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de variabilité territoriale et socio-économique. La prévalence du DG était de 8,6 %, plus élevée dans le nord, le centre de la France et à la Réunion. Elle augmentait avec le niveau de désavantage social (de 8,0 % à 9,7 % dans le quintile le plus défavorisé). Parmi les DG, 84,4 % pratiquaient une autosurveillance glycémique utilisant des bandelettes, 28,7 % étaient insulinées, 42,9 % hospitalisées (tous motifs) pendant la grossesse quel que soit le terme. Le délai entre diagnostic et début de prise en charge était de 3,1 semaines (± 3,7) et de 6,7 semaines (± 5,4) pour l’initiation de l’insulinothérapie. Après la grossesse, 20,1 % des DG ont eu un dépistage du diabète dans les 3 mois et 52,4 % dans l’année, avec les taux les plus élevés dans le Sud-Ouest. Le taux de dépistage du diabète à un an diminuait avec le niveau de désavantage social (de 57,5 % à 49,9 % dans le quintile le plus défavorisé). Discussions : La prévalence du DG est en augmentation en France. Le taux de dépistage du DG était élevé en 2013 mais le dépistage du diabète après l’accouchement chez les femmes ayant présenté un DG se révélait insuffisant avec une importante marge d’amélioration. Des gradients inverses de prévalence et dépistage postpartum ont été mis en évidence en fonction du niveau socioéconomique. Au niveau territorial, les cartes de prévalence et de dépistage ne se superposaient que partiellement. Ainsi les zones présentant les prévalences élevées n’étaient pas toujours celles présentant des taux de dépistage élevés que ce soit pendant la grossesse ou le postpartum. Mots-Clés Grossesse, Epidémiologie, Diabète gestationnel Les auteurs déclarent ne pas avoir d’intérêt direct ou indirect (financier ou en nature) avec un organisme privé, industriel ou commercial en relation avec le sujet présenté.
CO-23 Un pronostic materno-fœtal différent selon la date de diagnostic du diabète gestationnel : données de 788 494 femmes ayant accouché en France en 2013 Nolwenn Regnault(1), 1
Santé Publique France – Agence Nationale de Santé Publique, Saint-Maurice, France.
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Introduction Le diabète gestationnel (DG) est fréquemment diagnostiqué entre 24 et 28 semaines d’aménorrhée (SA). Certains sont néanmoins diagnostiqués plus précocement ou tardivement. Peu de données existent sur le pronostic materno-fœtal en fonction du moment du diagnostic. Nos objectifs étaient 1/ d’estimer, en France en 2013, la proportion de femmes avec un DG diagnostiqué précocement, à un terme intermédiaire ou tardivement, ainsi que le diabète diagnostiqué pour la première fois pendant la grossesse, 2/ d’étudier le pronostic maternel (prééclampsie/éclampsie, césarienne) et foetal (dystocie, poids élevé pour l’âge gestationnel [LGA], détresse respiratoire) en fonction de la période de diagnostic du DG. Matériels et Méthodes Utilisant les données du SNIIRAM, nous avons identifié 68027 cas de DG en 2013 puis nous avons estimé la date de début