Posters / Transfusion Clinique et Biologique 22 (2015) 215–272 P145
Dix avortements à répétition liés à l’anti-Tja : à propos d’une observation
H. Kaabi , M. Chaabane ∗ , A. Mahfoudh , H. Bellali , N. Chalfouh , K. Nehdi , S. Arfaoui , N. Mojaat , S. Hmida Centre national de transfusion sanguine, Tunis, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (M. Chaabane) Introduction L’anti-PP1Pk (anti-Tja) est un anticorps naturel régulier retrouvé chez les rarissimes sujets de phénotype p (0,0005–0,0006 %). Outre son danger en transfusion, il est fort redouté en obstétrique vu le grand risque d’avortements précoces qu’il induit (50 % à 72 % selon les séries). Nous rapportons le cas d’une femme qui a fait dix avortements à répétition précoces liés à un anti-Tja. Présentation de la patiente H.K. est une patiente née en 1978, enceinte de 1 mois (0 enfant vivant). Elle a été adressée pour RAI par un gynécologue de libre pratique, afin d’expliquer 9 avortements à répétition, tous survenant au cours du premier trimestre de la grossesse. Résultats ·GS et phénotype RH-Kel:O RH: 1,2,-3,4,5 K:-1. TCD : négatif. RAI : positive avec toutes les hématies du panel érythrocytaire en techniques gel test LISS et gel test enzyme. Il s’agit d’un anticorps anti-public de spécificité anti-Tja dont le titre est de 32 en gel LISS et de 4 en tube. L’enquête familiale a révélé deux individus, de sexe masculin, de la même famille et porteurs de ce même type d’anticorps. La prise en charge par plasmaphérèse de la patiente a été discutée mais l’anti-Tja était à l’origine du 10e avortement qui est survenu pendant le deuxième mois de la grossesse. Conclusion L’anti-Tja est un anticorps rare souvent responsable d’accidents hémolytiques et d’avortements spontanés à répétition. La prise en charge transfusionnelle nécessite la disponibilité d’une banque de sang de phénotypes rares. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.tracli.2015.06.147 P146
Exploration et surveillance de l’allo-immunisation fœto-maternelle : qu’en est-il en 2015 ?
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Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.tracli.2015.06.148 P147
Un cas d’exclusion de maternité ?
G. Ribou ∗ , R. Aznar , M. Guedj EFS Pyrénées Méditerranée, Montpellier, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (G. Ribou) La question de la maternité biologique se pose rarement. Nous nous sommes interrogés pour ce dossier. Mme H.N., sans antécédent particulier, de groupe O vient d’accoucher. Son bébé a une épreuve globulaire de groupe AB avec un antigène A à 2+ en technique automatisée et un antigène B à 4+ dans la même technique. Le groupage de la mère a été réalisée en technique automatisée et conclue O. Sur l’épreuve sérique, la force de l’anti-A est plus faible que l’anti-B. On vérifie qu’il n’y a pas d’erreur de prélèvement. Est-ce que Madame H.N. peut être la mère biologique ? Trois hypothèses restent possibles : – la maman a eu recours au don d’ovocyte : l’allèle est alors transmis par la donneuse ce n’est pas le cas ici ; – un père de phénotype CIS AB : la réactivité observée serait différente ; – un renforcement allélique du gène A par la présence du gène B. C’est le plus plausible : l’antigène A très faible n’est pas exprimé chez la mère ; mais peut être exprimé chez son enfant en raison de la présence concomitante de l’allèle B. Pour étayer cette hypothèse Nous réalisons chez la mère : – le test sérique en incluant l’hématie A2 : agglutinée faiblement ; – une fixation élution avec de l’antigène A : qui met en évidence l’antigène A. Conclusion La mère est de groupe Ael. Le père a transmis l’antigène B. Chez l’enfant, l’antigène A est détectable par les automates grâce à la présence de l’antigène B qui entraîne un renforcement allélique. Le groupage Ael maternel affirmé après analyse par technique de fixation élution explique totalement le lien biologique mère–enfant. Il ne s’agit donc pas dans ce cas d’une exclusion de maternité. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.tracli.2015.06.149
Benseffaj ∗ ,
N. S. Ouadghiri , M. Essakalli CHU Ibn Sina, Rabat, Maroc ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (N. Benseffaj) La prévention et la prise en charge des mères RH1(RHD) négatives ont permis une nette diminution de l’incidence des allo-immunisations. Les anticorps anti-RH1 (anti-D) restent actuellement les plus fréquemment impliqués dans la maladie hémolytique du fœtus et du nouveau-né, suivi des anti-Kell. Parallèlement, les autres anticorps du système RH, en particulier anti-RH3 (anti-E) et anti-RH4 (anti-c) ou d’autres systèmes de groupes sanguins sont de plus en plus incriminés. La prise en charge des incompatibilités fœto-maternelles a pour objectif de dépister et de surveiller l’allo-immunisation maternelle et d’en apprécier le retentissement fœtal ou néonatal afin de mettre en place le traitement le plus adapté. Depuis quelques années, des progrès substantiels ont été réalisés et de nouvelles techniques non invasives de surveillance prénatale sont utilisées. Actuellement, le génotypage fœtal permettant de déterminer dans le plasma maternel le groupe sanguin du fœtus dès la 10e semaine de gestation ainsi que l’évaluation du taux d’hémoglobine fœtal par l’étude de la vélocité du flux sanguin par doppler ont permis de s’affranchir de la ponction du liquide amniotique. La nécessité d’une surveillance post-natale soigneuse doit être rappelée en raison de l’anémie néonatale pouvant être prolongée et de la résurgence de cas d’ictères néonataux. La prévention de l’allo-immunisation en particulier RH1 devrait bénéficier de l’évolution des techniques biologiques afin de mieux cibler les femmes concernées. L’ensemble de ces progrès nécessite une mise à jour des connaissances de la part de la part de l’ensemble des acteurs concernés.
