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/ Annales françaises d’oto-rhino-laryngologie et de pathologie cervico-faciale 131 (2014) A29–A68
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Le rôle des tests paracliniques dans le diagnostic des étourdissements cervicogéniques I. Saliba , B. L’heureux-Lebeau ∗ Université de Montréal, Montréal, Canada ∗ Auteur correspondant.
But de la présentation Déterminer s’il existe des différences entre les symptômes rapportés et les résultats de tests sensorimoteurs, qui évaluent la proprioception cervicale, le contrôle des mouvements de la tête et des yeux influencés par le cou et la stabilité posturale, entre les sujets ayant rec¸u un dignostic clinique d’étourdissement cervicogénique et ceux avec des vertiges positionnels paroxystiques bénins. Déterminer si les tests paracliniques évalués sont de bons prédicteurs du diagnostic clinique d’exclusion, qui est actuellement l’étalon d’or, d’étourdissement cervicogénique. Matériel et méthodes Vingt-cinq sujets avec étourdissements cervicogéniques et 25 sujets avec vertiges positionnels paroxystiques bénins évalués en clinique d’oto-rhino-laryngologie d’un centre hospitalier tertiaire de référence. Nous avons évalué : les caractéristiques des symptômes, l’échelle du handicap lié aux troubles de l’équilibre et aux vertiges, le questionnaire d’anxiété générale de Spielberger, l’erreur de repositionnement cervical, la poursuite oculaire lente en torsion cervicale et le test de torsion cervicale en vidéonystagmographie et l’épreuve d’équilibre posturale (marche sur 10 mètres en tournant la tête). Résultats Les résultats montrent des différences au niveau des symptômes rapportés, de l’erreur de repositionnement cervical (p < 0,001), de la poursuite oculaire lente en torsion cervicale (p < 0,001) et du test de torsion cervicale (p < 0,001) entre les deux groupes évalués. Il n’y a pas de différence pour les résultats à l’échelle du handicap lié aux troubles de l’équilibre et aux vertiges (p = 0,137) et au questionnaire d’anxiété générale de Spielberger (p = 0,240) et pour le test de marche : temps (p = 0,797), nombre de pas (p = 0,963). L’index de Youden est de 0,834 pour la valeur prédictive combinée de l’erreur de repositionnement cervicale, de la poursuite oculaire et du test de torsion cervicale. Conclusion Cette étude montre que des différences au niveau des désordres sensorimoteurs présentés par les deux groupes ; particulièrement pour le contrôle des mouvements de la tête et des yeux et pour la proprioception cervicale. Les résultats supportent la poursuite oculaire et le test de torsion cervicale en vidéonystagmographie et l’erreur de repositionnement cervical comme tests pouvant objectiver une dysfonction afférente cervicale. La combinaison des résultats de ces trois tests est un meilleur prédicteur du diagnostic d’étourdissement cervicogénique que ces tests pris séparément. Le test de marche n’a pas été en mesure de différencier les deux groupes. Des recherches supplémentaires sur les tests d’équilibre postural pour évaluer les afférences cervicales sont nécessaires. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.aforl.2014.07.108 97
Prévalence de la migraine vestibulaire dans une consultation dédiée aux vertiges. Étude rétrospective sur 2012 I. Hammani CHU de Besanc¸on, Besanc¸on, France But de la présentation La relation entre migraine et vertige, bien que controversée par les ORL et les neurologues, est représentée par la migraine vestibulaire. Cette entité, évoquée par de nombreux auteurs ces vingt dernières années, n’a été reconnue qu’en
2012 par L’International Headache Society (IHS). Cette étude a pour but d’établir l’épidémiologie de la migraine vestibulaire dans une consultation spécialisée de vertige. La prévalence de la migraine vestibulaire est ensuite comparée aux principales autres étiologies de vertige qui sont le VPPB, la maladie de Ménière et la neuronite vestibulaire. Matériel et méthodes Etude rétrospective incluant 444 patients ayant consulté pour vertige (instabilité ou déséquilibre inclus) dans notre centre entre le 1er janvier 2012 et le 31 décembre 2012. Différentes variables ont été classées sur un tableau Excel® telles que l’âge, le sexe, les antécédents cochléo-vestibulaires et migraineux, la présence ou non de cinétose, les résultats des explorations fonctionnelles, l’aspect des images à l’IRM cérébrale, ainsi que les différents traitements de fond de la migraine administrés et leur efficacité. Les variables qualitatives ont été analysées par un test de Chi2 . Les variables quantitatives ont été analysées par un test de Kruskall–Wallis. Résultats La migraine vestibulaire apparait comme la deuxième cause de vertige et concerne 17 % de nos effectifs après le vertige positionnel paroxystique bénin (27,9 %). L’âge moyen de diagnostic de la migraine vestibulaire est de 43,7 ans (p < 0,05), avec une prédominance féminine à 79 % (p < 0,05). Un terrain migraineux actif avec une dernière crise datant de moins d’un an est retrouvé dans 98 % (p < 0,05). La cinétose est associée à la migraine vestibulaire dans 31 % des cas. Les explorations fonctionnelles vestibulaires, la posturographie et l’IRM sont quasiment toujours normales. Le traitement d’épreuve par des antimigraineux de fond retrouve une efficacité supérieure à 80 %. Nous retrouvons enfin un terrain migraineux actif chez 33,4 % des patients atteints de maladie de Ménière (p < 0,05), ce qui confirme la forte intrication de ces deux pathologies. Conclusion Poser un diagnostic de migraine vestibulaire implique la recherche d’un terrain migraineux actif ou ancien devenu silencieux au fil des années. L’interrogatoire rigoureux doit s’appuyer sur les critères de l’IHS, le diagnostic de migraine étant largement sous-estimé. Les tableaux cliniques complexes et récidivants de vertiges doivent faire évoquer ce diagnostic. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.aforl.2014.07.109 98
Influence de la taille de la tumeur sur la compensation posturale de patients présentant un schwannome vestibulaire C. Parietti-winkler 1,∗ , J. Frere 1 , L. Ribeyre 2 , G. Gauchard 3 , P. Perrin 4 , E. Spitz 2 1 Service d’ORL et CCF, CHU Nancy, Nancy, France 2 Laboratoire “Maladies chroniques, santé perc¸ue et processus d’adaptation. Approches épidémiologiques et psychologiques” (APEMAC-EA 4360), Université de Lorraine et Université Paris Descartes, Metz, France 3 EA 3450 DevAH, UFR STAPS, Université de Lorraine, Nancy, France 4 EA 3450 DevAH, UFR STAPS, Université de Lorraine, Vandœuvre les Nancy, France ∗ Auteur correspondant. But de la présentation La croissance lente d’un schwannome vestibulaire (SV) dans le conduit auditif interne et l’angle pontocérebelleux entraîne une altération progressive de la fonction vestibulaire (FV). Malgré les mécanismes centraux d’adaptation s’implémentant graduellement, en parallèle à la dégradation vestibulaire, les troubles de l’équilibre sont une doléance très fréquente. L’influence de la tumeur et de sa taille sur la compensation de l’équilibre postural avant prise en charge thérapeutique est peu connue dans la littérature. Cette étude vise à comparer les