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– le grade 2, à un positionnement suboptimal dans les autres espaces ventriculaires ; – les grades 3 et 4, à un mal positionnement au niveau du parenchyme cérébral, respectivement non éloquent et éloquent. Cent vingt-sept DVE ont été placées chez 94 patients, dont 67 % en grade 1,7 % en grade 2, 14 % en grade 3 et 11 % en grade 4. Vingt p.100 des drains en grade 3 et 4 ont dû être remplacés, alors qu’un seul drain en grade 1 est devenu dysfonctionnel (p < 0,001). Les facteurs de risque de mauvais positionnement étaient un Index d’Evans < 0,2 (p < 0,05), une longueur du cathéter > 6,5 cm (p < 0,001) et une rotation de la tête pour une crâniotomie concomitante (p < 0,05). L’existence d’un engagement sous falcoriel n’était pas un facteur prédictif significatif. Une hémorragie limitée compliquait l’intervention dans 17 %, le long du trajet du cathéter dans 90 % des cas. Le nombre de tentatives s’est révélé le seul facteur de risque (p < 0,01). Notre étude confirme que le taux de complications lié à la mise en place des DVE reste élevé puisque 25 % des cathéters sont mal positionnés et qu’une hémorragie est notée dans 20 % des cas. Limiter la longueur du cathéter et le nombre de tentatives ainsi que placer la tête systématiquement en position neutre pourrait réduire ce taux. http://dx.doi.org/10.1016/j.neuchi.2013.10.082 P-7
Traumatismes crâniens chez le sujet jeune : étude d’une population de l’Est algérien L. Arrouf , C. Arrouf Service de neurochirurgie, CHU, Constantine, Algérie Les traumatismes crâniens(TC) sont fréquents chez les enfants et les adultes jeunes. L’incidence des TC dans cette catégorie ne peut être donnée avec précision. Notre objectif est de déterminer les aspects épidémiologiques et décrire les caractéristiques lésionnelles, circonstancielles et les facteurs de risque des TC dans notre population pour une démarche préventive. Il s’agit d’une étude rétrospective de 331 malades vus à notre consultation, un mois après le TC, sur une période de 2 ans. Notre critère de sélection est la tranche d’âge entre 0 et 30 ans. Les aspects épidémiologiques ont été analysés en corrélation avec l’âge, le sexe, les circonstances de survenue du TC, le type et la gravité des lésions. La population jeune représente 78 % des cas. La tranche d’âge la plus touchée se situe entre 0 et 12 ans, avec 66 % des cas. La prédominance est masculine dans les deux catégories. Il s’agissait de TC léger pour 59 % des patients d’âge inférieur à 12 ans et pour 32 % des plus âgés. Les circonstances du TC sont dominées par la chute avec 80 % chez les moins de 12 ans et l’accident de la voie publique(AVP) dans 30 % des cas pour l’ensemble des patients. Les conducteurs de moto ont été retrouvés victimes dans 7 % des cas entre 13 et 30 ans, venant d’une même région et sans port de casque. Nous avons retrouvé une relation entre le mécanisme accidentel et le type lésionnel ; les fractures constituent 35 % pour la population la plus jeune, et 53 % en relation avec les chutes alors que 15 % sont en relation avec les AVP. Les agressions restent l’apanage des plus grands avec 6 %. Les lésions associées (hématomes, contusions) sont retrouvées pour 21 % chez les plus de 12 ans. La connaissance épidémiologique des TC est nécessaire pour améliorer la prise en charge et planifier les stratégies de prévention ; une campagne de sensibilisation auprès des parents et la sécurisation de l’environnement semblent être des mesures adaptées dans notre contexte. http://dx.doi.org/10.1016/j.neuchi.2013.10.083
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Prise en charge des plaies crânio-cérébrales à Cotonou (République du Bénin) J.-M. K. Quenum a,b , B. Quenum a,b , L. Fanou a,b , R. Akadiri a,b , A. Gnangnon a,b a Hôpital d’instruction des Armées, Cotonou, Bénin b Clinique de la Marina, Cotonou, Bénin La plaie crânio-cérébrale est une solution de continuité de tous les plans de couverture séparant le parenchyme cérébral du milieu extérieur. Le risque infectieux est lié au délai de la prise en charge. Il s’agit d’une étude rétrospective réalisée sur deux ans, de juillet 2010 à juin 2012. Nous avons colligé 23 dossiers de patients traumatisés crânio-encéphaliques et qui ont bénéficié d’un examen neurologique complet et d’un scanner cérébral en urgence. La durée moyenne de suivi est de 14 mois. Sur 496 patients ayant consulté pour un traumatisme crânioencéphalique toutes gravités confondues, 23 ont présenté une plaie crânio-cérébrale et ont bénéficié d’un traitement médicochirurgical. L’âge moyen est de 17 ans avec des extrêmes de 5 à 54 ans. Les accidents de la voie