Pratiques alimentaires et préoccupations corporelles chez les jeunes femmes

Pratiques alimentaires et préoccupations corporelles chez les jeunes femmes

© AFTCC, Paris, 2004 Journal de Thérapie Comportementale et Cognitive 2004, 14, 3, 131-134 Article original PRATIQUES ALIMENTAIRES ET PRÉOCCUPATION...

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© AFTCC, Paris, 2004

Journal de Thérapie Comportementale et Cognitive 2004, 14, 3, 131-134

Article original

PRATIQUES ALIMENTAIRES ET PRÉOCCUPATIONS CORPORELLES CHEZ LES JEUNES FEMMES M. LACHAUD, V. MIQUEL, A. ROUSSEAU, H. CHABROL Centre d’Études et de Recherches en Psychopathologie, Université de Toulouse-Le-Mirail, 31058 Toulouse.

RÉSUMÉ : L’objectif de cette recherche est de mettre en évidence qu’au-delà des troubles stricts du comportement alimentaire les jeunes femmes peuvent avoir des pratiques et des préoccupations alimentaires et corporelles susceptibles de menacer leur bien-être physique, psychique et social. Pour y répondre, un questionnaire a été administré à 104 étudiantes inscrites en DEUG. Ce questionnaire a été construit à partir des grilles diagnostiques de l’anorexie mentale et de la boulimie du MINI et du questionnaire du SCOFF. Parmi les résultats obtenus, nous pouvons noter que 21,2 % des jeunes femmes de l’échantillon sont en déficit pondéral et que 34,6 % de ces jeunes femmes déclarent que l’opinion ou l’estime qu’elles ont d’elles-mêmes sont largement influencées par leur poids ou leurs formes corporelles. De plus, elles sont 30,7 % à trouver leur poids excessif et 67,3 % à trouver une ou des parties de leurs corps trop grosses ; alors que seulement 9,6 % d’entre elles sont réellement en surpoids. Il est donc possible d’observer un décalage entre l’idée que les sujets se font de leur poids et ce à quoi il correspond objectivement, 80,7 % de ces jeunes femmes déclarent utiliser des stratégies de contrôle du poids qui peuvent être une menace pour leur santé. Cet engouement pour les stratégies de contrôle du poids peut s’expliquer par le fait que plus de la moitié de ces jeunes femmes ont peur de prendre du poids et/ou de devenir trop grosses. Cette étude révèle la fréquence alarmante de l’insatisfaction corporelle et des troubles du comportement alimentaire qui concernant plus de la majorité de la population étudiée. Mots-clés : alimentation, idéal de minceur, image corporelle, estime de soi, poids, stratégies de contrôle du poids.

SUMMARY: Eating practices and body concerns to among young women M. LACHAUD, V. MIQUEL, A. ROUSSEAU, H. CHABROL (Journal de Thérapie Comportementale et Cognitive, 2004 ; 14, 3, 131-134).

The goal of this resarch is to establish that beyond precise perturbations of dietary behaviour, young women can present dietary and body drills or cares liable to hurt their physical, psychic and social well-being. To solve the problem, a list of questions was given to 104 female students registered in DEUG degree. This question list was built up from MINI diagnostic tables of mental anorexia and morbid hunger or from the SCOFF questionnary. Among the results, 21.2% of the young women tested presented loss of weight and 34.6% announced that self opinion or self regard are largely depending on their weight or body shape. Moreover, 30.7% feel overweighted and 67.3% consider one or more part of their body being too big, when only 9.6% of them are in an actual overweight. Thus it is conceivable to observe a discrepancy between the feeling the subjets have about their weight and the actual weight. In addition, 80.7% of these young women claim they are using body weight control strategies that can present potential hazard toward their health. The dread of overweight or of becoming too big for more than half of the young women can explain the attraction for such body weight strategies. Thus, this study highlight the alarming frequency of body unsatisfaction and dietary behaviour perturbations in the major part of the cohort. Key words: diet, ideal of slimness, body image, self estimate, weight, body weight strategy.

