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Réponse à la lettre de J.-Y. Jenny夽 Response to the letter by J.-Y. Jenny Nous avons pris connaissance des différentes analyses que vous avez effectuées à propos des résultats de notre article. Nous vous remercions pour la précision de vos commentaires et allons répondre aux questions que vous vous êtes posées.
Sur la significativité statistique Si le Rolimeter présente effectivement une erreur de mesure (de l’ordre de 0,5 mm), cette erreur de mesure se traduira sur la variance des estimations. Puisque l’évaluation des résultats a été faite en aveugle de l’intervention rec ¸ue par le patient, alors l’erreur de mesure sera la même dans les deux groupes et n’invalide donc pas la significativité statistique du résultat. L’existence d’une différence entre les deux bras de l’étude est validée indépendamment de l’amplitude des erreurs de mesure qui pourraient être rencontrées (si l’erreur de mesure est aléatoire, ou tout au moins identique sur les deux groupes de patients, elle s’annule, ce qui est le cas. . .). Par ailleurs, il faut garder à l’esprit que la laxité antérieure était le critère de jugement principal défini a priori pour les analyses, ce qui augmente la validité de ces propos. En effet, en l’absence de critère principal défini (ou si cela n’avait pas été la laxité antérieure), nous serions en situation de tests multiples avec un risque d’inflation du risque alpha, ce qui aurait nécessité un ajustement de type Bonferroni par exemple : la différence n’aurait alors pas été significative. . . Les statistiques sont implacables si l’on ne tente pas de les simplifier à outrance, mais elles ont leurs limites.
Sur la significativité clinique La question de savoir si un gain de 0,7 mm de laxité à un an est perceptible pour le patient et a un sens clinique est une question pertinente, mais totalement indépendante de l’existence d’erreurs de mesure et de leur amplitude. Des réserves ont été clairement émises en ce sens dans l’énoncé des résultats et dans la discussion, ce d’autant qu’il s’agit de résultats préliminaires. Cette étude prospective et randomisée a été effectuée avec la plus grande rigueur, dans la mesure des moyens qui ont été donnés aux investigateurs et malgré le nombre restreint de patients inclus. Elle reste ce jour unique pour les grandes sociétés savantes d’orthopédie en France, et pour le sujet traité.
Déclaration d’intérêts L’auteur déclare ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. DOI of original article: http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2012.09.016. 夽 Ne pas utiliser, pour citation, la référence franc ¸aise de cet article, mais celle de l’article original paru dans Orthopaedics & Traumatology: Surgery & Research, en utilisant le DOI ci-dessus.
Lettres à la rédaction N. Pujol Service d’orthopédie traumatologie, hôpital de Versailles, 78150 Le Chesnay, France Adresse e-mail :
[email protected] http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2013.03.057
À propos de l’article : « Le ‘‘bord à bord’’ ; une solution arthroscopique de réinsertion des ruptures larges et massives de la coiffe des rotateurs. Évaluation clinique et anatomique à moyen terme » de T. Rousseau, X. Roussignol, S. Bertiaux, F. Duparc, F. Dujardin, O. Courage publié dans Orthop Traumatol Surg Res 2012; 98(4 Suppl.):S1—8夽 Comments on: ‘‘Arthroscopic repair of large and massive rotator cuff tears using the side-to-side suture technique. Midterm clinical and anatomic evolution’’ by T. Rousseau, X. Roussignol, S. Bertiaux, F. Duparc, F. Dujardin, O. Courage published in Orthop Traumatol Surg Res 2012;98(4 Suppl.): S1—8 Nous avons lu avec attention cet article intéressant qui met à l’honneur les sutures bord à bord des ruptures de coiffe larges voire massives. Si on se réfère aux critères d’exclusion donnés par les auteurs, la série étudiée ne comporte que des ruptures de coiffe réparables, ce qui sous-entend, selon la définition de la Haute Autorité de santé (HAS) [1], que toutes les ruptures (même celles qui atteignaient deux ou trois tendons) ont pu être fermées sans tension. Il serait satisfaisant de connaître l’étendue sagittale des désinsertions tendineuses sur les tubérosités humérales des infra épineux et des subscapulaires rompus. Les auteurs pourraient-ils nous renseigner sur ce point ? Il est intéressant de constater que, pour un index de dégénérescence graisseuse (IDG) moyen de 1,5, le pourcentage de cicatrisation des sutures bord à bord arthroscopiques (contrôlée par échographie) est comparable à celui noté après suture trans-osseuse à ciel ouvert (contrôlée par arthrodensitométrie) [2]. Mais il est étonnant que les auteurs n’aient pas trouvé de différence significative entre les IDG préopératoires des
DOI of original article: http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2012.04.022. 夽 Ne pas utiliser, pour citation, la référence franc ¸aise de cet article, mais celle de l’article original paru dans Orthopaedics & Traumatology: Surgery & Research, en utilisant le DOI ci-dessus.