Profil épidémiologique des allergies aux protéines du lait de vache

Profil épidémiologique des allergies aux protéines du lait de vache

13e Congrès francophone d’allergologie – CFA 2018 / Revue française d’allergologie 58 (2018) 224–230 avec prurit, vomissement, dysphagie, dysphonie et...

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13e Congrès francophone d’allergologie – CFA 2018 / Revue française d’allergologie 58 (2018) 224–230 avec prurit, vomissement, dysphagie, dysphonie et asthme la 1re fois, et urticaire généralisée associée à des douleurs abdominales 6 mois plus tard. Le lait de vache est toléré sous toutes formes. Un test de réintroduction à ce fromage, proposé 3 mois auparavant devant une suspicion d’allergie et un prick-test douteux, avait été négatif à 56 g. La survenue progressive d’un prurit des oreilles ou pharyngé à l’ingestion de cette mozzarella avait conduit à une consommation très irrégulière. Résultats L’allergie est confirmée par un prick-test devenu positif à ce fromage associé à un prick-test négatif au lait de vache. Discussion Seulement 2 cas associant allergie au lait de brebis, de chèvre et de bufflonne sans allergie au lait de vache, un cas d’allergie isolée au lait de bufflonne et un cas associant tolérance à ce lait et allergie au lait de vache ont été rapportés dans la littérature. L’allergie aux laits de bufflonne, de chèvre et de brebis sans allergie au lait de vache serait due à une sensibilisation à une ␤-caséine présentant une forte homologie entre les 3 premiers laits. Plus précisément, il pourrait s’agir d’une ␥-caséine, une fraction de la ␤-caséine absente dans le lait de vache et dont la quantité augmente au cours de la fabrication de fromage à partir du lait frais. Une lactoglobuline spécifique du lait de bufflonne pourrait également être impliquée. Conclusion Devant une allergie aux laits de chèvre et de brebis avec tolérance au lait de vache une sensibilisation au lait de bufflonne devrait systématiquement être recherchée. L’inclusion de tous les laits de mammifères dans la liste des 14 allergènes à déclaration obligatoire serait souhaitable. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.

Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels

https://doi.org/10.1016/j.reval.2018.02.014 Ali-14

Allergie rare au galanga : à propos d’un cas S. Geny-Duthey ∗ , F. De Blay CHU de Strasbourg, Strasbourg, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (S. Geny-Duthey)

Introduction Le galanga est une herbacée rhizomateuse de la famille des Zingiberacae, genre alpinia. On distingue le petit galanga : alpinia offinarum et le grand galanga : alpinia galanga. Les rhizomes au goût poivré et citronné sont utilisés râpés comme épices en Asie, pour aromatiser les bières et certains alcools en Russie et Scandinavie et, en médecine chinoise, le galanga fait partie des herbes chinoises aux multiples vertus. Méthodes Il s’agit d’une patiente de 23 ans sans antécédent d’allergie connue qui a présenté un œdème du visage avec dysphagie suite à la consommation d’un plat thaïlandais contenant du galanga. Tous les ingrédients du plat ont été consommés ensuite sans incident sauf le galanga. Résultats Prick-tests positifs pour l’ambroisie et l’armoise, négatifs pour le bouleau, les graminées. Prick-tests positifs pour la chair crue des rhizomes du grand et petit galanga, négatifs pour la peau des galangas, négatifs pour la tige du petit galanga, pricks négatifs pour le gingembre, le fenugrec, le cumin, le céleri, le piment, l’arachide, le soja, le sésame, le lupin, l’isolat du blé, la crevette, la morue, le curry thaï. Ige négatives pour r Pru p3, gingembre, piment, fenugrec. Discussion L’allergie au galanga a été rarement décrite. Elle peut se manifester par une allergie de contact avec un érythème multiforme-like lors de l’utilisation de préparation en médecine chinoise [1]. Pour notre patiente, la clinique et les prick-tests sont en faveur d’une allergie Ige dépendante suite à l’ingestion de galanga. L’allergène est présent dans le rhizome. Le galanga peut provoquer des réactions allergiques secondaires à des réponses immunologiques différentes. Conclusion Les allergies aux galangas sont rares. L’allergie de contact a été décrite, l’allergène est résistant à la chaleur. Nous rapportons un cas d’allergie Ige dépendante aux rhizomes de galanga. Le galanga peut être masqué en tant qu’épice dans des plats asiatiques, ou faire partie des moyens thérapeutiques en médecine chinoise. Cette allergie, pour l’instant exceptionnelle, pourrait devenir plus fréquente avec l’attrait des voyages et de la nourriture exotique asiatique. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.

