ADF 2018
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Syndrome de Sézary et maladie de Kaposi (MK) chez un même patient : un cas à Cotonou/Bénin
PRG prurigineux revelant une hepatite virale B
Kouassi ∗ ,
A. F. Akpadjan , B. Degboe , F. Herms , F. Atadokpede Centre national hospitalier universitaire-Hubert Koutoukou Maga service de dermatoogie-vénéréologie, Cotonou, Bénin ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (A. Kouassi) Introduction Le virus HHV8 est associé à la MK mais son implication dans la survenue du syndrome de Sézary n’est pas connue. Nous rapportons un cas d’une association de MK et d’un syndrome de Sézary chez un patient séronégatif pour le VIH. Observation Un homme de 67 ans, consultait pour une érythrodermie prurigineuse évoluant depuis 2 mois sur un mode continu dans un contexte fébrile. L’examen physique notait une érythrodermie sèche avec ectropion, dystrophie unguéale et des adénopathies inguinales et axillaires ; deux tumeurs dont une tumeur ulcéro-bourgeonnante de la plante du pied droit et une tumeur ulcérée de la jambe droite ; une altération de l’état général avec asthénie et amaigrissement non chiffré. Les examens complémentaires réalisés montraient à l’hémogramme une leucocytose à 7480 éléments/mm3 dont 3740 polynucléaires neutrophiles et 1120 lymphocytes ; des cellules de Sézary à 1800/mm3 sur le frottis, un taux de LDH à 514 UI/L, une hypoalbuminémie à 27,5 g/L associée à une hypergammaglobulinémie polyclonale à 20,5 g/L ; des sérologies VIH, VHB et VHC négatives. L’examen histopathologique retrouvait sur le prélèvement du pied droit un infiltrat polymorphe fait de lymphocytes, de plasmocytes et de polynucléaires neutrophiles associés à une prolifération vasculaire avec de nombreux capillaires dilatés et verticalisés en surface ; et sur le prélèvement de la cuisse droite, un infiltrat à prédominance lymphocytaire avec de rares polynucléaires neutrophiles dans le derme. La recherche de HHV8 était positive. Le profil phénotypique du lymphome T cutané CD3+/CD5+/CD2+/CD7−/CD4+/CD8− correspondait à un syndrome de Sézary. Le diagnostic retenu compte tenu des éléments cliniques et paracliniques est un syndrome de Sézary associé à une MK. Le patient a rec ¸u dans un service spécialisé (France) la Doxorubicine ® liposomale (CAELYX ). Après 4 cures, on notait une amélioration avec diminution de l’infiltration cutanée, des lésions de MK et du nombre de cellules de Sézary (391 éléments/mm3 ). Commentaires L’association d’un syndrome de Sézary et de la MK, deux pathologies tumorales chez un même patient est intéressante, d’autant plus qu’elle est survenue chez un patient avec une sérologie VIH négative. Ce cas nous pose un problème thérapeutique, vue la non-disponibilité d’une chimiothérapie efficace sur ces deux tumeurs dans notre pays. Conclusion L’intérêt de ce cas réside dans l’association de deux pathologies tumorales chez un même patient à sérologie VIH négative. Mots clés Syndrome de Sézary ; Maladie de Kaposi ; VIH négatif ; Bénin Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.annder.2018.03.017
Y. karabinta ∗ , A. Dicko , O. Sylla , M. Gassama , L. Cissé , K. Tall , I. konaté , B. Traoré , Y. Fofana , O. Faye CNAM, Djiconi-Para, rue de Sébénicoro, Bamako, Mali ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (Y. karabinta) Le Pityrias Rosé, décrit par Gibert en 1860, est une dermatose fréquente, bénigne et transitoire et d’étiologie inconnue atteignant surtout les adultes jeunes. on pense qu’il s’agit d’une infection virale mais sans arguments probants. Nous rapportons un cas de Pityriasis Rosé de Gibert (PRG) révélant une hépatite B. Observation Il s’agissait d’un adulte de 47 ans, originaire de Diago (commune de Kati), sans antécédents médicaux et chirurgicaux connus qui consulte pour des macules rosées disséminées surtout le tronc associé à un prurit chez qui le diagnostic de PRG a été retenus. Il a bénéficié de la vaseline à l’urée 5 %, et de la mequitazine10 mg comme traitement. Devant la persistance du prurit, un bilan biologique à la recherche d’une étiologie fut demandé et cela à conduit au diagnostic d’une infection par le virus de l’hépatite B. Conclusion Cette observation devrait conduire les dermatologues à proposer systématiquement la recherche d’une infection virale à l’hépatite B devant des cas de PRG prurigineuses et résistants aux traitements habituels. Mots clés PRG ; Hépatite B Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.annder.2018.03.018 13
Leishmaniose cutanée diffuse récidivante et VIH : rechute ou syndrome de reconstitution immunitaire Fatma Frikha ∗ , Emna Elleuch , Sana Miladi , Emna Bahloul , Dorra Lahyeni , Mounir Ben Jemaa , Hamida Turki Service de dermatologie, hôpital Hédi Chaker, Route El-Ain, Sfax, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (F. Frikha) Introduction La leishmaniose cutanée diffuse (LCD) est habituellement due à Leishmania (L). aethiopica ou à L. amazonensis. Quelques cas de LCD due à L. major ont été rapportés dans la littérature chez les patients immunodéprimés (ID). Nous rapportons le cas d’une LCD récidivante chez une patiente ID. Observation Il s’agit d’une patiente âgée de 26 ans, sans antécédents pathologiques, hospitalisée pour des lésions polymorphes papulo-nodulaires, ulcérées par endroit et confluentes par endroit. Ces lésions étaient diffuses à tout le corps, évoluant depuis 8 mois et sans atteinte muqueuse. Une LCD à L. major était confirmée par des frottis dermiques et biopsies cutanées. Une sérologie VIH était positive avec une immunodépression profonde (CD4 : 11 cellules/mm3 ). La patiente était traitée initialement par antimoniate de meglumine (60 mg/kg/j, 15 jours) sans amélioration, puis par amphotéricine B (1 mg/kg/j, 6 semaines), suivie par la trithérapie anti rétrovirale (ARV). L’évolution était marquée par une amélioration initiale, puis une rechute plus importante, en nombre et en taille, des lésions cutanées 1 mois après l’arrêt du traitement par amphotéricine B et début de la trithérapie ARV. La réponse virologique au traitement ARV était bonne (charge virale VIH abaissée) mais le taux de CD4 était encore bas (34 cellules/mm3 ). Un traitement par amphotéricine B (même dose) était réintroduit pendant 6 semaines avec bonne évolution clinique. Un traitement d’entretien par fluconazole (400 mg/j) était prescrit pendant 14 mois (jusqu’à un taux stable des CD4 > 200/mm3 ), avec une guérison complète des lésions cutanées