Le Pharmacien Hospitalier et Clinicien 2016;51:63-93 items de la grille d’audit utilise´e sont l’e´valuation de la de´pendance a` la cigarette (test de HONC et de Fagerstro¨m), la prescription du traitement substitutif, les autres consommations de toxiques, les incidents lie´s au tabagisme au cours de l’hospitalisation et les suites d’hospitalisation. La corre´lation entre les 2 tests utilise´s est e´value´e en calculant le coefficient de corre´lation de Pearson. Re´sultats et discussion Les jeunes hospitalise´s pre´sentent des e´tats de crises aigue¨s, issus de proble´matiques anciennes, d’un stress post-traumatique ou sont hospitalise´s au de´cours d’un passage a` l’acte suicidaire. Sur les 162 patients hospitalise´s, 46 se de´clarent fumeurs (28 %). La majorite´ des adolescents sont vus en entretien par le pharmacien (68 %). Les adolescents non vus par le pharmacien soit se de´clarent faiblement de´pendants (75 %), soit sont hospitalise´s moins de 48 h (25 %). L’e´valuation par des tests tels que Fagertro¨m et HONC est efficace (coefficient de corre´lation entre les 2 tests = 0,68, p < 0,001). Les substituts nicotiniques ne sont pas prescrits de manie`re syste´matique et les gommes et inhaleurs sont les plus utilise´s. Conclusion Une prise en charge globale et adapte´e de ces jeunes en difficulte´s implique une gestion efficace des addictions, notamment de l’addiction au tabac. Un entretien pharmaceutique a e´te´ mis en place au sein de l’unite´ d’accueil des adolescents en crise afin de proposer une alternative the´rapeutique le temps de l’hospitalisation et si possible apre`s l’hospitalisation. Apprendre a` ge´rer le « symptoˆme tabagisme » fait partie du projet de prise en charge globale des jeunes hospitalise´s. Le pharmacien clinicien, par sa position de soignant exte´rieur a` l’unite´, joue un roˆle cle´ dans cette prise en charge. Il de´livre un message non moralisateur et permet d’e´viter les conflits en lien avec le tabac entre le jeune et l’e´quipe soignante. Mots cle´s Addiction ; Tabac ; Adolescents ; Pharmacie clinique De´claration de liens d’inte´reˆts Les auteurs de´clarent ne pas avoir de liens d’inte´reˆts. http://dx.doi.org/http://dx.doi.org/10.1016/j.phclin.2016.01.046
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Prise en charge de la se´dation en radiologie pe´diatrique suite aux restrictions d’utilisation de l’hydrate de chloral Eric Joncourc1, Camille Barbazan1, Brendan Le Dare1,*, Romain Bellay1, Pierre-Nicolas Boivin1, Marie-Antoinette Lester1, Bertrand Bruneau2, Sylvaine Lefeuvre3, Elisabeth Polard4, Pauline Roge1, Anne Rucheton1, Fabienne Aubin1 1 Pharmacie, hoˆpital Sud, CHU de Rennes, 16, boulevard de Bulgarie, 35000 Rennes, France 2 Radiologie, hoˆpital Sud, CHU de Rennes, 16, boulevard de Bulgarie, 35000 Rennes, France 3 Pe´diatrie, hoˆpital Sud, CHU de Rennes, 16, boulevard de Bulgarie, 35000 Rennes, France 4 Service de pharmacovigilance, hoˆpital Pontchaillou, CHU de Rennes, 2, rue Henri-Le-Guilloux, 35000 Rennes, France *Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (B. Le Dare) Introduction L’hydrate de chloral est un se´datif utilise´ chez l’enfant en dose unique dans le cadre de la pre´me´dication des actes d’imagerie. En France, ce me´dicament est disponible dans le cadre d’Autorisation temporaire d’utilisation (ATU) nominatives (NervifeneW) ou de pre´parations magistrales ou hospitalie`res. Dans le cadre de la re´e´valuation du rapport be´ne´fice–risque de l’hydrate de chloral du fait de son reclassement re´cent en tant que substance cance´rige`ne probable chez l’homme, l’ANSM a informe´ l’ensemble des e´tablissements de sante´ de sa de´cision de suspendre la de´livrance des ATU de NervifeneW en mars 2015. La recommandation aux professionnels de sante´ est de privile´gier toutes les alternatives existantes a` l’hydrate de chloral.
