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That the wide, diverse and rich range of uses of t~he progressive documented here (az a ~.~rative, imperfective, subjective, time-framing, definite, continuous, etc., as. pectu:A form) should not discourage us from seeking some centrality to it is arguable from v:he inchoate state of contemporary studies on tense and aspect. The scholars cited here share no methodology, no criteria of meaning, hot even a terminology. The s~atistical tables provided are interesting, but in the absence of a secure theoretical base prove nothing, since we can control not a single variable. Furthermore, it is clear that only oniversal, cross-linguistic studies will suffice to detennine precisely the t~nctioning of any aspect of English tense and aspect. The problems of relating the English progressive to such forms as the Balto-Slavic imperfective may be con. siderable, but it is such studies that really illuminate its semantics. (See the treatment of the progressive within the context of the imperfective in Bernard Comrie, Aspect, Cambridge University Press, 1976). The diachronic part of the book is very thorough. Scheffer argues that the beon/ wesan + ~rticiple construction was in Old English already a true progressive, and that there has never been a real discontinuity in the history of the form. Each reader will have to judge for him or herself the validity of Scheffer's conclusions, but the arguments are well grounded in the data. This work compares favourably with much of the diachronic English study of the last fifteen years. The book is physically well-done, with remarkably few typos.
M. Lejeune, Phon6tique historique du myc6nien et du grec ancien (Tradition de l'Humanisme, 9). Klincksieck, Paris, 1972. xi + 398 pp. Criiique par C.J. Ruijgh, Sem. voor Klassieke Philoh~gie, Smgel 425, Amsterdam.
Sommaire: § 1. Prdsentation du iivre de M.L. - §2-3. La th6orie des laryngale,.;. -- §4. y initial. - §$. y intervocalique. - §6.-yy- intervocalique. - §7. 'voyeile + voyelle' en attiqu¢. - §8. 'voyelle + voyelle' en ionien. - .s 9. D'autres observations concefnant ies lois phon6tiques et les actions analogiques. - § § 10-- 11. Observations concernant les faits mvc6niens. - § 12. Conclusion. 1. Le pr6sent ouvrage repose sur le Trait~ de phonbtique grecque du m6nae auteur paru en 1947 et dont la seconde 6dition, o/1 l'auteur n'a pu apporter que des modifications de d6tail, date de 1955. Comme I'indique le titre du nouvel ouvrage, c'est surtout la d6couverte du myc6nien qui a impos~ |a fiche de repouveler la description de la phon6tique historique du grec. Rappelons que le myc6nien est le dialecte grec attest6 dans les tablet~es en Lin6aire B - 6criture syiiabique - qui proviennent de quelques palais de r6poque myc6nienne. Datant d'environ 1400-1200 av. J.-C., elles pr6sentent un 6tat de la langue grecque qui est ant6rieur d'environ cinq si6cles ~ celui que nous pr6sente l'6pop~e hom6rique.
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Voici le plan de l'ouvrage: M.L. donne d'abord une introducUon oh/1 traite des notions g6n6rales (phon6tique descriptive: phon6tique historique et phon6tique compar6e du grec, lois et tendances phc~n6tiques) et o/~ il souligne rimportance de la chronologie des changements phon6tiques. Puis, il discute les changements phon6tiques dans les diff6rentes classes des consonaes (occlusives, sifflantes, liquides et nasales, ~,emi-voyelles) et dans les voyelles. Enfin, il traite du niveau du mot (la fin du mot, le d6but du mot, le rythme du mot, le ton) et du mot dans la phrase (phon6tique syntactique: 61ision, crase, etc.). Disons tout de suite que l'ouvrage de M.L. est excellent, comme l'6tait d'aiUeurs d6j~ son pr6d6cesseur de 1947. En effet, M.L. montre que l'application rigoureuse des trois principes de la phon6tique diachronique qu'on d6signe par les termes de 'loi phon6tique', 'action analogique' et 'emprant' permettent de rendre compte de fa~on peu pr6s exhaustive des changements ph¢n6tiques attest6s au cours de l'histoire de la langue grecque, pourvu qu'on tienne compte de la chronologie relative des changements. A cet 6gard, le grec est probablement le cas le plus favorable parmi les langues du monde pour la v6rffication des principes de la !Lnguistique diachronique: l'on ~.ut en suivre l'6volution historique a partir de ± 1400 av. J.-C. jusqu'~ nos jours, done pendant plus de trois mill6naires, et ron dispose du t6moignage d'un hombre assez 61ev6 de dialectes d6s r6poque archafque (/L partir du 6e si6cle av. J.-C.). C'est pourquoi le ~'ec m6rite l'int6ret particulier de tous ce:,x qui s'occupent de la iinguistique g6n6rale. M.L. a voulu fournir un manuel pratique: il pr6sente les fairs grecs sous la forme d'un inventaire raisonn6 et commode a consulter sans se perdre dans des discussions trop th6oriques. Sous ce rapport, on comprend qu'il se fonde surtout sur le Traiti de phonbtique de M. Grammom, tout en tenant compte, le cas 6ch6~nt, de la distinction entre le niveau phon6tique et le niveau phonologique. I1 s'abstient done de discuter en d6tail les syst6mes phonologiques des diff6rents dialectes du grec ancien pour les diff6rentes 6poques darts le cadre de la phonologie praguoise et du s~ructuralisme des linguistes am6ricains; pour de relies discussions, on peut renvoyer surto~,t aux ouvrages de Barton~lt (1961; 1966; 1972). A plus forte raison on comprend qu'il laisse de c6t6 ~a th6orie plus r6cente de la phonologie g6n6rative; pour rapplication de cette thcorie au grec ancien, on peut consulter l'ouvrage de Sommerstein (1973; pour une discussion critique, voir Ruijt,~ l 1975/76, 1976b). Darts ce qui suit, nous discuterons un certain nombre de quesL;,~ns de d6tail, discussion qui montrera qu'une application rigoureuse des trois principes de la pho~16tique diachronique permet de r6soud~e des probl6mes qui subsistent encore dans le manuel de M.I~. D6s maiinter, an[, nous tenons a souligner qu'il s'agit Ib d,: rapplication ult6rieure des bonnes m,6thodes que [,I.L. a appliqu~es lui-m6me avec tant de succ~s. Nos remarques ne doivent done aucunement faire tort a la grande valeur du manuel de M.L., t o r t en montrant que la science de la phon6tique historique du grec ~st toujours capable de faire des prog~6s.
i Si nous renvoyons tx~s souvent ~ nos publications ant~rieures, c'est afin d'abr~ger ratgumentation clans ce compte-rendu d6j~ bieJl long. Nous nous en excusons.
