revue neurologique 166s (2010) a178–a179
Communication orale
Re´union commune : SFNV–GRECO
Mercredi 28 avril 2010 E´volution des concepts H. Henon Neurologie et pathologie vasculaire, CHRU de Lille, 59037 Lille, France Mot cle´ : De´mence vasculaire Le re´tre´cissement progressif des arte`res ce´re´brales a longtemps e´te´ conside´re´ comme a` la base du de´clin cognitif. Les le´sions de MA vont ensuite eˆtre individualise´es et le concept de de´clin mental secondaire a` une ische´mie chronique du cerveau critique´ conduisant au concept de de´mence multiinfarct. Cependant de`s 1894, Binswanger avait de´crit 8 cas d’ence´phalopathie sous-corticale chronique, cette pathologie restant longtemps conside´re´e comme rare. Avec l’ave`nement de l’imagerie permettant de visualiser les anomalies de la SB, on assiste a` une « e´pide´mie » de maladie de ` partir de 1986, Hachinski va cependant introBinswanger. A duire la notion de leucoaraiose, qu’on rencontre dans les maladies vasculaires mais e´galement dans la MA et le vieillissement normal. Vont apparaıˆtre les notions de DV en relation avec des infarctus lacunaires multiples et de DV conse´quence d’une atteinte isole´e de la SB. La DV va alors repre´senter une vaste cate´gorie incluant les de´mences : par infarctus corticaux ou lacunaires multiples ; secondaires a` des infarctus strate´giques ; a` des le´sions he´morragiques : par le´sion limite´e a` la SB. Des crite`res (ADTTC, NINDSAIREN, ICD10, DSM III et IV) vont eˆtre de´finis. De´s 1992, Hachinski critique le concept de DV, estimant que les 2 termes sont mal adapte´s. Les crite`res DSM III surtout de´veloppe´s pour la MA sont inapproprie´s pour les DV, du fait de la focalisation sur les troubles de me´moire, inconstants en cas de de´ficit cognitif vasculaire. Hachinski va alors introduire le concept de vascular cognitive impairment qui permet d’inclure des patients ayant des troubles cognitifs se´ve`res sans que les troubles mne´siques soient au premier plan ou ayant des troubles cognitifs d’origine vasculaire pas suffisamment se´ve`res pour que le diagnostic de de´mence puisse eˆtre porte´. L’inte´reˆt de ce concept est qu’il permet d’identifier des formes mineures ou de´butantes de de´clin cognitif d’origine vasculaire, permettant une pre´vention. Il permet d’inte´grer des formes mixtes, ou` le´sions de´ge´ne´ratives et vasculaires coexistent. Ce concept, bien que prometteur, reste cependant handicape´ par l’absence de de´finitions strictes. 0035-3787/$ – see front matter doi:10.1016/j.neurol.2010.02.022
Quels outils d’e´valuation en 2010 ? O. Godefroy Neurologie, CHU Nord, 80054 Amiens, France Mots cle´s : Accident vasculaire ce´re´bral ; De´mences Introduction.– Les troubles cognitifs vasculaires sont fre´quents, interagissent avec les le´sions de la maladie d’Alzheimer et constituent une cible the´rapeutique privile´gie´e. Ils restent largement sous-diagnostique´s. Objectifs.– Cette revue pre´sente les principaux outils diagnostiques et de de´pistage en langue franc¸aise avec une re´fe´rence particulie`re a` la re´cente batterie standardise´e issue du protocole d’harmonisation NINDS-Canadian Stroke Network. Re´sultats.– La pre´cision de l’e´chelle de Rankin est insuffisante et peut eˆtre ame´liore´e par un questionnaire qui sera pre´sente´. Dans une e´tude pilote, le Montre´al Cognitive Assessment constituerait un test de de´pistage plus sensible que le MMSE. Des questionnaires simples et reproductibles peuvent assister le diagnostic des troubles anxieux, de´pressifs, cognitifs et comportementaux. Le ralentissement de l’action, conse´quence la plus fre´quente d’un AVC, peut eˆtre e´value´ par un test de tapping digital et serait un facteur inde´pendant de l’incapacite´. Les troubles dysexe´cutifs, e´galement tre`s fre´quents, sont maintenant e´valuables par une batterie standardise´e ajustable. L’e´valuation mne´sique requiert un test verbal mais e´galement visuel et le profil du de´ficit oriente vers le roˆle de la le´sion vasculaire. L’e´valuation aphasique peut eˆtre effectue´e en UNV par une batterie rapide valide´e. L’e´valuation neuropsychologique peut eˆtre effectue´e par une batterie rapide (30 a` 90 minutes) en cours de validation. Discussion.– Des outils simples et adapte´s a` l’UNV au suivi postAVC et a` la consultation me´moire existent et sont, soit valide´s, soit en cours de validation en langue franc¸aise. Leur large utilisation permettra d’optimiser le diagnostic de cette cause majeure d’incapacite´.
Traitements : actualite´s et perspectives
J. Pariente*, M. Planton, M. Puel, J.-F. Demonet, J.-F. Albucher, F. Chollet Inserm U825, service de neurologie, CHU Purpan, place du Dr-Baylac, 31059 Toulouse cedex 9, France * Auteur correspondant. Mots cle´s : De´mence vasculaire ; Accident vasculaire ce´re´bral ; Neuropsychologie
revue neurologique 166s (2010) a178–a179
Introduction.– Le concept de troubles cognitifs d’origine vasculaire a e´volue´ ces 10 dernie`res anne´es. Il est distingue´ les troubles faisant suite a` un accident vasculaire ce´re´bral de ceux diagnostique´s lors d’un bilan de plainte cognitive. Objectifs.– Pour aborder les re´cents de´veloppements dans ce domaine, nous avons revus les diffe´rents articles publie´s dans chacun de ces cadres nosologiques, ayant un niveau me´thodologique suffisant. Me´thodes.– Nous avons distingue´ pour cette revue les approches pharmacologiques de celles de type re´e´ducation cognitive. Une recherche particulie`re a e´te´ faite dans le domaine e´mergeant de la stimulation magne´tique transcranienne et des techniques apparente´es. Re´sultats.– Les donne´es en termes de re´e´ducation cognitive restent limite´es et ne permettent pas a` ce jour d’identifier une technique ayant un impact positif sur les fonctions cognitives
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et comportementales. Les donne´es en stimulation magne´tique transcranienne e´galement sont trop peu nombreuses. Quelques e´tudes pharmacologiques semblent prometteuses avec des compose´s tels que les cholinergiques ou des neuroprotecteurs. Discussion.– Les proble`mes pose´s par ces e´tudes sont multiples : les effectifs des e´tudes sont globalement faibles ; les patients sont souvent recrute´s a` un stade tardif de la maladie (stade de´mentiel) et tre`s peu d’e´tudes posent la question de l’effet des compose´s pharmacologiques a` des stades plus pre´coces ; le proble`me de la comorbidite´ vasculaire/neurode´ge´ne´ratives est souvent e´lude´. Conclusion.– Aucune approche n’a pour l’instant de´montre´ son efficacite´. Le de´membrement de sous-types de troubles cognitifs d’origine vasculaire et l’e´laboration d’hypothe`ses physiopathologiques spe´cifiques permettront des avance´es.