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12e Congrès francophone d’allergologie – CFA 2017 / Revue française d’allergologie 57 (2017) 225–228
Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.
L’auteur n’a pas précisé ses éventuels liens
http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2017.02.039 Ali-09
Allergie au miel et à la gelée royale, à propos d’un cas
S. Geny-Duthey ∗ , F. De Blay Pôle de pathologie thoracique, CHRU, Strasbourg, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (S. Geny-Duthey)
Introduction Les allergies au miel et à la gelée royale sont rares et les symptômes souvent sévères. Dix-sept pour cent des patients allergiques au miel ont des troubles digestifs. Méthodes Il s’agit d’un patient qui se plaint de diarrhées chroniques depuis de nombreuses années. Il consomme du miel tous les matins et utilise du vinaigre de miel. Il signale 2 œdèmes de Quincke 30 min après la prise de gelée royale. Il n’a jamais été piqué par une abeille. Résultats Prick-tests positifs pour les acariens DP et négatifs pour les pollens (bétulacées, armoise, ambroisie, salicacées, frêne), latex, moisissures. Pricks positifs pour la gelée royale et les miels testés (miel de fleurs, d’acacia, de forêt, de châtaignier, d’oranger). Pricks négatifs pour la propolis, douteux pour le lait. IgE abeille positive 9,7 KU/l. Sérologie de la maladie cœliaque négative. TPO lait négatif. Bilan gastroentérologique : antrite érythémateuse diffuse. Discussion L’arrêt de la consommation des produits de la ruche entraîne la disparition des diarrhées. Le patient a une allergie au miel et une allergie à la gelée royale. Le miel peut être masqué (frites surgelées, chips, vinaigre, nougat, pain d’épice, etc.). Le miel contient du nectar, de la propolis, des allergènes de pollens, des protéines de secrétions des glandes salivaires et pharyngées, des protéines du corps des abeilles. Dans notre cas, les allergènes de pollens ne semblent pas impliqués. Les allergènes majeurs de miel sont des protéines de 54 à 60 kDa, protéines de Major Royal Jelly Proteins MRJP dont MRJP1 alpalbumine 1, la plus abondante, MRJP2, MRJP5 et MRJP7. L’allergie à la gelée royale n’est pas toujours liée à l’allergie au miel, les allergènes sont les MRJP1, MRJP2, MRJP3 et MRJP5. Conclusion Les allergies aux produits de la ruche sont rares, se manifestant le plus souvent par des symptômes sévères et parfois par des troubles digestifs. L’arrêt des produits de la ruche est nécessaire pour obtenir la guérison. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels
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Mauvaise nouvelle pour les escargots. . . l’allergie à la salade existe ! A. Pipet 1,∗ , G. Gaillet 1 , F. Wessel 1,∗ , J. Mulliez 2 , M. Verdaguer 2 CHU de Nantes, plateforme transversale d’allergologie, Nantes, France 2 CHU de Poitiers, centre régional d’allergologie, Poitiers, France ∗ Auteurs correspondants. Adresses e-mail :
[email protected] (A. Pipet),
[email protected] (F. Wessel)
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Introduction L’allergie à la salade reste rare en France, même si les publications à son sujet se multiplient en Espagne où les syndromes LTP sont fréquents. En effet, une LTP (Lac s1) a été décrite comme l’allergène majeur de la laitue. En Europe du Sud, tout partirait d’une sensibilisation à la LTP de pêche Pru p3. Un lien avec la pollinose au platane est possible. Méthodes En France, l’allergie à la pêche étant moins répandue, on peut supposer que les profils de sensibilisation diffèrent : cas de 2 des 3 cas que nous avons colligés. Résultats Deux adultes et 1 enfant (8 ans), de sexe féminin, toutes sensibilisées à l’armoise, sans pollinose au bouleau ni graminées. Un cas adulte est un syndrome LTP. Les 2 autres sont atypiques : – l’enfant ne réagit qu’aux endives et salades ; – la 2e adulte réagit aux épinards, salades et persil (choc) ; tolère les endives ; – aucune histoire au céleri ;
