Quand le radiologiste et le cardiologue se rapprochent : à propos de l’imagerie en coupes du cœur et des coronaires

Quand le radiologiste et le cardiologue se rapprochent : à propos de l’imagerie en coupes du cœur et des coronaires

J Radiol 2005;86:111-2 © Éditions Françaises de Radiologie, Paris, 2005 Éditorial Quand le radiologiste et le cardiologue se rapprochent : à propos ...

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J Radiol 2005;86:111-2 © Éditions Françaises de Radiologie, Paris, 2005

Éditorial

Quand le radiologiste et le cardiologue se rapprochent : à propos de l’imagerie en coupes du cœur et des coronaires Groupe de travail Société Française de Cardiologie (SFC) - Française de Radiologie (SFR)

a radiologie et la cardiologie ont emprunté depuis plusieurs décennies des chemins parallèles avec des relations, certes cordiales, mais sans véritable communauté d’action et de pensée. L’histoire a en effet voulu que dans les années 50-60, et pour des raisons très diverses, la radiologie abandonnât progressivement, à quelques exceptions près, toute participation à la radiologie du cœur qui était devenue l’apanage de la cardiologie. L’évolution technologique extrêmement rapide, l’apparition de nouvelles méthodes permettant une imagerie de plus en plus performante des artères coronaires, du myocarde et des cavités cardiaques, placent chacune des deux spécialités face à un dilemme : • Les radiologistes peuvent-ils développer une méthode, dont ils ont la maîtrise et la gestion, sans l’expertise clinique des cardiologues ? • Les cardiologues peuvent-ils ignorer l’imagerie non invasive ou bien l’utiliser sans la compétence des radiologistes ? • En d’autres termes, la juste place et le devenir clinique, scientifique et pédagogique des nouvelles méthodes d’imagerie cardiaque peuvent-ils être définis et programmés sans la participation conjointe et complémentaire (et loyale !) des deux disciplines. Aucune des deux spécialités ne souhaite emprunter des voies séparées, sources de tension, de situations incohérentes, voire de conflits corporatistes. Soucieuses d’éviter une évolution délétère sur la qualité de la prise en charge des patients comme sur les relations entre les deux spécialités, les sociétés savantes se sont rencontrées à l’instigation de leurs deux bureaux. De cette rencontre est né un groupe de travail représentant les deux spécialités et unissant des praticiens appartenant à différentes formes d’exercice. Ce groupe de travail se réunit régulièrement pour réfléchir aux différents problèmes posés, en essayant d’apporter des réponses raisonnables et consensuelles.

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Correspondance : F Joffre et P Gueret E-mail : [email protected] et [email protected]

Pour afficher la volonté des deux sociétés savantes à collaborer à l’exploitation et au développement clairvoyant de la nouvelle imagerie cardiaque, le groupe de travail a rédigé un communiqué de presse fixant les différents objectifs à atteindre (annexe). Ce communiqué a été largement diffusé auprès de la presse spécialisée ainsi qu’auprès des instances administratives (DHOS, ARH, ANAES, DRASS…). L’évaluation précise de ces nouveaux moyens du diagnostic cardiologique représente le premier objectif fixé par le groupe de travail afin de mettre en garde la communauté médicale sur les risques et les dérives de l’utilisation abusive et inappropriée de techniques encore très incomplètement validées et en constante évolution. Il est donc prévu d’une part de rédiger un document de consensus sur l’état actuel de ces techniques et d’autre part d’initier des études communes pour valider les différentes indications potentielles de ces méthodes. Evidemment, l’évolution technique incessante conduira à la mise à jour permanente des connaissances et à la mise en commun des idées, des projets et des stratégies dans le cadre de réunions scientifiques régulières rapprochant les deux spécialités. Garantir l’exploitation optimale des techniques passe aussi par le haut niveau de compétence des différents partenaires, chacun dans leur rôle. Assurer une formation adaptée et de haut niveau, pour chacune des deux spécialités, est aussi l’un des thèmes de discussion important du groupe de travail qui devra engager une réflexion approfondie sur les modalités et les programmes de formation proposée aux futurs intervenants, en fonction de leur spécialité et de leurs objectifs professionnels. Chacune des spécialités possède ses compétences propres et chacune doit profiter du savoir faire de l’autre, consacrer son énergie à une progression en commun plutôt qu’à une défense corporatiste de son « pré carré ». Il faudra enfin et cela sera aussi un des thèmes de réflexion du groupe, apprendre à travailler ensemble et définir des modalités de coopération acceptables par chacun et utiles pour le service rendu au patient. La promotion et la défense d’une approche partenariale de la prise en charge des malades présentant une cardiopathie répond à l’objectif de qualité des soins qu’attend de nous la population.

