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ANNPLA-1333; No. of Pages 8 Annales de chirurgie plastique esthétique (2017) xxx, xxx—xxx
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Place de l’endoscopie dans le lifting cervico-facial Endoscopy and face-lift J.C. Dardour *, R. Abbou 47, rue Spontini, 75116 Paris, France Rec¸u le 23 juin 2017 ; accepte´ le 27 juin 2017
MOTS CLÉS Lifting cervico-facial ; Rajeunissement facial ; Endoscopie
KEYWORDS Face-lift; Frontal area; Facial rejuvenation; Endoscopy
Résumé Le lifting n’est plus depuis de nombreuses années la seule intervention de rajeunissement facial. Il est nécessaire aujourd’hui de préciser le type de lifting dont on parle, lifting cervico-facial, lifting frontal ou lifting centro-facial. Nous envisagerons dans cet article le lifting frontal et centro-facial et son exécution possible par voie d’endoscopie avec donc des cicatrices minimes, cachées dans le cuir chevelu. Nous envisagerons successivement sa technique, ses indications et ses résultats mettant en évidence une très longue tenue dans le temps. # 2017 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Summary For many years, the face-lift has not been the only intervention for facial rejuvenation. It is necessary today to specify the type of face-lift, cervico-facial lifting, frontal lifting or facelift. We will consider in this article the frontal lift and centro-facial lift and its possible execution assisted by endoscopy with therefore minimal scars, hidden in the scalp. We will consider successively its technique, its indications and its results highlighting a very long hold over time. # 2017 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.
Introduction Le terme de lifting cervico-facial est souvent ambigu, car il ne devrait être employé que dans le cadre du rajeunissement
du cou et de la face. Pour certains il inclut les liftings frontaux et/ou médio-faciaux, pour d’autres non. Les liftings assistés par endoscopie sont uniquement des liftings frontaux et/ou medio faciaux. Ils n’ont aucune
* Auteur correspondant. Adresses e-mail :
[email protected] (J.C. Dardour),
[email protected] (R. Abbou). http://dx.doi.org/10.1016/j.anplas.2017.06.007 0294-1260/# 2017 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Pour citer cet article : Dardour JC, Abbou R. Place de l’endoscopie dans le lifting cervico-facial. Ann Chir Plast Esthet (2017), http:// dx.doi.org/10.1016/j.anplas.2017.06.007
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action au niveau de la région cervicale ni même faciale inférieure. La chirurgie endoscopique a été une évolution capitale dans de nombreuses disciplines chirurgicales. Les premières interventions endoscopiques de chirurgie esthétique faciale ont été réalisées dans les années 80 et les premiers auteurs décrivaient la chirurgie frontale sous endoscopie [1,2]. L’essor de l’endoscopie faciale est aujourd’hui freiné pour de nombreuses raisons : le matériel est onéreux et réservé à de rares indications en matière de chirurgie esthétique : essentiellement le lifting frontal sous endoscopie [2], et pour certains le contrôle de l’hémostase pour prothèses mammaires effectuées par voie axillaire, d’où la réticence de nombreux chirurgiens à s’équiper et à se former ; le principe de la résection des excédents cutanés est bien sûr impossible il est remplacé par un déplacement limité de structures « non élastiques » compensé par des rétractions cutanées à distance [3] ; enfin, les indications de la toxine botulique ont limité les indications des liftings frontaux chirurgicaux. Selon la définition même de Paul Tessier [4], le mask lift associe une dissection sous-périostée de la région malaire à une suspension verticale de ces tissus. Si ce terme est exact sur le plan sémantique, il semble un peu effrayant sur le plan marketing car il évoque les masques africains ou polynésiens parfois monstrueux et surtout figés. En outre certains auteurs ont voulu associer systématiquement des techniques de greffes osseuses malaires ou des déplacements des canthi externes qui ont entraîné des modifications faciales caricaturales [5]. Les