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Références [1] Son JH, et al. Contact Dermatitis 2006;54:118–20. https://doi.org/10.1016/j.reval.2018.02.015 Ali-15

Anaphylaxie aux compléments alimentaires hyperprotéinés : à propos de 2 cas M. Saintot Champigneulles, France Adresse e-mail : [email protected] Introduction Nous rapportons 2 cas d’anaphylaxie après consommation de compléments alimentaires hyperprotéinés. Méthodes no 1 : homme de 58 ans, traité par bêtabloquant et inhibiteur de la pompe à protons. Anaphylaxie grade III lors d’une séance de vélo. Consomme ® depuis 5 jours une poudre hyperprotéinée Whey easy fit à base de protéines de lactoserum. Le prick lait de vache cru est négatif, le prick au complément à 6 mm (témoin 6 mm). Les IgE spécifiques lait de vache : 0,26 kU/L, 0,45 kU/L lactalbumine : 0,45 kU/L, bêta lactoglobuline : 0,10. no 2 : femme de 55 ans avec rhinopharyngite traitée par Solupred et Wystamm. Réaction d’hypersensibilité de grade 1 traitée par corticoïde PO et antihistaminique IV. Cette patiente est sous aspirine 100 mg, consomme depuis 2 mois des ® compléments hyperprotéinés de la marque Kriss Laure contenant des protéines de lait de chèvre et de brebis. Prick-test à la boisson : 2 mm, soupe : 3 mm, histamine 4 mm, le lait de vache est négatif, lait de chèvre : 2 mm, lait de brebis : 3 mm. Les IgE spécifiques lait de chèvre, lait de brebis, alpha lactalbumine, bêta lactoglobuline et caséine : 0 lait de vache : 0,2 kU/L. Les patients présentent des co-facteurs déclenchants ou aggravants : effort, IPP, bêtabloquant, syndrome infectieux. Discussion La littérature ne fait état que de 2 cas d’anaphylaxie à un complément alimentaire : la spiruline [1,2]. Les déclarations en 2013 à l’ANSES concernant les compléments alimentaires retrouvent 17,6 % d’effets indésirables allergologiques et 6,0 % dermatologiques [3]. Conclusion Les compléments alimentaires et en particulier ceux enrichis en protéines ne sont pas dénués de risques. Déclaration de liens d’intérêts L’auteur n’a pas précisé ses éventuels liens d’intérêts. Références [1] Petrus M, et al. First case report of anaphylaxis to spirulin: identification of phycocyanin as responsible allergen. Allergy 2010;65(7):924–5. [2] Le TM, et al. Anaphylaxis to spirulina confirmed by skin prick-test with ingredients of spirulina tablets. Food Chem Toxicol 2014;74:309–10. [3] Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail. Bilan de nutrivigilance de l’année 2013; 2014. https://doi.org/10.1016/j.reval.2018.02.016 Ali-16

