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Nutrition clinique et métabolisme 25 (2011) S52–S153 / Cahiers de nutrition et de diététique 46 2011(2011) S52–S153
sée selon des techniques colorimétriques enzymatiques. L’insuline (périphérique et de réserve) est quantifiée selon la technique radioimmunologique (RIA). Résultats. – Comparativement à l’animal contrôle, la gerbille soumise à la diète hyperglucidique présente d’importants dysfonctionnements métaboliques qui se manifestent par une nette obésité androïde [(4 ,44 ± 0,44 vs 1,33 ± 0,20) %], une hypertriglycéridémie [(183,95 ± 20,88 vs 66,32 ± 5,96) mg/dl], une hypercholestérolémie [(176,70 ± 9,07 vs 105,95 ± 15,21) mg/dl] et une dyslipoprotéinémie marquée par une hypoHDL (P0,05) et une augmentation des fractions athérogènes (58 %). Conjointement à cette dyslipidémie nous enregistrons chez ces mêmes animaux une hyperglycémie [(199,21 ± 26,44 vs 81,19 ± 5,13) mg/dl], une hyperinsulinémie [(227,02 ± 39,07) mg/dl] et un effondrement du contenu pancréatique en insuline (P < 0,01). Conclusion. – En conclusion, l’ensemble de ces données caractéristiques du syndrome métabolique nous laisse penser que Gerbillus gerbillus pourrait constituer un bon modèle expérimental pour l’étude du syndrome plurimétabolique.
P049 Un enrichissement modéré en protéines purifiées permet une perte de poids plus importante et plus prolongée qu’un régime hypolipidique chez des sujets obèses Brun J-F*1, Fédou C1, Raynaud de Mauverger E1 1 Service central de Physiologie clinique, Ceramm, Inserm U1046, Montpellier, France Introduction et but de l’étude. – Alors que les régimes hypocaloriques sont de plus en plus critiqués du fait de leur effet temporaire suivi d’un rebond, un enrichissement modéré en protéines (EMP) dans le contexte d’une rééquilibration nutritionnelle non restrictive a été proposé (Westerterp-Plantenga et al, 2004) et semble permettre une perte de poids prolongée et plus stable (Larsen et al. 2010). Nous présentons une étude observationnelle de cohorte comparant l’EMP et un régime hypolipidique modérément hypocalorique (RHH) chez des obèses en situation de restriction alimentaire. Matériel et Méthodes. – 212 obèses (28 hommes, 174þfemmes, IMC moyen 34 kg/m²) ont été soumis durant 1 an à un RHH (nþ= 136) ou EMP (n = 66) ciblant 1,4 g/kg/j de protéines avec une préparation purifiée de protéines animales de haute valeur biologique (Lovamine (R), Nutreven (R), Nuvia, Paris). Les deux groupes étaient appariés pour âge, sexe et IMC. Un autre groupe apparié recevait du rimonabant (17 sujets) mais son recrutement a été interrompu lors du retrait de ce médicament. Les sujets étaient suivis mensuellement en consultation. Résultats. – Les courbes de perte de poids sous RHH et EMP sont superposées jusqu’à 6 mois, puis un plateau est atteint dans le groupe RHH alors que l’amaigrissement persiste à 12 mois dans le groupe EMP (p < 0,05). À 12 mois sous EMP les sujets ont perdu – 11,70 ± 3,31 % du poids initial (p < 0,01) vs – 8,47 ± 1,53 (p < 0,01) avec RHH (et – 12,18 ± 3,92 % p < 0,01 sous rimonabant). L’amaigrissement persiste dans le groupe EMP entre 5 et 10 mois (– þ2,83þ± 1,23 % p < 0,05) alors qu’il a cessé à 6 mois dans les groupe RHH et rimonabant. L’EMP fait perdre > 10 % du poids initial chez 18 % et 5-10 chez 22 %. Parmi les facteurs prédictifs de succès de l’EMP on note la surcharge adipeuse initiale (r = – 0,550 p < 0,05), l’apport calorique initial (r = – 0,584 p < 0,02) et l’apport
protéique initial (r = 0,310 p < 0,05). Les sujets consommant initialement < 0,83 g/kg/j maigrissent davantage (– 7,15 ± 1,27 % vs – 3,39 ± 0,76 % p < 0,04) sous EMP. Conclusion. – Avec l’EMP la perte de poids est significativement plus importante et plus prolongée qu’avec RHH, et se prolonge plus longtemps qu’avec le rimonabant. Cette stratégie semble plus particulièrement efficace chez les obèses en restriction protéique et calorique et chez les grignoteurs hyperphages, ce qui pourrait refléter les modes d’action proposés pour ces approches diététiques : modérément thermogéniques et anorexiantes. Cette approche visant à rééquilibrer sélectivement un nutriment à un niveau discrètement supérieur aux ANC est différente des diètes protidiques traditionnelles, bien tolérée, et semble un outil intéressant dans certaines variétés d’obésité.
