Phénoménologie et bases de l’évidence psychiatrique

Phénoménologie et bases de l’évidence psychiatrique

Annales Me´dico-Psychologiques 169 (2011) 32–34 Communication Phe´nome´nologie et bases de l’e´vidence psychiatrique Phenomenology and the bases of ...

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Annales Me´dico-Psychologiques 169 (2011) 32–34

Communication

Phe´nome´nologie et bases de l’e´vidence psychiatrique Phenomenology and the bases of psychiatric evidence J.-M. Azorin a,*, J. Naudin a, J. Vion-Dury a, D. Pringuey b, M. Cermolacce a a b

Poˆle universitaire de psychiatrie, hoˆpital Sainte-Marguerite, 270, boulevard Sainte-Marguerite, 13274 Marseille cedex 9, France Clinique de psychiatrie et de psychologie me´dicale-Abbaye-de-Saint-Pons, poˆle des neurosciences cliniques, CHU Pasteur, 06002 Nice, France

I N F O A R T I C L E

R E´ S U M E´

Historique de l’article : Disponible sur Internet le 8 de´cembre 2010

Les auteurs interrogent la capacite´ de la phe´nome´nologie a` produire un type d’e´vidence diffe´rent de celui ve´hicule´ par l’evidence-based medicine. Suivant les re´flexions de Heidegger, ils montrent comment ce dernier s’enracine dans la notion latine d’evidentia re´interpre´te´e par Descartes au sens de preuve scientifique. La notion phe´nome´nologique d’« e´vidence » semble plus proche de l’enargeia grecque qui suppose une visibilite´ donne´e par les choses elles-meˆmes. Une telle opposition permet d’entrevoir les limites de la psychiatrie actuelle. ß 2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits re´serve´s.

Mots cle´s : E´vidence Nature Phe´nome´nologie Preuve

A B S T R A C T

Keywords: Evidence Nature Phenomenology Proof

The authors ask whether phenomenology may produce a kind of evidence liable to differ from that conveyed by the ‘‘Evidence-based medicine’’. Following Heidegger’s thought, they show how the latter is rooted in the Latin notion of evidentia revised by Descartes as scientific proof. The phenomenological notion of ‘‘evidence’’ seems to be closer to the Greek enargeia according to which the things themselves are asking how they want to be caught. Through this opposition, one may have an inkling of the limitations of current psychiatry. ß 2010 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

Dans Eˆtre et Temps [5], Heidegger a de´fini la phe´nome´nologie comme une mise en lumie`re, ou mieux une mise en e´vidence de ce qui se montre. Ce concept d’e´vidence a-t-il quelque chose de commun avec celui de l’evidence-based medicine, ou me´decine des preuves ? La re´ponse a` cette question est donne´e par Heidegger lui-meˆme, non pas dans l’ouvrage pre´ce´demment cite´, mais dans les Se´minaires de Zurich [6], se´minaires que le philosophe a tenus aupre`s de psychiatres, a` l’invitation de M. Boss, dans les anne´es 1960, et dont la traduction franc¸aise vient d’eˆtre publie´e cette anne´e. 1. E´vidence et preuve Le terme « e´vidence » vient du latin evidentia qui comporte les deux racines « ex- » et « video ». « Ex- » renvoie a` une vision des choses, du point de vue d’un observateur exte´rieur a` elles. De cette position, celles-ci perdent leur e´tat de choses pour acque´rir le statut d’objets. L’observateur lui-meˆme, de ce fait, se voit installe´ dans celui de sujet, qui juge, du point de vue qui est le sien, du statut de l’objet. * Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J.-M. Azorin). 0003-4487/$ – see front matter ß 2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits re´serve´s. doi:10.1016/j.amp.2010.10.003

Une telle conception de l’e´vidence remonte, selon Heidegger [6], a` Descartes, qui devant le doute suscite´ par l’incertitude des choses, trouve un point d’appui dans l’expe´rience subjective de la pense´e : « Quand je doute de tout, une chose demeure indubitable dans le doute, que j’existe, moi qui a` chaque fois doute » [6]. L’e´vidence se confond avec la certitude subjective que confe`re l’exercice de la pense´e, en particulier lorsqu’elle se conforme aux re`gles logiques d’un tel exercice. Cogito ergo sum, applique´ aux choses de la nature, signifierait que seules les choses pense´es (les « objets ») peuvent ressortir au domaine de l’e´vidence et, par conse´quent, de l’« eˆtre ». La forme canonique de l’e´vidence logique s’applique aux choses de la nature a` travers la de´termination mathe´matique. On ne peut mieux compter sur les choses qu’en e´tant a` meˆme d’en compter la totalite´ en de´terminant le rapport d’un ensemble avec l’unite´, ou en instituant un syste`me de mesure. La nature se de´termine alors comme une « objectivite´ calculable », le sujet se confondant avec un « ope´rateur de calculabilite´ » [6]. A` la suite de Descartes, e´crit Heidegger, « Tout ce qui ne montre pas le caracte`re d’objet de la de´terminabilite´ mathe´matique possible est e´limine´ en tant que non-certain, c’esta`-dire en tant que non-vrai, autrement dit en tant que n’e´tant pas vraiment » [6]. La veritas rerum e´quivaudrait de´sormais a` la veritas

