Abstracts / Néphrologie & Thérapeutique 14 (2018) 335–402
plaquettaire (AAP) ou à une thrombopathie. Onze des 21 patients sous AAP ont eu un arrêt de leur antiagrégation plaquettaire. Sur les 16 patients sous AVK, 12 ont eu un relais par héparine ou HBPM et 4 ont eu une courte fenêtre sans anticoagulation. Un diagnostic histologique a pu être établi dans 37 cas (95 %). Parmi les 30 PBG-coaxiales, 12 prélèvements étaient inadéquats, 1 limite et 17 satisfaisants (> 10 glomérules) d’après la classification de Banff 2015. Les BR-coaxiales se sont compliquées à 3 reprises (8 %) : 2 hématomes périrénaux et 1 fistule artérioveineuse. Durant la même période, 16 PBR-TJ et 8 PBG-TJ ont été réalisées. Un diagnostic histologique a pu être établi dans 17 cas (71 %). Deux patients ont été rebiopsiés (BR-TJ) en raison d’un résultat histologique insuffisant. Parmi les 8 PBG-TJ, 6 prélèvements étaient inadéquats et 2 satisfaisants. Deux biopsies transjugulaires se sont compliquées d’hématomes dont l’un a nécessité un recours transfusionnel. Conclusion La BR percutanée coaxiale avec comblement hémostatique du trajet biopsique est une alternative efficace et sûre à la biopsie transjugulaire pour les patients à haut risque hémorragique avec un rendement satisfaisant. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.nephro.2018.07.318 PN128J
Thrombose post-traumatique des artères rénales et thrombophilie
D. El Hamssili ∗ , T. Bouatar , I. Mba , L. Driouch , L. Benamar , R. Bayahia , N. Ouzeddoun Rabat, Maroc ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (D. El Hamssili) Introduction La thrombose post-traumatique des artères rénales est une complication rare. La thrombophilie est un facteur favorisant. La revascularisation des artères rénales doit être réalisée en urgence afin de préserver le pronostic fonctionnel. Nous rapportons l’observation d’un patient ayant présenté une insuffisance rénale aiguë anurique par thrombose post-traumatique des artères rénales. Observation Monsieur E.L., âgé de 26 ans, a comme antécédents un tabagisme et un cannabisme. Il est victime d’un accident de la voie publique avec un traumatisme crânien et lombaire. Il présente une hématurie totale, une insuffisance rénale aiguë oligo-anurique. L’angioscanner abdominal, réalisé quarante-huit heures après le traumatisme, montre une thrombose partielle de l’artère rénale droite, et totale de l’artère rénale gauche, avec une thrombose des veines rénales, et un infarcissement quasi-total des deux reins. Le patient a bénéficié d’une revascularisation de l’artère rénale droite par angioplastie avec mise en place d’un stent. Un doppler des artères rénales 24 heures après la revascularisation montre quelques zones d’hypovascularisation intraparenchymateuse au niveau du rein droit. Le rein gauche est ischémié. Le bilan de thrombophilie montre un déficit en protéine C à 46 %, un taux de résistance à la protéine C à 152 %, un taux de protéine S normal à 109 %, un taux d’antithrombine III normal à 105 % et une hyperhomocystéinémie modérée à 36 umol/L. Le bilan immunologique, (anticorps antinucléaires, anticorps anti-ADN, anticoagulants circulants, antibêta2 glycoprotéine, anticardiolipine) est normal. Le patient est mis sous héparine non fractionnée, relayée par un traitement anticoagulant antivitamines K associés au clopidogrel. L’évolution sur le plan rénal est défavorable, avec une insuffisance rénale chronique terminale. Conclusion Une anomalie du bilan de thrombophilie expose à la thrombose post-traumatique des artères rénales. La revascularisation associée à une anticoagulation efficace doit être instaurés en urgence, afin de préserver la fonction rénale.
Déclaration de liens d’intérêts éventuels liens d’intérêts.
391
Les auteurs n’ont pas précisé leurs
https://doi.org/10.1016/j.nephro.2018.07.319 PN129J
Place des échanges plasmatiques en milieu néphrologique S. Fattoum 1,∗ , I. Mami 1 , T. Mesbahi 1 , H. Jebali 1 , M. Krid 1 , F. Ben Hmida 2 , S. Béji 2 , M.K. Zouaghi 2 1 Service de néphrologie, hôpital La Rabta, Tunis, Tunisie 2 Laboratoire de pathologie rénale lrsp001, hôpital Charles-Nicolle, Tunis, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (S. Fattoum) Introduction Les échanges plasmatiques (EP) sont une technique d’aphérèse non sélective par filtration ou centrifugation permettant l’épuration rapide de substances pathogènes de haut poids moléculaire. Ils ont pris une part importante dans les stratégies thérapeutiques proposées en néphrologie. Le but de notre travail est de déterminer les indications des EP en milieu de néphrologie, les complications et les résultats de ces EP. Patients/matériels et méthodes C’est une étude rétrospective incluant les séances d’EP réalisées sur une période de 10 ans s’étalant de janvier 2007 à décembre 2017. Nous avons analysé les indications des EP selon le niveau de recommandation, les complications et l’impact thérapeutique. Résultats Le nombre total des séances d’EP était 81. Les EP ont été réalisées chez 13 patients dont l’âge moyen était de 47 ans [15–81 ans] avec un sex-ratio à 1,16. Les indications des EP étaient l’hémorragie intra-alvéolaire dans 11 cas avec un niveau de preuve 1C selon l’American Society for Apherisis et un syndrome hémolytique et urémique (SHU) secondaire à un lupus systémique dans 2 cas avec un niveau de preuve 2C. L’hémorragie intra-alvéolaire compliquait un syndrome de Good Pasture (GP) dans 2 cas, une granulomatose avec polyangéite (GPA) dans 3 cas et une polyangéite microscopique (PAM) dans 6 cas. L’anticoagulation du circuit s’est faite par de l’héparine dans 9 cas et du citrate dans 4 cas. Le liquide de substitution était l’albumine et/ou le plasma frais congelé selon l’indication. Les complications étaient infectieuses dans 4 cas, métaboliques dans 2 cas à type d’hypocalcémie secondaire à l’utilisation du citrate. Des réactions allergiques ont été observées dans 2 cas. Un hémopéricarde lié à l’administration de l’héparine a été signalé dans 1 cas et un décès est survenu dans 1 cas. L’évolution a été marquée par l’amélioration de l’état respiratoire dans 7 cas. Huit patients ont nécessité le recours à l’épuration extrarénale de fac¸on périodique dont 4 patients traités pour PAM, 3 pour GPA, et 1 pour GP. Discussion Les échanges plasmatiques sont devenus une thérapie incontournable en néphrologie dont l’indication doit se référer aux recommandations récentes de la Société américaine d’aphérèse et être discutée de manière pluridisciplinaire dans les situations où le niveau de preuve reste encore insuffisant. Conclusion En milieu néphrologique, l’impact des EP sur le pronostic vital est majeur. La tolérance est généralement bonne et les complications graves restent rares. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.nephro.2018.07.320