P050 Implication des modifications post-traductionnelles du collagène de type I dans la physiopathologie de la galactosémie congénitale Lacombe C*1, Untereiner V2, Manfait M2, Sockalingum GD2, Garnotel R1 1 Laboratoire de Biochimie et Biologie Moléculaire, 2 MéDIAN, UMR CNRS/URCA 6237, Reims, France Introduction et but de l’étude. – La galactosémie congénitale, maladie autosomique récessive du métabolisme, est due à un déficit en galactose-1-phosphate uridyltransférase, enzyme intervenant dans le métabolisme du galactose. Cette enzyme permet de transformer le galactose-1-phosphate en glucose-1-phosphate, qui sera ensuite transformé en glucose et utilisé par l’organisme. Ce déficit enzymatique provoque donc une accumulation de galactose et de galactose-1-phosphate, ainsi que de galactitol, produit de réduction du galactose. Cette pathologie se détecte précocement et le seul traitement existant à ce jour consiste en un régime alimentaire sans galactose. Des études ont montré que le galactose est un sucre plus réactif que le glucose. Le but de notre travail est donc de vérifier que le galactose induit dans l’organisme une modification post-traductionnelle – de type glycation non enzymatique – des protéines, et notamment du collagène de type I, provoquant ainsi les symptômes précoces et tardifs dans cette pathologie. Matériel et Méthodes. – Afin de vérifier cette hypothèse, nous avons modifié in vitro du collagène de type I par du galactose et ses dérivés à des temps et des concentrations variables, et étudié ces collagènes modifiés par SDS-PAGE. L’activation des cellules inflammatoires au contact de ces collagènes modifiés a été analysée par la réduction du NBT. En parallèle, une analyse en spectroscopie infrarouge a été réalisée sur des plasmas de sujets sain, diabétique et galactosémique afin de mettre en évidence les signatures spectrales qui les caractérisent. Résultats. – Nous avons ainsi montré que le galactose se fixe plus rapidement que le glucose et ceci de façon concentration dépendante, les différences de motilité électrophorétique étant le témoin d’une modification structurale du collagène. Ces collagènes modifiés sont capables d’influencer l’activation des cellules inflammatoires avec une modulation de la libération de radicaux libres oxygénés sur collagène modifié par du galactose ou du glucose par rapport au collagène témoin. Les différences observées en spectros-
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copie infrarouge sont faibles mais suffisantes pour permettre, à l’aide d’une analyse hiérarchique ascendante, de différencier chaque type de plasma. Conclusion. – Ainsi aux vues de ces études préliminaires, la « galactation » semble être un phénomène important dans la physiopathologie de la galactosémie congénitale dans laquelle le régime nutritionnel a une importance primordiale.
P051 Régulation de l’homéostasie du glucose et métabolisme lipidique par les peptides d’élastine chez la souris diabétique Blaise S*1, Kawecki C1, Romier-Crouzet B1, Baud S1, Debelle L1, Martiny L1, Durlach V1 1 CNRS UMR 6237 MEDYC, Reims, France Introduction et but de l’étude. – Le diabète de type 2 (DT2) évolue actuellement de manière épidémique en parallèle de l’obésité abdominale et constitue un facteur de risque majeur d’athérosclérose. Celle-ci se caractérise par l’accumulation de cholestérol dans les gros vaisseaux, mais aussi par la dégradation de l’élastine (protéine essentielle de la vasodilatation et dont la synthèse est arrêtée après la naissance) en peptides d’élastine (PE). Les PE produits par ce vieillissement précoce, sont responsables de la prolifération cellulaire en se fixant sur un complexe récepteur composé des protéines EBP (elastin binding protein), Cathepsine-A et la neuraminidase 1 (Neu-1). De plus, récemment, il a été montré in vitro que Neu-1 est capable d’activer le récepteur à l’insuline (RI), responsable de la régulation de l’homéostasie du glucose. Dans ce contexte, le but de notre étude a été d’établir le lien fonctionnel entre les PE et la sensibilité à l’insuline chez des souris développant un DT2. Matériel et Méthodes. – Nous avons développé deux modèles nutritionnels de souris présentant un syndrome métabolique accompagné d’une insensibilité à l’insuline et d’une intolérance au glucose. Les régimes étaient soit carencé en vitamine B soit enrichis en graisses et ont duré trois mois. Une injection intra-veineuse a été réalisée sur les différents groupes de souris avec un mélange de PE toutes les semaines durant les deux derniers mois du régime. Résultats. – Nous avons montré que les injections répétées de PE augmentaient la tolérance au glucose et à la sensibilité à l’insuline. À l’échelle cellulaire, nous avons observé une augmentation de l’activité de RI et de sa voie de signalisation. Ainsi nous avons montré une augmentation de la phosphorylation du récepteur corrélée à une baisse de la voie de la néoglucogenèse et à une augmentation de la glycogénogénèse au niveau hépatique. L’activation du RI par les PE entraine également une hypertriglycéridémie et une hypercholestérolémie. Une augmentation de la masse adipeuse a été observée et pourrait s’expliquer par une hypertrophie adipocytaire mais aussi par une différenciation adipocytaire accrue. À l’échelle moléculaire, l’activation de la signalisation de la voie de l’insuline serait à l’association directe en le récepteur à l’insuline et le complexe récepteur à l’élastine, en particulier Neu-1. Conclusion. – Les injections répétées de PE provoquent une activation des voies de signalisation du récepteur à l’insuline associées à un retour de l’homéostasie du glucose en favorisant la lipogenèse. Cette étude suggère qu’au cours du vieillissement, cette action des PE pourrait ralentir le développement du diabète de type 2.