publique représentent l’étiologie principale (67 %) de ces traumatismes crâniens. Le délai moyen avant l’admission est de 14 heures et le délai avant la prise en charge chirurgicale est de 36 heures. La majorité de ces patients (73 %) ont un bon score de Glasgow (11–15). La prise en charge chirurgicale a consisté en un parage, une crâniotomie, une reconstruction de la dure-mère et de la peau. Le traitement médical a été une antibiothérapie prophylactique anti-staphylococcique pendant 72 heures. L’évolution postopératoire était excellente chez 22 patients. Seul un patient a présenté une suppuration infectieuse intra-crânienne et a été réopéré. Les plaies crânio-cérébrales représentent une urgence neurotraumatique. Une prise en charge précoce avec parage et antibioprophylaxie à large spectre reste la clé du traitement médico-chirurgical. http://dx.doi.org/10.1016/j.neuchi.2013.10.084 P-9
Ponction percutanée dans le traitement de l’hématome sous-dural chronique A. Hallaci , K.E. Malek , S. Saidia , A. Berchi , A. Hadj Lmarbi , A. Bennadji , O. Laouamri Service de neurochirurgie, CHU, Sétif, Algérie L’hématome sous-dural chronique(HSDC) constitue l’une des pathologies les plus courantes. Son traitement chirurgical, habituellement simple, est d’ailleurs confié aux plus jeunes. Les approches thérapeutiques varient beaucoup selon les opérateurs et les centres, preuve de la difficulté éprouvée par les uns et les autres à trouver un consensus sur le geste chirurgical le plus adapté. La ponction percutanée (tapping), permettant la ponction de l’HSDC, a été décrite par Aoki en 1984. Il s’agit d’une étude rétrospective de 213 patients opérés par ponction percutanée, dans le service de Neurochirurgie du CHU de Sétif, durant la période de 3 ans et demi, allant du 1e janvier 2010 au 1e août 2013. Résultats.– Sur 213 patients opérés pour HSDC, nous retrouvons : une prédominance masculine avec 78,8 % de sujet masculin, un âge allant de 8 ans à 107 ans ; 14,5 % des patients avaient un DNID ; 28,1 % avaient une HTA ; 58,7 % présentaient un traumatisme crânien ; 22,5 % présentaient des HSDC bilatéraux, 41,3 % à droite, 35,7 % à gauche. En ce qui concerne les complications de la ponction percutanée : 9,8 % des patients ont eu un HSDC récidivant ; 1,4 % un pneumatocèle ; 1,4 % un AVC ; 2,8 % sont décédés.
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En conclusion, le but de la chirurgie des HSDC est d’évacuer un hématome compressif, mais cela dépend avant tout des habitudes de chaque chirurgien et de l’état préopératoire des malades. La population touchée est souvent âgée, aux antécédents médicaux lourds, supportant mal les interventions longues. La compréhension de la physiopathologie de l’HSDC progresse, mais l’uniformité du type de la technique chirurgicale à appliquer n’est pas encore acquise. À une époque où la chirurgie minimaliste semble prendre une part de plus en plus importante, mais également où le coût global de l’acte doit être pris en compte, la ponction percutanée s’inscrit comme une technique efficace et sûre, d’autant plus qu’elle est applicables aux sujets fragiles. http://dx.doi.org/10.1016/j.neuchi.2013.10.085 P-10
Céphalocèle atrétique S. Perez Da Rosa , A. Healey , S. Burn , A. Sinha Unité de neurochirurgie pédriatrique, Alder-Hey Hospital, Liverpool, UK Le céphalocèle atrétique est une forme d’encéphalocèle qui représente environ 1 % de toutes les malformations congénitales céphalo-rachidiennes. Ces lésions rares sont présentes comme une masse sous-cutanée, dans la ligne médiane, au niveau du vertex. L’IRM cérébrale retrouve des anomalies veineuses intracrâniennes associées. Nous avons étudié prospectivement 4 patients atteints de céphalocèle atrétique, hospitalisés dans le service de neurochirurgie de l’hôpital des Enfants Alder-Hey, de Liverpool. Ils ont été évalués cliniquement et radiologiquement par imagerie par résonance magnétique (Philips 3 T) avec séquences ARM et VMRV. Les scans ont été examinés par le neuro-radiologue et les résultats ont été comparés à la littérature publiée. La série des 4 patients atteints de céphalocèle comprend 3 garc¸ons et 1 fille, âgés de 1 jour à 9 mois. Chez chacun d’eux, a été retrouvée une tuméfaction dans la ligne médiane : une dans la région occipitale, une pariétale et deux dans le vertex. L’IRM montre, chez les 4 patients, la persistance d’un sinus falcoriel en relation directe avec la lésion. Un patient présente une fermeture spontanée de la lésion, alors que chez les 3 autres, une chirurgie a été effectuée pour des raisons cosmétiques et pour éviter la rupture. Chez aucun d’eux, une veine importante n’a été trouvée au cours de la chirurgie. Le céphalocèle est une condition dysraphique. Le traitement chirurgical est indiqué pour de nombreuses raisons : éviter une rupture ou une ulcération, douleurs secondaires à la présence de composants duraux, obtenir un diagnostic histologique, limiter le risque de saignement ou de fuite de LCR. L’étude par IRM est obligatoire en préopératoire pour mettre en évidence la malformation veineuse en relation avec la lésion. http://dx.doi.org/10.1016/j.neuchi.2013.10.086 P-11
