6es Journées du Cancéropôle Grand Sud-Ouest
R9 Potentialisation de la réponse apoptotique au Rituximab (RTX) dans les lymphomes B non hodgkinien : rôle du calcium Bresson-Bépoldin L.1, Vacher AM.1, Pomier C.1, Pineau R.2, Soubeyran I.1, Soubeyran P.1, Legembre P.3, Vacher P.1 1
Inserm U916 Institut Bergonié, Université de Bordeaux 2, 229, cours de l’Argonne, 33076 Bordeaux ; 2Animalerie Mutualisée Université Bordeaux-I, avenue des facultés, 33400 Talence ; Université Rennes-I, Irset, EA-4427 Seraic, 35043 Rennes
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a restauration ou l’amplification de la signalisation apoptotique présente un intérêt majeur en cancérologie. De plus, l’activation des récepteurs de mort (Fas/ CD95…), est un mécanisme commun à de nombreux traitements antitumoraux. Or, récemment, nous avons montré que le calcium intracellulaire ([Ca2+]i), et plus particulièrement l’entrée capacitive de Ca2+, exerçait un rétrocontrôle négatif sur la signalisation apoptotique des récepteurs de mort. Ainsi, la diminution du Ca2+ intra/ extracellulaire, entraîne une augmentation importante de l’apoptose induite par FasL. Nous avons donc émis l’hypothèse que l’effet pro-apoptotique des agents thérapeutiques agissant, au moins en partie, via la voie des récepteurs de mort, pouvait être potentialisé par une diminution du Ca2+ intra/extracellulaire. Le RTX (AC anti-CD20) constitue le traitement de référence des LNH B. Son mode d’action est complexe et fait intervenir, entre autre, l’activation de la voie Fas/CD95. Après avoir confirmé l’implication de cette voie dans l’effet apoptotique du RTX, nous avons montré que la diminution de la [Ca2+]i par un chélateur du Ca2+ (BAPTA-AM), par des inhibiteurs de l’entrée capacitive de Ca2+ (ML9, BTP2) ou par une réduction du calcium extracellulaire, induisait une augmentation de l’apoptose induite par RTX dans les cellules Raji. Ces résultats suggérent donc qu’une baisse de la calcémie pourrait potentialiser les effets du RTX. Pour vérifier cette hypothèse, nous avons testé les effets d’associations RTX/hypocalcémiants sur la croissance tumorale de cellules Raji xenogreffées dans des souris Rag2Cgamma-/-. L’association RTX/EGTA ou RTX/Zoledronate réduit de plus de 40 % la croissance tumorale par rapport aux drogues utilisées seules. L’association hypocalcémiant/RTX pourrait donc s’avérer intéressante pour le traitement des LNH B.
R10 Effets apoptotiques des antidépresseurs de la famille du Prozac Charles E.1, Chanel S.1, Vacher AM.1, Devin A.2, Vacher P.1 1 Inserm U916 VINCO, Institut Bergonié, Université de Bordeaux ; 2IBGC, Université de Bordeaux
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l est maintenant établi que certains antidépresseurs ont des effets antitumoraux in vitro et in vivo. Parmi les Inhibiteurs Sélectifs de la Recapture de la Sérotonine (ISRS), la fluoxétine, plus connue sous le nom de Prozac®, agirait via : 1) une inhibition des pompes d’efflux ; 2) une inhibition de la prolifération cellulaire ; 3) un effet proapoptotique. Toutefois, la signalisation impliquée dans ces effets n’a pas encore été clairement démontrée. Différentes techniques nous ont permis d’observer que la fluoxétine a des effets pro-apoptotiques dose-dépendants sur diffé-
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rents modèles de cellules tumorales (lymphocytes B et T, tumeurs solides) exprimant les récepteurs de mort DR4 et DR5. Cependant, ces d’effets n’ont pas été retrouvés sur des cellules normales ou des lignées cancéreuses défectueuses au niveau de la signalisation des récepteurs de mort. Nous avons montré que la fluoxétine induit, à fortes concentrations (40-80 ™M), une libération du calcium stocké dans la mitochondrie via le pore de transition de perméabilité, ce qui provoque une augmentation de la concentration en calcium cytosolique. D’autre part, nous avons observé que la fluoxétine inhibait la chaîne respiratoire mitochondriale, et qu’elle activait ainsi la production d’espèces réactives de l’oxygène (ROS) de façon dose-dépendante, ceci dans une gamme de concentrations efficace sur l’apoptose. Ces résultats nous ont conduits à l’hypothèse que la production de ROS induite par la fluoxétine pourrait, comme c’est le cas pour d’autres antitumoraux, activer l’expression de DR4/DR5, et par conséquent la signalisation apoptotique impliquant ces récepteurs. Nous recherchons actuellement le lien entre ces différents éléments : Ca2+/ROS/DR4-DR5/ Apoptose.
R11 Un nouveau dialogue métabolique entre microenvironnement et cancer : rôle des adipocytes péritumoraux Dirat B.1, 2, 3, Attané C.2, 3, Dabek M.1, 2, 3, Wang Y.1, 2, 3, Bochet L.1, 2, 3, Dauvillier S.1, 3, Valet P.2, 3, Muller C.1, 3 1 Équipe Microenvironment, Cancer et Adipocytes (MICA), Institut de Pharmacologie et de Biologie Structurale, CNRS UMR 5089, Toulouse, France ; 2AdipOlab, Inserm U858, I2MR, Toulouse, France ; 3Université de Toulouse, France
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a progression tumorale a été récemment reconnue comme le produit d’une interaction dynamique entre les cellules tumorales et leur microenvironnement. Parmi les cellules qui constituent le stroma tumoral, les adipocytes sont probablement celles donc le rôle a été le moins bien caractérisé. L’identification d’un rôle des adipocytes dans la progression tumorale est un point important en médecine humaine puisqu’il a été montré que l’obésité est un facteur pronostique négatif dans de nombreux cancers dont le cancer du sein et de la prostate. Nous avons récemment montré que les adipocytes au front invasif des tumeurs présentent une délipidation, une diminution des marqueurs adipocytaires et une surexpression de cytokines pro-inflammatoires (IL-6, IL-1E) et de protéases. Ces cellules stimulent in vitro et in vivo les capacités invasives des cellules tumorales mammaires (Dirat et al., soumis). Nos résultats actuels montrent que les acides gras libres (AGLs) sécrétés lors de la lipolyse, induite dans les adipocytes par les sécrétions tumorales, peuvent être transférés et stockés sous la forme de triglycérides (TG) par les cellules cancéreuses elles-mêmes. Si nécessaire, ces TG peuvent être libérés à leur tour sous forme d’AGLs par une voie lipolytique présente dans les cellules tumorales. Ces AGLs pourraient être utilisés secondairement dans la E-oxydation mitochondriale (E-ox) pour produire de l’ATP. En effet, nos résultats montrent que les cellules tumorales ont une activité élevée de E-oxidation des lipides comparée aux cellules épithéliales normales non transformées. De façon intéressante, l’inhibition de la E-ox par l’etomoxir
Bull Cancer vol. 97, supplément 4, octobre 2010