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Recherche des anticorps anti-phospholipides chez des patients marocains lupiques avec atteinte rénale
O. Bhallil ∗ , N. Benseffaj , M. Essakalli Laboratoire d’histocompatibilité, service de transfusion sanguine et d’hémovigilance, hôpital d’enfants de Rabat, CHU Ibn Sina, Rabat, UPR d’immunologie, faculté de médecine et de pharmacie, université Mohammed V, Rabat, Maroc ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (O. Bhallil) Contexte Le lupus est fréquemment associé à un syndrome des antiphospholipides (SAPL) qui associe par définition la survenue d’accidents obstétricaux ou de thromboses artérielles ou veineuses à la présence d’anticorps anti-phospholipides. Ces derniers peuvent être présents dans le lupus érythémateux systémique (LES) dans 86 %. Ces anticorps aggravent le pronostic de la maladie lupique surtout s’il y a une atteinte rénale associée. Devant une atteinte viscérale chez un patient lupique, il est important de différencier ce qui relève d’un mécanisme thrombotique associé au SAPL de ce qui est lié à des complications immunologiques plus spécifiques du lupus car le traitement diffère selon le mécanisme d’origine. Objectif Rechercher des anticorps anti-phospholipides (APL) chez des malades Marocains atteints de LES avec atteinte rénale dans le but d’évaluer la prévalence et ainsi de prévenir l’aggravation de l’atteinte rénale par ces anticorps.
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Patients et méthodes Les APL ont été recherchés par technique Elisa à partir des sérums de 25 patients atteints de LES avec atteinte. Pour chaque patient nous avons enregistré l’âge, le sexe, les antécédents familiaux et en plus pour les femmes la notion de pertes fœtales répétées. Résultats Notre échantillon était composé de 23 femmes et de 2 hommes, avec un âge moyen de 33,58 ans. Une recherche des anticorps APL a été positive chez deux de ces patients au moment du diagnostic avec présence des anticorps anticardiolipine. Conclusion L’intérêt de la recherche des anticorps APL chez les malades lupiques est de prévenir l’aggravation de l’atteinte rénale et ainsi d’améliorer le pronostic de ces patients. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.tracli.2015.06.150 P149
Facteur rhumatoïde : prévalence et corrélation clinique chez des patients lupiques
O. Bhallil ∗ , O. Atouf , N. Benseffaj , M. Essakalli Laboratoire d’histocompatibilité, service de transfusion et d’hémovigilance, hôpital d’enfants de Rabat, CHU Ibn Sina, UPR d’immunologie, faculté de médecine et de pharmacie, université Mohammed V Souissi, Rabat, Maroc ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (O. Bhallil) Contexte Le facteur rhumatoïde (FR) est un auto-anticorps dirigé contre la partie Fc des immunoglobulines humaines. Bien qu’il soit présent chez 80 à 90 % des patients atteints de polyarthrite rhumatoïde, il reste non spécifique de cette pathologie. En effet, il est retrouvé dans le lupus érythémateux systémique (LES) avec une fréquence de 25–40 %. La signification clinique de cet auto-anticorps chez les malades lupiques est le plus souvent en rapport avec la présence de complexes immuns circulants. Objectif Évaluer la prévalence et la corrélation clinique du FR chez des patients marocains atteints de LES avec atteinte rénale. Méthodes La recherche du FR a été réalisée par technique Elisa sur des sérums de 71 patients atteints de LES avec atteinte rénale ainsi que 73 témoins sains. Parmi les 71 patients testés, 17 ont été en poussée. L’association entre le FR et les signes cliniques, notamment l’atteinte articulaire a été analysée chez ces patients. Résultats Les résultats montrent que la présence du FR est plus importante chez les patients en poussée 41,2 % que chez les témoins 8,2 %. Cette augmentation est significative avec un p Ë 0,05. L’analyse montre également que la positivité de cet auto-anticorps était significativement plus élevée chez les patients en poussée que ceux en rémission (41,2 % versus 11,1 %, p < 0,05). La présence du FR est plus fréquente chez les patients lupiques ayant une atteinte cutanée (46,2 %) par rapport à ceux ayant une atteinte articulaire (19,4 %). Conclusion Notre travail montre que la présence du FR est étroitement associée à une poussée et ceci est en accord avec les données de la littérature. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.tracli.2015.06.151 P150
Évaluation d’un automate de coloration « K-Matic » pour le test de Kleihauer E. Valot 1 , C. Aubry 2 , N. Brusson 2 , C. Chevalier 2 , V. Jallet 2 , V. Lachaume 2 , C. Piquard 2 , M. Branger 2 , M. Slimane 2 , C. Krause 2,∗ , P. Morel 2 1 CHU de Dijon, Dijon, France 2 Établissement fran¸ cais du sang Bourgogne Franche-Comté, Dijon, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (C. Krause) Objectif Évaluer un automate permettant de standardiser la recherche et la quantification des hématies fœtales (test de Kleihauer).