Fistules dermiques spinales : le risque infectieux est-il réel ? M. Vinchon , I. Stella , I. Delestret Lille, France Les fistules dermiques spinales (FDS) exposent à un risque de complication infectieuse neuro-méningée avec méningite ou myélite, avec potentiellement des séquelles majeures. Alors que le diagnostic de fistule dermique spinale est souvent fait à la naissance, les patients ne sont pas toujours adressés rapidement au neurochirurgien ; même dans ce cas, la décision d’une intervention précoce chez un nouveau-né est souvent difficile car le risque de complication infectieuse n’est pas établi. Nous avons revu rétrospectivement notre expérience pédiatrique des FDS opérées depuis 1987 pour calculer le risque cumulé de
surinfection en fonction de l’âge. Le suivi clinique nous a permis d’évaluer les conséquences de ces épisodes infectieux. Nous avons colligé 29 observations de FDS, 12 garc¸ons et 17 filles, âgés de 0 à 15 ans. Dans 16 cas, la fistule s’était compliquée d’infection : 4 collections locales, 6 avec méningite et 6 avec myélite. Le risque cumulé d’infection était de 58 % à 5 ans et 87 % à 10 ans ; 4 cas d’infection sont survenus avant 6 mois, dont 2 cas au cours du premier mois de vie. Après un suivi moyen de 67 mois, les séquelles cognitives, motrices et sphinctériennes étaient présentes, essentiellement dans les cas de fistule surinfectée. Le risque d’infection des FDS et sa gravité militent en faveur d’une intervention précoce au cours du premier mois de vie. Le dépistage systématique à la naissance de cette malformation rare et souvent discrète nécessite une information large auprès des pédiatres de maternité. http://dx.doi.org/10.1016/j.neuchi.2013.10.087 P-12
Dysraphismes : on en parle souvent et on les voit toujours R. Guerbouz , D. Razai , B. Bouzekar , B. Belebna Service de neurochirurgie, EHU, Oran, Algérie Le but de ce modeste travail est de rappeler que, malgré les signaux de sensibilisation, ce fléau de la santé publique ne cesse de reproduire des impacts psychologiques et socio-économiques importants dans notre société, ce qui représente un défit permanent pour les praticiens concernés par sa prise en charge. Étude rétrospective de 138 cas (88 filles et 50 garc¸ons) depuis fin 2009. Tous les malades avec troubles neurologiques sont explorés par la TDM. Pour les malades considérés comme présentant un méningocèle, un complément d’IRM médullaire est systématique. La chirurgie est proposée d’emblée en cas de fistulisation (20 cas). Elle n’est pratiquée d’emblée qu’en cas de macrocrânie et après 3 mois en fonction du processus d’épidermisation. Les cas de myéloméningocèle (77cas) avec paraplégie et troubles sphinctériens dominent cette population étudiée (56 %) dont la chirurgie n’a pas amélioré le tableau neurologique. Néanmoins, dans les cas fistulisés ou infectés, cette chirurgie a permis d’éviter les complications neuro-infectieuses. En revanche, les méningocèles (34 cas) sont de meilleur pronostic fonctionnel et les complications sont de plus en plus rares. Les complications d’ordre infectieux avec ablation du matériel de drainage sont l’apanage des malades opérés dont la poche était infectée et/ou fistulisée. Que faire ? Il serait regrettable de ne pas profiter de ces enseignements et de ne pas mettre sur pied une stratégie de prévention qui ne demanderait, somme toute, que des moyens assez simples. Une action concertée multidisciplinaire serait néanmoins indispensable, car s’il est vrai que le corps médical est bien au courant de l’action bénéfique de l’acide folique, les modalités d’application sont disparates, tout en soulignant que la majorité des grossesses ne sont pas programmées et que, dans ces conditions, les apports arrivent bien trop tard. http://dx.doi.org/10.1016/j.neuchi.2013.10.088 P-13
Valeur pronostique de l’évaluation quantitative de la méthylation du promoteur de MGMT dans le glioblastome T. de Saint-Denis , F. Escande , É. Lerhun , P. Devos , C.-A. Maurage , S. Blond , N. Reyns Service de neurochirurgie, CHRU, Lille, France La méthylation du promoteur de MGMT (O6 méthyl guanine méthyl transférase) est un facteur prédictif de réponse aux agents alky-