Ann Dermatol Venereol 2005;132:9S71-9S279
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(7 cas), du visage (6 cas), du tronc et du cuir chevelu (5 cas respectivement) et des paumes et des plantes (1 cas). L’examen physique avait objectivé des lésions de grattage dans 78 cas (37,5 %), une xérose dans 36 cas (17 %), des lésions eczématiformes dans 11 cas (5 %), des lésions lichénifiées dans 9 cas (4 %), une mélanodermie des régions photoexposées dans 2 cas, un ictère dans 2 cas, une névrodermite dans un cas, un dermographisme dans un cas, une chute de la queue des sourcils associée à une infiltration myxoedémateuse de la peau dans un cas. Le prurit avait révélé une affection jusque là méconnue chez 36,36 % des patients avec une anémie ferriprive dans 10 cas, un diabète type II dans 6 cas, une hyperéosinophilie > 1 000 éléments/mm3 dans 4 cas, une insuffisance rénale dans 2 cas, une cytolyse hépatique dans 2 cas, une toxidermie dans un cas, une cholestase dans un cas, une polyglobulie dans un cas et une hépatite B dans cas. La durée moyenne du suivi était de 7,78 mois. Les émollients et les anti-histaminiques prescrits étaient associés aux dermocorticoïdes dans 25 cas et aux UVB dans un cas. Une atténuation du prurit a été notée dans 62 % des cas. Aucune amélioration n’a été observée dans 23 % des cas. Discussion : Peu d’études se sont intéressées à l’étude du prurit du sujet âgé. Sa physiopathologie semble complexe et reste obscure. De-
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vant un prurit non dermatologique chez le sujet âgé sans signes d’orientation, un bilan minimum comportant une NFS, une VS, un bilan rénal et hépatique, une glycémie, une TSHus semble nécessaire. Ces examens ont en effet permis de révéler une affection jusque là méconnue dans 36,36 % de nos patients. L’anémie férriprive et le diabète type II ont constitué les principales causes de prurit du sujet âgé dans notre série. Conclusion : Le prurit non dermatologique chez le sujet âgé touche particulièrement la tranche d’âge entre 65 et 69 ans, il nécessite une prise en charge adaptée afin d’éliminer et traiter une cause sousjacente. L’anémie férriprive en a constitue la principale étiologie dans notre série. Références 1. Norman RA. Xerosis and pruritus in the elderly: recognition and management. Dermatologic Therapy 2003;16:254-9. 2. Georgescu V et al. Prurit sans lésion dermatologique. Ann Dermatol Venerol 1999;126:629-33. Mot-clé : Prurit.
Périartérite noueuse cutanéo-systémique après une vaccination contre l’hépatite B : une complication exceptionnelle
BEZIER M, REGUIAÏ Z, ARNOULT E, BERNARD P Dermatologie, Hôpital Robert Debré, Reims, France.
Introduction : La périarterite noueuse (PAN) est une vascularite nécrosante touchant les artères de petit et moyen calibre. Depuis la diffusion large de la vaccination contre l’hépatite B (HVB), les formes associées à l’HVB sont devenues plus rares. Nous rapportons une observation de PAN, originale par sa survenue 4 jours après un rappel de vaccin contre l’HVB et l’existence de signes systémiques.
l’ACR [1]), le diagnostic de PAN probablement induite par la vaccination anti-HVB était retenu. Un traitement de la thrombose veineuse profonde par Fraxodi® avec relais par Previscan® était institué. En traitement de la PAN une corticothérapie systémique à 0,5 mg/kg/j était débutée permettant une très rapide amélioration de l’état général.
Observation : Une patiente de 47 ans, sans antécédent médical notable était hospitalisé pour prise en charge d’une vascularite cutanée. Elle avait reçu une série de 3 injections d’un vaccin anti-HVB (Engérix®) en 1992 avec un rappel un an plus tard. Après un dosage d’anticorps anti-HBs négatif, un 2ème rappel d’Engérix® est réalisé en décembre 2004. Quatre jours après, apparaissaient des arthralgies des genoux associées secondairement à une éruption cutanée pseudo-urticarienne douloureuse et fixe du tronc et de la racine des membres. Une biopsie cutanée était réalisée et l’examen anatomo-pathologique objectivait une vasculite leucocytoclasique sans nécrose fibrinoïde. Un traitement par Colchicine était débuté, sans réelle efficacité puisque l’on notait une majoration des arthromyalgies, une altération de l’état général avec asthénie et amaigrissement de 4 kg associée à une hyperthermie à 38qC et à l’apparition de nodules cutanés des avants-bras et d’un livedo racemosa des membres. L’examen neurologique était normal. L’examen cardiovasculaire objectivait des signes de thrombophlébite de la jambe droite confirmée par un échoDoppler veineux et le reste de l’examen somatique était normal. Le bilan biologique standard, l’étude de la fonction rénale et le bilan dysimmunitaire (notamment la recherche d’ANCA, la cryoglobulinémie et les anticorps anti-phospholipides) était normaux hormis l’existence d’un syndrome inflammatoire biologique. Les sérologies des hépatites B, C et VIH et la recherche d’ADN viral HVB étaient négatives. Les anticorps anti-HBs étaient supérieurs à 1 000 mUI/ml. L’écho-Doppler des artères rénales et mésentérique objectivait une succession de sténoses et de dilatations avec une majoration du flux systolique en distalité. Compte tenu du tableau clinique évocateur et de l’existence de 4 critères de PAN (critères de
Discussion : En France, tous les vaccins contre l’HVB sont préparés à partir d’une fraction d’antigène HBs non infectante ; les autres constituants des vaccins étant le thiomersal, le formaldéhyde et l’hydroxyde d’aluminium. De nombreuses manifestations systémiques ont déjà été décrites dans le passé (myélite, sclérose en plaque, néphropathies..). Seuls 3 cas de PAN cutanée apparaissant dans les suites d’une vaccination anti-HVB ont été à ce jour rapporté [2]. L’implication d’une réaction à immuns complexes circulants avec des dépôts au niveau de la paroi des petits vaisseaux pourrait être évoquée. Si l’association HVB et PAN est formellement démontrée, le lien de causalité entre le vaccin et le déclenchement de la PAN n’est pas prouvé. La survenue des manifestations cliniques révélatrices de PAN dans les 4 jours suivants la vaccination anti-HVB fait fortement évoquer la responsabilité de cette dernière.
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Conclusion : Notre observation est le 1er cas de PAN cutanéo-systémique survenu après une vaccination contre l’HVB avec une évolution favorable sous corticothérapie générale. Références 1. Lightfoot JC et al. The American College of Rheumatology: criteria for the classification of polyarteritis nodosa. Arthritis Rheum 1990;33:1088-93.] 2. Bourgeais AM et al. Périartérite noueuse cutanée après une vaccination contre l’hépatite B. Ann Dermatol Venereol 2003;130:205-7. Mot-clé : Périarthérite noueuse (vaccin hépatite B).
Iconographie disponible sur CD et internet.