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objectorum, soit a` la ve´rite´ scientifique : « La me´thode de la science ˆ rete´ de la calculabilite´ de la n’est rien d’autre que l’assurance de su nature » [6]. Par elle, les hommes se rendent « maıˆtres et possesseurs de la nature », pour paraphraser Descartes. Quel est le prix a` payer pour acque´rir pareille maıˆtrise ? Heidegger met l’accent sur deux conditions essentielles :  que les choses soient repre´sente´es par leurs unite´s de mesure ;  que les relations qu’elles entretiennent de´roulent leur processus au sein d’un espace et d’un temps homoge`ne. « A` l’observateur scientifique qu’est Galile´e quand il conside`re la chute d’une pomme, tant l’arbre que la pomme et le sol ne sont plus la`. Il ne voit plus qu’un point-masse qui tombe conforme´ment a` une loi dans l’espace, d’un lieu a` l’autre. A` l’arbre, a` la pomme, a` la prairie, vient se surajouter un sous-entendu, la ‘‘nature’’ en sens de la physique – ‘‘nature’’ dont le sous-entendu implique qu’elle ne consiste qu’en mouvements de points-masses, compris comme changements locaux au sein d’un espace homoge`ne et d’une succession qui est celle d’un temps homoge`ne » [6]. Un exemple encore plus simple : quand j’admets comme e´vident que deux plus deux e´gale quatre, je pre´suppose que le second deux ne subisse pas d’alte´ration par rapport au premier (homoge´ne´ite´ temporelle), de meˆme que l’e´galite´ se´pare en deux un espace qui reste le meˆme. Une fois fonde´ ce type d’e´vidence, on comprendra aise´ment que la preuve (administre´e suivant les re`gles de la logique mathe´matique) puisse en tenir lieu. Selon Heidegger, une telle e´quivalence conduit a` « l’attaque la plus monstrueuse de l’eˆtre humain contre la nature », a` « une dictature de l’esprit qui parle » [6]. De telles re´flexions ne sauraient eˆtre sans e´cho aux critiques que l’on a pu faire a` l’application sans re´serves de la me´decine des preuves [3]. Existe-t-il, cependant, d’autres acceptions de la notion d’e´vidence ? L’acception grecque de l’e´vidence serait-elle a` meˆme de supple´er aux impasses potentielles de l’evidentia ? 2. E´vidence et argent E´vidence se dit en grec enargeia. Le terme est a` l’origine du latin argentum qui nous a donne´ le mot argent. L’argent s’entend le plus commune´ment de la monnaie, soit de tout instrument de mesure et de conservation de la valeur, de moyens d’e´change entre les biens qui e´tablissent un syste`me d’e´quivalence ge´ne´rale entre les choses. La logique de la monnaie comme e´talon s’inscrit dans celle d’une repre´sentation scientifique du monde par la place accorde´e au compte et a` la mesure. Cette digression nous permet peut-eˆtre de mieux comprendre le lien qui peut exister entre les e´vidences scientifiques, la mone´tarisation des valeurs qu’elles portent et les fondements de certains ide´aux re´publicains au nom desquels l’e´quivalence des objets peut conduire a` l’e´galite´ des victimes, pour citer Camus [2]. L’argent, c’est aussi, coˆte´ face de la meˆme pie`ce, celui de la lame des e´gorgeurs qui, contre l’interdit de Parme´nide, coupe l’e´tant de son attache avec l’e´tant, rompt le lien naturel des dieux et des hommes et fait le lit de Procuste des de´mocraties mate´rialistes. La logique comptabilise, avec le meˆme sens de l’e´vidence, ce qu’elle peut. Il suffit de ne pas eˆtre trop regardant sur la valeur. Les hoˆpitaux psychiatriques n’e´chappent pas a` ce double he´ritage. Le monde grec ne nous aurait-il le´gue´ que ce type d’e´vidence ? 3. E´vidence et phe´nome´nologie De fac¸on plus litte´rale, l’enargeia exprime le mouvement inverse de l’evidentia, mouvement vers l’intimite´ (en) des choses, et plus pre´cise´ment vers le foyer d’ou` elles rayonnent (arge`s signifiant

