© Masson, Paris, 2004.
Rev Epidemiol Sante Publique, 2004, 52 : 1S106-1S112
COMMUNICATIONS AFFICHÉES MALADIES IATROGÈNES
P8-1 Fréquence de l’infection par le virus de l’hépatite B chez les malades hémodialysés du CHU de Blida, Algérie (2000-2002) BEZZAOUCHA A., MESBAH S., BOUKHMACHA A., ATIF M.L. CHU de Blida ; Hôpital F. Fanon, Service d’épidémiologie, 09200 Zabana — Blida — Algérie. Objectifs : L’infection par le virus de l’hépatite B (VHB) est fréquente chez les hémodialysés algériens avec une prévalence de l’ordre de 30 %. Il nous a semblé utile, aux fins de comparaisons, d’évaluer la fréquence de l’infection par le VHB parmi les malades hémodialysés au CHU de Blida, Algérie. Méthodes : La période d’étude a concerné les deux premières années d’activité du Centre d’hémodialyse du CHU, du 1er décembre 2000 (date d’ouverture du Centre) au 31 décembre 2002 (date du point). Le risque de survenue d’une infection par le VHB a été aussi apprécié en fonction de la durée de la dialyse par la méthode actuarielle de survie de Kaplan-Meier. Les stigmates sérologiques de l’infection par le VHB étaient recherchés par le centre algérien de référence (Institut Pasteur). Résultats : Au total, 130 malades (âgés de 18 à 76 ans) ont été hémodialysés au Centre. La prévalence de l’infection par le VHB pendant la période d’étude a été de 23,1 % tandis que l’incidence a été de 15,3 %. La densité d’incidence a pu être estimée à 20,2 pour 100 hémodialysés-années. Si le risque de survenue d’une infection par le VHB en fonction de la durée de la dialyse était à peine de 2 % après deux mois d’hémodialyse, il augmentait à près de 10 % à six mois pour dépasser 20 % à 13 mois et plafonner à près de 30 % après 18 mois d’hémodialyse. La prévalence de l’infection par le VHB à la date du point était de 21,6 %. Parmi les cas incidents, 10 (55,6 %) ont été porteurs à un moment donné de l’AgHBe devenant ainsi une source redoutable d’infection. Conclusion : Le Centre d’hémodialyse du CHU de Blida, du fait de carences en matière de précautions universelles contre le sang, semblait aussi affecté par l’infection du VHB que les autres centres algériens.
P8-2 Consommation quotidienne de substances psychoactives et automédication : une étude longitudinale dans une population de jeunes utilisateurs de drogues et d’alcool CHAKROUN-VINCIGUERRA N. (1), MESSIAH A. (2), SWENDSEN J. (1) (1) Laboratoire de Psychologie Clinique et Psychopathologie, Université Victor-Segalen Bordeaux 2 ; (2) INSERM Unité 593, Université Victor-Segalen Bordeaux 2. Objectifs : L’objectif de cette étude est de tester les hypothèses du modèle d’automédication dans un échantillon de jeunes adultes non dépendants à l’aide d’un recueil répété et ambulatoire d’expériences de vie quotidiennes dans des contextes naturels (Experience Sampling Method). Méthodes : À partir d’un échantillon initial de 1 517 individus, d’une moyenne d’âge de 19 ans (ET = 1,12), un sous-échantillon de 212 participants a été identifié à l’aide d’une stratification sur leur haute ou basse consommation d’alcool, de cannabis en excluant la consommation d’autres substances illicites (opiacés, cocaïne, amphétamines, hallucinogènes, sédatifs et hypnotiques). Un ordinateur de poche a été remis à chacun de façon à évaluer leurs comportements, émotions et utilisation de substances. Les analyses ont été sur les critères d’abus ou de dépendance aux substances. Résultats : Les données répétées des 212 sujets ont été décalées dans le temps de façon à pouvoir tester la relation existant entre l’humeur du sujet à un temps t et sa consommation de substances au temps t + 1. Les résultats des modèles logistiques normaux ont montré que le fait de se sentir extrêmement heureux ou pas du tout anxieux au temps t était un facteur de risque significatif de la consommation d’alcool dans les trois heures qui suivaient (avec respectivement OR = 1,81 ; IC = 1,19-2,74 et OR = 7,84 ; IC = 2,17-28,29). Ces modèles ont montré de façon similaire que lorsque les participants se sentaient moyennement heureux, très anxieux ou très déprimés au temps t le risque de consommer du cannabis dans les trois heures suivantes diminuait de façon significative (avec respectivement OR = 0,56 ; IC = 0,40-0,79 ; OR = 0,74 ; IC = 0,55-0,99 et OR = 0,64 ; IC = 0,45-0,91). Conclusion : Ces résultats montrent de façon significative que l’humeur précède bien la consommation de substances psychoactives mais de façon non spécifique. De plus, à l’encontre des hypothèses du modèle d’automédication, avant de consommer, les sujets sont moins anxieux et déprimés et plus heureux. Cette étude nous permet donc de dire que le modèle d’automédication ne semble pas être le plus adapté pour expliquer la consommation quotidienne de substances chez des sujets jeunes ne présentant pas de troubles liés à la consommation de substances.