Correspondance : H. CHABROL, 21, rue des Cèdres, 31000 Toulouse. e-mail : [email protected]

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INTRODUCTION Selon la Société Canadienne de Pédiatrie, le recours à des critères diagnostiques stricts (tels que ceux du DSM-IV) peut favoriser l’exclusion des premières manifestations et de la forme infraclinique des troubles de l’alimentation. Elle précise, en outre, que les habitudes alimentaires anormales peuvent détériorer la santé, même en l’absence des critères officiels de maladie. En pratique clinique, elle propose donc d’envisager un diagnostic de trouble de l’alimentation lorsque l’adolescent ou le jeune adulte adopte des pratiques malsaines de contrôle de poids ou se montre excessivement préoccupé par son alimentation, par son poids, sa silhouette ou encore par rapport aux exercices physiques. La validation française du Q-EDD (Questionnaire for Eating Disorders Diagnosis) a permis d’élargir les critères stricts du DSM IV concernant les troubles du comportement alimentaire. En effet, cet outil propose un moyen de diagnostiquer de manière plus nuancée les différentes pathologies alimentaires mais il fournit également une évaluation des troubles subcliniques (Callahan et coll., 2003). Selon cette même étude, 1,5 % des adolescents présentent un trouble de comportement alimentaire avéré (anorexie, boulimie, boulimie ave exercice excessif) alors que 20,6 % manifestent des troubles subcliniques (anorexie de faible poids, boulimie sans hyperphagie à poids non normal, binge eating disorder subclinique, etc.). Les syndromes subcliniques peuvent paraître moins graves qu’un trouble du comportement alimentaire avéré alors qu’ils peuvent précéder l’apparition d’un trouble du comportement alimentaire et avoir, par euxmêmes, un retentissement sur la santé, le bienêtre et l’adaptation psychosociale (O’Halloran, 1993). Leur dépistage paraît donc important afin de prévenir une évolution défavorable de ses syndromes subcliniques en trouble du comportement alimentaire. Les préoccupations concernant le poids et la silhouette sont des facteurs de risque étant donné qu’elles contribuent au développement des troubles du comportement alimentaire. Une étude longitudinale de 3 ans (The McKnight Investigators, 2003) a mis en évidence que 2,9 % des sujets ont développé un trouble du comportement alimentaire, principalement un syndrome partiel de boulimie. Parmi les possibles facteurs évalués (préoccupations pour la minceur, pression sociale à la minceur comme les moqueries des camarades, l’usage de substance, l’influence parentale comme la préoccupation des parents pour la minceur et les moqueries des parents, les

influences psychologiques générales comme la confiance en soi et l’humeur dépressive, le support social, les événements négatifs, les performances scolaires), la préoccupation corporelle et la pression sociale ont été les seuls prédicteurs significatifs de l’apparition d’un trouble du comportement alimentaire. Dans nos sociétés, les pressions du culte de la minceur sont omniprésentes. Elles peuvent entraîner une insatisfaction corporelle associée à une préoccupation excessive de l’image du corps. L’insatisfaction corporelle est fréquente chez les adolescentes : ainsi, l’enquête européenne « Health Behavior in School-aged Children » / Organisation Mondiale de la Santé (HBSC/OMS) (1998) a mis en évidence, en France, que près d’une fille sur deux, à 15 ans, se trouvait plutôt trop grosse (Godeau et coll., 2000). Une étude de McElhone et coll. (1999) portant sur plus de 15 000 adolescents de l’Union Européenne a trouvé que 69 % des adolescentes étaient insatisfaites de leur poids contre 54 % des adolescents. En Espagne, une étude a observé que 56 % des adolescentes et 27 % des adolescents étaient insatisfaits de leur corps, les parties du corps dont ils souhaitaient maigrir étant, par ordre décroissant de fréquence, le ventre (82 % des garçons, 52 % des filles), les fesses (23 % des garçons, 42 % des filles), les cuisses (18 % des garçons, 39 % des filles), les hanches (6 % des garçons, 18 % des filles) (Cuadrado et coll., 2000). L’objectif de cette étude est d’identifier les habitudes alimentaires et les opinions des jeunes femmes par rapport à leur poids et à leurs formes corporelles.