– prick-tests + laitue, roquette, feuille de chêne. Discussion Ces végétaux sont de familles botaniques diverses : Astéracées pour les salades (comme l’armoise et ambroisie) ; Brassicacées pour la roquette ; chénopodiacées pour l’épinard. Pour l’adulte 2, on dispose d’IgE spécifiques aux composants allergéniques : défensine nArt v1 1,52 kU/L, LTP nArt v3 < 0,1. Cela interroge sur les allergènes : défensine, autre protéine, commune aux « feuilles vertes » (enzyme rubisCO ?) ? Nous avons recherché des cas similaires sur le site du réseau Allergyvigilance : 1 seul cas « laitue » a été publié en 2012 et correspondait à un syndrome LTP. Conclusion Au total, il apparaît primordial de colliger nos cas d’allergies rares afin de mieux comprendre les mécanismes en cause et améliorer la prise en charge des patients. L’idéal serait de disposer de plus de centres de référence en allergologie alimentaire pour étudier ces sérums. Actuellement, toutes les recherches de biologie moléculaire hors routine sont extrêmement limitées. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. Pour en savoir plus Munoz-Garcia E, et al. Lettuce allergy is a lipid transfer syndrome-related food allergy with high risk of severe reactions. J Investig Allergol Clin Immunol 2017;27(2) (pages non disponible, en cours de publication). www.allergyvigilance.org www.allerdata.com http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2017.02.041 Ali-11
Prévalence de l’allergie à l’arachide et au sésame dans une population de patients tunisiens S. Aouadi 1,∗ , S. Majdoub Fehri 1 , H. Daghfous 2 , S. Maâlej 1 , S. Ben Saad 2 , H. Gharsalli 1 , F. Tritar 2 , L. Douik Elgharbi 1 1 Service de pneumoallergologie D, Ariana, Tunisie 2 Service de pneumoallergologie C, Ariana, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (S. Aouadi) Introduction L’arachide et le sésame sont des plantes largement répandues dans le monde. Elles ont différentes formes de consommation et se trouvent dans de nombreux aliments. Le diagnostic de l’allergie et la sensibilisation alimentaire se base principalement sur la présentation clinique, les prick-tests (PT), les tests de provocation et les allergènes recombinants. L’allergie à l’arachide et au sésame est en émergence dans les pays occidentaux. En Tunisie, la prévalence de l’allergie et de la sensibilisation à ces aliments n’a pas été évaluée. Le but de notre étude était d’évaluer la prévalence de l’allergie à l’arachide et au sésame dans une population de patients vus en consultation d’allergologie. Méthodes Il s’agit d’une étude prospective transversale ayant intéressé 100 patients (55 femmes et 45 hommes) vus à la consultation d’allergologie avec une indication à des PT allergologiques. Des PT à l’arachide et au sésame ont été systématiquement ajoutés après le consentement des patients. Le matériel utilisé était l’arachide et le sésame natifs. Le diagnostic d’allergie était retenu en présence de signes cliniques évocateurs avec des PT positifs. Résultats L’âge moyen des patients était de 24,48 ± 16,45 ans (2–64 ans). Des antécédents familiaux d’atopie ont été notés chez 43 % des patients. Les principales pathologies allergiques retrouvées chez nos patients pour motifs de consultation en allergologie étaient : la rhinite allergique (77 %), l’asthme allergique (42 %), la conjonctivite allergique (31 %), l’allergie alimentaire (7 %), l’urticaire (3 %), l’allergie médicamenteuse (2 %) et la dermatite de contact (1 %). Une sensibilisation à l’arachide et au sésame retenue sur des PT positifs sans manifestations cliniques était retrouvée respectivement chez 1 % et 3 % des patients. L’allergie au sésame était retenue chez 1 % des patients. Aucun cas d’allergie à l’arachide n’a été retenu dans notre population. Conclusion Selon notre étude, l’allergie à l’arachide est absente. La prévalence de l’allergie au sésame est estimée à 1 %. D’autres études épidémiologiques sont nécessaires pour mieux évaluer la prévalence de l’allergie à l’arachide et au sésame en Tunisie. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2017.02.042