techniques de mask lift par voie sous-périostée, initiées par Tessier [6], ont toutefois permis de mettre au point de nombreuses options chirurgicales dont le but est le rajeunissement des tiers supérieur et moyen de la face. Le décollement sous-périosté et la suspension des tissus mous profonds permet la remontée verticale des tissus dans cette région, exerçant ainsi une traction indirecte de la peau. Ce déplacement vertical, tant au niveau des régions malaires que des sourcils est minime rendant l’excision cutanée inutile. L’apport conjoint de l’endoscopie a permis alors d’envisager de nouvelles voies d’abord minimes, juste nécessaires à la dissection, supprimant les rançons cicatricielles importantes et les troubles sensitifs fréquents secondaires à la voie d’abord classique voie coronale [7]. N. Isse [1] et O. Ramirez et al. [8] ont développé ces techniques endoscopiques qui ont permis de grandes avancées dans la compréhension et l’analyse du vieillissement de la face. Dans sa technique primordiale, Paul Tessier fixait le masque facial par deux ou 3 points situés au niveau de l’arcade zygomatique après sa dissection complète en sous-périosté. L’utilisation de l’endoscopie a obligé les chirurgiens à d’imaginer d’autres modes de suspension, en particulier une suspension directe des tissus prémalaires à l’aponévrose du muscle temporal, qui s’est avérée beaucoup plus efficace et plus pérenne. Nous décrirons ici les indications et la technique chirurgicale du lifting par voie endoscopique.
Les indications Les premiers stigmates du vieillissement entre la 3e et 4e décennie portent sur les tiers supérieurs et moyens du visage [9] : rides frontales, intersourcillières et chute des sourcils ; excès cutané de la paupière supérieure et inférieure ; ptose verticale des tissus mous prémalaires, responsables d’une augmentation de hauteur de la paupière inférieure et d’une dépression sous-jacente véritable vallée des larmes ; accumulation de la graisse ptôsée au niveau des sillons nasogéniens ; poches malaires dont la pathogénie est discutée. Toutes ces modifications morphologiques liées au vieillissement peuvent être corrigées par ce lifting. En outre, l’emplacement des points de suspension des tissus prémalaires permet de rehausser le relief de la pommette si tel est l’effet désiré [10].
Les principes de cette intervention L’idée de base est la restauration la plus physiologique possible de l’anatomie du visage : mobiliser une structure rigide, le périoste plutôt que de tirer sur une structure élastique et molle, la peau, qui se distend très rapidement ; action spécifique sur la partie médio-centrale du visage et en particulier le sillon nasogénien, la vallée des larmes et les poches malaires (Fig. 1). La remonté des parties molles prémalaires entraîne une diminution de la hauteur de la paupière inférieure, ce qui a pour effet de rajeunir le visage ; application des points de suspension le plus près possible du siège de la déformation à corriger, c’est à dire le sillon nasogénien ; la traction exercée sur les tissus prés malaires et sousorbitaires doit être le plus verticale possible, une traction horizontale donnant un aspect figé aux liftings ; suivant les points de fixation de la suspension, on obtient une diminution ou une augmentation de la saillie des pommettes ; nous préconisons le respect absolu du canthus externe pour ne pas transformer le regard sauf cas particuliers.
La technique opératoire Nous verrons successivement la dissection frontale, temporale et medio-faciale.
Temps frontal Trois incisions verticales sont situées à 5 mm en arrière de la ligne d’implantation capillaire (Fig. 2). Une médiane et deux latérales à 5 cm de part et d’autre. La dissection peut se faire dans un plan sus- ou sous-périosté :
Pour citer cet article : Dardour JC, Abbou R. Place de l’endoscopie dans le lifting cervico-facial. Ann Chir Plast Esthet (2017), http:// dx.doi.org/10.1016/j.anplas.2017.06.007
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Figure 1 Amélioration de la région sous-orbitaire avec diminution de la hauteur de la paupière inférieure et correction de la vallée des larmes.