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Le but de ce travail est de pre´senter la re´flexion et la mise en place d’alternatives pour pallier l’arreˆt d’utilisation de l’hydrate de chloral. Mate´riels et me´thode Aux regards des pratiques d’autres e´tablissements et des donne´es bibliographiques, le protocole de pre´me´dication a e´te´ modifie´, au profit de suppositoires de pentobarbital, pre´paration magistrale mise en place en pharmacie. Un suivi d’utilisation a e´te´ re´alise´ pour chaque enfant par les soignants prenant en charge le patient et collecte´ par la pharmacie, en lien avec le dossier du patient. Re´sultats et discussion La posologie the´orique de pentobarbital pour cette indication est de 5 mg/kg, 3 pre´sentations ont donc e´te´ mises a` disposition : 30–40 et 60 mg. Trente-sept enfants ont be´ne´ficie´ d’une pre´me´dication par cette the´rapeutique, dont 36 dossiers exploitables : 33 (92 %) pour une IRM et 3 (8 %) pour un scanner. La moyenne d’aˆge est de 30 mois [6 mois – 56 mois]. Le de´lai moyen d’endormissement e´tait de 62 mins : 6 enfants (16 %) n’ont pas dormi, 4 (11 %) se sont endormis en plus de 1 h 30 et 9 (25 %) se sont endormis en 40 mins ou moins. Pour les 30 enfants qui se sont endormis, la qualite´ du sommeil est de´clare´e mauvaise pour 21 enfants (70 %), bonne pour 5 d’entre eux (17 %) et non renseigne´e pour 4 enfants (13 %). C’est donc 27 patients (75 %) qui ne se sont pas endormis ou ont dormi avec un sommeil de mauvaise qualite´. L’examen a pu eˆtre re´alise´ pour 34 enfants; pour 2 enfants l’examen n’a pas pu eˆtre re´alise´. Il est note´ une agitation pour ces deux cas, qui ont conduit a` une de´claration au Centre re´gional de pharmacovigilance. Il n’a pas e´te´ releve´ d’autres e´ve`nements inde´sirables (nause´es, vomissements ou de´pression respiratoire). Conclusion Depuis juillet 2015, l’hydrate de chloral est a` nouveau disponible sous forme d’ATU nominative et a e´te´ re´introduit dans les protocoles avec des restrictions d’utilisations : IRM, enfant > 6 mois e´tant donne´e l’efficacite´ discutable des suppositoires de pentobarbital. Les protocoles de pre´me´dication pour scanners et les IRM des enfants de moins de 6 mois inte`grent toujours l’utilisation du pentobarbital. Le suivi d’utilisation reste en place afin de statuer sur la pe´rennite´ des protocoles et de la fabrication re´gulie`re de suppositoires par la pharmacie. Mots cle´s Se´dation ; Pe´diatrie ; Imagerie De´claration de liens d’inte´reˆts Les auteurs de´clarent ne pas avoir de liens d’inte´reˆts. http://dx.doi.org/http://dx.doi.org/10.1016/j.phclin.2016.01.047 42 PP
De´veloppement d’un algorithme pour l’adaptation de posologie chez l’obe`se morbide en re´animation Guillaume He´bert1, Jean Agnetti1, Franc¸ois Ste´phan2, Katalin Toth1,* 1 Pharmacie, centre chirurgical Marie-Lannelongue, 133, avenue de la Re´sistance, 92350 Le Plessis-Robinson, France 2 Re´animation chirurgicale adultes, centre chirurgical MarieLannelongue, 133, avenue de la Re´sistance, 92350 Le Plessis-Robinson, France *Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (K. Toth) Introduction Dans notre centre, les obe`ses morbides (Indice de masse corporelle 40 kg/m2) repre´sentent 20 % des patients hospitalise´s en re´animation chirurgicale adultes (21 lits). En plus des pathologies cardiaques et/ ou pulmonaires qui motivent leur hospitalisation, ils pre´sentent parfois des tableaux infectieux complexes. Les he´parines sont prescrites chez 100 % de ces patients et 60 % rec¸oivent des anti-infectieux conside´re´s comme « critiques » selon l’ANSM. L’objectif de ce travail est d’e´mettre des recommandations sur l’adaptation de posologie pour cette population. Mate´riels et me´thode Une revue syste´matique de la litte´rature scientifique a` l’aide du moteur de recherche PubMed a e´te´ mene´e. Les mots cle´s « morbid