VECTEURS
sous haute skcuritk ~ Comme pour les me’dicaments, la production des vecteurs est aujourd’hui soumise Li des normes rigoureuses fix&es par le lkgislateur. Chaque &tape du pro&d& de production doit concilier activite’ biologique et innocuite’.
e reglement europeen d’aout 1993 et la loi franfaise de mai 1996 ont clairement etabli que les produits de thtrapie genique doivent itre trait& comme des medicaments. En constquence, tous leurs utilisateurs ont l’obligation, quand ces produits sont destines a itre administres h des personnes, de s’assurer qu’ils ont Cti concus conformement aux ccbonnes pratiques de fabrication >b(BPF). Loin d’etre un carcan, ces pratiques pricisent tous les elements qui permettent de s’assurer que les produits sont surs et conformes aux specifications. Elles excluent certes toute initiative et enferment le personnel dans un cadre rigide. Mais leur avantage est de permettre de retrouver sans ambigunt I’origine d’eventuels effets indesirables, mCme plusieurs annees apres l’administration du produit, et par la-mtme d’eviter d’incriminer a tort la responsabilite de I’un des intervenants. Surtout, en cherchant a eliminer toutes les causes de contamination ou d’erreur humaine au tours du processus de fabrication, elles assurent le maximum de securitC pour le malade. Cette securite s’impose d’autant plus que la thtrapie genique fait souvent \ appel a des produits vivants (virus, cellules procaryotes ou eucaryotes) difficilement caracterisables par les methodes classiques. L’industrie pharmaceutique a longtemps tra-
vail16 avec des produits chimiques ou biologiques d’extraction pour lesquels la notion de caracttrisation fine avait un sens. La production des proteines recombinees, si elle a rendu plus Icomplexe le type de chimie analytique demandee, n’a pas fondamentalement change le probleme. En revanche, la caracterisation des produits de therapie genique ne peut itre que partielle et s’apparente plus a des tests d’identite. Le soin apporte a la determination phtnotypique du produit initial, en particulier lors de la constitution des banques de cellules et de vecteurs, doit done Ctre extrime. De meme, les &apes de purification tStant parfois incompatibles avec le maintien de l’activite biologique d’un produit fini vivant, une tres grande attention doit Ptre port&e a toutes les itapes du pro&de qui comporttraient un risque pour la purete du produit fini.
> L’esprit BPF Selon les BPF, deux productions ne peuwnt pas Ctre effect&es dans les memes lieux simultanement. Les locaux doivent Ctre amenages et disposes dans l’ordre logique des operations de production (stockage des mat&es premieres, fabrication, conditionnement, stockage des produits finis). Les normes d’amenagement sont bien definies, en particu-
lier lorsque les matieres premieres, les produits intermediaires ou produits finis sont directement en contact avec Pair ambiant (systeme non ~10s). Par exemple, les murs, les sols et les plafonds doivent etre lisses, ne pas gCnCrer de particules et done permettre un nettoyage efficace. La classification des locaux selon le nombre de particules par metre cube d’air est indispensable, notamment pour la conception de produits injectables, qui constituent la plupart des medicaments de therapie gtnique. Dans un laboratoire de recherche, la description prealable des actions avant leur execution est souvent inexistante ou incomplete. En effet, une partie de I’information ntcessaire a la recherche est transmise oralement ou fait partie de la <
> du laboratoire. sont les laboratoires qui ont enregistrC et classe toutes les donnees concernant, par exemple, I’origine d’une lignee cellulaire, toutes les caracteristiques des cellules et surtout les controles de qualite des milieux de cultures et des serums.
* GbnopoMtic, 22, rue Esquirol. 75013 Paris. ** UFR Sante medecine brologie humaine, 74, rue MarceCCachin, 93012 Bobigny cedex.
