la feuille de consultation et probablement aussi à la participation de l’ensemble de l’équipe médicale à sa réalisation, autorisant un investissement collectif et une appropriation de l’outil avec changement des pratiques. Cette amélioration n’a pas été retrouvée pour la VPA. Les pourcentages d’exhaustivité restent très inférieurs à ceux retrouvée pour la CA.
n ˆ ge (anne´es) A Score APAIS (min 6–max 30) DAC (mm)
CNMM
CEMM
CNMD
CEMD
p
28 32,3 8,7 13,3 4,9 3,8 7,6 36,1 13,1 93
31 29,1 6,5 12,9 6,5 10,9 14,6 31,2 12,5 94
29 28,5 5,2 13,6 4,7 4,3 12 39,1 12,1 93
32 29,6 7,8 12,2 4,4 8,5 11,7 34,9 16,2 94
NA NS
90,5 9,4*
88,3 16,1**
79,8 11,1
75,3 15,1
NS NS NS NS < 0,0001
* : p < 0,01 vs CNMD et CEMD ; ** : p < 0,01 vs CEMD. Discussion.– Une prise en charge en consultation et au bloc opératoire par un même MAR augmente la satisfaction des patientes quant à leur prise en charge anesthésique, et ce indépendamment de leur niveau d’anxiété préopératoire ou de l’attitude du MAR en consultation. Re´fe´rences [1] Can J Anesth 2002;8:792–98. [2] BMJ 2003;327:79–80. [3] Anaesthesia 2005;1:53–9.
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Avoir le même anesthésiste en consultation et au bloc opératoire influence-t-il la satisfaction des patientes : une étude prospective C. Soltner*, J.-A. Giquello, C. Monrigal-Martin, D. Seyeux, J.-C. Granry, L. Beydon Pole d’anesthe´sie-re´animation, CHU d’Angers, Angers, France * Auteur correspondant. Introduction.– En consultation préopératoire, une communication et une information adaptées sont des facteurs diminuant l’anxiété et améliorant la
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Niveau de difficulté de la consultation d’anesthésie S. Toumi*, L. Grati, L. Stambouli, N. Zili, M. Gahbiche Anesthe´sie-re´animation, CHU de Monastir, Monastir, Tunisie * Auteur correspondant. Introduction.– La première phase de la consultation d’anesthésie consiste en une évaluation de l’état de santé du patient par l’anamnèse, l’examen clinique, avec le recours éventuellement à d’anciens dossiers, à des examens complémentaires pertinents, à des avis spécialisés. L’objectif de ce travail est
Organisation en anesthe´sie / Annales Franc¸aises d’Anesthe´sie et de Re´animation 28S (2009) S188–S192 de faire une évaluation du niveau des difficultés rencontrées lors de la consultation d’anesthésie a fin de proposer en un deuxième temps des solutions adéquates. Mate´riel et me´thodes.– Il s’agit d’une étude prospective multicentrique réalisée dans 3 centres universitaires. Un questionnaire comportant 7 items était soumis aux médecins anesthésistes (senior et résident) évaluant le niveau des difficultés rencontrées lors des différents temps de la consultation d’anesthésie à savoir : l’interrogatoire, l’examen clinique, l’interprétation des examens complémentaire et l’explication du protocole anesthésique proposé. La difficulté a été définie comme étant un temps excessif que prend une partie de la consultation ou manque et insuffisance des données obligeant à revoir le malade une deuxième fois. Le niveau de difficulté a été côté de la fac¸on suivante : 0 = aucune difficulté ; 1 = un peu difficile ; 2 = très difficile. Re´sultats.– Trente-quatre réponses à ce questionnaire ont été faites par 9 médecins anesthésistes senior et 25 résidents. Tous les médecins ont répondu que l’interrogatoire est la partie qui prend le plus de temps lors de la consultation d’anesthésie. Les principaux résultats obtenus, définis en pourcentage, sont résumés dans le tableau ci-dessous. Tableau Niveau de difficulte´ des diffe´rents temps de la consultation d’anesthe´sie.