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P052 Le TNFα induit l’expression et la sécrétion de nombreuses chimiokines par l’adipocyte humain Tourniaire F*1, Romier B2, Blouin E3, Walrand S4, Landrier J-F1 1 UMR Inra 1260, université de la Méditerranée, Marseille, 2 UMR CNRS 6237, université de Reims Champagne-Ardenne, Reims, 3 Labcatal, Montrouge, 4 UMR Inra 1019, université Clermont-1, Theix, France Introduction et but de l’étude. – L’inflammation à bas bruit observée au cours de l’obésité dans le tissu adipeux est liée à l’infiltration de leucocytes. Cette infiltration est médiée par des chimiokines telles que MCP1 (CCL2), RANTES (CCL5) ou la fractalkine (CX3CL1), qui sont sécrétées notamment par les adipocytes. Le but de cette étude a été l’identification de nouvelles chimiokines potentiellement impliquées dans ces processus. Pour ce faire nous avons utilisé un modèle d’adipocyte humain en culture qui a été soumis à un traitement par le TNF afin de mimer l’inflammation à bas bruit observée dans le tissu adipeux des sujets obèses. Matériel et Méthodes. – Des primo-cultures (n = 6) d’adipocytes humains ont été traitées pendant 24 h avec du TNF, puis leur profil d’expression a été analysé à l’aide de microarrays. Les résultats ont été validés par PCR quantitative et dosage de protéines dans le milieu de culture, et les données issues des microarrays ont été analysées à l’aide du logiciel GSEA (Gene Set Enrichment Analysis, basé sur l’ontologie génique). Des mesures d’expression de gène ont également été réalisées dans des biopsies de tissu adipeux de sujets obèses et normo-pondéraux. Résultats. – L’analyse GSEA a mis en évidence un enrichissement important des groupes de gènes liés à l’inflammation et plus particulièrement les gènes codant pour les chimiokines, dans les adipocytes humains traités avec du TNF. Ainsi, 29þgènes codant des chimiokines, dont l’expression est modifiée en réponse au traitement ont été identifiés. Parmi ces gènes, CCL5, CCL19 et CCL20 apparaissaient particulièrement sensibles au traitement puisque leur niveau d’expression a été multiplié respectivement par 345, 150 et 146 fois. Cette régulation était proportionnelle à la dose de TNF utilisée (5-15 ng/ml) et suivie d’une augmentation de la sécrétion des protéines correspondantes dans le milieu de culture. In vivo, l’augmentation de l’expression de nombreuses chimiokines (CCL2, CCL5, CCL19, CXCL1, CXCL5, CXCL8 et CXCL10) a été observée dans le tissu adipeux de sujets obèses, de même que celle de TNF. Le niveau d’expression de TNF a pu être corrélé de façon statistiquement significative avec celui de CCL2, CCL5, CXCL1, CXCL2, CXCL8 et CXCL10. Conclusion. – L’approche de type microarray couplée à l’analyse GSEA nous a permis de mettre en évidence la régulation de chimiokines dans l’adipocyte sous l’effet du TNF. Ces régulations ont été confirmées in vivo sur biopsie de tissu adipeux humain. Les mécanismes moléculaires impliqués sont en cours d’étude. À terme, ce travail nous permettra d’identifier de nouveaux acteurs potentiels du recrutement des leucocytes dans le tissu adipeux.
P053 Évaluation à 3 ans du suivi interdisciplinaire de l’obésité sévère : arguments pour une éducation thérapeutique du patient durable