Profil épidémiologique des allergies aux protéines du lait de vache A. Bendeddouche 1,∗ , K. Bouriche 2 , D. Senouci 1 1 Faculté de médecine, Tlemcen, Algérie 2 CHU, Tlemcen, Algérie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : s [email protected] (A. Bendeddouche) Introduction L’allergie aux protéines du lait de vache, reste la première allergie alimentaire à apparaître en âge pédiatrique, malgré son début clinique autant impressionnant que dangereux dans certains cas, elle reste majoritairement d’évolution favorable. L’objectif de notre étude est de déterminer la prévalence des APLV, et de décrire les facteurs associés. Patients et méthodes Il s’agit d’une étude rétrospective, descriptive et analytique portant sur 23 nourrissons présentant une APLV sur une période de deux ans, suivis au niveau du service de pédiatrie CHU Tlemcen. Résultats Vingt-trois nourrissons, sex-ratio 1, le taux d’allaitement maternel de 73,9 % à la naissance, et de 21 % à 6 mois, 52,4 % sont nés par voie basse, la notion d’atopie familiale est retrouvée dans 21,7 % des cas, 56 % diagnostiqués avant 1 mois et 4,3 % diagnostiqués après 6 mois, l’âge moyen au

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diagnostic est de 3,3 mois, 13,5 % avaient un retard pondéral, 9 % avaient un retard statural, 44 % des manifestations sont apparus dans les 24 premières heures après introduction des protéines du lait de vache, 35 % avaient des manifestations digestives, 21 % des manifestations cutanées, 35 % une association entre manifestations cutanées et digestives, les tests cutanés positifs dans 30,4 %, les IgE spécifiques élevés dans 52,2 % des cas au diagnostic 47,8 % prenaient une formule à base de protéines de riz hydrolysées en première intention. Discussion D’après cette étude comparative, on peut remarquer que selon les données de la littérature et selon notre étude que la diarrhée et les vomissements sont au premier lieu, alors que les autres manifestations digestives (anorexie, ballonnement abdominal, hypotrophie) ne sont pas constantes. Quant aux manifestations extradigestives cutanées ou respiratoires sont moins fréquentes. Conclusion L’APLV est une affection fréquente mais qui reste sous-estimée du fait de l’errance diagnostic du au polymorphisme clinique. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. Pour en savoir plus Molkhou P. Épidémiologie de l’allergie alimentaire. J Pediatr Puericult 2004. Guénard-Bilbault L, Moneret-Vautrin DA. Allergie aux protéines du lait de vache chez l’enfant. J Pediatr Puericult 2003. https://doi.org/10.1016/j.reval.2018.02.017 Ali-17

La réintroduction du lait de vache chez l’enfant présentant une allergie aux protéines de lait de vache IgE-médiée

N. Siala ∗ , M. Lamouchi , Z. Khlayfia , I. Fetni , H. Ouerda , O. Azzabi , A. Maherzi Hôpital Mongi Slim La Marsa, Tunis, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (N. Siala) Introduction Dans l’allergie aux protéines du lait de vache (APLV), l’acquisition de la tolérance est recherchée par l’épreuve de réintroduction en milieu hospitalier. Elle est parfois faite par les parents à domicile contre l’avis des médecins. Notre objectif était d’étudier les modalités de réintroduction du lait de vache (LV), de décrire ses résultats et de rechercher les facteurs prédictifs d’échec. Méthodes Il s’agit d’une étude rétrospective menée au service de pédiatrie de l’hôpital Mongi Slim, incluant les patients suivis pour APLV et ayant eu une réintroduction du LV en milieu hospitalier ou à domicile sur une période de 11 ans (2005–2016). Résultats Nous avons colligé 61 patients ayant une APLV IgE-médiée. L’âge médian au diagnostic était de 4 mois. Au cours de l’évolution, 31 patients ont acquis une tolérance au lait cuit à un âge médian de 38 mois. Une réintroduction en milieu hospitalier du LV cru a été faite chez 26 patients (43 %) à un âge médian de 25 mois, avec 46 % d’échec. Une réintroduction à domicile sans avis médical a été faite chez 35 patients (57 %) à un âge médian de 30 mois, avec 20 % d’échec. La présence de signes digestifs (p = 0,02), l’apparition d’un asthme allergique (p = 0,04) et d’une allergie médicamenteuse (p = 0,03), les écarts de régime (p = 0,04) et la durée prolongée de prise d’une formule spécifique (p = 0,03) étaient significativement associés à l’échec de la réintroduction. Les patients qui ont réussi la réintroduction avaient une taille de la papule du dernier prick-test (PT) (p = 0,007) et des taux des derniers IgE anti-LV (p = 0,012) significativement plus bas par rapport aux patients dont la réintroduction s’est soldé par un échec. Dans l’étude multivariée, l’augmentation du diamètre de la papule du PT (p = 0,014) et le dernier taux des IgE anti-LV (p = 0,019) ont été identifiés comme facteurs de risques d’échec de la réintroduction.