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2. Nous commen~;ons par faire des observations relevant de la th6orie des laryngales. M.L. ( 1 9 9 - 2 0 4 ) d o n n e un bon aperqu de cette th6orie telle qu~elle se pr6s,=ntait notamment dans les ouvrages fondamentaux de Benveniste et de Kuryi,Jwicz qui d~tent de 1935. On n'y trouve cependant pas :a contribution importante donn6e par Beckes dans son livre de 1969 (volt notre compte-rendu' Ruijgh ~'971~.) Sans dot~te M.L. n'a-t-il pas pu en tenir ~.ompte: bien que son livre ait paru en 1972, san avant.-propos dait: de 1967. Beekes a renda probable qu© les trois laryngales 6talent encore intact~s au d6but de r~;volution pr6h~storique du grec tandis que M.L. admet, conform~ment ~ la doctrine traditionnelle de r6poque, que la disparition des laryngales et-:i', d6j~ tin fait acquis/k ta fin de l'indo-europ6en commun. AmsL, M.L. attribue ~ l'indo-europ6en les sonantes voyelles longues 7, (, off, m, qui seraient issues de 'sonante voyelile br6ve + laryngale'. Or, Beekes a montr6 que le traitement sp6cifiquement grec est du type *~h~> O~, * r ~ > Oa, *r~o > P ~ devant consonne;, exemples: *tr~l-tb-s> 70~lTdq, *l:r~-to-s > ~p¢]¢6¢, *gWro~a-tb-s> ~3pcoroq. 11 est donc 6vident que l'admission des so,.on,... ~,~.,,~tt,.~ ~..,.o,.~ ~,, d6b-t de !'6vo!ution du ~ec est contraire au prLncipe m~me de ~a loi phon6tique. Puis, B~ekes a montr6 que devant voyelle, le traitement sp6cifiquement grec est du type * ~ > e p , , * r ~ > a p , *r~ 3 >op; exemples: * ~e-tm,h-o-m > "~'~epov, * )t e-km)~-o-m > ~KCXlaOV,* ~t e-dhra~-o-m > ~Oopov. On ne saurait donc plus accepter l'explication traditionnelle suivie par M.L. (207) scion laquelle l'a du type #Koquov remonterait ~ une voyelle d'appui; en effet, l'admission d'une voyelle d'appui ~ l'int6rieur du groupe km intervocalique est contraire au principe de la loi phon~tique puisqu'ailleurs, ce groupe se maintient tel quel (p. ex. dans &g/z¢~< * ~ o,km~ax ). M.L. admet 6galement la voyelle d'appui pour rendre compte de l'a dans ~0Ouov et ~(]¢~),ov. En r6alit6, la forme h6rit6e est ?:TepOV(voir plus haut), forme conserv6e en attique tandis que rionien l'a remplac6e par ~0giov sous l'influence de ~ ,~ zc3qzv~ (E¢¢kes 1969: 222) 2 • De m6me, *~/w¢~,ov<*~ic-.~~W ~o" t-o-m survit en arcadien sous la form¢ de ~'~),ov (glose d'H6sychius; ~"note l'affriqu6e dentale issue de la labiov61air¢ devant ~oyelle pr6palatale), tandis que les autres dialectes l'ont remplac6e par *~w(x),ov f, > ~'~xAov)sous l'influence de * ' / w 6 ~ ; ~ (>/~c~;~X~o).3 La pr6sence de ¢x n'est con~',:~rm,/l la Ioi phon6tiqu¢ qu¢ darts le cas of~ la sonante (sans laryngale suivante)est pr6c6d6e d'un groupe de deux consonnes: type ~;gzcxvov < *#Kronor.4 Darts ce cadre, il faut done expliquer des formes telles que ~56p'rtv (" 6~-) par tln:: action analogique: d'une part, influence du type do~'6Xv/v(" oTe~,-), d'autre part irtfluenc¢ du type ~-pckfft~v< *~'rKW~/v (: zpen-). Par cons6quent, il est impossil~le d'admettre avec M.L. (206) que le type. zd-0vf#evest phon6tiquement issu de *.dhn,),-: d'apr6s la loi phon6tique donn6e ci-dessus, on attendrait *¢d-0v~-vev. Noter que -0v¢~-est effectivement attest6 par le participe 2 Inversement, i'attique a remplac6 ,.6ttt, t~ par ~#uvto sous l'influen~e de ~'~e~ov. 3 Inveriement, rarcadien a remplac~ *~/wcLx~ par *-rw~70,~ (> ~ ~ 7 , ~ ) sous rinfluence de *~wO.ov. 4 Noter qu'en 6often. on trouve o au lieu de a: $o~6k~v vis~-vis de ion.-att. ~ol,&7,nv (: 6ol. o w ~ , t ~ , Jon.-att. o¢~Akte < *ogwo--). En effet, le r~sultat 6o!i¢n de or,~ devant consonne est po, ko vis-i-vis de ion.-atL pa, ~ . ~ol. ¥¢po, tov r~[pond ~ ion.-att, i~palrov.
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attique TeOvedoc;qui remonte r6guli6rement/~ *ze-0~-Fdo~: (cf. reOm'ldoc:avec la variante zeOue~,)o¢chez Hom6re) vis-a-vis de d o ~ ' ~ issue de *d-OTdbf~q < *-sta~. (§ 7). L'a bref de ~'d-0oci-~eudoit doric s'expliquer par l'influence de celui du type ~:'-OT&-I~e~' (Ruijgh 1971b: 164). De m~me, il est imprudent d'admettre avec M.L. (206) mais aussi avec Beekes (1969: 207) que 06Z~ZO¢ repose sur *dh°n~a-to-s: nous venons de voir que radmission d'une voyelle d'ap~ui est ici contraire/i la loi phon6tique. Pour le probl6me pos6 p~: le. type 0da~'oi?, la solution a 6t6 trouv6e par Waanders ( 1974): ces hems d'action ne comportent pas le suffixe -to- mais -ere- (cf. ~t,p-ezd-¢: degr6 z6ro du th6me verbal devant le degr6 e du suffixe), si bi~.'~ que 0daaaro¢ s'explique directement ~ patter de *dhn,~-eto-s d'apr6s la loi phon6tique mentionn6e ci-dessus, s Ce nom d'action l e s t donc toujours distingu6 de l'adjectif verbal *dhn~a-tb-s > Op6erdc:. Observons enfin qu'il n'est pas n6cessaire de faire remonter l'a du pr6fix~; n6gatif dw- ~ une voyelle d'appui, comme le propose M.L. (207). En effet, la forme originale de cet 616merit est */n-/, comme le prouvent de vieilles formes telles que ~0~0e~,~" < *n-~3bhel~s (myc. no-pe-re-; Beekes 1969: 98-113). Devant consonne non laryngale, le r6sultat grec est/~- < *n-" type li-6UTOC:.La forme 6,v- s'explique par hypercaract6risation: ainsi, le type 6 ~ v ~ r / ~ : a fini par supplanter le type vwCeX/t~:; comparer l'hypercaract6risation du morph6me de racc. sg. qu'on rencontre dans Z ~ vis-/~-vis de la forme h6rit6e Z/~v. O
¢
O
~ .
3. Le plus souvent, M.L. omet l'hidex qui d6signe la sp6cification de la laryngale, en 6crivant p. ex. *dhnd- au lieu de *dhno,z-. Ceci am6ne parfois des confusions. Ainsi, M.L. (207) fait remonter l'a de *K~×CiVFW > KtX~VW i ~. Cependant, la racine da verbe en question est X¢/-< *ghe~l- (cf. l'optatif KtXefrF' et le nora ×~-pfi), non pas tX6~- < tghe~2-, tandis qu'entre deux consonnes, le traitement phon6tique est 0~ > ~, ~2 > a, ~3 > o. Par cons6quent, il vaut mieux admettre que *gtX-6vf¢o 'atteindre/i la course' a emprunt6 la finale .6vF¢o ~ *¢O~:'Y~ 'devancer' ( > ion. ¢0~u~0, att. ¢Oc~vw), ofz ¢0c/- repr6sente le degr6 z6ro de ¢0~-, th6me en -~- < *-e~2-; noter la pare,.zt6 s6mantique entre les deux verbes (Ruijgh et van Krimpen 1969). M.L. ( 7 6 - 7 7 ) admet, en suivant l'opinion de Benveniste ( 1 9 3 5 : 1 5 0 - 1 5 1 ), la coexisteace de deux th6mes dans le cas du type *dem-~-/*dm-~- 'dompter'. En r6alit6, 8 / ~ rd~: est issu de *dmoa2-tb-s (§ 2), *aomaa - 6rant le degr6 z6ro de *dem,~:z-. I1 faut ,nclure que l'indo-europ6en ne poss6dait qu'un seul th6me,/~ savoir *dem.~2-: radmission de *dmea2-est ~ rejeter (Ruijgh 1971b: 163). Darts ce cadre, M.L. mentionne *tem-~-/*tm-a- 'couper', ce qui implique l'admission de IE *tema2-. En r6alit6, c,_,mme nous l'avons vu (§2), la forme t/¢et~ov invite/k partir de *temal-. En outre, on trouve r~rlzr#.'rc~¢,non pas rdrp6tv aa~ chez Pindare, et -r~tclroc:( < *treat -t/~-s), non pas -:./zciro¢ darts !es passages lyriques de !a trag6die. Si le texte transmis d'Archim6de pr6sente rp&-~ c6t6 de ",pc/-, il peut s'agir d'un ~ 'hyperdorien' (Beekes 1969: 221-223). ~ M.L. (204) signale qu'une pattie des exemples de ~-, &-, b- proth6tiques peut contl~uer des laryngales mdo-europ6ennes. Or, Beekes (1969: 1 8 - 9 5 ) a prouv6 que le traitement initial a~ > e, aa > c~, ,~3 > o devant consonne est une loi phon6tique O
s Plus hard, Beekes (1975) a lui aussi adopt6 cette so!ution. 60u bien, quelques parlers doriens ont crY6 ~u~- i date r~¢ente mus rinfluence de r¢/~. (of. T ~ / w ~ : K~/zvc,.,).