> L’assurancequalit au rendez-vous Toute operation de production des mkdicaments de thirapie gtnique, du nettoyage au conditionnement, doit ttre prevue et faire I’objet 1 I’avance d’une description &rite tres precise, indiquant les personnes habilitees a I’effectuer, la quantite et la qualm? du materiel necessaire, les resultats qui doivent en decouler et les normes BIOFUTUR16'2
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VECTEURS
Les controles de quake les plus utilises dans le cas des lots cliniques rus portent sur : - la recherche d’endotoxines de batteries gram- ;
de retrovi-
- la sterilite bacterienne et fongique ; - la recherche de mycoplasmes dans les cellules par PCR (polymerase chain reaction) et par coculture ; - la detection d’eventuels contaminants toxiques accessoires (test de toxicite g&Wale) ; - la detection de contaminants viraux par tests sur souriceaux nouveau-n& et souris adultes ; - la recherche de retrovirus competents pour la replication (RCR). II s’agit de la recherche dune eventuelle recombinaison entre des retrovirus (ou adenovirus) non aptes A la replication et des sequences provirales endogenes. Pour reveler cet evenement, extremement rare, il est necessaire de cultiver les Bchantillons a tester sur des cellules permissives, capables d’amplifier les eventuels retovirus ou adenovirus replicatifs.
attendues. Cette description &rite et approuvee avant la mise en ceuvre est la ccdocumentation prescriptive )) (appelee aussi SOP). Bien Cvidemment, les techniques eveluant au tours du temps, ces procedures prescriptives doivent faire I’objet de revisions systematiques (par exemple tous les deux ans). Trace doit itre gardee de la version anterieure et des raisons qui ont impose les Cventuelles modifications. I1 exis-
te, bien entendu, une procedure de revision des procedures et une (( procedure des procedures )). Une fois les operations effect&es, chacurie doit donner lieu a un compte rendu, le plus souvent chiffrt, qui doit etre sign6 par l’optrateur. Uensemble des comptes rendus constitue la ccdocumentation descriptive )>. Uoperateur doit en parallele s’assurer que les don&es recueillies lors de Poperation (nombre de cellules, tem-
perature, pression, etc) sont bien dans les limites prevues. Pour cela, les parametres doivent Ctre prealablement validis puis ivalues et revalides periodiquement. Enfin un plan directeur retrace l’ensemble des validations des locaux, des materiels et des procedes. L’ensemble des procedures qui menent h la qualite optimale - ce que l’on appelle l’assurance qualite peut etre codifii et normalise. Au niveau international, il s’agit de la norme IS0 9000. La
> ContrBler la qualit
Les bonnes le personnel 28 BIOFUTLlR162
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pratiques de fabrication dans un cadre rigide.
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En prialable a la fabrication, toute matiere premiere, entrant dans un produit de therapie genique, doit faire l’objet d’un cahier des charges rigoureux et doit avoir CtC controlee. 11 s’agit d’abord de s’assurer qu’elle correspond bien au bordereau de livraison. Les certificats d’analyses sont ensuite compares aux specifications
> La production de petits lots
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des propriit& physiques et chimiques. Puis, aprks un certain nombre de contr6les internes, les produits sont , , )), c’est-&dire validis pour cc liberes l’utilisation dans le pro&d& En pratique, les produits sont stock& et 6tiquetes deux fois, une fois h rkception et une fois apris lib&ration. Pour eviter toute confusion, il existe deux lieux de stockage diffkrents et deux couleurs d’etiquettes. La qualit de l’environnement (air, surface, habillement) est igalement l’objet de prCcautions multiples. La qualit de l’air et la propret des surfaces doivent Etre ainsi vCrifiCes en permanence hors et en activiti, avant et aprgs chaque &ape du pro&d& Quand le produit est destinC g itre inject6 - cas le plus frCquent -, la rkglementation a Cdict6 des normes s&&es (mais de bon sens). En particulier, il doit Ctre prPparC dans des zones i atmosph&re contr616e (ZAC) appelkes aussi zones s&riles. Les moments oti le produit est en contact avec 1’extCrieur doivent &tre rCduits au minimum, d’autant plus qu’il est souvent impossible de stCriliser les