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e´clatant de blancheur, luminescent). Arge`ste`s s’applique a` l’e´cume de la vague ou bien au vent qui e´claircit le ciel en chassant les nuages. Le terme renvoie, par conse´quent, a` ce qui se montre, ce qui ne cesse de se de´voiler, mais uniquement a` partir de lui-meˆme. L’enargeia grecque traduit, en quelque sorte, la devise classique de la phe´nome´nologie husserlienne d’un « retour a` la chose meˆme ». Il importe, cependant, de comprendre qu’il ne s’agit point la` d’un simple mot d’ordre mais d’une de´marche rigoureuse, passant, entre autres, par la ce´le`bre me´thode de la « re´duction » phe´nome´nologique. En allemand, le terme Selbstversta¨ndlichkeit (ce qui se comprend a` partir de soi-meˆme, « spontane´ment ») fait e´cho a` l’enargeia grecque, alors que le mot Evidenz s’inscrit dans le droit fil de son e´quivalent latin. L’e´vidence au sens de Selbstversta¨ndlichkeit est souvent qualifie´e en allemand de « naturelle », l’adjectif exprimant ici l’essence de ce qui se renouvelle par soi-meˆme, sans intervention exte´rieure de l’homme (nasceri signifiant naıˆtre) [1]. Pour reprendre un mot de Maldiney, la connaissance d’une telle nature, a` l’oppose´ de la nature galile´enne, implique un authentique mouvement de « co-naissance » [7], une pre´sence aupre`s des choses plutoˆt qu’elle ne s’appuie sur leur repre´sentation sous forme d’objets. Le sujet ne saurait eˆtre alors un ope´rateur anonyme, mais doit se hisser au niveau des choses et de leur situation pour en eˆtre le « la` » (Dasein). Gadamer [4], a` la suite de Platon, a souligne´ le fait que la langue grecque dispose de deux termes pour exprimer la notion de mesure. Metron de´signe « la mesure que l’on rele`ve quand on approche un objet de l’exte´rieur et que l’on proce`de a` un releve´ de ses mesures », alors que « la mesure inhe´rente a` la chose ellemeˆme » s’exprime par un terme le´ge`rement diffe´rent : metrion. Selon Heidegger [6], « le rapport de l’eˆtre humain a` la mesure n’est pas pleinement saisi par la mesurabilite´ quantitative, il n’est pas meˆme interroge´ par elle. Le rapport de l’eˆtre humain a` ce qui donne la mesure est une relation fondamentale a` ce qui est. Cela fait partie de rien moins que l’entente de l’eˆtre elle-meˆme ». Si la le´gitimite´ de l’evidentia repose en grande partie sur l’exactitude de la mesure en tant que metron, celle de l’enargeia se confond avec la justesse de la mesure entendue comme metrion, au sens ou` l’on peut dire que l’on effectue une juste description des choses ou qu’un te´moignage est a` la mesure de l’e´ve´nement. Il est souvent fait reproche a` Camus d’avoir pre´fe´re´ sa me`re a` la Justice, bien qu’a` proprement parler, il semble avoir utilise´ l’expression « cette Justice ». C’est entre ces deux formes d’e´vidence, entre l’universalite´ du « la » et la ve´rite´ du « cette », que la re´duction phe´nome´nologique, ouvrant a` la manie`re du Malin Ge´nie de Descartes l’amorce d’un questionnement, dessine le chemin d’un retour a` la situation. A` ce titre, elle peut eˆtre vue comme un exercice qui permet parfois d’entrevoir le reflet des dieux enfuis dans le regard des choses et la parole des hommes. Conflit d’inte´reˆt Aucun.

Re´fe´rences [1] Blankenburg W. La perte de l’e´vidence naturelle. Une contribution a` la psychopathologie des schizophre´nies pauci-symptomatiques. Paris: PUF; 1991. [2] Camus A. L’Homme re´volte´. Paris: Gallimard; 1971. [3] Feinstein AR, Horwitz RI. Problems in the ‘‘Evidence’’ of ‘‘Evidenced-based Medicine’’. Am J Med 1997;103:529–35. [4] Gadamer HG. Philosophie de la sante´. Paris: Grasset et Fasquelle; 1998. [5] Heidegger M. Eˆtre et Temps. Paris: Gallimard; 1964. [6] Heidegger M. Se´minaires de Zurich. Paris: Gallimard; 1964. [7] Maldiney H. Regard, parole espace. Lausanne: L’aˆge d’homme; 1972.