MÉTHODES Population L’étude porte sur un échantillon de 104 jeunes femmes inscrites en première année de psychologie. La moyenne d’âge de l’échantillon est de 20,70 ± 5,02. La majorité de l’échantillon (85,5 %) se situe entre 18 et 21 ans.

Instrument de mesure À partir des modules diagnostiques de l’anorexie mentale et de la boulimie du MINI (Mini International Neuropsychiatric Interview, Lecrubier et coll., 1997) et du questionnaire du SCOFF (Morgan, 1999) qui présente 5 questions avec des réponses oui/non pour le dépistage des troubles du comportement alimentaire, nous avons élaboré un questionnaire permettant de calculer l’Indice de Masse Corporelle (IMC) et d’identifier les habitu-

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des alimentaires et les opinions des jeunes femmes sur leurs poids et leurs formes corporelles et de préciser si leur poids ou leurs formes corporelles ont une influence sur leur estime de soi, si elles craignent de prendre du poids ou de devenir trop grosses, si elles ont recours à des stratégies de contrôle du poids et si elles ont récemment perdu du poids.

Procédure Les questionnaires ont été administrés aux jeunes femmes en début de cours de travaux dirigés. Avant la passation et pendant la distribution des questionnaires, nous leur avons expliqué que nous menions une recherche sur les habitudes alimentaires qu’adoptent les étudiantes de première année et sur les préoccupations que peuvent avoir certaines d’entre elles vis-à-vis de leur apparence corporelle et de leurs poids. Nous leur avons indiqué que le questionnaire était anonyme et confidentiel, qu’il n’y avait ni bonnes ni mauvaises réponses et qu’il suffisait de répondre aux questions dans l’ordre, en complétant les pointillées et/ou en cochant la ou les case(s) correspondants à leur choix, le plus sincèrement possible. Nous leur avons de plus précisé que nous étions à leur entière disposition si elles souhaitaient avoir d’autres renseignements et nous les avons remerciées de leur collaboration.

RÉSULTATS Nous observons, tout d’abord, que si 84,6 % des jeunes femmes de l’échantillon ont une alimentation structurée en trois repas par jour (un petit déjeuner, un repas le midi et un repas le soir), 96,1 % d’entre elles déclarent grignoter entre les repas. Concernant l’indice de masse corporelle, nous constatons que 69,2 % de ces jeunes femmes ont un poids « normal », 21,1 % présentent un déficit pondéral, 7,6 % sont en surpoids et 1,9 % souffrent d’obésité selon les normes de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). De plus, la proportion de celle ayant perdu du poids récemment est de 34,6 %. Par rapport à l’opinion que les jeunes femmes ont de leur poids et de leurs formes corporelles, nous pouvons constater que 30,7 % d’entre elles trouvent leur poids excessif et que 67,3 % considèrent qu’une ou des parties de leurs corps est/ sont trop grosse(s). Parmi celles trouvant une ou des parties de leur corps trop grosse(s), 66,7 %

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ont mentionné les cuisses ou les jambes, 37,7 % le ventre, 36,2 % les fesses, 18,8 % les hanches et 2,9 % ont mentionné la poitrine. Parmi celles qui considèrent leur poids comme étant excessif (N = 32), une jeune femme est en déficit pondéral, 22 ont un poids normal, 7 sont en surpoids et 2 souffrent d’obésité. Nous constatons, par ailleurs, que 60,6 % de ces jeunes femmes disent avoir peur de prendre du poids et 64,4 % disent redouter de devenir trop grosses, 80,7 % d’entre elles déclarent utiliser des méthodes afin d’éviter de prendre du poids. Parmi celles-ci, 76 % déclarent pratiquer des exercices physiques intensifs, 47,1 % sauter des repas, 31,7 % faire des régimes draconiens, 14,4 % prendre des coupe-faim, 12,5 % prendre de diurétiques, 8,6 % prendre des laxatifs, et 3,8 % se faire vomir . Enfin, 34,6 % des jeunes femmes de l’échantillon pensent que l’opinion ou l’estime qu’elles ont d’elles-mêmes est influencée par leur poids ou leurs formes corporelles.