plan sous-périosté : l’incision cutanée est menée en profondeur jusqu’au périoste. Le decollement sous-périosté est mené d’abord à l’aveugle jusqu’aux sourcils. À ce niveau l’endoscope permet de visualiser la section du périoste grâce à une rugine tranchante. Ce qui a pour effet de mettre à nu les corrugators, le procerus et la partie sus-orbitaire des orbiculaires. Les corrugators et les procerus pourront alors être réséqués à la demande à l’aide d’un crochet coagulateur, en prenant soin de respecter les pédicules supra-trochléaires et sus-orbitaires. Cette voie de dissection n’est pas idéale si des incisions musculaires frontales sont nécessaires car le périoste fait
Figure 2
Position des incisions, médiane, latérales et temporale.
obstacle entre les ciseaux et le muscle. L’avantage de la dissection sous-périostée est de très peu reculer la ligne chevelue, puisqu’il n’y a pas de distension de la peau frontale ; plan sus-périosté : l’incision cutanée est menée en profondeur jusqu’au périoste en prenant soin de ne pas l’entamer. Le décollement est poursuivi de la même façon à l’aide d’une rugine tranchante à l’aveugle jusqu’audessus des sourcils. On poursuit le décollement sous endoscopie sous les sourcils et jusqu’à la base du nez pour bien libérer le procerus et les corrugators. Ceux-ci sont réséqués à la demande aux crochets coagulateurs. C’est la voie d’abord élective en cas de gestes nécessaires sur les rides frontales. Nous pratiquons alors des incisions horizontales le long des rides frontales et des incisions verticales de dénervation. L’inconvénient de la dissection sus-périostée est la distension de la peau frontale et donc un recul plus important de la ligne chevelue. Dans tous les cas c’est l’importance du décollement des tissus au-dessous des sourcils et non la force de traction utilisée, qui conditionnera leur ascension. Plus ce décollement se poursuit vers le bas plus les sourcils remonteront. Inversement si le décollement ne dépasse pas la limite inférieure des sourcils, ceux-ci ne remonteront pas. Les suspensions frontales ne sont réalisées qu’en fin d’intervention, une fois le temps temporal et les suspensions temporales réalisées. Ces suspensions servent simplement à maintenir la nouvelle position du lambeau frontal jusqu’à son accolement au plan profond. Elles doivent donc être temporaires mais solides. Elles sont donc faites au Vicryl 2/0. Des fils longs en U prennent en avant la galéa au niveau de l’incision et 5 cm environ en arrière la galéa au niveau de la limite postérieure du décollement (Fig. 3). Ces points sont passés à l’aide d’une aiguille de Reverdin. Une oreille de cuir chevelu est ainsi créée qui se résorbe en 2 ou 3 semaines (Fig. 4).
Pour citer cet article : Dardour JC, Abbou R. Place de l’endoscopie dans le lifting cervico-facial. Ann Chir Plast Esthet (2017), http:// dx.doi.org/10.1016/j.anplas.2017.06.007
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Figure 3 Modalité de la suspension frontale dont le but est le maintien de l’élévation du sourcil le temps de l’accolement du périoste dans sa nouvelle position.
une désinsertion intempestive du ligament cantal externe. En effet nous pensons que sauf dans de rares indications il ne faut pas déplacer le canthus externe afin de ne pas changer le regard du sujet. Depuis plusieurs années nous avons abandonné la dissection sous-périostée de toute l’arcade zygomatique, pour diminuer le risque de lésion de la branche temporale du nerf facial. 2 cm de dissection nous paraissent suffisant. En dedans, la section de l’aponévrose temporale superficielle sur la crête temporale permet de rejoindre le décollement frontal sous-périosté. Comme pour sa partie moyenne, le relèvement de la queue du sourcil dépend de l’importance du décollement vers le bas et non de la force de traction exercée lors de la suspension. La suspension se fait entre la galéa et l’aponévrose du muscle temporal avec un fil résorbable 2 ou 3/0. Le principe de ces deux suspensions est de déplacer vers le haut, en masse, tous les plans et de permettre un nouvel accolement os-périoste ou galéa-aponévrose qui pérennisera cette ascension. La suspension devra donc là encore être solide mais temporaire.