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Discussion Dr J.-G. Veyrat – Mon professeur de philosophie avait coutume d’opposer les « phe´nome`nes » aux « noume`nes » en tant que pense´e qui ne se voit pas, n’apparaıˆt pas comme une e´vidence. Et puis, je voudrais e´voquer Arthur Tatossian, que j’ai bien connu dans deux circonstances : lors de sa pre´sidence de la SMP d’abord et lors de sa pre´sidence d’un congre`s sur la pense´e magique a` Saint-Denis de la Re´union, en 1982, je crois, ou` il donnait la parole a` toutes les exorcistes et les diverses « sorcie`res » de l’oce´an Indien. Enfin, je voudrais rappeler l’aura qu’il avait au Japon, avec les nombreux e´changes d’e´tudiants entre Marseille et Tokyo, et il e´tait couramment cite´, dans les symposia, sur le meˆme plan que Freud, Heidegger. . . et Jean Naudin. Pr M. Laxenaire – Le cogito carte´sien aboutit a` de´terminer la res extensa et la res cogitans, elles-meˆmes ge´ne´ratrices du ce´le`bre dualisme. Il en re´sulte que dans la poste´rite´ de Descartes, la philosophie se diffe´rencie en re´aliste (la chose existe en soi) et en ide´aliste (elle n’existe qu’a` travers la conscience). La phe´nome´nologie, selon vous, se situe-t-elle du coˆte´ re´aliste ou ide´aliste ? Dr P. Houillon – Merci a` l’auteur de cette communication pour les pre´cisions qu’il nous donne quant aux de´finitions de la phe´nome´nologie et de l’evidence-based medicine (EBM). Les diffe´rences perceptibles entre les unes et les autres entraıˆnent des points de vue divergents sur la fac¸on de penser la me´decine et la fonction soignante. Il n’est pas anodin d’affirmer d’emble´e que « la pense´e est l’eˆtre » ou de l’envisager comme « validite´ d’eˆtre ». De meˆme, parler d’e´vidence dans « ce qui s’entend a` partir de soimeˆme » ou de la phe´nome´nologie comme d’un « exercice de la pense´e » implique des orientations spe´cifiques dont certains ont ne´cessairement des conse´quences directes sur la manie`re d’envisager la relation humaine, donc la relation me´dicale a` vise´e the´rapeutique (ce qui n’est plus tout a` fait un ple´onasme). Prioriser la pense´e par rapport a` l’eˆtre, ce que sugge`re une des approches de la phe´nome´nologie, c’est ne pas envisager d’apport exte´rieur, de « hors de soi » pour la construction de l’Eˆtre. N’est-ce pas, en outre,

DOI de l’article original : 10.1016/j.amp.2010.10.003 0003-4487/$ – see front matter ß 2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits re´serve´s. doi:10.1016/j.amp.2010.10.004

contradictoire avec le « retour aux choses » et ce qu’il implique selon Husserl ? Pr B. Lafont – Je m’interroge sur la position de la phe´nome´nologie qui pourrait eˆtre ni ide´aliste, ni re´aliste dans la mesure ou` elle pose la notion d’un « monde de´ja` la` », face a` la perception dans le champ de la conscience du sujet, sans re´fe´rence the´orique sur le lien entre les deux. Re´ponse du rapporteur – Monsieur Lafont a donne´, a` la question de Monsieur Laxenaire, l’une des re´ponses les plus classiques de la phe´nome´nologie. On la trouve, en particulier, chez Szilasi et dans l’interpre´tation qu’en a propose´e Binswanger dans son ouvrage « De´lire » qui fait e´tat d’une construction progressive de l’expe´rience humaine entre « rencontre´ transcendant » et « constitue´ immanent », qui n’est pas sans pertinence a` l’e´gard des maladies mentales. Ce n’est pourtant pas celle qui a inte´resse´ Heidegger, trop marque´e qu’elle e´tait, selon lui, a` la fois par le vocabulaire et les pre´suppose´s the´oriques de la psychologie. L’originalite´ de la re´ponse heideggerienne est de voir dans la res extensa un avatar de la res cogitans, celle-ci imposant sa nature a` la premie`re par l’interme´diaire des lois de la mesure applique´es a` la notion d’e´tendue : la res extensa ne fait alors que de´montrer la puissance de la res cogitans. Comme le souligne Monsieur Houillon, la mathe´matisation de la nature qui s’ensuit, pour eˆtre une pense´e de l’eˆtre, pourvue d’une validite´ propre, ne saurait se confondre avec une « mondialisation » de l’eˆtre, meˆme si notre modernite´ te´moigne du contraire. Une chose qui ne serait pas « extensa » mais « Selbst », elle-meˆme, un authentique sujet, voila` ce que propose d’explorer « l’expe´rience de pense´e » heideggerienne, dans une e´tape supple´mentaire de la re´duction phe´nome´nologique qui est loin d’eˆtre sans difficulte´. Monsieur Veyrat a raison de rappeler que les cultures non occidentales sont probablement plus sensibles a` ce type de de´marche. Y ouvrir les psychiatres, leur faire entendre l’e´vidence des choses qui parlent, est ce a` quoi visaient les Se´minaires de Zurich. A` ce seul titre, leur lecture ne peut laisser indiffe´rent.