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authentique pour le grec. I1 fault done poser * ai lengWh - (" d~t~q)~ *aareg- (. dpd')/~), "31 t~c~.v~l(: duvda) au lieu de *lengWh - (45), *reg- ( 149L *newon (159), etc. Air,i, le degr6 e de * ~ es- :> do- '6tre' est venu ~ coi'ncider en grec avec le degr6 z6ro * ~ s - > ~o-. Par cons6quent, eioi remonte ~ * ~ s-enti .> *goe~rt > ~:her'ot (myc. e-e-si), non pas i *s-enli (93); la forme attique ~ v s'explique par contraction fi partir de d~b~.', forme des autres dialectes, si bien qu'il ne faut pas poser *s-ont- (93); la form¢ argienne ~:ooa (participe f6m.) s'explique par r6fection ~ partir de ~'uooa < U~aotya (myc. a-pe-a-.m t)atdhaoo~t)< *al s"ozt'YO2, si bien qu'il ne faut pas poser */iooa < *s-~t-y~ (104); ~o-/~Ev s'explique directement/I partir de "91 s-me-(sauf, bien entendu, ta restauration analogique de o): il ne faut pas admettre une r6fection fi partir de • s-me- (21 !). Pour les d6tails, voir Ruijgh 1971a" 187-189. Darts c¢ cadre, on ne saurait accepter que devant f initial, il y air d6veloppement facu~tatif d'une voyelle proth6tique ( 174-175). Pour les cas apparents de ce genre, on peut trc,uver des explications particuli6res. Ainsi, il est vrai qu'Hom6re pr6sente les doublets ddk~olJat/~ASquat 'd6sirer' et ~¢rol~at/dd~rtol~at 'esp6rer', mais id faut biea se rendre compte du fait que d;~5- et deX~'- sont tr6s rares. I1 faut conclure que !es formes h6fit6es 6talent ~e~5- < * ~ we!d- et d.),.n-<*we!p-, tan.dis que !es formes rares/~X6- et ~¢~,rr- sont secondaires - noter leur utilit6 m6trique! - et s'expliquent par le croisement des deux th6mes h6rit6s (cf. Beekes 1969' 6 3 - 6 4 ) , qui appartenaient au ra6me champ s6mantique. De mEme, ~ 7 ~ est rare et secondaire vis-h-vis de ei~o't~ < ~p760 < * ~ werg- 'enfermer' (influence de/~g-o¢ 'enceinte'?). II est imprudent de voir darts la voyelle initiale de 6¢ei~,t~ un ancien pr6verbe ( 175): la forme myc6nienne p ~ X , ~ " (§ 2) prouve qu'fl faut partir de *aabhel-. 7 De m6me, il ne faut pgs consid6rer la voyelle initiale de d0d~,~ comme un ancien pr6verbe (210). La forme 0~Xw est nettement secondaire: or. n'en trouve qu'un seul exemple chez Hom6re et l'attique classique des inscriptions et a'Aristophane ne connaft q u e / : 0 d ~ . La forme 0 ~ , w s'explique ~ partir de la forme h aph6r6se qui s'employait r6guli6rement apr~s des particules telles que/~//, ~, ~. M.L. (211) explique la voyelle initiale de &or~p '6toile' comme voyelle proth6tique qui se serait d6velopp6e devant un groupe de consonnes, maigr6 l'absence d'une teiie voyelle dans orpdcw, etc. Or, r o n sait depuis quelques ann6es que & remonte ici/~ la laryngale ~ " le nom hittite de l'6toile commence par t~a~t- (Lindeman 1970,: 70). Comme au d6bat de r6volution pr6historique du grec, les laryngales 6taient encore intactes, on ne peut plus attribuer les contractions du type *a~ e-~: es- > / / o - (dans (?a), *~ e-a~eg- ~" ~r" (dans ~Seyov>/17ou), * at e-~aed- > tJ06- (dans (o~ov) ~ Cindoeurop6en commtm (243). I1 faut rioter que l'augment te~nporel r6sulte non .,~ulement de ces contractions mais aussi d'allongements compensatoir,.s du type "0~ e-,~ ludh- > tl~,t~" (clans ~Xo#ou: ~.~,el~o#ea), * a~e-a~ger- > ~lep- > ~7"Y~.P"(dans ~etpo~: 60'~.i,ow), • ate-a~'eg- > d~peT-(dans ~ e ~ t w : 6pd7~). Nous avons vu (§ 2) que I'indo-europ6en commun n'a pas poss6d6 de sonantes voyeUes longues relies que f. II faut ajouter que darts ce cadre, les voyelles longues/" at fine peuvent elles non p~us 6tre attribu6es/i rindo-europ6en commun: une forme 7 II nous parafl possible que Is forme arcadienne f ~ , ~ K ~ o t doive le f initial ~ l'influence de f ' ~ , ~ o ~ t 'acheter'. verbe qui tout comme b ~ k w 'devoir' appartient au vocabulaire juridiquc.
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telle que/~-~p6~e~, est issue de IE * h e-bhu;~2-men. Pour l'6volution de l'emploi des phon6mes ~'et 6 en grec, voir Ruijgh 1976a. Disons apr6s toutes ces ob~,~ations critiques que sur ,m point important de la th6orie des laryngales, M.L. a raison co~tre Beekes: M.L. (203) admet/t juste titre que ~2 change non seulement e mais aussi o contigu en a" *,~2og-/7-s> d,yd¢ (type r p o ~ ¢ ) . Beekes ( 1969:127 sqq., 165 sqq.; 1972) croit que ~2 n'affecte pas le timbre d'un o contigu, mais, entre autres, les forrnes de parfait a vocalisme o original prouvent le contraire: cf. n&ry/3,a < n&rff~/~ < *-po~2g- (: a'~v6/~t < n ~ - v f - ~ t < *pe~ag-) vis.~. vis de g-Ppc~'3'-a < *-wro~g- (: ~,7-v0-~t < *wre~g-). Pour les d6tails, voir Ruijgh 1971a: 190-194. 4. Puis, nous allons discuter un certain nombre de probl6mes relatifs au traitement grec de y. Prenons d'abora celui de y initial (devant voyelle), qui au premier mill6naire est repr6sent6 tantbt par h (p. ex. le relatif ~-¢: v. i J3,/ yd-) tant6t par ~"~9. ex. ~v76a,: v. ind. yugd-). Le premier traitement (affaiblissement de y en h) r6pond au traitement intervocaiique de y en grec ( § 5), le second (renforcement de y e n dy) rappelle le traitement de y initial dans le passage du latin aux langues romanes (p. ex. lat. iugum > italien giogo): le r6sultat de y y est identiqt, e ~ celui de dy (cf. *Ayet~¢ > Z 6 ~ comme lat. diurnum > italien giorno). Heureusement, ie myc6nien a apl~ort6 dc 3 donn6es importantes dont il faut tenir compte pour r6soudre le probl6me En eflet, les flottements graphiqaes du type/o-/o- y w / h ~ (conjonction r6pondant ~ ~(~) clans le grec postmyc6nien et issue de l'instrumental sg. ntr. du. pronom relatif) prouvent que le changement y > h appartient ~ l'e'poque des tablettes. En revanche, le second traitement est d6j~t un fait acquis ~ cette 6poque: les tablettes fournissent p. ex. ze-u-ke-si ~e'~eot (dat. pl. de ~'e'f~-oc < IE *yeug-) avecla m6me graphie que to-pe-za ¢6pTte~a < *tr-ped-ya (cf. ion.-att, rpd~e~a). Notons en passant qu'en myc6nien, les signes za, ze, etc. rendent une g6min6e affriqu6e dentale, tandis qu'au premier mill6naire le signe ~"rend [zd]au niveau phon6tique,/o5/au niveau phonologique (Ruijgh 1967: 48-50). Or, d'apr~s M.L. ( 1 6 6 - 1 6 7 ) , il serait tentant d'admettre qu'en grec, le renforcement de y est une r6action contre l'affaib!issement de y. A vrai dire, cette hypothbse est contraire au principe m~me de la loi phon~tique. En outre, e!le est contredite par les faits myc6niens que nous venons de mentionner et qui prouvent que le renforcemerit de y attest6 dans le type ~'et~of est nettement ant6rieure ~ l'affaibl'issement qu'on trouve dans le type yd~•> hd¢. Comme les mots ~t ~"< y appartienne,~t tous au domaine de ta culture mat6rielle (~'trydv 'joug', ~'e'(,c)¢~'certaine esp~ce de bl~, etc.), il vaut mieux admettre qu'~ date pr~.h:storique, les Grecs les ont emprunt~s b uae langue indo-europ~enne apparent~e, s o ~ / y / ~ t a i t r~alis~ comme un y tellement fort que les Grecs, qui r~alisaient d~j~/y/comme un y assez faible, ont identifi~ ce y ~tranger ~ la r6alisat:ion de/dy/(Ruijgh 196'7: 6 5 - 6 6 ; cf. Leroy 1972). M.L. dit que cette hypoth~se reste en l'air aussi longtemps que cette langue ~trang~re n'est pas identifiable. Cependant, lorsqu'fl s'agit d'expliquer le s ihitial de o6~ s Melena (1976) suppose que les Grecs myc~niens les ont emprunt6s i des M~noens biUngues qui en parla.n.t le. grec auraient prononc~ le/y/gtec comme une affriqu~ chuintante.