du DG (DD, date de la dernière évaluation de la glycémie avant le premier remboursement de bandelettes, d’insuline ou d’hospitalisation avec un diagnostic de diabète). Nous avons défini quatre sous-types de DG : précoce (DD 30SA), et le diabète non diagnostiqué reconnu pour la première fois pendant la grossesse (DGDT2, si au moins un médicament antidiabétique était remboursé dans l’année après l’accouchement). Les données maternelles et de l’enfant ont été chaînées pour 91,8 % des cas. Nous avons utilisé des régressions logistiques pour estimer les odds ratio (OR) des indicateurs du pronostic materno-foetal selon les soustypes de DG en ajustant sur l’âge maternel, le désavantage social et l’âge gestationnel. Résultats En 2013, la prévalence du DG était de 8,6 % en France dont 26,9 % diagnostiqués précocement, 55,2 % de DG diagnostiqués à un terme intermédiaire, 14,3 % de diagnostics tardifs et 1,8 % de DG-DT2. En ce qui concerne le pronostic maternel, dans les analyses multivariées, par rapport au DG intermédiaire, le risque de prééclampsie/éclampsie était augmenté chez les DG-DT2 (OR = 1,75 [IC95 % 1,34 ; 2,28]), n’était pas différent chez les DG précoces (0,99 [0,89 ; 1,11]) et était inférieur chez les DG tardifs (0,84 [0,72 ; 0,99]). Par rapport au DG intermédiaire, les DG précoces et les DG-DT2 étaient plus à risque de césarienne (respectivement OR = 1,07 [IC95 % 1,02 ; 1,11] et OR = 2,02 [1,79 ; 2,28]) mais pas les DG tardifs (OR = 1,0 [0,95 ; 1,06]). En ce qui concerne le pronostic de l’enfant, par rapport au DG intermédiaire, le risque de dystocie était plus élevé chez les DG tardifs (1,14 [1,04 ; 1,25]) mais pas chez les DG précoces (0,94 [0,88 1,02]) ou les DG-DT2 (1,22 [0,98 1,52]). Par rapport au DG intermédiaire, le risque de détresse respiratoire était lui augmenté uniquement chez les DG-DT2 (1,53 [1,2 1,94]) alors que le risque de LGA était augmenté chez les DG précoces (1,2 [1,13 ; 1,25]), tardifs (1,50 [1,41 1,59]), et les DG-DT2 (2,32 [2,02 2,68]). Pour chacun de ces outcomes, les OR montraient un effet protecteur du statut normoglycémique par rapport au DG intermédiaire. Conclusions Le DG diagnostiqué précocement ou tardivement et le diabète non diagnostiqué identifié pour la première fois pendant la grossesse sont globalement associés à un moins bon pronostic materno-fœtal que le DG diagnostiqué autour du 6ème mois de grossesse. Mots-Clés Grossesse, Diabète gestationnel, Épidémiologie
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Les auteurs déclarent ne pas avoir d’intérêt direct ou indirect (financier ou en nature) avec un organisme privé, industriel ou commercial en relation avec le sujet présenté.
CO-24 Prévalence du diabète de type 2 chez des patientes ayant présenté un diabète gestationnel diagnostiqué avant 24 SA Marie Françoise Jannot-Lamotte(1), Carole Scemama(1), Anais Roux(1), Clémence Tréglia(1), Ludovic Casanova(2), Françoise Courtoisier(1), Denis Raccah(1) 1 2
CHU Marseille, Marseille, France, Faculté de Médecine Marseille, Marseille, France.
