Pancréatite aiguë biliaire et grossesse

Pancréatite aiguë biliaire et grossesse

PANCRÉATITE AIGUË BILIAIRE ET GROSSESSE P8 AMÉLIORE L’ÉVOLUTION DE LA PANCRÉATITE AIGUË EN FACILITANT LA RÉPONSE ANTIINFLAMMATOIRE GRÂCE À L’ACTIVATI...

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PANCRÉATITE AIGUË BILIAIRE ET GROSSESSE

P8 AMÉLIORE L’ÉVOLUTION DE LA PANCRÉATITE AIGUË EN FACILITANT LA RÉPONSE ANTIINFLAMMATOIRE GRÂCE À L’ACTIVATION DE LA PANCRÉATITIS-ASSOCIATED PROTEIN (PAP)

M. Barthet, M. Gasmi, T. Olmiccia, S. Berdah, C. D’Ercole, J.C. Grimaud Service d’hépato-Gastro-Entérologie, Service de Gynécologie et obstétrique, Hôpital Nord, Chemin des Bourrely 13915 Marseille Cedex 20.

S. Vasseur, E. Folch-Puy, J.C. Dagorn, D. Closa, J.L. Iovanna INSERM EMI0116, 13009 Marseille.

But : La pancréatite aiguë (PA) est une complication redoutée de la lithiase biliaire symptomatique au cours de la grossesse et dans le post-partum. Le but de notre travail était d’en définir les caractéristiques, les facteurs de risque et les modalités de prise en charge.

Rationnel : Au cours de la pancréatite aiguë, le patron d’expression des gènes pancréatiques est largement modifié au profit de l’expression de gènes bénéfiques. Le gène p8 est très fortement activé dans le pancréas exocrine après le déclenchement de la pancréatite aiguë. Il code pour une phosphoprotéine de localisation préférentiellement nucléaire de liaison à l’ADN. Nous avons recherché si p8 participe à la mise en place du mécanisme de protection du pancréas au cours de la pancréatite aiguë.

Méthodes : Entre 1998 et 2002, 26 malades d’âge moyen 27 ans (18-37) ont présenté une complication d’une lithiase biliaire, dans 15 cas pendant la grossesse et dans 11 cas dans le post-partum. 14 cas de colique hépatique, 2 cas d’angiocholite, 1 cholécystite, 1 cas de vomissements avec menace d’accouchement prématuré et 8 cas de PA ont été observés.

Méthode : Une pancréatite aiguë oedémateuse a été induite chez les souris p8+/+ et p8–/– par injection répétée de céruléine (50 uG/kG). Plusieurs paramètres biochimiques et morphologiques ont été évalués. L’expression de certains gènes, dont la PAP, a été comparée entre les souris sauvages et déficientes pour p8. Le rôle de la PAP a ensuite été étudié in vivo chez le rat. Nous avons induit chez ces animaux une pancréatite aiguë expérimentale par injection rétrograde de taurocholate de Na. Les rats ont été traités simultanément avec une injection IV d’anticorps spécifiques bloquant l’activité de la PAP. Le mécanisme d’action de la PAP a ensuite été étudié in vitro dans les macrophages et dans les cellules acineuses pancréatiques de rat.

Résultats : Parmi les 8 PA observées, 3 l’ont été pendant la grossesse (1 cas au premier trimestre et 2 cas au troisième trimestre) et 5 pendant le post-partum (8 jours-150 jours). La PA était la principale complication pendant le post-partum (45 %) alors que la colique hépatique était la plus fréquente pendant la grossesse (66 %). L’index de masse corporelle était significativement plus important chez les malades présentant une PA (22 en cas d’angiocholite, 26 en cas de colique hépatique et 30 en cas de PA) (p = 0,02). Dans 7 cas (87 %), plusieurs épisodes de colique hépatique s’étaient manifestés au cours de la grossesse et avaient précédés la pancréatite aiguë. 4 malades ont pu avoir un scanner pancréatique qui montrait un stade C, un stade D et deux stades E alors que le score de Ranson était < 3 dans tous les cas. Pendant la grossesse, deux cholécystectomies sous coelioscopie ont pu être réalisées après échoendoscopie dans un cas et une cholécystectomie a été réalisée après extraction fœtale à 34 semaines en raison d’une PA grave. Pendant le post-partum, 4 sphinctérotomies endoscopiques biliaires ont été nécessaires suivies de cholécystectomie dans tous les cas.

Résultats : 1) Les animaux déficients pour p8 ont des taux d’amylasémie et de lipasémie plus élevés que chez les souris p8+/+. L’analyse par microscopie optique des coupes des pancréas de ces souris montre que p8 a un effet protecteur sur le pancréas au cours de la pancréatite en limitant la nécrose des cellules acineuses, l’œdème, et l’infiltrat inflammatoire. 2) Alors que les souris sauvages ont des taux élevés de PAP après le déclenchement de la pancréatite, une faible induction de PAP est observée chez les souris p8–/–. De plus, les animaux traités avec l’anti-PAP, montrent une infiltration polymorphonucléaire significativement plus importante que celle observée chez les animaux contrôles. 3) La PAP inhibe la production de cytokines pro-inflammatoires par les macrophages stimulés avec le TNFα. Enfin, elle inhibe l’activation du NFjB dans les macrophages et les cellules acineuses pancréatiques.

Conclusion : La pancréatite aiguë est une complication de la lithiase biliaire symptomatique, survenant particulièrement dans le post-partum, chez des malades avec un IMC élevé qui avaient présenté plusieurs épisodes de colique hépatique pendant la grossesse. Les risques obstétricaux (extraction fœtale) n’étant pas nuls, une attitude non conservatrice doit être envisagée pendant la grossesse chez ce type de malade.

Conclusion : L’expression de p8 améliore l’évolution de la pancréatite aiguë. p8 agit en tant que facteur bénéfique au cours de la pancréatite aiguë en favorisant l’expression de la PAP qui, en inhibant l’activation du NFjB, agit comme un puissant facteur anti-inflammatoire.

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