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util~. !:~r le grec fi c6t6 de ~)¢, forme qui s'accorde avec le traitement normal (s > h devan~ '~egment sonant) - , il est lui-m6me tent6 (92) d'y voir un emprunt (vocabulaire rustique) ~ quelque autre langue indo-europ6enne des Balkans oh ~- de~ant voyelle se conserverait. Noter que ie traitement s ~> h - par opposition fi y :> h - est d6j~ un fair ~cquis ~i 1'6poque des tablettes myc6niennes, qui pr6sentent p. ex. a:-te-ro ~z¢po¢ (< *s~otero-s) s3ns qu'on trouve jamais de flottement graphique. Par consequent, l'emprunt de eve (attest6 darts su-qo-ta otrj'w~','~¢ 'porcher') a chance d~ dater lui au~i de l'6poque ant~rieure aux tablettes. No~s vot:drions proposer la m6me hypoth6se pour expliquer les mots d'origine indo-europ6enne/~ o/~- initial mentionn6s par M.L. (120), p. ex. olaep6-v6¢, o~(r~, qui s ~/-~pposent au traitement normal du grec (sm- > hm- > m m h- p. ex. ~6p.o¢,
~-I~popoq <: *smor-). 5. Par,sons maintenant au y intervocalique. M.L. (168 sqq.) donne ~ juste titre la loi ~hont~tique y > tJ > 0: p.ex. *rp@-e¢ > *zp~:he¢ < rp~:e~ ( > art. 7pe~¢, etc.). I1 fair obse.,ve~, 6gaiement ~ juste titre, qu'en myc6nien, on trouve ie m6me fiottement graphique du type jo/o que dans le cas de y initial (§4). II faut conclure que le changement y 2> h~ tant initial que intervocalique, appartient ~ l'6poque m~me des tablettes. Par consequent, une forme telle que e-re-pa-te-jo ~;ke96w'eyo¢ 'en ivoire' est l'anc6tre direct de e-re-pa-te-o ~ e ~ v ' r e h o ¢ : 9 le suffixe-¢.vo-des adjectifs de mati6re r6pond exactement ~ v. ind. -aya-. etc. Par consequent, c'est A torz que M.L. suppose que la graphie du type e-re-pa-te-jo repr6sente un doublet -¢yyo-= -Eto- de ce suffixe, en admettant ici encore un renforcement (g6mination de y e n yy) comme r6action contre l'affaiblissement. Nous avons vu ( § 4 ) que cette supposition est contraire au principe de la loi phon6tique. En outre, il faut noter que dans les tablettes de Cnossos, ofJ l'on trouve parfois rexpression graphique de t comme second 616ment de diphtongue par le signe i, on ne ren:ontre jamais la graphie ...e-i-jo- pot:r le mffixe des adjectifs de mati~re, ta~ldis que pour le suffixe bien distinct -e.yyo--- -e ~:~-des adjectifs possessifs, les deux graphies sont attest6s: graphie normale po-t~-ni-/a~we-/o/graphie exceptionnelle po-ti-ni-ja-we-z-jo pour IloT"v~Feto¢; 'appartenant & la possession du Pr6tre de la Maftresse' (Ruijgh 1967: 2 5 8 - 2 6 0 ) . M.L. invoque pour sa th6se les doublets du type Xci~eoC/x&),Keto¢. En r6alit6, la forme -~to- des adjectifs de mati~re n'est attest6e que darts le langage 6pique, et son emploi est le plus souvent restreint aux formes qui sans ia substitution de -¢to- ~ -~o- ne conviendraient pas ~ la structure ~u vers dactylique ( Xc~Mceitl, XaX~ei~, etc.). 11 s'agit donc ~videmment d'une creation artificielle des a~des, le module ~tant constitu~ par les doublets du type ~b~e~cx/~ ~¢x (!i6), qui existaient dans l'ionien courant (Ruijgh 1967: 234). M.L. admet ~galement une g(~mination de y dans les optatifs du type OeiB¢: ~ partit de *dh,~ -ye~ -s, on attendrait *0~v/¢ comme r~sultat conforme ~ la loi phon~tique. Bien entendu, I'emploi du degr~ z~ro du th~me verbal devant le morpheme dle l'optatif est original: cf. lat. si~¢ <: * ~ s-ye~-s. Cependant, il est probable que sur le module
9 Noter que h intervocalique est exprim6 explicitement dans PY Xn 878 ] -we-e-a2 (a2 rendant ha), mot mutil~ qui a chance de r~pondre ~ KN L 1"/8 et 870 we.we-e-a FepF~h-eh~ 'en laine'
(d~tiv6 de *F~pFo~ > ion. ~1~0o¢).
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du subjonctif, oit l'emploi du degr6 e 6tait r6gulier d6s l'origine (cf. * 7t es-e-tl > v. ind. f~sati, lat. erit - futur issu de l'ancien subjonctif), le degr6 e a pu p6n6trer dans l'optatif. ~o Or, comme de telles formes sont 6galement attest6es en vieil indien, of~ dhiy~O < *dheyyEs r6pond/t 0ei¢/¢, il est possible d'attribuer les formes du type *dhe~t-ye,Tt-s l'indo-europ6en, en admettant qu'entre deux voyelles, 'laryngale + y ' aboutit ~ yy. Cette loi phon6tique se retrouve darts les adjectifs en -~[o~ < *-e,~2-yo-s d6riv6s de noms en -fi<: *-e~2 (type &vt~,gotiof: &pti3,~di; Ruijgh 1967: 6 4 , 2 1 2 ) . Apr6s tout, rien n'oblige donc ~ admettre un renforcement gratuit de y intervocalique. 6. Ensuite, nous nous occuperons des groupes -yy- intervocaliques qui se sont produits en grec apr6s ceux que nous venom de discuter. Noter qu'au niveau phonologique, le premier segment de la g6min6e s'identifie a t comme second 616ment de diphtongue, apr6s lequel le second y se comporte comme le son de transition qui se trouve entre t et voyeUe: ~'d?~eyye = Td%ete (imp6ratif de Te~eicO). Le changement -sy- > -hy-yy- est ant6rieur/t l'6poque des tablettes, comme le prouvent des formes telles que puoro~/o H6~,oto < *P~,ooyo et a-ti-ke-ne-/a "Avzt~/dvetgx < *'Av'rtTdveoyol. En revanche, le changement comparable de -wy- qu'on trouve p. ex. dans le type *cbgdfyt~: > dogeia est post6rieur i l'6poque myc6nienne" los tablettes ont le groupe -Fy- encore intact (p. ex. di-u-/o/di-wi-]o Aiyyo¢; Ruijgh 1967:132). Enfin, la crntraction de 'voyeUe + t h6t6rosyllabique' a produit des diphtongaes A second 616ment t devant voyelle: p. ex. *aiSdo-~of > *ai~dh-to¢ > ai~oio¢. Ce changement-ci est 6galement postmyc6nien: los tablettes ne fournissent normalement que des graphies telles que e-te-wo-ke-re-we-i-/o sans doublet en ...e-/o. I l I1 faut done l'interpr6ter comme "Ez6Fog)L6fdhto¢ (d6riv6 de "E¢6Fog~6F6O-), le signe i rendant normalement une syll~be b part. C'est donc/t tort que M.L. (133) admet que la graphie ...e-ijo y repr6sente -eyyof < *-eo-yo-f (Ruijgh 1967: 198-202). Son opinion se heurte 6galement au fait que dans levers hom6rique, la diphtongue en questic, n se trouve presque toujours au temps faible: il est donc probable que le type oli6oio~ y recouvre un plus ancien cdSd/b¢. D'ail!eurs, le suffixe utilis6 normalemen~ apr6s consonne dans los adjectifs d'appartenance est -to-(type/iX-to-f), non pas -to-. Une forme corame ~i6oio¢ ne remonte donc pas/t *c~iSoo-yo-¢ (132). De m6me, le type attique 6),,~0etc~ n'est p~s issu de *d~Oeo-yol. En effet, le suffixe -y& sort b former des f6minins ~o'sque le tll6me masculin correspondant se termine par une consonne (t"/pe *n6v~'-y& > rr6o¢~: a'bv¢-~ En revanche, los noms abstraits d6riv6s d'adjectifs comportent le suffix¢ -i~" art. d6tKici, ion. &Stg/r/; 1'"tome::: " a conserv6 le type ¢tMtOei~l, issu de ctArt-0ei'W d'apr6s los donn6es hom6riques. La substitution attique de -etci ~ -ei~i < -ei'6 est don,: secondaire (Ruijgh 1967: 286). Nous avons vu plus haut que -eyyo- = -eto- s'emploie en myc6nien comme suffixe d'adjectifs possessffs. Aucune autre langue indo-europ6enne ne semble le connaftre. En pensant ~ l'adjectif Mwbeto~, ddrivd d'un nom pr6hell6nique et attestd chez Hoio Notcr qu'cn grec, e~'q¢pout remonter soit ~ *~ts.ye~t.s (§ 3) soit i *Jles.ye.~t.s. t ! La seule forme d6concertante est l'adjectif ke-ra./a.pi (i~,~str.pl. f6m.), avec le doublet graphique exceptionne| ke-ra-i./a.pi. 11s'agit doric de ~epotTo~tandis que l'on attendrait *ecepd~tos comme d~'ri',,d de ~p~¢ (Ruijgh 1967: 216).
