A148 Mots clés Onychodystrophie ; Onycholyse ; Toxidermie ; Valproate de sodium
Annexe A Matériel complémentaire Le matériel complémentaire accompagnant la version en ligne de cet article est disponible en ligne sur : https://doi.org/10.1016/ j.annder.2019.09.188. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. 夽 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder. 2019.09.188.
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Pemphigoïde bulleuse induite par trois classes d’antihypertenseurs différentes L. Araqi Houssaini 1,∗ , K. Baline 1 , F. Hali 1 , F. Marnissi 2 , S. Chiheb 1 1 Dermatologie-vénéréologie 2 Anatomopathologie, CHU Ibn Rochd, Casablanca, Maroc ∗ Auteur correspondant. Introduction La pemphigoïde bulleuse (PB) médicamenteuse est une entité rare décrite surtout quand la prise médicamenteuse est récente. Nous rapportons le cas d’une PB induite par trois classes d’antihypertenseurs. Observations Une patiente de 62 ans présentait 10 jours après la prise d’un inhibiteur de l’enzyme de conversion (IEC), des bulles tendues étendues et des érosions endo-buccales. La biopsie cutanée avec immunofluorescence directe et indirecte était en faveur d’une PB, avec un score d’imputabilité I5B4 pour les IEC en faveur d’une PB induite par les IEC. Elle était mise sous dermocorticoïdes et les IEC étaient substitués par les antagonistes des récepteurs de l’angiotensine 2 (ARA 2), avec bonne amélioration. Un mois après, réapparaissaient des lésions bulleuses tendues avec hyperéosinophilie à 3960. Les ARA 2 étaient également incriminés, ils étaient arrêtés et remplacés par les B-bloquants. La patiente était mise sous corticothérapie avec blanchiment. Une deuxième rechute survenait 3 semaines après. L’étude d’imputabilité incriminait les B-bloquants qui étaient arrêtés avec surveillance de la TA et régime seuls. La patiente était traitée par corticothérapie, azathioprine et dermocorticoïdes avec bonne évolution. Discussion Différents effets secondaires cutanés sont observés sous antihypertenseurs mais rarement à type de PB. Certains auteurs ont proposé des critères distinguant une simple PB d’une PB médicamenteuse. Cette dernière est caractérisée par sa survenue à un âge plus jeune, la présence d’une atteinte muqueuse inhabituelle dans une PB classique, l’amélioration après arrêt du médicament imputable et l’hyperéosinophilie sanguine très marquée. Tous ces éléments étaient notés chez notre patiente. De plus, le délai entre la prise médicamenteuse et l’apparition des lésions était respectivement de 10 jours (IEC), 30 jours (ARA 2) et 20 jours (B-bloquant), ce qui est semblable aux données de la littérature : la prise médicamenteuse devant être récente (délai inférieur à 6 semaines). Notre cas trouve aussi son originalité dans le fait que notre patiente a développé une PB à trois différentes classes thérapeutiques. Selon les données de la littérature, toutes les classes thérapeutiques peuvent déclencher une PB, mais il n’existe pas de preuves pouvant prédire de l’apparition de cette entité avec une classe thérapeutique ou une autre. Étant donné que notre patiente présentait une PB induite successivement par trois antihypertenseurs, nous avons arrêté tout traitement avec surveillance de la TA et mesures hygiéno-diététiques ; afin de prévenir une immunisation avec une autre classe thérapeutique.