Au niveau du tiers moyen du visage La dissection du cadre malaire peut se faire de 3 façons : le plus souvent par un abord de blépharoplastie inférieure, lorsque celle-ci est nécessaire. L’incision est sous-ciliaire, suivie d’un décollement sousmusculaire jusqu’au rebord orbitaire. À ce niveau on pratique une section du périoste au bistouri électrique associée à un décollement sous-périosté de la totalité du malaire, retrouvant en dehors le décollement de l’arcade zygomatique. Cette dissection doit impérativement couper le périoste au bord inférieur du malaire et du maxillaire supérieur, tout en prenant soin de protéger le nerf sousorbitaire (Fig. 5). En dehors elle se poursuit en partie sur l’insertion malaire du masséter. Cette dissection totale du massif maxillo-malaire est la condition sine qua non de l’ascension possible du masque facial [6].
Figure 4 La suspension provoque une oreille temporaire qui se résorbe en 2 à 3 semaines.
Temps temporal L’incision temporale est réalisée 5 mm en arrière de la ligne d’implantation capillaire de chaque côté, légèrement en arrière de la crête temporale. La dissection est menée en profondeur jusqu’à l’aponévrose du muscle temporal de couleur blanc nacré. Le décollement est alors facile dans un plan totalement avasculaire jusqu’au niveau de l’arcade zygomatique. Grace à l’endoscope, on repère facilement la veine sentinelle qui est soigneusement coagulée pour éviter tout saignement intempestif. La dissection passe alors l’arcade zygomatique en souspériostée, tandis que l’aide opératoire maintient son doigt au niveau du rebord orbitaire externe pour éviter
Figure 5 Le décollement doit se faire sur toute la surface du malaire avec section du périoste sur toute la périphérie du décollement.
Pour citer cet article : Dardour JC, Abbou R. Place de l’endoscopie dans le lifting cervico-facial. Ann Chir Plast Esthet (2017), http:// dx.doi.org/10.1016/j.anplas.2017.06.007
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Figure 6 La position des points de suspension est capitale prenant tous les tissus profonds 2 et 4 cm en dehors de l’aile narinaire et venant se fixer sur l’aponévrose du muscle temporal légèrement en dehors de la crête temporale. Cette photo montre également l’embellissement obtenu et la pérennité du résultat ici à 3 ans.
Si la blépharoplastie inférieure est inutile, la voie d’abord temporale est suffisante pour poursuivre le décollement de tout le malaire. La suspension est réalisée par deux points de monofilament résorbable 2/0. Ces deux points prennent en masse tous les tissus du masque facial. Leur position est repérée par une ligne horizontale qui passe par le rebord narinaire et qui croise deux verticales, l’une à l’aplomb du milieu de la fente orbitaire, et l’autre à l’aplomb du canthus externe (Fig. 6). Dans cette position ils permettent une remontée verticale du masque facial en même temps qu’une projection de la région sous-orbitaire. Cette double action efface la vallée des larmes ou les poches malaires quand elles existent.
Si ces deux points sont placés légèrement plus haut, ils permettront une excellente ascension du masque facial, mais sans projection de la pommette. Leur mise en place en s’aidant d’un écarteur à lumière froide est très facile par l’abord sous-ciliaire. En cas d’abord temporal unique, il faudra s’aider d’un passe-fil ou d’une aiguille de Reverdin. Ces 2 points sont fixés par des fils longs à l’aponévrose du muscle temporal en regard de l’incision temporale. Leur tension ne doit pas être excessive pour ne pas sectionner les tissus musculaires. En revanche, cette suspension temporaire, le temps que les accolements se fassent, doit être extrêmement solide. Enfin, ces deux points doivent être
Figure 7 Lifting cervico-facial combiné à un lifting medio-facial par endoscopie. On voit que le rajeunissement est surtout en rapport avec l’amélioration médio-faciale du lifting supérieur sous endoscopie. Pour citer cet article : Dardour JC, Abbou R. Place de l’endoscopie dans le lifting cervico-facial. Ann Chir Plast Esthet (2017), http:// dx.doi.org/10.1016/j.anplas.2017.06.007
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Résultat à 3 mois d’un lifting par endoscopie associé à un lifting cervico-facial chez un homme de 60 ans.