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mbre ~ o t e r qu'ici, -ewe ne peut recouvrir -d/'o¢)', et aux hydronymes prEhell6niques du tyr~e ilovetE¢, on est mvit~/k envisager une origine prEhellEnique pour ce suffixe. Darts ce cadres il nous paraft sEduisant d'admettre 6galement une teUe origine pour le suffixe -eu~ qu'on trouve darts des appellatifs (type ~oihete~), des anthroponymes (type rc~hf~ret~)et des toponymes (type Ae~ciSeu~)qui sont d'origine nettement pr~heI~Enique et qai font pendant/i des mas~ulins en -e'~)¢(types ~x~ot~eE¢, TO5e~, Kc~c~pe~O; cf. Rt~ijgh !967" 248° Nous rejetons l'hypoth/~se de M.L. (173) qui consiste ~ supposer que la forme d~jh myc~nienne -eta (p. ex. iqe-re-/a i~petc~'i-/e-re-, /epeE¢) remonte phon~tiquement ~ *-77F:~,a, tandis que le groupe -Fy- (voir plus haut: di-u-/o Ai,Cvoq) serait dO/R des restaurations (~u des creations analogiques. En effet, on volt real pourquoi raction analogique auralt refait AiFyo~, mot qui comporte le suffixe d~j/l improductif -yo- sans refaire le type *i~pr/F),c~ qui comporterait le suffixe enccwe productif -y&. M.L. ( 1 3 2 - 1 3 3 ) di" que darts des conditions difficiles/l pr~ciser -v)'- ( < - s y - ) a alte~n~ avec -y- simple, ciui s'amuit par la suite. A notre avis, il est bien possible de pr~ciser ies conditions de i'amuissement du second ElEment de diphtongue t devant voyelle' ~ ae se r(~alise que dans des mots d'usage extr~mement frequent, qui so~;'. susceptibies de reductions phonEtiques spEciales: p. ex. (rro~F~loc~t)> no~,~o~.~> nof/oc~t 'faire'. !1 se peut que c :tte reduction ait atteint l'article au gEn. sg. (ro/o > *Trio >ion.att. r06), apr/~s quoi -~) a pu pEnEtrer par analogie darts les autres formes du gEn. sg. des th~mes th~matiqu~:s (*i~¢too > i~¢rou); comparer la reduction de -ou~ en -ot;en thessalien et l'extensio,a de la dEsinence de l'article ro[c (rEduction de robot) aux autres formes du dat. I1. thEmatique en attique (Ruijgh 1958" 9 7 - 9 8 ) . Ici, cependan[, ranalogie a 6galement :ou~ un rEle" sur le mud~ie des formes pronommales 'rE-c, ~:/~-o, etc. et des form~s des th~mes masculins en -~- du type zo~6rE~.o(cf. myc a-ko-so-ta-o 'AM~o/rci;:o), qui c o m p o n e n t -o "~ -ho < *-~o comme mor~nh~me dt g~n. sg., on a [,u crier *TriO. *i~roo. D'autre part, TeXaco ne remonte pas au d~nominatif r ~ , ~ < * r e ~ o y c o : le futur texaco < *tel,~ -se-~ prouve que texaco est un verbe primaire du mEme type que ~ (fut. ~#~co < *wem~-se-.~3). Comme la forme d'aoriste ~r~S~o~ r~pond tant au verbe primaire (cf. ~/~eoc~"~/~et~) qu'au verbe, derivE, les deux verbes synonymes oat fini par se confondre dans un seul paradigme, TeXaco adoptant des formes telles que ~','eX~oO~v, rerdXeopat, qui avaient appartenu originellement/~ reXedo. De mEme, on ne saurai~: faire remonter rdXeo¢ ~ *reXeo/o¢. En effet, norms avons vu plus haut que ie type dpge[o¢ remonte/~ ipge~o¢ d'apr~s les donnEes homEriques. Or, la seconde syllabe de ~d~,e~o¢ figure chez HomEre au temps fort. Puis, le cr~tois utilise rdXr~o¢, forme qui invite ',i reconstruire *rdXeoFo~ comme ancEtre de rd~Eto¢. La graphic et reprEsente done ~ fermE. Le doublet rdXeoq s'explique par l'inflr ence de l'antonyme vdo¢ < vdFo~ (opposition "mfir" 'jeune'; Ruijgh 1967:201). Les doublets du type cbge~/cbgd0~ ( < d~gd/:ya) attestEs des HomEre en ion~en ne peuvent s'expliquer par une rEduct,.on purement phonEtique, comme l'admet IVI.L. (246), si bien qu'fl faut chercher une explication analogique. En ionien, la forme du gE,n. pl. fern. coincidait avec celle d~ gEn. pl. masc.-ntr, dans la flexion des the rues en -Co-: f~m. (Xa~U(e~wv >) Xa~e~wv :> Xa~c:w~~(hyph6r~se de e: §8). Or, sur ce module, l'ionien a pu ~tendre dans la flexion des th~mes en -u-/-e(F)- le type ~ ~cov
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du masculin au f6minin, ce qui a servi d'amorce il la cr6ation d'un nouveau paradigme f6minin: d~e~, c.b~e~r/c;comme Xa),~ce'~/,X~Dcd¢/¢, etc. La forme d,~da est due au croisemeng de ¢.Dcdy/avec la forme ancienne d.~e/a (Ruijgh 1967: 2 1 4 - 2 1 5 ) . 7. Puis, nous allons discuter le traitement des groupes 'voyelle + voyelle', d'abord pour le dialecte attique. M.L. ( 2 5 1 - 2 6 3 ) mentionne divers types de traitements: abr6gement en hiatus (p. ex. * ~ , ~ :> n~,d~), m6tath6se de quantit6 (¢~o ~ ew, ~ eta" p. e x . / / a o ~ o ~ ' :>//aot~dw¢,/~ot~,f/a >/k~o~d~), contraction (p. ex. ~'dueo¢ :> ~,dvov¢). I1 signale que l'ige r6cent de I'hiatus (chute de F intervocalique) et le caract/~re dissyllabique du mot peuvent emp6cher la contraction: p. ex. 3'~,vgdFo¢ :> "y}~vgdoc:, maintien de 0ed¢. A vrai dire, fl foumit plut6t une 6num6ration de tendances qu'un© s6rie de lois phon6tiques rigoureuses. A notre avis, une formulation plus pr6cise des changements phon6tiques en question et l'6tablissement de leur ordre chronologique permet de rendre compte de tousles fairs attest6s conform6ment aux principes de la linguistique diachronique. Ailleurs (Ruijgh 1968), nous averts ilontr~ qu'il suffit d'admettre l'ordre chronologique suivant: (1) Fermeture de ~ en d'. 12 (2) Abr6gement de r/, d (voyeUes longues ouvertes non-arrondies) e n e devant//, a, w, o (voyelles occupant ia zone articulatoire de 8 jusqu'/l o inclus), la seconde voyelle empruntant, le cas 6ch6ant, la quantit6 et le caract6re ouvert de la premi6re: done r/w > ew, l?& ~, e6, r/w > ew, etc. Ce changement s¢ r6alise 6galement Iorsque les deux voyelles sent s6par6es par F, consonne d6ji faible- doric r/Fo ~ eFw, etc. - On constate que cette loi combine 1' 'abr6gement en hiatus' et la 'm6tath6se de quantit6' de M.L. sous une forme plus pr6cise. Les deux lois que nous venons de mentionner concernent l'ionien-attique entier, tandis que ceUes que nous donnerons ensuite appartiennent, du moins sous cette forme, exclusivement/i l'attique: (3) Contraction d'un groupe de deux voyelles en une voyelle longue dans le cas de voyelles non-hautes (c'est-/l-dire occupant la zone articulatoire de e jusqu'a o inclus). 13 La voyelle qui en r6sulte est arrondie 1/~off au moins l'une des deux voyeUes 6tar atfondle, et ouverte 1/~o/~ au moins l'une des deux 6 t a r ouverte; lorsque les deux voyelles ~ont non-arrondies, eUe a le degr6 d'aperture de la voyelle la plus ouverte, sauf dans le cas de e + a, groupe qui aboutit/~ ~ (degr6 d'aperture interm6diaire). ~4 La contraction se r6alise aussi lorsque les deux voyelles 6taient s6par6es par F, consonne faible qui disparaft en cons6quence de ce changement. Cependant, darts le ¢as de F inter~ocalique et darts celui d'un mot dissyllabique non enclitique, la contraction n'a pas lieu l~rsque la premi6re voyelle est e tandis que la seconde occupe la zone articulatoire de ~ jusqu'a o inclus; apr6s t, toutefois, 'e + f + voyelle' subit la contraction. Exemplcs: ed~ravko~eu
J 2 Pour des raisons typographiques, nous d6signons par le signe//la voyelle Iongue qui, quant au degrd d'aperture, est interm6diaire entre ~ et ~. ] 3 11 sc peut que la diphtonguaison de 'voyelle + t, v' soit plus ancienne: type "rdvei'> "rduct, ~'v > e~. 14 Comme i'attique ne poss6de pas de diphtongues i premier 616merit ~'ou ~ ferm6s, get 8 fern, s s'abr~gent apr~s la contraction darts les diphtongues: ¢ ~ e t > ¢ O ~ ¢~.~ot > ¢~goZ.
