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9es ateliers de pharmacodépendance et addictovigilance (Biarritz, 17—18 octobre 2016)
(sensibilisation aux risques du mésusage, au repérage). Un cas sur 5 est identifié via l’activité de liaison en addictologie, ce rôle pourrait être renforcé par un repérage prioritaire des mésusages sur certaines périodes ou par un professionnel de santé dédié. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.therap.2016.11.044
détection rapide des troubles psychiatriques et une prise en charge adaptée. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. Référence [1] Moracchini C, Frauger E, Pauly V, Nordmann S, Thirion X, Micallef J, et al. Les CAARUD, lieux privilégiés d’émergence de signaux pour l’addictovigilance. Therapie 2012;67:437—45.
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http://dx.doi.org/10.1016/j.therap.2016.11.045
Prévalence de l’usage des antipsychotiques dans une cohorte de patients suivis dans un centre de soins, de prévention et d’accompagnement en addictologie (CSAPA)
Citations de benzodiazépines et apparentées sur les ordonnances suspectes enregistrées dans l’enquête Osiap
H. Peyrière 1,∗ , C. Diot 1 , E. Nogue 2 , L. Morgan 1 , M.-C. Picot 2 , H. Donnadieu-Rigole 3 , Y. Leglise 3 1 Département de pharmacologie médicale et toxicologie, centre d’addictovigilance, centre hospitalier universitaire de Montpellier, 34295 Montpellier, France 2 Unité de recherche clinique et épidémiologique, département de l’information médicale, centre hospitalier universitaire, Montpellier, France 3 Département d’addictologie, médecine interne, centre hospitalier universitaire, Montpellier, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (H. Peyrière) Introduction L’objectif de cette étude était de décrire et d’évaluer la prévalence de l’usage d’antipsychotiques (AP) dans une cohorte de patients suivis dans un CSAPA et de comparer le profil des patients sous antipsychotiques des patients n’en recevant pas. Méthodes Dans cette étude transversale, tous les patients adultes vus au CSAPA du CHU de Montpellier entre le 1/01/2015 et le 31/03/2015 ont été inclus. Les données démographiques, cliniques et thérapeutiques ont été recueillies via les dossiers médicaux. Résultats Sur la période de l’étude, 423 patients (56,8 % de la file active), d’âge moyen 37,7 ± 10 ans, ont été inclus, principalement des hommes (73,0 %), Franc ¸ais (54,4 %, n = 103), vivant en couple (50,4 %, n = 278) et sans activité professionnelle (60,3 %). Parmi la population étudiée, 93 patients (22,0 %) recevaient au moins un antipsychotique (trAP), principalement la cyamémazine (24,3 %), l’aripiprazole (17,1 %), l’olanzapine (14,4 %), et la quétiapine (13,5 %), en monothérapie (80,6 %), et par voie orale (92,1 %, n = 103). Les principales indications étaient les troubles de l’humeur (troubles bipolaires, dépression) (44,4 %), la schizophrénie (24,1 %), et les troubles de la personnalité (18,5 %). L’âge et le sexe des patients n’étaient pas différents dans les deux groupes de patients. Cependant, on observe une différence significative entre les deux groupes concernant les antécédents psychiatriques (trAP 55,9 %, NAP 34,6 % ; p = 0,0002) et l’absence d’activité professionnelle (trAP 73,5 %, NAP 57,0 % ; p = 0,047). Les patients trAP consommaient plus de cannabis et de psychostimulants que les patients NAP : cannabis (61,3 % versus 40,9 % ; p = 0,0005), cocaïne (36,6 % versus 20,6 % ; p = 0,0015), amphétamines (20,4 % versus 8,2 % ; p = 0,0008). Un traitement de substitution aux opiacés était reporté dans 63,7 % des trAP et 66,9 % des NAP (NS) : méthadone (60,3 % vs 56,5 %), buprénorphine (39,7 % versus 43,5 %). Les posologies médianes de méthadone étaient : trAP 80 mg (IQ25—75 : 50—110) versus NAP 60 mg (IQ25—75 : 29—90), NS. Discussion La prise en charge concomitante des deux pathologies dans un même lieu peut expliquer la prévalence élevée d’antipsychotiques dans la population étudiée, en comparaison avec les données publiées (9,2 %) [1]. Cette caractéristique permet une
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Mathilde Dupui 1 , Émilie Jouanjus 1,∗,2 , Maryse Lapeyre-Mestre 1,2 Centre d’évaluation et d’information sur la pharmacodépendance (CEIP)—addictovigilance, service de pharmacologie médicale et clinique, centre hospitalier universitaire de Toulouse, 31000 Toulouse, France 2 Inserm 1027, équipe de pharmacoépidémiologie, laboratoire de pharmacologie médicale et clinique, université Toulouse III UPS, Toulouse, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (É. Jouanjus) 1
Introduction Les benzodiazépines et les substances apparentées sont des substances psychoactives utilisées en thérapeutique pour leurs propriétés anxiolytiques et hypnotiques. Elles font l’objet d’une attention particulière par les différents systèmes de vigilance, en raison de leur potentiel d’abus et de dépendance, et du fait de leur utilisation en constante augmentation. L’objectif de ce travail était de décrire l’évolution des citations de benzodiazépines et apparentées mentionnées sur les ordonnances suspectes enregistrées dans l’enquête Osiap. Méthodes Les données de l’enquête Osiap (ordonnances suspectes indicateur d’abus possible) ont été exploitées afin : (1) d’identifier les citations de benzodiazépines et apparentées mentionnées sur les ordonnances suspectes identifiées par les pharmaciens d’officine de tout le territoire franc ¸ais ; ainsi que (2) de calculer le taux de détournement de chacune d’entre elles en prenant en compte leurs volumes de vente annuels. Résultats En 2015, les benzodiazépines et apparentées étaient mentionnés sur 84,3 % des Osiap recueillies, soit un pourcentage en diminution par rapport aux deux années précédentes (90,8 % en 2014 et 93,3 % en 2013). Cette diminution correspondait notamment à une diminution des citations de zopiclone, qui sont passées de 90 à 60 entre 2014 et 2015. Le flunitrazépam et le tétrazépam ont quant à eux été retrouvés sur des Osiap, malgré le retrait de ces médicaments du marché franc ¸ais depuis 2013. Par ailleurs, le clonazépam restait en 2015 la substance ayant le taux de détournement le plus élevé. Ce taux était toutefois en baisse par rapport à l’année précédente puisqu’il était de 64,33 DDD/1 000 habitants en 2015 et de 113,6 DDD/1 000 habitants en 2014. Discussion L’étude de l’évolution des taux de détournement montre que lorsqu’une benzodiazépine fait l’objet de mesures de restrictions, il se produit un report des demandes de cette benzodiazépine vers une autre, tel que cela a été le cas pour le clonazépam et le flunitrazépam. D’autre part, la persistance des demandes de médicaments après leur retrait du marché serait le signe d’une tendance à s’approvisionner et à stocker avant qu’il soit devenu impossible de s’en procurer (comportement dit « de l’écureuil »). Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.therap.2016.11.046