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Si plus de 1 000 malades ont 6tC trait& par thirapie gknique i ce jour de par le monde, ils l’ont CtC dans plus de 150 essais cliniques differents, dont la plupart n’a concernP qu’un ou deux patients. De plus, les pro&dCs mis en ceuvre pour produire des cellules ou des virus sont dClicats et leur scale up (changement de l’echelle de production) se heurte h de multiples obstacles. C’est pourquoi les lots utilisables en thCrapie ginique depassent trts rarement la taille correspondant au traitement de dix malades. Cette production en petits lots est l’une des particularitis de la production BPF en thCrapie gCnique. Typiquement, les cellules destinkes g la production doivent &re amplifiPes, stockPes et aliquotees en ampoules, selon les rkgles des BPF Ces ampoules habituellement une centaine contenant 10’ cellules servent alors g constituer une banque cellulaire appelCe MCB. (master cell bank). Le type de test ria1isCsur les MCB. sont des tests d’identiti, d’activid et de sCcuritC. R6alisCs suivant les bonnes pratiques de laboratoire (BPL), qui s’inspirent des BPF,
* e*
de malades
le protocole, les criteres
la d’ar-
n
produits finaux. En pratique, ces produits ne doivent itre manip&% que sous une hotte ?I flux laminaire (classe 4, soit moins de 3 500 particules par mPtre cube en icoulement laminaire), elle-mgme sit&e dans une piece classCe B (soit moins de 3 500 particules par m&re cube en tcoulement turbulent). Ces rtgles imposent une organisation du travail assez contraignante (habillage, comptage des particules, sas, etc.). Les contrBles des produits finis sont Pvidemment les plus importants. Pour les produits de thirapie gCnique, un certain nombre de tests, notamment microbiologiques, sont effect&s afin de s’assurer de leur innocuitk (uoiv encad& I). Par ailleurs, des Cchantillons rep& sentatifs des diffCrents lots de mat&es premitres, des produits intermkdiaires et des aliquots des produits finis doivent itre stock&, dans des conditions permettant leur conservation, dans une cckchantilloth6que )) afin que l’on puisse 1 tout moment contr6ler de nouveau les &apes de la fabrication.
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habituellement. Leur constitution sert alors de (cpilote )) aux productions BPF proprement dites. Enfin, les lots dits de phase I sont utilises chez l’homme pour etudier la tolerance du mtdicament, souvent sur des malades ayant Cpuise toutes les ressources therapeutiques reconnues. 11s concernent done, en geniral, un petit nombre de patients et sont de taille reduite. Toutefois, les BPF doivent etre scrupuleusement respect&es des ce stade.
> Des modalit6s sphifiques
La production du travail. e..
aux notmes E3PF impose
ils doivent, par exemple, certifier que les cellules ainsi conservees ne propagent pas de microorganismes potentiellement pathogenes pour l’homme [voir emmf~b 2) et repondre i la reglementation relative a la therapie gknique (voir seconde partie dans notre prochain numero). Vient ensuite le stade experimental chez l’animal. Les Cquipes de recherche, si elles sont capables de produire pour leurs besoins des micro-
une organisation
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lots (pour des tests in I&O ou des essais sur des nombres reduits de souris) ont souvent du ma1 a (Calimenter )) des essais sur plusieurs dizaines de rats ou sur de gros animaux. D’ou l’inthit des CClots precliniques )) destines a l’experimentation sur l’animal : ils ne necessitent pas d’etre produits selon les BPE Cependant, dans les faits, ces lots sont souvent produits comme des lots cliniques, mais sans l’abondante documentation qui les accompagne
Si la production aux normes BPF utilise des techniques et des procedis semblables h ceux dont se servent les laboratoires de recherche, elle en diff&e cependant de man&e fondamentale dans les modalitis de mise en ceuvre de ces techniques et procedes. En particulier, le type de locaux, les obligations de trafabilite, de qualification imposent une organisation specifique du travail. Sa caracteristique la plus visible est la masse de documentation produite, parfaite illustration de la difference de philoSophie entre une activite de recherche et la fabrication d’un medicament.
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