Pathologie du placenta. Introduction

Pathologie du placenta. Introduction

Annales de pathologie (2010) 30, 273—274 HISTOSÉMINAIRE SFP Pathologie du placenta. Introduction Pathology of the placenta. Introduction Sophie Patr...

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Annales de pathologie (2010) 30, 273—274

HISTOSÉMINAIRE SFP

Pathologie du placenta. Introduction Pathology of the placenta. Introduction Sophie Patrier 1 Unité de fœtopathologie, service de génétique et d’embryologie médicales, hôpital Armand-Trousseau, 26, avenue du Docteur Arnold-Netter, 75012 Paris, France Accepté pour publication le 7 avril 2010 Disponible sur Internet le 27 juillet 2010

L’examen anatomopathologique du placenta est souvent considéré comme fastidieux et dénué d’intérêt pour le pathologiste « non spécialisé ». Cet examen est le plus souvent confié au jeune pathologiste en formation, dernièrement arrivé dans le laboratoire. Les placentas s’empilent et sont examinés lors de longues séances, avec un nombre de prélèvements proportionnel à la motivation et au degré de connaissance du préleveur. Le compte rendu histologique risque alors d’être peu informatif pour le clinicien, d’autant qu’il parviendra bien longtemps après la sortie de la mère et de l’enfant. Or, le placenta est un organe extraordinaire, dont l’existence est transitoire et qui est interposé entre deux individus différents. C’est la véritable « boîte noire » de la grossesse. Son examen peut apporter des informations importantes pour l’obstétricien et le néonatalogiste sur les problèmes rencontrés pendant la grossesse, l’accouchement ou la période périnatale. Il peut expliquer dans la majorité des cas le décès fœtal in utero. La qualité des informations délivrées par l’examen anatomopathologique du placenta nécessite un vrai dialogue entre le clinicien et le pathologiste, comme dans tout autre domaine de la pathologie. La demande d’examen doit être accompagnée de renseignements cliniques : au minimum, le terme de l’accouchement et le poids du nouveau-né ou du fœtus, un résumé de la pathologie de la grossesse et le résultat des explorations anténatales. L’idéal est de disposer d’une feuille de renseignements cliniques préétablie. Malgré cela, il reste des cas où le diagnostic ne peut être fait avec certitude car il n’existe pas toujours de corrélation anatomoclinique : à l’extrême, comme l’a dit Harold Fox, pathologiste anglais auteur de plusieurs ouvrages sur le placenta : « On peut voir un placenta très pathologique et un nouveau-né en pleine forme et à l’inverse, un placenta normal et un bébé mort ». Ces réserves étant faites, il existe de nombreuses lésions informatives dont le diagnostic peut être fait par tout pathologiste. Le premier objectif de cet histoséminaire est de montrer quelques-unes unes de ces lésions facilement identifiables par le pathologiste « généraliste » et dont le diagnostic est

Adresse e-mail : [email protected]. Histoséminaire de la Société franc ¸aise de pathologie — Carrefour pathologie 2009. Coordination : Sophie Patrier. Avec la participation de : Fabienne Allias, Bettina Bessières, Marie-Bénédicte Léger-Ravet, Fanny Pelluard. 1

0242-6498/$ — see front matter © 2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. doi:10.1016/j.annpat.2010.05.001

274 d’un intérêt majeur pour la compréhension d’une pathologie maternelle et ou fœtale : retard de croissance ou décès fœtal, maladie maternelle jusque là non reconnue. De ce diagnostic va découler un suivi optimal du nouveau-né et/ou une prise en charge adaptée de la grossesse suivante. Le deuxième objectif de cet histoséminaire est d’attirer l’attention sur les nouveaux critères diagnostiques histologiques des grossesses môlaires vues précocement. En effet, depuis les progrès de l’échographie, les môles hydatiformes sont maintenant rarement vues dans la forme classique du deuxième trimestre mais sous forme d’un produit d’évacuation utérin, avec un diagnostic clinique de grossesse arrêtée au premier trimestre. Ces nouveaux aspects histologiques ont fait l’objet de nombreuses publications dans la littérature anglo-saxonne, mais restent peu connus des pathologistes franc ¸ais.

S. Patrier Une mise au point rapide sera faite sur les maladies trophoblastiques, dont font partie la môle hydatiforme complète mais aussi la môle partielle, qui correspond toujours au plan génétique à une triploïdie d’origine paternelle. L’existence depuis 2000 en France, au CHU de Lyon d’un centre de référence des maladies trophoblastiques a nécessité la création d’un réseau de pathologistes experts de ces lésions môlaires, dont la relecture est systématique.

Conflit d’intérêt L’auteur n’a aucun conflit d’intérêt à déclarer.