es patients souffrant de polyarthrite rhumatoïde (PR) ont un risque cardiovasculaire plus élevé que la population générale, qu’ils soient ou non traités. Postulant l’existence d’autres facteurs de risque cardiovasculaires que les traditionnels composants du profil lipidique, puisque ceux-ci s’améliorent sous traitement antirhumatoïde alors qu’ils ne bénéficient d’aucun traitement hypolipémiant, une équipe espagnole a profité des données issues de la cohorte Drece pour comparer le profil lipidique de 122 patients souffrant de PR avec celui d’un groupe contrôle1. Ils ont constaté ainsi que les concentrations en HDLc étaient plus élevées chez les femmes préménopausées et ménopausées que dans la population générale (p = 0,023 et p = 0,001, respectivement). Par ailleurs, tous les patients avec une PR avaient des taux significativement plus bas en apolipoprotéine B, ainsi qu’un rapport apolipoprotéine B/apolipoprotéine A1 moins élevé. Les femmes ménopausées avaient également un taux significativement moindre en LDLc et en cholestérol total, sans que l’on ne
puisse observer de différences pour les taux d’apolipoprotéine A1 et de triglycéride. En bref, le profil “athérogène conventionnel” de ces patients ayant une PR traitée était nettement meilleur que celui de la population générale. En revanche, tous les patients atteints de PR présentaient des taux de lipoprotéine (a) supérieurs à ceux des sujets du groupe contrôle. Près de la moitié d’entre eux présentait même une hyperlipoprotéinémie (a) (56 % des hommes, 53 % des femmes préménopausées et 54 % des femmes ménopausées). La discordance entre le profil “non-athérogénique conventionnel” et cette hyperliprotéinémie(a) pouvant expliquer, selon les auteurs, le risque cardiovasculaire plus élevé des patients ayant une PR. À mettre en perspective avec les résultats d’une récente méta-analyse2 portant sur 36 études prospectives et qui montrait que lorsque la lipoprotéinémie (a) est 3,5 fois supérieure à la normale, le risque cardiovasculaire global augmente de 13 %. |