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> dmay~pev, *6~orrtie¢e > 6.n~rocre, O~dopet, > ¢thofipev (ou notant ~ fermi), nX~/:e~e > lrXei~'e (et notant ~ ferm6), nX6/:o¢ > nhofic, *oTe~v6e~e > o~re~oa:vofTe, 7 i ~ a > 7 ~ , (*Xp~opat >) Xpiwpat > Xp~pm, *y 6erat > xp at, * & ) , t 4 ~ " > ~ t ~ q ; non-contraction" "yhug4Foq, (~ot),@Foc >) *~otheF~¢, ~r),~F~/~6,
0e6~. (4) Oisparition de F intervocalique:
=
(Jo~otheF~¢> ~oth~o~¢, 7XUK~;FOC~>7;~UK(~O(~,
(5) Fe~'Tneturede ~ en ~, sauf apr~s tet e (voyellesnon-ouvertes non-arrondies) o~
~is'ouwe en ~: (~/~,e~>) 7 ~ > 7 ~ , (~t~a >) fiT~ > ~Tv;, (O~F~ > O~F;~> ~,~ >) 0 ~ > 0 ~ 'contemplation'. Le~ formes attiques qui ~ premiere rue semblent contraires/t cette s6rie de lois s'exp1~quent routes par des actions analogiques. Ainsi, si l'on trouve les formes ,:le g6n. sg. ~'00 (inte~ogatif), ooO (pronom personnel), o~ (pronom r6fl6chi) au lieu des formes dissytlabiques ~'t~o,o~o, go, c'est que les roots enclitiques correspondants ~ou, o¢u, o~ leur ont servi de mod61e: |'enclitique constitue une unit6 prosodique avec le mot pr6c~de~t, si bien qu'fl n'est pas soumis/t la r6gle des dissyllabiques; en outre, on peut sor~ger ~ l'influence de/~p~o ~> ~poO (" peo ]> poo enclitique). - Le type I]eptrXe~¢ ( < |leptr~,~Fr~), bien ~ttest6 en attique au 5e si6cle, par exemple chez Aristophane, est conforme ~ ia ioi phon6tique; ie type iieptrX~C, qui a fini par le supplanter, dolt done s'expliquer par une action analogique (" Tlepu(~,ei= ~,(~o~pk'rT'fl'~,cogp(XTee,,-r~eE ~,tant issu p~on~tiquement de -K~Fe~.~,. - r~_.m~.~c, ,"emvloi.. ~ de you- au lieu de veo( < veFO-) au premier membre de t,ou/~r/v~ est dQ/t l'influence de doubiets du ,vn~.~ ~O0"gptfog/Of~-g.ptl"Og, o~ 00o- est le r6sultat phon6tique de 0eo-, landis que 0eo- a ~t6 restaur6 d'apr~s le mot simple Oetlc. Noter que pour les Grecs, le terme de voulm~v~ 'nouvelle lune, premier jour du mois' appartient au vocabulaire religieux tout comme Oe(~¢'dieu'. Inversement, la forme non contracte ~v6e~¢ s'explique par le module de ~vfie/?~; ( < * t v 6 e F ~ ) , k 6 e ' ~ par celui de fi~o~ ( < *6F@oO, etc. Que le caract~re dissyUabique e t l a pri~sence de F intervocalique ne suffisent pas eux seuls pour emp~cher la contraction, c'est ce que prouvent des formes tel~es que V~,OKeig < 7Xu~FE¢, 1"pei¢;< Tp~eg, ~ < tp&Fof, peXt~oL;~-~ '(/~eXt'r6FezT=, ~ t o q < < ~F~:kto¢, ~o1"~¢ < ~oI"aF~¢ (vis-a-vis de ze0~&c < ~'eOu6~F~Q.Que ~7ne s'abr~ge pas en e devant une voyelle quelconque, c'est ce que prouvent des formes telles que r;~,~(; < KX~F~¢; par consequent, le type ~(k~otXe[ne remonte pas phon6tiquement {~~aot~rIFt, comme |'admet M.L. (249), mais est dfi ~ une action analogique (" i~c~ot%eoou =
7X~e~:7Xu~). 8. P~sons maintenant ii l'ionien oriental. M.I.. admet que la m6tath6se de quantit6 est moins g6n6rale en ionien qu'en attique. En r6alite, la loi phon6tique en question (§ 7: 2) vaut enti~rement pour l'ionien: comparer par exemple ion. Xp~copat < *yoo~at, forme qui en attique a subi la contraction (§ 7), tandis qu'en ionien, e ~ ne se contracte jamais, puis ~i < ~t~ 'j'6tais' (attest6 chez Hombre) vis4t-vis de art. ~ avec contractior. I 5 ! $ V~ le ~ c t ~ e dissyllabique de ~tK,la contraction de att. ~ est due, d'une part, fi des formes compos/~es telles que na/~, d'autte part aux autres formes de I'impaffait (~v < ~,~,,,(luev, etc.).
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n e s t vrai qu'en ionien, les actions analogiques ont plus souvent chang6 les r6sultats phon6tiques de cette loi qu'en attique. Ainsi, des formes ionienne:s teUes que//aot),~o~, /~aot~d& ne s'expliquent pas par un simple abr~gement de ¢/en • devant voyelle mais ont emprunt6 les morph6mes casuels -o~', -d it d'autres types de la 3e d6clinaison (bAr/0&o~: k~z/0do¢ =//aot~d~v: ~c~o~do¢, etc.). De m/~me, nXdo¢ (att. nkdw¢ ,~ *n)ff?o¢) est dO it une action analogique (: n)kdq~ = Xd~geo~: Xa)~x.~(O). Noter que si rattique ne connaft pas ces actions analogiques, c'est que le mod61e y far ddfaut "~cause des contractions sp6cifiquement attiques (d0~c/0dw, OAr/0o~, Xa~ofi¢, × a ~ ) . Au g6n. sg. des th6mes masculins de la Ire d6c~inaison, r~onien a maintenu le type Padreco <~ ~adr~o, qui est conforme/i la loi phon6tique, mais a cr66 it c6t6 de celui-ci le type ~ e o sur le mod61e de d#do etc. (cf. §6). Noter que le type Pad~'eo a 6galement existd en attique pr6historique pour aboutir ensure it ~0J¢ou par contraction. I1 est vrai qu'on enseigne souvent que Padrov est simplemen, dO au mod61e du g6n. pl. Pavcdjr (.~ ~.z~w rdcoP ,~ ~ a ~ o P ) , mais darts cette hypoth6se, on attendrait raccentuation pdrispom6ne (t ~¢arro6). M.L. admet 6galement l'abrdgement de 17e n e pour rendre compte de formes ioniennes de subjonctif teiles que d ~ . (o~iginellement dC-Clr/). En r6alit6, ces formes sont dues au mod61e de formes teUes que d¢dco/~eu ~ *~¢n~o~ev, qui sont conformes la loi phon6tique ( ~ . : ~odco~ae~ = n)~d.r/"~,~doj/~eu). M.L. explique/~ juste titre des formes ioniennes teUes que vr/)k&~<~ *u~/)~eFda, t,W)~di" <~ *vc/),eFff par rhyph6r6se. A notre avis, cependant, les exemples certains d'hyphdr6se ne concement que le cas off deux voyeUes br6ves identiques se simplifient en une seule br6ve devant voyelle. Darts ce cadre, il est incorrect de faire remonter phon6tiquement ~10d~o/~ 1 3 o 6 0 ~ Ici encore, il faut admettre des actions analogiques: d'apr6s g6n. sg. ~r/0o~ ~ */knT0doo: on a cr66 nom. sg. ~r/06¢ (forme originelle/k~0do~:; cf. orparclTd¢" a'rpc~'rrlTo6), puis on a fabriqud sur [~orl06¢le verbe d6riv6 jknl0dco (cf. orpcrr~T&o:
9. Voici encore quelques observations qui concernent les lois phon6tiques et les ~ctions analogiques: M.L. (48) admet que l'aspirationhlitialede att. ~//Jdp¢~'jour'a 6t6 emprunt6e to'#~p~ 'so~'. Plus bas (176-177), il suppose que F initialdevant voyelle aboutit h lorsque la syllabe initialefinissaitpar s ou que la syUabe suivante commen~ait par s. A vrai dire, cette loi phon6tique, qui est d6jitimprobable dans le cadre de la pho ~ n6tiquc g6n6rale, est inacceptable. Ainsi, FIoFo¢ '6gal'aboutit r~guli6rement ~ art. ibo<:: la forme ib~ n'est attc~t~e qu'~ r6poque hell6nistique et s'explique par rinfluence de ~ioto~"'semblable', mot du m ~ m e champ s~mantique. De m~me, ~o~dp¢~ 'soir' (orig. Feo~dp6~) doit, tout comm~ ~/#dp~ '~our', l'aspiration/i ~ X ~ 'soleil' et ~w~ 'aube'; rioter qu'inversement, les formes ~(F)d)~to~ > ~?~to~' 'solefl' et ~d,¢ 'aube' qu'on trouve darts certains parlers eccidentaux, doivent la perte de l'aspiration it l'influence de ~¢~dp6 'jour'. Enfin, ~'0¢60p 't6moin' (orig. fiOT~p < * fi~5-¢6op 'celui qui a vu') a chance d'avoir emprunt6 raspiration ~ ~civ 'voir'. M.L. (82) dit que la forme/id6otK~ (orig. *~d~fotga) attcst6e chez H6rodote et Hippocrate invite ~ admettre qu'en ionien, la perte de f apr6~s ~ ne produisait pas d'allongement compensatoire En r6alit6, l'allongement compensatoire est assur6 par o~6¢ < *d6fd¢ (art. d6d~'). La forrne hom6rique ~ei~otg0~ est donc conforme i la loi