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Quand le radiologiste et le cardiologue se rapprochent : à propos de l’imagerie en coupes du cœur et des coronaires

Groupe de travail SFC-SFR

Communiqué de presse Les nouvelles applications de l’imagerie cardiovasculaire non invasive La Société Française de Cardiologie et la Société Française de Radiologie mettent en place des programmes de développement commun

La tomodensitométrie (ou scanner à rayons X) et l’imagerie par résonance magnétique (I.R.M.) ont vu récemment leur champ d’application élargi à l’investigation diagnostique cardio-vasculaire. Il s’agit aujourd’hui surtout de la visualisation des vaisseaux artériels et tout particulièrement des artères coronaires, par le scanner essentiellement, ainsi que de l’étude fine de la fonction cardiaque et de la perfusion myocardique (surtout en I.R.M.). L’appareillage de cette imagerie en coupe bénéficie de progrès technologiques extrêmement rapides. Ces avancées vont probablement modifier profondément la prise en charge diagnostique et, par conséquent les choix thérapeutiques, de nombreuses affections cardio-vasculaires, au premier rang desquelles se situe la maladie coronaire. Ce constat a conduit la Société Française de Cardiologie et la Société Française de Radiologie à réfléchir ensemble sur la conduite à adopter pour favoriser le développement de ces nouvelles méthodes d’imagerie cardiaque non invasive conformément à l’état de l’art. Les deux sociétés sont parfaitement conscientes des très larges possibilités offertes par ces méthodes d’imagerie en coupe. Elles souhaitent néanmoins mettre en garde sur une utilisation prématurée de ces techniques eu égard au petit nombre de travaux de validation clinique actuellement disponibles. À l’évidence, il s’agit pour l’instant de méthodes d’investigation encore imparfaitement validées pour être proposées en routine. Pour développer les aspects scientifiques, cliniques et pédagogiques de ce programme, la S.F.C. et la S.F.R. ont mis en place un groupe de réflexion bidisciplinaire avec les objectifs suivants : 1) Faire un point sur l’état de l’art et les grands axes de développement technologique de ces méthodes. 2) Mettre en place une formation universitaire adaptée pour les cardiologues et les radiologues souhaitant travailler dans ce domaine. 3) Instituer des études communes multicentriques de validation clinique de ces méthodes. 4) Organiser des réunions scientifiques régulières communes aux deux disciplines sur cette thématique. 5) Définir et promouvoir les modalités de coopération entre les 2 disciplines dans ce domaine. Le but de ces démarches coordonnées est d’optimiser les bonnes pratiques cliniques et d’assurer ainsi la meilleure qualité du service rendu au patient. Francis Joffre et Pascal Gueret au nom du groupe de travail : L Boyer, D Blanchard, Y Chabrillat, JL Dehaene, A Furber, P Gueret, F Joffre, K Kalife, JP Laissy, JM Pernes, J Puel, H Rousseau Pour de plus amples informations vous pouvez contacter : F Joffre ([email protected]) ou P Gueret ([email protected])

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