parfaitement symétriques sous peine d’obtenir une asymétrie faciale post opératoire. L’intervention se termine par une suspension du fascia temporal superficiel et la peau à l’aponévrose du muscle temporal. Cette deuxième suspension permet l’ascension de la queue du sourcil qui là encore sera proportionnelle à l’importance du décollement au-dessous du sourcil, et non à la force de traction exercée. Les incisions chevelues d’endoscopie sont fermées à l’aide d’agrafes. En cas d’abord sous-ciliaire associé, une résection cutanée palpébrale prudente est effectuée à la demande. On ne réalise pas de canthopexie externe systématique. Les suites opératoires sont très variables : parfois spectaculaires avec d’importants œdèmes pendant les 10 premiers jours, parfois remarquablement discrètes. Le dégonflement intervient avec le retour à la vie sociale après 15 jours à 3 semaines. Cette intervention peut bien sûr être associée avec un lifting cervico-facial, permettant une correction du 1/3 inférieur du visage chez les patientes plus âgées (Fig. 7).
réintervention. Les 2 seules infections que nous avons eu à déplorer étaient secondaires à l’utilisation de la voie endobuccale pour la dissection maxillo-malaire. Nous avons rapidement abandonné cette voie d’abord. Dans notre première série de 50 cas nous avions déploré 15 % d’œil rond toujours en rapport avec des excisions cutanées palpébrales trop importantes supérieures à 6 mm. Cette complication a aujourd’hui disparue.
Discussion Le lifting assisté par endoscopie permet de rajeunir des deux tiers supérieurs de la face. Il n’a en aucun cas la prétention de corriger l’ovale du visage. Il ne se positionne donc pas en concurrent du lifting cervico-facial cas son champ d’action est différent. Ce lifting, dérivé des techniques de Mask lift n’en a ni la lourdeur chirurgicale, ni les conséquences psychologiques liées au changement d’obliquité des canthi externes qui changent complètement le regard. L’endoscopie permet d’éviter la rançon cicatricielle hémicoronale des liftings frontaux ainsi que leurs séquelles douloureuses. Dans notre experience portant sur plus de 500 cas, les hématomes ont été très rares et n’ont jamais nécessité de
Figure 9 temps.
La photo à 18 mois montre un résultat stable dans le
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Place de l’endoscopie dans le lifting cervico-facial Les paralysies faciales concernent la branche frontale du nerf facial, étirée lors de la dissection de l’arcade zygomatique. On peut noter qu’il n’y a jamais eu de section franche puisqu’elles ont toutes été temporaires. Il s’agit alors vraisemblablement d’un étirement de cette branche frontale dont la récupération se fait dans 100 % des cas. Trois séries dans la littérature retrouvent : 0 % (Ramirez et al.), 11 % (Psillakis) [11] et 20 % (Tessier) de paralysies faciales en cas de dissection sous-périostée. Dans notre série nous en retrouvons 7,5 %, alors qu’elles atteignent 37 % en cas de dissection sus-périostée. Pour obtenir de bons résultats, nous pensions primitivement que la dissection des tissus devait intéresser la totalité de l’arcade zygomatique, comme le pense Ramirez. En effet, on obtient alors une mobilité optimale des tissus surtout latéralement. Aujourd’hui nous limitons notre dissection au tiers antérieur de l’arcade zygomatique, ce qui permet des suites plus simples avec une mobilisation centro-faciale tout aussi efficace.