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phon6t~que, tandis que la syllabe initiale br6ve de 6d~otu~t s'explique par une action analogique (influence du type 5 ~ o J r 0 0 . Comparer la substitution de ~'~oOa,seule forme ~tflis~e par h6rodote, b ~[¢o0t~ < *sesw6dha. Chez Hom6re, les formes hdrit6es 5ei6ot~:~ et ¢~'¢o00t sont beaucoup plus fr6quentes que les formes r6centes ~d~io~a et
gt~0a. M.[~. (123) admet que la forme 6olienne ~:~e~(at) s'explique par une simplification secondaire ~ partir de la forme normale/~/agev(at). En r6alit6, il s'agit d'une forme analogique (" / ~ = i~ev(aO'i't.o). M.I.... (! 36) suppose que la forme "ionienne" T~.~,~6t¢ s'explique par dissimilation partir de "reXetet~: ( < *re?~do-Fev'r-¢). En r6alit6, le suffixe -(f)e~,r- n'appartenait plus/t l'ionien courant d6s l'6poque d'Hom6re: darts l'6pop6e, les adjectifs en -evzproviennent du vieux fonds myc6nien. Or, le myc6nien appartient au grou;~e dialectal de l'orcado~:hypriote, qui ne poss6de pas la distinction entre ( ouvert et E fe~n6 (cf. arc. '~o~ < *tl~otFdov6" Hom. ¢aetv6¢). La forme 6pique re~,ilet¢ recouvre donc simplement myc. reXilfev~. 10. Darts ce qui pr6c6de, nous avons utili~ ~ plusieurs reprises des donn6es myc6niennes. Voici encore quelques observations relatives au myc6nien: ' D'apr~s M.L. (41), la chute des occlusives finales, tout en 6tant probablement un fait acquis en myc6nien, ne peut 6tre prouv6e pour le myc6nien &cause des r6gles orthographiques. A notre avis, rorthographe prouve bien que les occlusives finales ne subsistent plus en myc6nien. En effet, les occlusives y sont toujours not6es, le cas 6ch6ant au moyen d'une 'voyelle morte'; ainsi, l'occlusive fait pattie d'un groupe initial darts ti-ri-po rpiTtto¢, d'un groupe intervocalique dans qe-to-ro-we KWerp~oFeg, d'un groupe final darts wa-na-ka F&~K¢. Dans ces conditions, on attendrait pour *;ttivr la graphie *pa-ta. 16 En r6alit6, on trouve -pa, si bien qu'il faut ccnclure que le changement *ntiz~" >~&v 6tait d6j~ un fait accompli. En tout cas, si le myc6nien ne poss~dait pt'as d'occlttsives finales, des formes restitu6es telles clue *rt6 (4 l), * ~ - r t (70, 311) sont incorrectes, puisque les labiov61aires subsistaient encore en myc6nien. ll faut donc admettte pour ces formes 1'6volution suivante: *Kwt6 > r w t (6poque myc6nienne) > rt, *vd6-Kwt~ > y6ggwt (6poque myc6nienne) ~> 6~'~'t;l'assimilation ~iKw> r r w (g6min6e labiov61aire) est parall~le ~ celle qu'on trouve dans po-pi 7to~oi (g~m[n6e labiale aspit6e) isau de * ~ t o ~ i . Bien entendu, on ne saurait d6terminer si la graphie jo-qi rend ).dggwt (cf. 6olien/ffrt) ou la forme refaite y~Wt (cf, ion.-att. M.L. (63 sqq.) dit ~ juste t~'tre que les p~!ers occidentaux ne peuvent gu6re devoir les noms d'action en ore ~ rinfluence de l'ionien-attique, qui ne se fait sentir qu'~ partit du 5e si6cle av. J.-C. Cependant, flne peut s'agir non plus d'un tra~tement phon6tique, pui~lue rt ~e maintient normalement en grec occidental. Dans ces conditions, fl nous paraft s6dui~nt d'attribuer -ore au substrat myc6nien qu'on trouve darts tant de paflers doriens ( c f laconien Hohot6&p, forme qui r6pond ~ arc. Ilooot~t~v avec o comme darts myc. po.se-da-o HooeaS~thwv, tandis que la fo'rme authentiquement 16 La coi'ncidence graphique avec pa.ta ~r~wr~ ne serait pars sans parall~le. Ainsi, as-ti-/o-qo repr~sente rant Al0/oKw¢ (nora. sg.)que Al0/ogWo¢ (g6n. sg.).
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dorienne e,t Ilo¢et~/~a~). En effet, des mots tels que a-pu-do-si dort~oot¢: 'livraison', appartenant ~u vocabulsire 6conomique et juridique de la Koin6 myc6nienne, ont oien pu 6tre adopt6s pax les Grecs occidentaux qui avaient soumis la population myc6nienne. M.L. (76, 285) interpr6te la graphie e-ra-pe-me-na comme ~/~pavgdv&. Cependant, le th/~me de lbfrnrto 6rant ~ (cf. t~a~, ~or~o-pp6V~o¢),il vaut mieux l'interpr6ter comme ~ppa¢/~.v~ (pour le maintien de raspir6e, cornparer les formes hom6riques M.L. (78) donne la graphie ko-ri-a-do-no, qu'il interpr6te comme ~oplc~vov. En r6alit6, on ne trouve que ko-ri-a:-do.ao et ko-ri-/a-do-no. Comme le grec post6rieur ne connaft que tgopgavvo~ et ropiav6pov, nous pr6f6rons admettre que la forme myc6nienne. ~ terr~inait par - o : ~ o v ; rioter que ~ intervocalique reste normalement intact en grec (p. ex. X~ra/~,vo~). Puisque a~ note ha, il faut interpr6ter ko-ri-a~.do-no comme rop/hc~v~vo~, tandi~ que ko-r~-/a-do-no repr6sente roplca~vov. La m6me alternance se trouve dans i-e-re-:,~ ih eped¢/ i-/e-re-u ~ep~¢, me-nu-a~ MevOh~c:/me-nu-wa Mev~)~¢. On peut doric comlure qu'en myc6nien, h intervocalique tendait/~ s'amuir apr6s les ¢oyelles hautes t et v (Ruijgh 1967: 5 5 - 5 6 ) , tandis qu'ai!!eurs, il ~mb!e avoir 6t6 stable. M.L. (80) admet que ei6d~c est i~su de * fetSFfoC. Cependant, ranthroponyme myc6nie~ wi-dwo-,;./o Ft6~6hto¢, ancien adject:,f patronymique de *FtSf~o¢, prouve que le th6me verbal y 6tait origineUement au degr6 z6ro, comme darts le f6minin (f) i6via, attest6 chez Hom6re, et darts v. ind. vid-v~n. La forme hom6rique ei~d~ recouvre donc un plus ancien *FtSFcb~', comme oeTeoXd~¢ recouvre *¢eOvxFfoe, (cf. my¢. te-tu-ko-wo-az OeOvxf dhcO. M.L. (81) croit que la graphie exceptionneUe a-ra-ru-wo-/a en KN Sd 4408 repr6sente dgo6oFdc~, qui serait un double~ de la forme r6guli6re a-ra-ru-/a dOaOvia. A notre avis, il est plus prudent d'admettre une faute du scribe, qui, par inadvertance, a commenc6 par 6crire la i'orme masculine (ou neutre) *a-ra-ru-wo- 60ap-FFoC(ou -~6~'). S'6tant aper~u de ss faute, ii a ajout6 en:mite le morph6me f6m~nin -/a sans rayer le signe wo, ce qui a fourni une forme hybride. Noter que cette tablette c~. ~aporte uae autre faute: po-ni-/a-/a au lieu de po-ni-ki-/a ¢otvirlii (omission de ki suivie de dittographie de ja). Comparer KN Ra 1551, oh le scribe a commenc6 par 6crire la forme f6minine a-ra-ru-ja, qu'il a corfig6 en a-ro-ru-wo-a c~papFdh~ (nora. pl. ntr.) apr6s avoir correctement ray#, le signe/a. 1 I. M.L. (88, 124, 158) semble parfois ad,rnettre que les graphics du type de-so-too pour 6eogdc impliquent une syllabation du type 6e-o/~6¢, puisque la 'voyelle morte' r6pond ~ la voyelle suivante, non pa~ :~ la voyelle pr6c6dente. Une telle opinion est nettement inacceptable au niveau phvnologique: plusieurs r6gles phonologiques (notamment la loi de Sievers) et les fairs prosodiques four,,lis par la versification da grec, du vieil indien et du latin prouvent q~e d6s ['indo-europ6en, !a premi6re consonne d'un groupe intervocalique appartena~t/R la syllabe p~c6dent¢, ceile-¢i 6rant une sylhbe lourde. La syllabation du type 5¢-o/~6¢,est done purement orthographique et s'accorde, du moins en principe, avec la r6gle du ~,¢c alphab6tique telle que la donnent les ~am.~c~js. un groupe de consonnes ,~t assign6 i la syllabe graphique suivante