Pre´cision des ante´ce´dents me´dicaux Pre´cision ATCDS anesthe´siques Pre´cision ATCDS d’accidents anesthe´siques Traitement pris par le patient Evaluation des crite´res d’intubation Classification ASA
0
1
2
21 23 15 15 65 53
70 62 32 62 26 44
09 15 53 23 09 03
Discussion.– La consultation d’anesthésie est un moment privilégié d’échanges d’informations entre le patient et l’anesthésiste, qui doit aboutir à la construction d’une stratégie anesthésique la mieux adaptée au patient. Certaines difficultés sont rencontrées lors de cette consultation essentiellement lors de l’interrogatoire du futur opéré. Un questionnaire de préparation à la consultation d’anesthésie qui doit être remplie par le malade lui-même ou au mieux par son médecin traitant parait être une solution adaptée à fin de vaincre cette difficulté.
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L’anesthésie : une relation personnalisée ou une prestation de service ? Enquête multicentrique H. Cuchea,*, V. Traversb, O. Choquetc, P. Aknind, E. Gaertnere, M. Langloisf, C. Trucg, T. Vaudelinh, P. Zuffereyi a Anesthe´sie-re´animation ; b Chir Ortho, clinique Saint-Charles, Lyon ; c DAR, CHU, Marseille ; d DAR, clinique du Parc, Lyon ; e DAR, CHU, Nice ; f Chir Ortho, clinique Juvenet, Paris ; g DAR, CHU ; h DAR, hoˆpital prive´ JeanMermoz, Lyon ; i DAR, CHU, Sainte-E´tienne, France * Auteur correspondant. Introduction.– La consultation d’anesthésie (CA) constitue un moment-clé. Le Conseil de l’ordre des médecins [1] recommande « dans l’intérêt de tous et notamment du patient, que le médecin anesthésiste qui procède à la consultation effectue si possible lui-même la visite pré-anesthésique et l’anesthésie. . . ». Le but de l’étude est d’évaluer si le fait d’avoir la CA et l’anesthésie par le même anesthésiste-réanimateur (AR)ou par des AR différents influence la satisfaction finale du patient (P). Mate´riel et me´thodes.– Il s’agit d’une étude observationnelle réalisée durant 15 jours en février 2009 dans 8 centres hospitaliers : 4 CHU et 4 privés. Début mars 2009 une secrétaire, indépendante des 8 centres, a soumis les P récemment opérés à un court questionnaire téléphonique qui comportait des items concernant la CA, l’AR ayant réalisé CA et celui qui a fait l’anesthésie. L’inquiétude, la confiance ou l’indifférence des P ont été évalués. À la fin de l’entretien, il était demandé au P s’il se souvenait du nom de son AR. Re´sultats.– Cinq cent quatre-vingt-sept P ont été opérés pendant cette période, 35 % ont répondu. L’accueil et l’information lors de la CA sont jugés « excellents » ou « bons » dans 97 % des cas. L’AR qui consultait était le même que celui qui réalisait l’anesthésie dans 60 % des cas, avec une variabilité d’un centre à l’autre : 11 à 94 %. Pour les P anesthésiés par l’AR qui les avait vus en
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CA, 96 % se sont sentis rassurés, s’il était différent cela les a inquiétés dans 17 % des cas et laissés indifférents pour 83 % d’entre eux. Les P qui ont été vus en CA et anesthésiés par des AR différents se sont souvenus du nom de leur AR dans 13 % des cas. Ceux qui ont été vus en CA et anesthésiés par le même AR se sont souvenus de son nom dans 92 % des cas, pour 57 % de ces P, le fait d’être vu en CA et anesthésié par le même AR était un élément déterminant pour revenir dans l’établissement. Discussion.