*Auteur correspondant :
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Introduction Les femmes avec antécédent de diabète gestationnel (DG) sont à haut risque de diabète de type 2 (DT2) ultérieur. Le dépistage de DT2 recommandé dans le post-partum est très peu effectué. Depuis les dernières recommandations, une nouvelle entité est individualisée : le DG diagnostiqué avant 24 SA « DG Précoce », potentiellement prédictif de la survenue à court terme de DT2. Peu d’études portent sur ce sujet, c’est pourquoi l’objectif de notre étude était de comparer la prévalence du DT2 post partum dans le groupe « DG précoce » et dans le groupe « DG diagnostiqué après 24 SA ». Patients et Méthodes Étude de cohorte historique avec inclusion dynamique mono centrique, portant sur les patientes suivies pour un DG à la maternité du CHU de la Conception à Marseille entre 2013 et 2014, et ayant bénéficié d’un dépistage par glycémie à jeun (GAJ) au 1er trimestre. Les patientes étaient réparties en deux groupes : DG diagnostiqué avant ou après 24 SA, respectivement « DG précoce » et « DG tardif ». La tolérance glucidique 3 mois post partum était évaluée par les résultats d’une GAJ, systématiquement prescrite a la sortie de la maternité. Les GAJ disponibles depuis l’accouchement étaient récupérées. Une nouvelle prescription « actuelle » était renvoyée suite à un entretien téléphonique. La prévalence du DT2 a été comparée entre les 2 groupes et les facteurs de risque ont été étudiés. Résultats Au total, 350 patientes ont été incluses (80 % d’origine non européenne, 65 % de bas niveau socio-économique, IMC moyen 28,74 ± 0,33 kg/m², âge moyen 32,16 ± 0,31 ans) réparties pour 200 (57 %) « DG précoces » et 150 (43 %) « DG tardifs ». Initialement, seules 71 GAJ post partum à 3 mois étaient disponibles, (respectivement 35 et 36). Par la suite, 289 GAJ (82,6 %) ont été analysées en intégrant les nouvelles prescriptions. Pas de différence significative de prévalence de DT2 entre les groupes, « DG précoce » et « DG tardif », respectivement 3,61 % vs 0,81 % (p = 0,24). La différence était significative pour le trouble de la tolérance glucidique (TTG) (hyperglycémie modérée à jeun + DT2) (10,84 % vs 3,25 % p = 0,022) dont le délai d’apparition était significativement plus court dans le groupe « DG précoce » que dans le groupe « DG tardif » (15,4 ± 12,4 vs 19,5 ± 8,8 mois : p = 0,024). Le groupe « DG précoce » présentait plus d’antécédents personnels et familiaux de DG et avait plus souvent eu recours à une insulinothérapie que le groupe « DG tardif » (42,5 % vs 22,7 % p < 0,001). La majorité (81,8 %) des patientes présentant un TTG était dans le groupe « DG précoce » et parmi les patientes avec GAJ 1er trimestre ≥ 1,05 g/l, 42,8 % présentaient un DT2. Conclusions Cette étude confirme les difficultés de suivi dans une population précaire. Malgré un programme d’éducation thérapeutique, une prescription systématique de GAJ et un courrier au médecin traitant à la sortie de la maternité, seulement 20,7 % de dépistage de DT2 a été réalisé à 3 mois post partum. Le diagnostic de « DG précoce » permet d’identifier une population plus à risque de développer un trouble de la tolérance glucidique. Ainsi les conseils du diabétologue pourraient être plus précis quant aux risques ultérieurs et les efforts pour améliorer le dépistage en post partum devraient se concentrer en priorité sur cette population. Mots-Clés Grossesse, Glycémie à jeun, Prévention Les auteurs déclarent ne pas avoir d’intérêt direct ou indirect (financier ou en nature) avec un organisme privé, industriel ou commercial en relation avec le sujet présenté.
CO-25 Sensibilisation des patients diabétiques de type 2 au risque d’hypoglycémie : implication des professionnels de santé C. Breuker(1,2), F. Clément(1), M. Orsucci(1), T. Mura(4), C. Boegner(2), M. Villiet(1), A. Castet-Nicolas(1), A. Jalabert(1), A. Avignon(2,3), A. Sultan(2,3) 1
Département pharmacie clinique et dispensation, CHRU Lapeyronie, Montpellier, Département Endocrinologie, Diabète, Nutrition CHRU Lapeyronie, Montpellier, INSERM U1046, université Montpellier, 4 Unité de recherche Clinique et Épidémiologie, Université Montpellier. 2 3
*Auteur correspondant :
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Introduction L’hypoglycémie est une complication fréquente au cours du diabète et ses conséquences peuvent être graves. Elle peut être secondaire à certains traitements antidiabétiques et/ou à une méconnaissance ou un non-respect des règles hygiéno-diététiques. Afin de sensibiliser les patients et les professionnels de santé impliqués aux risques d’hypoglycémie, une évaluation des connaissances et des comportements des patients face aux hypoglycémies est un pré-