7 Globalement, nous avons obtenu 70 % de résultats satisfaisants (bons à excellents) avec cette technique. Les résultats moyens à insuffisants sont en rapport essentiellement avec les dissections sus-périostées, que nous avions tentées au début de notre expérience, ou avec des mauvaises indications opératoires, pour des patients qui ne présentaient pas en fait de ptose médio-faciale. Nous pratiquons cette intervention avec fixation du masque facial par des fils longs réorbables au fascia du muscle temporal depuis 1994. De nombreux patients, hommes et femmes, ont été revus avec pour certains plus de 20 ans de recul. Dans tous les cas nous avons été frappés par la tenue à long terme de ce type de lifting, même chez l’homme dont on connaît la difficulté pour obtenir des résultats à long terme. (Fig. 8—9). En effet beaucoup de patientes que nous avions opérées jeunes, uniquement de ce lifting médio-facial sont revenues nous voir pour bénéficier secondairement d’un lifting cervico-facial, dont la tenue dans le temps est bien moins bonne (Fig. 10). Nous pensons que cette différence
Figure 10 L’intervention a souvent un effet embellissant ici après 4 ans. Cet effet se maintient à long terme, 14 ans après un simple lift cervico-facial complémentaire permet à la patiente de retrouver son résultat primitif. Pour citer cet article : Dardour JC, Abbou R. Place de l’endoscopie dans le lifting cervico-facial. Ann Chir Plast Esthet (2017), http:// dx.doi.org/10.1016/j.anplas.2017.06.007
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est en rapport avec le fait que la dissection sous-périostée du lifting centro-facial déplace une structure rigide, le périoste qui se recolle de manière pérenne à l’os, alors que la dissection sus-périostée ou sous-cutanée étire une structure élastique, la peau qui bien-sûr se distend plus ou moins rapidement secondairement. Nous voudrions insister sur la possibilité de correction des poches malaires par ce lifting. Les poches malaires sont probablement la conséquence d’un relâchement de l’orbiculaire. Nous pensons que la suspension des tissus prémalaires à l’aponévrose temporale permet une remonté de l’orbiculaire à l’origine d’une réelle correction de ces poches malaires. Cependant, l’emplacement des points de suspension doit être extrêmement précis afin d’éviter une correction insuffisante. Enfin, nous insisterons sur la mesure de la hauteur de la paupière inférieure. Celle-ci augmente avec l’âge pour 2 raisons, le relâchement de l’orbiculaire et la ptose des tissus malaires en regard du rebord orbitaire. S. Hamra [12] insiste sur le repositionnement de la graisse malaire, ce en quoi nous sommes parfaitement d’accord mais également sur le repositionnement de la graisse orbitaire. Dans la mesure où le but de ce lifting est de repositionner les tissus ptôsés, nous ne voyons pas l’intérêt anatomique de créer un emplacement de graisse ectopique alors que la remontée des tissus malaires suffit à diminuer la hauteur de la paupière inférieure.
Conclusion Le lifting endoscopique est une intervention qui rajeunit les deux tiers supérieurs du visage. Il corrige les rides frontales, la ptose du sourcil, et le sillon nasogénien. Il permet de diminuer la hauteur de la paupière inférieure, signe majeur du vieillissement [13,14]. Enfin il permet de rembourrer la région sous-orbitaire en corrigeant également la vallée des larmes et les poches malaires associées. Réservé le plus souvent à des patientes plutôt jeunes, ce type de lifting peut très bien s’associer et compléter un lifting cervico-facial chez les patientes plus âgées qui demanderaient un rajeunissement très important, ou chez l’homme dont on connaît les difficultés d’obtention de résultats dans le temps.
Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
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Pour citer cet article : Dardour JC, Abbou R. Place de l’endoscopie dans le lifting cervico-facial. Ann Chir Plast Esthet (2017), http:// dx.doi.org/10.1016/j.anplas.2017.06.007