DISCUSSION Cette étude concerne les préoccupations corporelles et alimentaires d’un échantillon d’étudiantes dont la plupart ont de 18 à 21 ans. Nous avons constaté que bien que la majorité des jeunes femmes de l’échantillon présentent un IMC normal, une grande majorité disent trouver leur poids excessif et/ou trouve une ou des parties de leurs corps trop grosse(s). Il existe donc bien un décalage entre l’idée que les jeunes femmes se font de leur poids et ce à quoi il correspond objectivement. Les pressions concernant l’idéal de minceur véhiculée par la société peut très certainement expliquer cette insatisfaction corporelle chez les jeunes femmes, sans doute parce qu’elle se réfèrent, non pas aux normes médicales, mais aux normes imposées par la société via la publicité. En outre, il est possible de voir que, parmi celles qui trouvent une ou des partie(s) de leurs corps trop grosse(s), les jambes, les cuisses, le ventre et les fesses sont les parties du corps les plus souvent citées. Or, c’est bien principalement ces parties du corps qui font l’objet de campagnes publicitaires (crèmes raffermissantes pour les cuisses, gélules ventre plat, etc.). Cet idéal de minceur explique donc sûrement qu’une large proportion des jeunes femmes de l’échantillon déclare avoir recours à des stratégies de contrôle de poids. La pratique d’exercices physiques est la stratégie la plus fréquemment citée. Si celle-ci peut être bénéfique pour la santé, il n’en

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est pas de même pour les autres méthodes rapportées (recours au jeûne, aux régimes draconiens, aux coupe-faim, aux diurétiques, aux laxatifs et aux vomissements) qui peuvent, au contraire, engendrer des conséquences néfastes pour la santé physique et psychologique des jeunes femmes. Ces résultats sont, en outre, inquiétants car le recours à ces stratégies de contrôle de poids participe, d’une part, au diagnostic de la boulimie et, peut constituer, d’autre part, une menace pour le bien-être physique, psychique et social de la personne. Dans nos sociétés occidentales, le spectre de la minceur et l’idée selon laquelle il faut être beau et mince pour réussir dans la vie, peuvent peut-être, là encore, expliquer l’engouement pour ces différentes stratégies de contrôle du poids, ainsi que le fait que plus de la moitié des jeunes femmes de l’échantillon déclare avoir peur de prendre du poids, que la même proportion déclare craindre de devenir trop grosse et que plus d’un tiers des jeunes femmes interrogées considèrent que l’opinion ou l’estime qu’elles ont d’elles-mêmes est largement influencée par leurs poids ou leurs formes corporelles. Une limite de cette étude est qu’elle a été réalisée uniquement en milieu étudiant. Ces résultats ne sont peut-être pas généralisables à la population post-adolescents dans son ensemble. Les résultats de cette étude mettent donc à jour l’urgence d’une prise de conscience de l’impact de l’idéal de minceur véhiculé par notre société sur la genèse de conduites alimentaires déviantes et montre que le succès de la prévention de l’ensemble des troubles du comportement alimentaire repose, en grande partie, sur l’appui du cadre social. Cette recherche confirme la prévalence, au-delà des pathologies répertoriées dans le DSM-IV, d’autres désordres alimentaires pouvant être source de souffrance, de retentissement sur la santé, le bienêtre, et l’adaptation psychosociale. Le fait que dans cette étude plus de la majorité des participantes présentent une insatisfaction corporelle et des comportements de contrôle de poids inadéquats car injustifié ou nocifs indique l’ampleur des préoccupations corporelles et alimentaires chez les jeunes femmes d’aujourd’hui et en fait un problème majeur de la santé publique à cet âge. La prévalence élevée de ces troubles réclame de réfléchir à des mesures de prévention.

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