– Cette étude montre que, 14 ans après le décret rendant obligatoire la CA [2], l’accueil, l’évaluation préopératoire, l’information et le conseil délivrés lors de la CA satisfont la majorité des P. Le fait d’être examinés et anesthésiés par le même AR rassure les P et constitue un critère de qualité : pour plus d’un P sur deux, c’est un élément déterminant dans le choix de l’établissement pour une future chirurgie. La multiplication des intervenants constitue un point de fragilité, à risque pour les P et sur le plan médico-légal (dilution de l’information, problèmes de transmission). La démographie médicale, la charge de travail rendent complexe l’organisation d’une CA personnalisée mais constitue un critère de qualité pour nos P et contribue à améliorer la cohésion des équipes anesthésistes-chirurgiens. Dans les cas encore très nombreux où les intervenants sont différents « il est indispensable que l’anesthésiste en informe le patient » [1]. Re´fe´rences [1] Recommandations concernant les relations entre anesthésistes-réanimateurs, chirurgiens et autres spécialistes ou professionnels de santé. CNOM, 1994 réactualisées en 2001. [2] Décret no 941050 du 5 décembre 1994. R417
Impact du changement du code couleur sur l’incidence des erreurs d’injection au bloc opératoire R. Gateau*, Q. Levrat, B. Debaene De´partement d’anesthe´sie-re´animation, CHU, Poitiers, France * Auteur correspondant. Introduction.– Des recommandations pour la prévention des erreurs d’injection en anesthésie ont été proposées par la SFAR [1]. Celles-ci préconisent le marquage des seringues par une étiquette de couleur. Parmi les différents codes couleur (CC), seul celui de l’American society of testing and materials (ASTM) a été plébiscité. Ce CC n’est utilisé que par 36 % des centres en France [2]. Les conséquences d’un changement de CC au sein d’une unité d’anesthésie n’ont jamais été étudiées. Mate´riel et me´thodes.– Une information régulière a encadré le changement du CC dans notre unité. Un recensement des erreurs a été effectué pendant les 10 mois précédent le changement du CC (P1), et les 3 mois après (P2). Un questionnaire standardisé permettait de différencier les types d’erreurs : (1) erreur de reconstitution (spécialité, dilution, étiquetage) ; (2) erreur d’administration (choix de seringue, voie d’administration, dose). Re´sultats.– L’incidence des erreurs a été de 1/688 anesthésies pendant P1 (n = 24) et de 1/500 durant P2 (n = 10) ( p < 0,05). Les erreurs de reconstitutions représentaient 37,5 et 50 %, et les erreurs d’administration 62,5 et 50 % des erreurs durant P1 et P2, respectivement. Le détail des différents types d’erreurs figure dans le tableau.60 % des déclarants ont sélectionné leur seringue en fonction de la couleur de l’étiquette en P1, contre 0 % en P2, et 40 % en fonction de la taille de la seringue en P1, contre 100 % en P2. Après le changement de CC, 80 % des déclarants estimaient que le changement de couleur était la cause principale de l’erreur. Tableau Erreur Reconstitution Spe´cialite´ Dilution E´tiquetage Administration Seringue Dose Voie d’administration
P1 (n = 24)
P2 (n = 10)
3 3 3
0 0 5
10 3 2
4 1 0
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Discussion.– Il existe une augmentation du risque d’erreur après le changement du CC. L’erreur d’étiquetage apparaît au premier rang, sans retentissement sur le patient car la vérification a permis d’éviter l’administration d’un médicament à tort. Après le changement de CC, le choix de la seringue ne tenait plus compte de la couleur de l’étiquette, mais seulement de la taille de la seringue. Un changement du CC est un facteur de risque d’erreur supplémentaire, dont il faut
avertir le personnel d’anesthésie. Le risque permanent d’erreur d’injection en anesthésie justifie, avant toute injection, le contrôle systématique de la seringue par la lecture de l’étiquette, même lors de l’utilisation d’un code couleur. Re´fe´rences [1] Garnerin P. AFAR 2006;26:270–3. [2] Levrat Q. AFAR 2008;27:384–9.