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all C~ Oil il peut 6galement figurer au d~but du mot. Donc 5e-o/ad~' (cf. o/a~Kpd¢) vis~-vis de X~X-Kd¢(myc. ka-ko), le groupe ~ ne pouvant constituer le d6but d'un mot. M.L. (143) interpr~te ranthroponyme re-u-ko-ro-o-pu~-ru comme AevKpo-bcp~¢. A notte avis, on a a/faire ~ une faute du scribe. On attendrait en principe *re-u-kopu2-r~ A t ' o g ~ p ~ 'aux sourcils blancs'; comparer re-u-ko-nu-ka )~evK~m)XC~(avec co < (~,,~). A juste titre, M.L. compare des exemples du transfert sporadique d'une liquide appuy6e b la syllabe pr6c6dente (type ~p~ao~ pour ~@po~). D'abord, le scribe a voul~ 6crire la forme moins correcte *re-u-ko-ro-pu2 Aeord~pp~. Apr/~s avoir 6crit re-u-ko-ro-, fl s'est rendu compte que p appartenait plut6t au second membre qu'au premier. Ceci r a invit6 ~ recommencer le second membre: il a 6crit -o-pu2-ru pour -~taC~¢ comme s'il s'agissait du mot simple *o-puz-ru ~opfi¢, sans d'aflleurs rayer le signe to. Le r6sultat est donc une graphic hybride. L'on sait que les scribes myc~niens ~,crivent ~t plusieurs reprises un second membre de compos6 comme un mot ~ part" p. ex. ke-re-si-/o we-ke pour Kprloto-Fep'til¢. Corn parer surtout ti-ri-o-we c6~ de ti.ri-jo-we pour rpt~Fe¢, ti-ri-o-we 6tant la graphie interm6diaire entre ~-r~qo-we et *ti-ri o-we (Ruijgh 1967: 31). M.L. (156) explique tu-ro2 (to2 = rlo) comme diminutif de rOpt~7 'fromage', en songeant sans doute ~ tOp/or 'petit fromage'. A notre avis, cette explication est improbable: a vestique tfiiri- 'lait cas~eux' invite ~ faire remonter zOpd¢ ~ rOpyd¢, forme qui r6pond exactement ~ la graphie myc6nienne. En outre, le suffixe diminutif -toy n'est attest6 qu'~ partir du 5e si6cle. Bien entendu, son absence dans l'6pop6e pourrait s'expliquer pat des raisons stylistiques, mais une telle explication n'est pas valable pour le langage de po6tes comme Archiloque, Sapho, Anacr6on et Hipponax, qui cornporte des 616ments du langage de tousles jours (Ruijgh 1967: 136). M.L. (180) admet, conform6ment ~ la doctrine traditionnelle, -wot- comme forme originelle du morpheme du participe parfait. Cependant, le myc6nien fournit uniquement -wos- (p. ex. te-tu-ko-wo-a~ OeOoxF6ha, nom. pl. ntr.), forme qui plus tard se maintient au nom. sg. masc. en -(F)o3¢, ntr. en -(F)6¢ et qui est ~galement ~ la base du f6m. en -o~: < *-us-ya. II faut conclure qu'apr6s l'6poque ~,~yc6n~enne, le grec a cr66 -(F)6z- pour les autres formes flexionnelles du masculin et du neutre afin d'6viter des formes contractes, le type -(F)d¢-¢~, -(F)6¢-t 6tant plus transparent que *-(F)oz)¢ ( < -F6h.o¢), *-FO~( < -F6h-t), etc. I e -r- a 6t6 emprunt6 h la flexion des participes du type ~o~pcou/~.pov, ,p~po~-o¢, ,p~pov'r-t (Ruijgh 1967: 90). L'on sait que l'6olien a introdu~t r616ment -¢.op/-ov, -ovr-o¢ .ozn-.t tel quel dans la flexion du participe parfait
( l e s b . ) , ¢ ~ c o v , ),e),t~govro¢: ion. att. ~e~vgc;~, ?~e~,ogdro~). M.L. (197)interpr6te ranthroponyme a-no-me-de comme
'Avo~lz~6r~c: le premier
membre ~erait issu de ~vg-, degr~ z6ro de da~ep-. Nous pr~f6rons voir darts a-no- la pr6position dad qui r6poad i ion.-att, dvci (cf. pa-ro ~r~pc~:~ap&; Ruijgh 1967: 353). M.L. (244) dit qu'aucune contraction n'a encore eu lieu en myc6nien. Ceci est correct pou~ le cas oh les deux voyelles 6taient s6par6es par f, h (< s) ou y > h. On peut conclure que F et h 6taient encore des consonnes solides e~f myc6nien, ce qui est confirm6 pat rabsence d'61ision darts un compos6 tel que o-pi-az-ra bztl-hc~,~ (Hom6re # ~ o ¢ ; Ruijgh 1967:53 sqq.). Ailleurs, en revanche, deux voyelles du m6me timbre peuvent se contracter d~s le myc6nien, comme le prouve le nom de province pe-ra-kora-i./a/pe.ra3-ko-ra-i-/a Hepeq,pg#~h~, forme coexistant avecla forme non contracte pe-ra-a-ko-ra-i-/o l l e p ~ t3,o~,~htot (Rui~gh 1972).
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M.L. (3061) propose d'expliquer ~rc.-chypr. 7td¢ a partir de *ltoTy- devant voyelle r6pondant a ~roTi devant consonne. Cependant, le myc6nien fournit po-si ltooi, forme qui est issue p h o n 6 t i q u e m e n t de no':i. II vaut donc mieux e x p l i q u e r 7r6¢ par apocope - t r a i t e m e n t propre aux pr6positions a partir de creel. Bien enten6~u, r a p o c o p e est au fond l'extension de r e m p l o i de la forme 61id6e, qui originellemenll n'6tait utilis6e que devant voyelle. 12. Terminons ce compte-rendu en soulignant uric fois de plus que le manuel de M.L. est excellent. Si sur certains points des progr6s sent possibles, il~ ne peuvent se r6aliser que par r a p p l i c a t i o n rigoureuse des m6thodes que M.L. a raises en pratique avec tant d'habilet6.
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1 shalli d~scuss Wise's book in relation to three requirements that one might perhaps legitimately demand of a scholarly work. If a book meets at least one of these requirements, it can be judged worthwhile: to meet more than one of them is to excel: and don't know of any book which meets all three. The three requirements are: (1) llae work should apply facts (which may or may not be well k n o w n ) t o the development and/or solution of general (linguistic) theoretical problems. (2) The work should record important facts previously not recorded and/or collect together in one place a range of facts previously only available from various relatively inaccessible sources. (3) The work should describe in a clear way what had only been described in muddled and confusing terms hitherto, it should reveal a new clear order in familiarly chaotic data. In her introduction, Wise makes it clear that requirement I above ;~ not to 'ae m e t . The descriptive model she adopts "follows more or less closely that proposed in Chomsky's 'Aspects' "(p. xii).Once or twice there seems to be a departure from the A s p e c t ~ ~ model, as where sliewrites, for instance, after discussing familiar examples like lie opened the door with a key and The key opened the door: This transformation cannot operate with all verbs and instrumentals, e.g.: 49. 'akal ilmakaroona bi jooka' 'he ate the macaroni with a fork' but 50. '*iJSooka akalit ilmakaroona' 'the fork ate the macaroni' In the above example the transformation would bring about the violation of a selectional restriction operating between the verb and its subject. (p. 16) This clearly implies a different view of the treatment of selectional restrictions from