Conclusion L’épreuve de réintroduction de LV est le seul moyen qui nous permet de confirmer l’acquisition de la tolérance en cas d’APLV. Les tests allergologiques semblent prédire le résultat de cette épreuve aidant ainsi à décider du moment approprié pour la faire. Des études multicentriques avec un effectif plus élevé seraient nécessaires. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.

Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels

https://doi.org/10.1016/j.reval.2018.02.018 Ali-18

Allergie croisée au lait de brebis et au lait de Bufflonne : à propos d’un cas

M. Dumont ∗ , M.C. Carre Faure , D. Nouar , C. Hoarau Unité transversale d’allergologie, Tours, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : marion [email protected] (M. Dumont) Introduction En Europe, le lait de bufflonne est principalement consommé dans des fromages (Mozarella et Ricotta). Les réactions anaphylactiques au lait de bufflonne sont exceptionnelles. Méthodes/Observation Nous rapportons le cas d’une enfant de 15 ans qui présente une urticaire généralisée et un œdème du visage quelques minutes après la consommation de mozarella di buffala au lait de bufflonne. Elle avait également présenté une réaction anaphylactique à type d’œdème palpébral et de vomissements immédiatement après la consommation de fromage Ossau-Iraty au lait de brebis et après la consommation de féta au lait de brebis et de chèvre. L’adolescente n’a pas d’allergie aux protéines de lait de vache. Elle a pour antécédent une allergie à l’œuf guérie et un eczéma atopique. Les prick-tests sont positifs au lait de vache, ceux au lait de brebis, de chèvre et de Bufflonne seront réalisés prochainement. Les IgE spécifiques sont positives au : lait de brebis (53 KUA/L), lait de chèvre (82 KUA/L), lait de vache (2 KUA/L), caseine (6 KUA/L). Les IgE spécifiques alpha lactalbumine et bêta lactoglobuline sont négatives. Discussion Cette adolescente présente donc une allergie au lait de brebis, de chèvre et de bufflonne sans allergie croisée au lait de vache. Seulement deux cas d’allergie au lait de Bufflonne ont été rapportés dans la littérature dont un cas d’allergie croisée au lait de chèvre et de brebis sans réaction au lait de vache. Plusieurs hypothèses ont été formulées : – une allergie liée à une protéine du lait de bufflonne commune au lait de brebis et de chèvre ; – une contamination de la cuve de lait de bufflonne par du lait de brebis ou de chèvre ; – une allergie spécifique à chaque lait. Conclusion Il s’agit du cas d’une enfant de 15 ans qui présente une probable allergie croisée au lait de bufflonne, de chèvre et de brebis et une sensibilisation au lait de vache. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. Pour en savoir plus Petrus M, et al. Allergy to buffalo milk mozzarella. Case report concerning a 16-year-old adolescent. Rev Fr Allergol 2011;51(2011):553–5. Broeckaert SM, et al. Anaphylactic shock caused by buffalo’s mozzarella cheese. Ann Allergy Asthma Immunol 2008;101:105–7. https://doi.org/10.1016/j.reval.2018.02.019