Matériel et méthode Les tests ont été réalisés avec la technique de routine du laboratoire (Labo Modern), les réactifs « Easy-K » en technique manuelle et sur l’automate « K-Matic ». Pour chacune des réalisations les lames ont été étalées manuellement et avec un étaleur automatique. Trente-deux échantillons ont été analysés : 18 négatifs et 14 positifs. Résultats Labo Modern : technique de coloration rapide mais les frottis sont hétérogènes car réalisés sur du sang dilué au ½ et l’étaleur n’est pas utilisable. La lecture est difficile : les hématies non fœtales « fantômes » sont difficiles à voir et les zones de lecture hétérogènes. Easy–K : technique de coloration très chronophage, le frottis réalisé avec l’étaleur est homogène, bonne coloration des les hématies fœtales (HF) et non fœtales permettant un décompte facile. K-Matic : méthode automatisée pour la coloration et le séchage, rapide, le frottis avec l’étaleur est adapté. Lecture facile : les HF sont bien visibles : roses, réfringentes ; bonne différenciation entre les HF et les lymphocytes ; les hématies non fœtales sont transparentes avec un contour rose, le décompte est facile. Bonne reproductibilité des frottis et des colorations. Conclusion La qualité de la coloration facilite la lecture des lames, sa standardisation simplifie le processus d’accréditation. Système convivial et rapide : 30 minutes pour colorer 5 lames sans aucune manipulation. Un lecteur d’image doit être prochainement couplé à l’automate. Déclaration d’intérêts conflits d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de
http://dx.doi.org/10.1016/j.tracli.2015.06.152 P151
Nouvelle technique de phénotypage étendu dans les systèmes Duffy, Kidd et MNS utilisant des réactifs prêts à l’emploi sur automate à haute cadence PK7300 en qualification biologique des dons L. Adjerad 1,∗ , M. Hennion 1 , C. Narboux 1 , C. Fabra 2 , T. Peyrard 3 , J.J. Huart 1 1 Établissement fran¸ cais du sang Nord de France, Lille, France 2 Établissement fran¸ cais du sang Siège, La plaine Saint-Denis, France 3 Institut national de la transfusion sanguine (INTS), CNRGS, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (L. Adjerad) Contexte Une nouvelle technique de phénotypage étendu pour la qualification biologique des dons utilise une gamme de réactifs prêts à l’emploi (Diagast) pour la détermination des antigènes Fya , Fyb , Jka , Jkb , S, s, sur automate à haute cadence PK7300 (Beckman-Coulter). But Évaluer les performances globales de la technique. Méthode Deux mille trois cent cinquante-deux donneurs de phénotype étendu connu (gel filtration ou immunocapture) ont été étudiés. Les échantillons discordants avec l’antériorité ont été transmis au CNRGS pour des tests complémentaires (phénotypage, biologie moléculaire). Résultats La cadence a été estimée à 250 échantillons/heure. Tous les phénotypes Fya , Fyb , Jka , Jkb , S, s ont été concordants, à l’exception de 18 cas pour l’antigène Fyb (négatif en technique gel ou immunocapture et positif/douteux sur PK7300). Ces 18 échantillons ont été étudiés en biologie moléculaire, avec une concordance observée de 100 % entre le PK7300 et la PCR : ils correspondent tous en effet au phénotype Fyx (expression affaiblie de Fyb due à la mutationc.265C>T dans l’allèle FY*02). Deux donneurs ont montré un affaiblissement de l’antigène Jkb , confirmé au CNRGS. Des tests de biologie moléculaire sont en cours pour en explorer l’origine. Conclusion Intégrée à la QBD, cette technique permet la réalisation du phénotype étendu plus rapidement que les techniques habituelles de colonne-filtration ou d’immunocapture. Elle démontre par ailleurs une sensibilité accrue pour la détection du phénotype Fyx . Les résultats obtenus permettent de penser que cette méthode est pertinente dans un programme de phénotypage de masse et qu’elle sera également une source importante de dépistage de nouveaux donneurs de sang rare.