JDP 2019 Conclusion La survenue d’une PB avec des caractères inhabituels (atteinte muqueuse, hyperéosinophilie très marquée) doit faire chercher une prise d’antihypertenseurs, sans oublier que toute substitution peut également déclencher la maladie. Mots clés Antihypertenseur ; Pemphigoïde bulleuse induite ; Toxidermie Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.189 P024
Pertinence actuelle des tests épicutanés en allergologie de contact : proposition d’une définition pragmatique et mesure de la variabilité inter-observateur F. Tetart 1,∗,2 , C. Thill 3 , E. Collet 4 , M.-C. Ferrrier-Le Bouëdec 5 , B. Milpied 6 , M. Avenel-Audran 7 , 11 membres du groupe DAG 1 Clinique dermatologique 2 Centre Erik-Satie allergologie, CHU de Rouen 3 Biostatistiques, CHU, Rouen 4 Dermatologie, CHU, Dijon 5 Dermatologie, CHU Estaing, Clermont-Ferrand 6 Dermatologie, CHU, Bordeaux 7 Dermatologie, CHU, Angers, France ∗ Auteur correspondant. Introduction Évaluer la pertinence (P) actuelle d’un patch-test (PT) positif (+) est une étape cruciale en allergologie afin d’établir ou non un lien entre un PT + à un allergène et les symptômes observés chez le patient. La Chapelle en 1997 distinguait P actuelle et P ancienne. Pour chacune d’elle, il utilisait une cotation de 0 à 3 : 0 = absence de P, 1 = P douteuse, 2 = P possible, 3 = P certaine (PC). Il est difficile au quotidien de différencier P douteuse et P possible. De plus, la variabilité inter-observateur n’a jamais été étudiée. Matériel et méthodes Étude préliminaire multicentrique pour évaluer l’intérêt d’une définition simplifiée de la P et pour mesurer la variabilité inter-observateur. Tirage au sort des cas patient. Recueil des données avec une fiche standardisée et relue par 2 investigatrices. Évaluation sur les fiches de la P de chaque allergène par trois experts en dermato-allergologie selon la définition proposée : PC = notion d’eczéma actuel en lien avec un produit contenant de fac ¸on certaine l’allergène retrouvé + P incertaine (PI) = notion d’eczéma actuel en lien avec un produit dont on ne sait pas avec certitude s’il contient l’allergène ou notion de contact possible avec un produit contenant l’allergène ; absence de pertinence (PA) = eczéma sans rapport avec un produit contenant l’allergène, ou allergène + de P ancienne mais pas pour l’épisode actuel ou + par réactivité croisée. Aucune communication possible entre les experts. Mesure de la variabilité inter-observateur par le test de concordance Kappa de Fleiss. Résultats Trente-cinq fiches dans 10 centres. Après relecture, seules 28 fiches envoyées aux experts. Un expert ne s’est pas prononcé pour 1 fiche. Vingt-sept fiches (20 F et 6 H - âge moyen 41 ans) étaient analysées, surtout eczémas des mains (19) et visage (7), correspondant à 73 allergènes (32 molécules différentes), 2,7 allergènes par fiche en moyenne. Les allergènes les plus fréquents étaient : nickel (12), fragrance mix I (5), linalool (4), Myroxylon pereirae (4), MCI/MI (4), MI (4). Les experts s’accordaient sur la P de 31 allergènes (42 %) et 9 cas patients (33 %). Au test Kappa de Fleiss [IC95 %] la concordance légère à moyenne entre les juges 2 à 2 était de 35 % [21—49 %] ; 37 % [22—52 %] ; 47 % [31—64 %]. Discussion La variabilité inter-observateur, évaluée ici pour la première fois, est élevée. Ceci pourrait être dû à une mauvaise qualité des fiches mais elles ont été standardisées et relues avant envoi. Le tirage au sort des cas patients permet de se rapprocher de la vie réelle et les allergènes trouvés sont bien le reflet de la pra-
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tique. La définition simplifiée choisie n’a pas permis d’éviter des discordances entre les experts. Conclusion L’évaluation de la pertinence est difficile et varie beaucoup d’un expert à l’autre, ce qui peut être un problème pour le patient et pour la validité des études publiées. D’autres études sont nécessaires pour mieux appréhender cette difficulté. Mots clés Eczéma de contact allergique ; Patch-test cutané ; Pertinence Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
Ce cas souligne l’intérêt des tests photobiologiques pour confirmer le diagnostic de photodermatose et en préciser les mécanismes pathogéniques. Mots clés Erlotinib ; Explorations photobiologiques ; Photosensibilité ; Phototoxicité Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.190
Dermite de contact aux protéines après injection de toxine botulinique en lien avec une allergie à l’albumine humaine夽
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Phototoxicité grave à l’erlotininb prouvée par explorations photobiologiques : un cas M. Lacroix 1,∗ , P. Pralong 1 , A. Neron 1 , J. Charles 1 , D. Moro Sibilot 2 , N. Denis 2 , M.T. Leccia 3 1 Dermatologie 2 Pneumologie, université Joseph-Fourrier, CHU Grenoble 3 Dermatologie, université Joseph-Fourrier, CHU Grenoble, La Tronche, France ∗ Auteur correspondant. Introduction L’erlotinib est un inhibiteur de la tyrosine kinase du récepteur du facteur de croissance épidermique humain de type 1 (EGFR-TKI). Il est utilisé en oncologie thoracique comme traitement de première ligne du cancer du poumon localement avancé ou métastatique avec mutation de l’EGFR. Nous décrivons le premier cas, à notre connaissance, de phototoxicité grave induite par l’erlotinib, confirmée par tests photobiologiques, ayant imposé l’arrêt du traitement chez une patiente atteinte de carcinome pulmonaire avancé. Observations Une femme de 78 ans, traitée depuis 15 jours par erlotinib, 150 mg par jour, pour un adénocarcinome bronchique non à petites cellules, métastatique était vue en consultation d’urgence dermatologique pour une éruption cutanée sévère érythémateuse et phlycténulaire du visage, avec sensation de brûlure, de type érythème solaire de grade 2. L’éruption était survenue dans les heures suivant une exposition solaire modérée (promenade d’une heure) sans photoprotection. L’évolution était favorable en 15 jours sous soins locaux, après arrêt de l’erlotinib. L’erlotinib était repris quelques semaines après en association avec une photoprotection du visage par application d’un produit de haut facteur de protection solaire. Les lésions récidivaient sur les zones non photoprotégées (cou), malgré une exposition solaire minime. L’erlotinib était arrêté sans récidive constatée des lésions par la suite. Résultats La patiente était revue 3 mois après les 1er symptômes pour explorations photobiologiques. La dose érythémateuse minimale (DEM) était mesurée sans puis sous erlotinib. On notait une diminution significative de la DEM sous traitement (0,08 J/cm2 vs > 0,12 J/cm2 ) en faveur du diagnostic de phototoxicité induite par l’erlotinib. Discussion Il s’agit d’un cas rare de phototoxicité sévère à l’erlotinib, prouvé par tests photobiologiques. La survenue d’une ® photosensibilité sous Tarceva est un effet indésirable rare décrit dans le RCP médicament : il est habituellement modéré, n’imposant pas l’arrêt du traitement. La littérature ne rapporte que 2 cas de photosensibilité à l’erlotinib, plutôt de type photoallergie. La base nationale de pharmacovigilance ne trouve que 2 cas de photosensibilité imputable à l’erlotinib, sans que le mécanisme sous-jacent (photoallergie ou phototoxicité) n’ait pu être précisé. Conclusion Nous décrivons un cas rare de phototoxicité à l’erlotinib, confirmé par explorations allergologiques, responsable d’une réaction clinique sévère ayant imposé l’arrêt du traitement.
https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.191 P026
P. Sueur 1,∗ , F. Castelain 1 , P. Girardin 1 , L. Moumane 2 , A. Jeand’heur 2 , F. Pelletier 1 1 Dermato-allergologie, CHRU, Besanc ¸on 2 Dermato-allergologie, CHR, Trévenans, France ∗ Auteur correspondant. Introduction La toxine botulinique (TB) est utilisée en routine, en esthétique ou en thérapeutique. Malgré cela, peu d’évènements allergiques ont été décrits ; nous rapportons un premier cas, à notre connaissance, de dermite de contact aux protéines (DCP) après injection de TB, dont l’allergène est l’albumine humaine (AH) contenue dans l’excipient. Observations Une patiente de 54 ans, sans antécédent, était suivie pour un syndrome du piriforme de la fesse gauche, résistant à la prise en charge médicamenteuse et rééducative. Un traitement par injections de TB était alors décidé. La patiente recevait 150 unités de TB (onabotulinum) en deux injections concomitantes dans le muscle piriforme gauche. Trois jours après, elle présentait une dermatose eczématiforme extensive épargnant initialement la zone d’injection, et persistant plusieurs semaines. Un bilan allergologique était réalisé 2 mois plus tard avec ® une batterie standard, les antiseptiques et la TB Botox (Allergan). Le prick-test TB était positif avec une importante réaction urticarienne et donnait des lésions d’eczéma à 72 h. Le patch-test était également positif ++. Après analyse de la composition des différentes TB disponibles, toutes contenaient de l’AH. Nous avons donc testé secondairement l’AH contenue dans les diluants des venins d’hyménoptères, en prick pur (0,03 %), et en patch pur. Nous avons obtenu les mêmes résultats avec un prick positif (Fig. 1) et un patch positif ++ (Fig. 2). Discussion Nous décrivons donc le premier cas de dermite de contact à l’AH, qui est un excipient de la TB. La DCP est une affection souvent décrite dans un contexte professionnel. Elle se manifeste par une réaction allergique immédiate puis par un eczéma souvent chronique avec exacerbations ou récidives lors des ré-expositions. Le diagnostic est posé devant des prick-tests et/ou des IgE spécifiques positifs. Les patch-tests sont habituellement négatifs. Il n’existe pas de cas publié de DCP avec l’AH ou la TB, mais uniquement des cas d’anaphylaxie à l’AH (ref 1-2) ou d’hypersensibilité immédiate à la TB. Des tests cutanés pour les excipients de la TB dont l’AH n’ont jamais été rapportés jusqu’ici. Par ailleurs, l’AH est utilisée en tant qu’excipient dans d’autres thérapeutiques dont les venins d’hyménoptères, certains liquides de remplissage, en tant que substitut sanguin et dans les produits sanguins labiles d’où l’importance de poser un diagnostic précis afin d’éviter des hypersensibilités éventuelles. Conclusion Nous décrivons un cas original de DCP après une première injection de toxine botulinique avec prick-tests et tests épicutanés positifs avec l’AH utilisée comme excipient. Il est donc important devant une hypersensibilité médicamenteuse de tester l’ensemble des ingrédients afin d’optimiser la prise en charge thérapeutique ultérieure des patients.